Carney en quête d’un « partenaire de danse »

27 octobre 2025

Il ne reste plus que dix jours, soit le 4 novembre, avant le dépôt du budget Carney en Chambre des communes, et, jusqu’à maintenant, ni les Conservateurs ni les Bloquistes n’ont démontré d’intérêt à agir comme « partenaire de danse » avec le premier ministre, les Néodémocrates s’étant montrés quant à eux avares de commentaires sur ledit budget.

En réalité, les libéraux ont tout un casse-tête devant eux. Les négociations sont rompues avec le gouvernement américain à la suite d’une vidéo du premier ministre ontarien, Doug Ford, dans laquelle l’ex-président républicain, Ronald Reagan, dénonce les impositions de tarifs, les tarifs américains font mal à la croissance de l’économie canadienne, les pertes d’emploi se multiplient et le déficit pourrait atteindre la somme faramineuse de 100 milliards $ selon les prévisions de certains économistes.

Dans un contexte aussi explosif, le premier ministre Carney invite des députés de l’opposition à appuyer son budget du 4 novembre prochain et se dit ouvert à leurs propositions afin d’en modifier le contenu. «J’invite d’autres partis, d’autres membres du parlement à voter pour le budget et nous sommes ouverts aux bonnes idées», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

Dans l’hypothèse où le Parti conservateur et le Bloc québécois se prononcent contre le budget, seuls trois membres du NPD sur sept élus sont nécessaires au Parti libéral pour survivre au vote sur le budget, à défaut de quoi les Canadiens seront rappelés aux urnes pour une deuxième fois en moins d’un an. Pour l’instant, Mark Carney est en quête d’un partenaire de danse pour ouvrir le bal, et aucun danseur ne s’est encore manifesté pour ouvrir le bal en sa compagnie pendant qu’un lourd silence plane sur la piste de danse!

vigile.quebec tribune libre 26 octobre 2025

Effets collatéraux nocifs de l’IA

27 octobre 2025

L’arrivée fulgurante de l’intelligence artificielle (IA) sur la planète entière est venue bousculer le mode de vie de quelque 800 millions d’êtres humains, tantôt positivement dans le domaine de la recherche par exemple mais aussi malheureusement négativement. À cet effet, une recherche d’un jeune Québécois de 25 ans, Étienne Brisson, sur les dangers de cette nouvelle technologie, l’a conduit à découvrir tout un monde inconnu jusqu’à maintenant, et à ouvrir la boîte de Pandore.

À titre d’exemples pour le moins percutant, sa recherche portant sur 205 cas vécus provenant de 18 pays lui a permis de lever le voile sur le fait que les robots conversationnels, tel ChatGPT, seraient impliqués dans au moins 7 décès, 36 cas de psychose, une vingtaine de pertes d’emploi, une douzaine de divorces. En plus des suicides et des graves problèmes de santé mentale, le jeune chercheur a aussi dénombré six parents qui ont perdu la garde de leurs enfants, des centaines de milliers de dollars partis en fumée, des hospitalisations et des arrestations. À ce jour, il s’agit de l’une des recensions les plus importantes au monde des conséquences néfastes de ces outils qui gagnent en popularité à la vitesse grand V.

Or face à cet envahissement épidémique de l’IA sur le mode de vie de l’être humain, Étienne Brisson estime que le moyen le plus sûr de faire bouger les géants du web, ce sont les tribunaux. Dans cette foulée, il explore d’ailleurs le terrain avec des avocats pour déposer un recours collectif. «La racine du problème, c’est qu’on a fait passer le profit avant les humains et leur santé mentale», argue-t-il avec amertume.

Par ailleurs, au-delà de toutes ces révélations sur les effets collatéraux nocifs de l’IA, une question existentielle s’impose : l’IA surpassera-t-elle un jour l’intelligence humaine? Nous n’en sommes pas là aux dires de la majorité des chercheurs. Notre monde étant constamment propulsé par la découverte de l’inconnu, ce besoin viscéral d’explorer toujours plus à fond les capacités de l’IA est un jeu dangereux qui peut facilement se tourner contre lui. À ce jour, l’IA demeure impuissante eu égard à toute forme d’une véritable empathie lui permettant de ressentir ou comprendre les émotions humaines de manière authentique. En revanche, nul ne peut prétendre que l’IA n’arrivera pas un jour à franchir cette frontière et alors…

vigile.quebec tribune libre 26 octobre 2025

La performance au centre des priorités de François Legault

24 octobre 2025

Une petite recherche sur la toile m’a révélé notamment que François Legault, à titre de ministre de l’Éducation, en avril 2000, veut lier le milliard d’argent frais en éducation, annoncé lors du Sommet de la jeunesse, à des « contrats de performance » des établissements d’enseignement, une histoire qui soulève un tollé dans le monde de l’éducation. Par ailleurs, à la suite d’un très important remaniement du premier ministre Bernard Landry, François Legault devient ministre de la Santé et des Services sociaux en 2002, et trouve inconcevable de ne pouvoir évaluer concrètement la « performance » d'un réseau dans lequel les Québécois investissent annuellement quelque 17 milliards $.

Plus de deux décennies plus tard, force est de constater que l’évaluation de « performance » ancrée dans les antécédents de l’homme d’affaires se répète encore aujourd’hui dans l’épineux dossier visant à lier une partie de la rémunération des médecins à des critères de performance dans le projet de loi 106.

Or en santé, la performance du personnel traitant devrait-elle être liée au nombre de patients pris en charge ou à la qualité des soins prodigués? À mon point de vue, poser la question c’est beaucoup y répondre. En revancher, François Legault est un héritier du monde des affaires où la performance incarne un critère essentiel dans l’évaluation des tâches du personnel. Par ailleurs, il m’apparaît inapproprié, voire anti-productif, de transposer mutatis mutandis cette définition au personnel médical dont la mission première est d’offrir une qualité de service aux patients.

Au moment d’écrire cette lettre, tous les indices portent à croire que le premier ministre déposera en Chambre un projet de loi spécial visant à fixer sous bâillon le mode de rémunération des médecins en partie à des critères de performance. Si François Legault aspire ainsi régler l’éternel conflit entre l’État et les médecins sur leur mode de rémunération, il est plutôt fort à parier que cette loi attisera les tensions entre les parties au détriment, encore une fois, des Québécois qui attendent désespérément une place pour être traités comme il se doit.

vigile .quebec tribune libre 24 octobre 2025

Désarmement du Hamas, une utopie?

23 octobre 2025

Le plan de paix du président américain Donald Trump éprouve déjà des difficultés à prendre son élan notamment eu égard à la libération des otages israéliens enterrés sous les décombres. Or la seconde phase de l'accord de cessez-le-feu prévoit le désarmement du Hamas et la démilitarisation du territoire palestinien. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré que la guerre dans la bande de Gaza ne prendra définitivement fin qu'avec le désarmement du Hamas et la démilitarisation du territoire palestinien. « Lorsque cela aura été accompli avec succès – j'espère de manière simple, mais sinon, à la dure –, la guerre prendra fin », a déclaré Nétanyahou alors que, par ailleurs, le Hamas a jusqu'ici rejeté toute forme de reddition des armes.

Fondé en 1987, « le Hamas est un mouvement islamiste et nationaliste palestinien constitué d'une branche politique et d'une branche armée pour lutter contre l'occupation israélienne, Selon sa charte, qui prône la destruction d'Israël, le Hamas se définit comme un groupe de résistance fondé pour libérer la Palestine de l'occupation israélienne ». SourcceWikipédia.

De toute évidence, l’ADN du Hamas porte jusque dans ses racines profondes l’instinct du guerrier qui s’exprime, depuis ses origines, par les armes. En conséquence, pour ma part, il est aussi inconcevable de demander au Hamas de rendre les armes qu’à un pommier de cesser de produire des pommes La démilitarisation du Hamas n’est que pure utopie. Conséquemment, je ne vois pas d’autres solutions que d’éradiquer le Hamas…par les armes.

vigile.quebec tribune libre 23 octobre 2025


 

Motion de blâme contre le président du Collège des médecins du Québec

23 octobre 2025

Nonobstant le climat tendu qui semble régner entre le président du Collège des médecins du Québec (CMQ), le Dr Mauril Gaudreault, et les fédérations de médecins omnipraticiens et spécialistes, je suis plutôt d’avis qu’il était tout à fait légitimé de condamner l’arrêt des cours aux étudiants en médecine comme moyen de pression dans le conflit qui oppose depuis des semaines le gouvernement aux médecins.

De facto, partant du constat que le Dr Gaudreault ne s’est pas immiscé dans le processus de négociation en se prononçant, par exemple, en faveur de l’article 8 du projet de loi 106, permettant au ministre de la Santé de lier 15% de la rémunération à des critères de performance, je me range de bon gré derrière la position du médecin spécialisé en infectiologie-microbiologie, Amir Khadir : «De là à vouloir avoir la tête du président du Collège des médecins qui a eu la responsabilité de rappeler qu'on a aussi des devoirs déontologiques. [...] On est tous soumis à ça, on doit prendre conscience que le Collège a une fonction qui n'est pas une fonction syndicale». À cet effet d’ailleurs, la profession de médecin est «régie par un Code de déontologie qui interdit toute forme de moyens de pression dans le cadre d’une action individuelle ou concertée».

En prolongeant le boycottage des cours aux étudiante résidents en médecine, c’est la moitié de ces futurs médecins, soit quelque 500, qui ne pourront pas entamer leur carrière en juillet 2026, une situation dramatique et frustrante pour cette cohorte sans compter les effets collatéraux de ce retard qui priveront les Québécois de l’arrivée de 500 nouveaux médecins dans le réseau de la santé. Somme toute, à mon sens, les médecins se tirent dans le pied en prenant en otages les futurs résidents en médecine dont le plus cher désir est de débuter leur carrière de médecin et d’offrir des soins professionnels aux Québécois… et tout ce branle-bas en période de pénurie de main d’oeuvre dans les hôpitaux du Québec. Quelle farce grotesque!

vigile.quebec tribune libre 23 octobre 2025


 

Des victimes d’un système de libération laxiste

23 octobre 2025

La violence conjugale est devenue un fléau entraînant souvent avec elle les meurtres crapuleux d’innocentes victimes. Gabie Renaud fait partie de celles-ci. L’accusé dans cette affaire, Johnathan Blanchet, a accumulé une trentaine d’accusations pour des crimes violents, le plus souvent commis dans un contexte conjugal. Et de surcroît, il a contrevenu aux conditions imposées par le tribunal à 16 reprises, comme celle, notamment, de ne pas contacter la plaignante. Or comment, avec un passé aussi lourd, l’accusé a-t-il pu se faufiler aussi aisément entre les mailles du système de libération? Et pourtant, « un être comme Johnathan Blanchet n’avait pas le droit à la liberté. C’est incompréhensible : combien de femmes ont porté plainte, pour revoir leur bourreau revenir, encore, et encore ? », lance avec colère Rachel Renaud, la sœur de la victime.

En 2024, 25 féminicides ont été enregistrés au Québec, dont 13 issus de situations conjugales. À l'heure actuelle, en 2025, le Québec dénombre 10 féminicides, dont 6 en contexte de violence conjugale. Johnathan Blanchet était un récidiviste notoire et, pourtant, il bénéficiait d’une liberté pleine et entière. Nancy Boucher a partagé sa vie avec Johnathan Blanchet pendant quatre ans. Depuis 2021, elle dénonce la violence qu’il lui a fait subir. Selon elle, il demeure trop difficile de porter plainte pour les victimes de violence conjugale. « C’est le jour de la marmotte. Moi, j’avais plusieurs preuves contre Johnathan, et rien n’a changé. Vous imaginez les pauvres femmes qui n’en ont pas suffisamment ? Elles abandonnent. Elles n’ont plus confiance au système. Pourquoi se battre si ça ne donne rien, au bout de la ligne ? », lance-t-elle. De son côté, la sœur de Gabie Renaud, Rachel, réclame que les libérations conditionnelles soient mieux surveillées, qu’un registre public des auteurs de violence conjugale soit mis sur pied et que les bracelets antirapprochements fassent l’objet de suivis plus étroits.

À mon avis, il apparaît évident que le système de libérations conditionnelles soufre d’un laxisme éhonté. Les femmes prisonnières d’un conjoint violent sont laissées à elles-mêmes. Conséquemment, le législateur doit de toute urgence resserrer les conditions de libération. Il est tout simplement inconcevable qu’en 2025, une violence aussi condamnable puisse se perpétuer à un rythme effarant… Un constat sociétal dégradant empreint d’une barbarie innommable envers les femmes.

vigile.quebec tribune libre 22 octobre 2025

Du devoir de la responsabilité dans l’exercice de la liberté

23 octobre 2025

Le couperet est tombé. Le 20 octobre était la date butoir fixée par les doyens des facultés de médecine pour qu’une entente soit approuvée entre le gouvernement et les médecins afin que les cours aux étudiants en médecine puissent reprendre et, de ce fait, assurer leur diplomation au cours de cette année, une situation qui privera le réseau de la santé de quelque 500 nouveaux médecins résidents dès le 1er juillet 2026, date prévue de l’entrée en fonction des finissants en médecine. À l’origine de ce conflit, l’article 8 du projet de loi 106 fixant 15% de la rémunération des médecins à partir de critères de performance, une clause qui fait obstacle aux négociations en cours et qui a généré l’arrêt des prestations de cours aux étudiants en médecine.

« Nous réaffirmons notre engagement à limiter autant que possible les effets de ce retard. Toutefois, sans l’engagement des médecins enseignants et enseignantes, il devient impossible de remplir pleinement notre mission », soutiennent unanimement les doyens et doyennes des facultés de médecine des universités de Montréal, Laval, McGill et Sherbrooke.

En réaction à cette position des doyens, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est dit « très préoccupé par les retards de diplomation qui touchent directement les étudiants et, ultimement, les patients qui auront besoin d’eux…Nous souhaitons en arriver rapidement à une solution pour éviter des impacts sur les soins », a déclaré le ministre de la Santé t dans les médias.

Or un proverbe dit que « la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres » à savoir que, dans une société, l'exercice de la liberté individuelle doit être limité pour ne pas porter atteinte aux droits et libertés des autres. C'est un principe fondamental pour assurer l'harmonie et le bon fonctionnement d'une communauté, car sans cette limite, une liberté illimitée pourrait engendrer des conflits ou des abus de pouvoir. Ce proverbe souscrit de facto à l'idée de responsabilité dans l'exercice de la liberté.

Dans cette foulée, le droit des médecins à cesser leurs prestations de cours aux futurs médecins ne vient-il pas « porter atteinte aux droits et libertés » des finissants en médecine, et de surcroît, à la population en général eu égard à ses droits aux soins de santé?  Une question qui m’apparaît pertinente et qui sème des doutes légitimes sur les répercussions professionnelles à court terme des futurs médecins résidents.

vigile.quebec tribune libre 22 octobre 2025

Renaissance de la ferveur souverainiste au Québec

19 octobre 2025

Le 30 octobre 1995, le Québec passe à un cheveu d’accéder à son statut de pays, un maigre 55 000 voix séparant le camp du « oui » de celui du « non ». Une amertume profonde envahit les partisans du « oui », en tête de liste le chef du Parti québécois (PQ), Jacques Parizeau, qui s’était investi corps et âme depuis des années dans sa croisade vers l’indépendance du Québec.

Trente ans ont passé depuis ce jour noir de l’épopée du Québec vers son accession au statut de nation. Durant toutes ces années, la flamme du mouvement souverainiste québécois s’est peu à peu résorbée pour se transformer en un brasier qui peine à dégager aujourd’hui la ferveur dont il a besoin pour reprendre vie, et ce malgré les ambitions d’un gouvernement dit nationaliste qui se bute inlassablement depuis huit ans aux refus cavaliers d’un gouvernement fédéral avide de pouvoir et enclin à empiéter sur les compétences du Québec.

Or une lueur d’espoir pointe à l’horizon. Grâce à l’impulsion génératrice de son chef, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), le PQ montre des signes encourageants de regain de vie. Il renaît progressivement de ses cendres. Les sondages, depuis plusieurs mois, le placent en tête des intentions de vote des Québécois. Et de surcroît, PSPP s’est engagé à tenir un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat si le PQ est élu en octobre 2026.

L’accession du Québec à son indépendance par la voie d’un référendum a repris sa place sur l’échiquier politique du Québec. Depuis la post-pandémie en 2022, l’engouement des jeunes de la génération Z pour le pays du Québec ne cesse de s’amplifier. Les trois victoires du PQ à l’occasion des élections partielles dans Jean-Talon, Terrebonne et Arthabaska démontrent que les astres sont en train de s’aligner pour la victoire d’un gouvernement péquiste majoritaire le 5 octobre 2026.

Le camp du « oui » a fait du chemin entre le référendum de 1980 et celui de 1995. Trente ans plus tard, il se situe toujours autour de 35% d’adhésion. Les embûches jonchent le pavé menant à l’indépendance. Or parmi celles-ci trônent la « peur », cette peur viscérale qui a si bien servi Pierre Elliot Trudeau et Jean Chrétien en 1980 et 1995. J’ose espérer que, cette fois, les Québécois ne se laisseront plus berner par un stratagème vicieux guidé par la peur, et qu’ils se tourneront avec détermination et confiance vers l’accession à leur légitime autonomie politique.

Le Soleil (version numérique) 19 octobre 2025
vigile.quebec tribune libre 19 octobre 2025

L’école québécoise en mal d’amour

19 octobre 2025

Lors de la rentrée scolaire 2025-2026, près de 4900 postes étaient toujours vacants dans les écoles publiques québécoises, un bilan qui comprend les postes à pourvoir chez les enseignants, le personnel de soutien telles les éducatrices spécialisées et éducatrices en service de garde et les professionnels tels les orthophonistes, les psychoéducateurs et les orthopédagogues.

Et de surcroît, en date de la mi-octobre, des témoignages recueillis par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) démontrent que des écoles sont forcées de réduire des services aux élèves notamment une baisse de services pour les élèves en difficulté, une réduction des sorties culturelles et une diminution des activités parascolaires, une réduction des services de préposés aux élèves handicapés, des ateliers d’éducation à la sexualité et du soutien aux familles vulnérables en milieu défavorisé.

Or en entrevue récemment avec l’animateur Paul Arcand, le premier ministre, François Legault, a réitéré que son gouvernement voulait couper «dans l’administration» en éducation et non dans les services aux élèves ce à quoi la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, rétorque qu’il «n’y a pas de gras à couper» dans les centres de services scolaires, et rappelle que des efforts ont déjà été faits à ce chapitre lors des compressions imposées par le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard. «La gratte est déjà passée», lance-t-elle.

Enfin le gouvernement Legault a annoncé un réinvestissement de 540 millions $ dans le réseau scolaire cet été, à la suite des compressions de 570 millions $ imposées en juin. Or aux dires de certaines directions d’école, les conditions associées à ce réinvestissement ne permettent toutefois pas aux écoles de dépenser les sommes supplémentaires accordées, et les assouplissements promis au début octobre par la nouvelle ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, se font toujours attendre.

Lors de l’arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018, François Legault s’était engagé solennellement à faire de l’éducation la priorité de ses priorités. Or sept ans plus tard, les directions d’école en sont arrivés à couper sur la qualité du papier de toilette. Des économies de bouts de chandelle qui démontrent hors de tout doute que l’école est devenue aux yeux de ce gouvernement une usine de fabrication de futurs adultes talentueux issus de milieux favorisés.

vigile.quebec tribune libre 18 octobre 2025

De l’électrochoc dans la fonction publique

17 octobre 2025

Lors de son discours inaugural de la nouvelle session parlementaire, le premier ministre François Legault s’est engagé notamment à administrer un « électrochoc » dans le personnel de la fonction publique dans le but d’assainir les dépenses de l’État. Or entre 2018, année de la prise de pouvoir de la CAQ et 2025, le nombre de fonctionnaires est passé de 68 618 en équivalent de temps complet (ETC) à 80 411, soit une hausse substantielle de 17,2%. De quoi s’interroger sérieusement sur les motifs du premier ministre d’administrer une cure minceur à la fonction publique maintenant alors qu’il a laissé s’engraisser l’appareil de l’État substantiellement pendant ses sept années passées au pouvoir.

En termes clairs, à moins d’un an du scrutin d’octobre 2026, la « cruella » présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau. sème l’inquiétude aux cabinets des ministres notamment au ministère de l’Environnement dont le sous-ministre Frédéric Guay a affirmé sur les ondes de Radio-Canada que la mise à pied d’une centaine de fonctionnaires à l’Environnement était «terrible», tout en s’empressant d’ajouter : « J’ai eu plusieurs nuits blanches et j'en ai encore quand je pense à ça».

De toute évidence, François Legault joue son va-tout dans un climat où la population lui tourne dos. Pour justifier son « électrochoc » dans l’appareil de l’État, il s’engage à faire le ménage là où il a lui-même contribué à semer le désordre depuis 2018. M. Legault, vous devez assumer les décisions politiques prises lors de vos deux mandats. C’est une simple question d’imputabilité à laquelle vous êtes de facto tributaire, un constat que vos nombreuses années d’expérience en politique auraient dû vous enseigner.

 vigile.quebec tribune libre 16 octobre 2025