Désarmement du Hamas, une utopie?

23 octobre 2025

Le plan de paix du président américain Donald Trump éprouve déjà des difficultés à prendre son élan notamment eu égard à la libération des otages israéliens enterrés sous les décombres. Or la seconde phase de l'accord de cessez-le-feu prévoit le désarmement du Hamas et la démilitarisation du territoire palestinien. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a déclaré que la guerre dans la bande de Gaza ne prendra définitivement fin qu'avec le désarmement du Hamas et la démilitarisation du territoire palestinien. « Lorsque cela aura été accompli avec succès – j'espère de manière simple, mais sinon, à la dure –, la guerre prendra fin », a déclaré Nétanyahou alors que, par ailleurs, le Hamas a jusqu'ici rejeté toute forme de reddition des armes.

Fondé en 1987, « le Hamas est un mouvement islamiste et nationaliste palestinien constitué d'une branche politique et d'une branche armée pour lutter contre l'occupation israélienne, Selon sa charte, qui prône la destruction d'Israël, le Hamas se définit comme un groupe de résistance fondé pour libérer la Palestine de l'occupation israélienne ». SourcceWikipédia.

De toute évidence, l’ADN du Hamas porte jusque dans ses racines profondes l’instinct du guerrier qui s’exprime, depuis ses origines, par les armes. En conséquence, pour ma part, il est aussi inconcevable de demander au Hamas de rendre les armes qu’à un pommier de cesser de produire des pommes La démilitarisation du Hamas n’est que pure utopie. Conséquemment, je ne vois pas d’autres solutions que d’éradiquer le Hamas…par les armes.

vigile.quebec tribune libre 23 octobre 2025


 

Motion de blâme contre le président du Collège des médecins du Québec

23 octobre 2025

Nonobstant le climat tendu qui semble régner entre le président du Collège des médecins du Québec (CMQ), le Dr Mauril Gaudreault, et les fédérations de médecins omnipraticiens et spécialistes, je suis plutôt d’avis qu’il était tout à fait légitimé de condamner l’arrêt des cours aux étudiants en médecine comme moyen de pression dans le conflit qui oppose depuis des semaines le gouvernement aux médecins.

De facto, partant du constat que le Dr Gaudreault ne s’est pas immiscé dans le processus de négociation en se prononçant, par exemple, en faveur de l’article 8 du projet de loi 106, permettant au ministre de la Santé de lier 15% de la rémunération à des critères de performance, je me range de bon gré derrière la position du médecin spécialisé en infectiologie-microbiologie, Amir Khadir : «De là à vouloir avoir la tête du président du Collège des médecins qui a eu la responsabilité de rappeler qu'on a aussi des devoirs déontologiques. [...] On est tous soumis à ça, on doit prendre conscience que le Collège a une fonction qui n'est pas une fonction syndicale». À cet effet d’ailleurs, la profession de médecin est «régie par un Code de déontologie qui interdit toute forme de moyens de pression dans le cadre d’une action individuelle ou concertée».

En prolongeant le boycottage des cours aux étudiante résidents en médecine, c’est la moitié de ces futurs médecins, soit quelque 500, qui ne pourront pas entamer leur carrière en juillet 2026, une situation dramatique et frustrante pour cette cohorte sans compter les effets collatéraux de ce retard qui priveront les Québécois de l’arrivée de 500 nouveaux médecins dans le réseau de la santé. Somme toute, à mon sens, les médecins se tirent dans le pied en prenant en otages les futurs résidents en médecine dont le plus cher désir est de débuter leur carrière de médecin et d’offrir des soins professionnels aux Québécois… et tout ce branle-bas en période de pénurie de main d’oeuvre dans les hôpitaux du Québec. Quelle farce grotesque!

vigile.quebec tribune libre 23 octobre 2025


 

Des victimes d’un système de libération laxiste

23 octobre 2025

La violence conjugale est devenue un fléau entraînant souvent avec elle les meurtres crapuleux d’innocentes victimes. Gabie Renaud fait partie de celles-ci. L’accusé dans cette affaire, Johnathan Blanchet, a accumulé une trentaine d’accusations pour des crimes violents, le plus souvent commis dans un contexte conjugal. Et de surcroît, il a contrevenu aux conditions imposées par le tribunal à 16 reprises, comme celle, notamment, de ne pas contacter la plaignante. Or comment, avec un passé aussi lourd, l’accusé a-t-il pu se faufiler aussi aisément entre les mailles du système de libération? Et pourtant, « un être comme Johnathan Blanchet n’avait pas le droit à la liberté. C’est incompréhensible : combien de femmes ont porté plainte, pour revoir leur bourreau revenir, encore, et encore ? », lance avec colère Rachel Renaud, la sœur de la victime.

En 2024, 25 féminicides ont été enregistrés au Québec, dont 13 issus de situations conjugales. À l'heure actuelle, en 2025, le Québec dénombre 10 féminicides, dont 6 en contexte de violence conjugale. Johnathan Blanchet était un récidiviste notoire et, pourtant, il bénéficiait d’une liberté pleine et entière. Nancy Boucher a partagé sa vie avec Johnathan Blanchet pendant quatre ans. Depuis 2021, elle dénonce la violence qu’il lui a fait subir. Selon elle, il demeure trop difficile de porter plainte pour les victimes de violence conjugale. « C’est le jour de la marmotte. Moi, j’avais plusieurs preuves contre Johnathan, et rien n’a changé. Vous imaginez les pauvres femmes qui n’en ont pas suffisamment ? Elles abandonnent. Elles n’ont plus confiance au système. Pourquoi se battre si ça ne donne rien, au bout de la ligne ? », lance-t-elle. De son côté, la sœur de Gabie Renaud, Rachel, réclame que les libérations conditionnelles soient mieux surveillées, qu’un registre public des auteurs de violence conjugale soit mis sur pied et que les bracelets antirapprochements fassent l’objet de suivis plus étroits.

À mon avis, il apparaît évident que le système de libérations conditionnelles soufre d’un laxisme éhonté. Les femmes prisonnières d’un conjoint violent sont laissées à elles-mêmes. Conséquemment, le législateur doit de toute urgence resserrer les conditions de libération. Il est tout simplement inconcevable qu’en 2025, une violence aussi condamnable puisse se perpétuer à un rythme effarant… Un constat sociétal dégradant empreint d’une barbarie innommable envers les femmes.

vigile.quebec tribune libre 22 octobre 2025

Du devoir de la responsabilité dans l’exercice de la liberté

23 octobre 2025

Le couperet est tombé. Le 20 octobre était la date butoir fixée par les doyens des facultés de médecine pour qu’une entente soit approuvée entre le gouvernement et les médecins afin que les cours aux étudiants en médecine puissent reprendre et, de ce fait, assurer leur diplomation au cours de cette année, une situation qui privera le réseau de la santé de quelque 500 nouveaux médecins résidents dès le 1er juillet 2026, date prévue de l’entrée en fonction des finissants en médecine. À l’origine de ce conflit, l’article 8 du projet de loi 106 fixant 15% de la rémunération des médecins à partir de critères de performance, une clause qui fait obstacle aux négociations en cours et qui a généré l’arrêt des prestations de cours aux étudiants en médecine.

« Nous réaffirmons notre engagement à limiter autant que possible les effets de ce retard. Toutefois, sans l’engagement des médecins enseignants et enseignantes, il devient impossible de remplir pleinement notre mission », soutiennent unanimement les doyens et doyennes des facultés de médecine des universités de Montréal, Laval, McGill et Sherbrooke.

En réaction à cette position des doyens, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est dit « très préoccupé par les retards de diplomation qui touchent directement les étudiants et, ultimement, les patients qui auront besoin d’eux…Nous souhaitons en arriver rapidement à une solution pour éviter des impacts sur les soins », a déclaré le ministre de la Santé t dans les médias.

Or un proverbe dit que « la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres » à savoir que, dans une société, l'exercice de la liberté individuelle doit être limité pour ne pas porter atteinte aux droits et libertés des autres. C'est un principe fondamental pour assurer l'harmonie et le bon fonctionnement d'une communauté, car sans cette limite, une liberté illimitée pourrait engendrer des conflits ou des abus de pouvoir. Ce proverbe souscrit de facto à l'idée de responsabilité dans l'exercice de la liberté.

Dans cette foulée, le droit des médecins à cesser leurs prestations de cours aux futurs médecins ne vient-il pas « porter atteinte aux droits et libertés » des finissants en médecine, et de surcroît, à la population en général eu égard à ses droits aux soins de santé?  Une question qui m’apparaît pertinente et qui sème des doutes légitimes sur les répercussions professionnelles à court terme des futurs médecins résidents.

vigile.quebec tribune libre 22 octobre 2025

Renaissance de la ferveur souverainiste au Québec

19 octobre 2025

Le 30 octobre 1995, le Québec passe à un cheveu d’accéder à son statut de pays, un maigre 55 000 voix séparant le camp du « oui » de celui du « non ». Une amertume profonde envahit les partisans du « oui », en tête de liste le chef du Parti québécois (PQ), Jacques Parizeau, qui s’était investi corps et âme depuis des années dans sa croisade vers l’indépendance du Québec.

Trente ans ont passé depuis ce jour noir de l’épopée du Québec vers son accession au statut de nation. Durant toutes ces années, la flamme du mouvement souverainiste québécois s’est peu à peu résorbée pour se transformer en un brasier qui peine à dégager aujourd’hui la ferveur dont il a besoin pour reprendre vie, et ce malgré les ambitions d’un gouvernement dit nationaliste qui se bute inlassablement depuis huit ans aux refus cavaliers d’un gouvernement fédéral avide de pouvoir et enclin à empiéter sur les compétences du Québec.

Or une lueur d’espoir pointe à l’horizon. Grâce à l’impulsion génératrice de son chef, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), le PQ montre des signes encourageants de regain de vie. Il renaît progressivement de ses cendres. Les sondages, depuis plusieurs mois, le placent en tête des intentions de vote des Québécois. Et de surcroît, PSPP s’est engagé à tenir un référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat si le PQ est élu en octobre 2026.

L’accession du Québec à son indépendance par la voie d’un référendum a repris sa place sur l’échiquier politique du Québec. Depuis la post-pandémie en 2022, l’engouement des jeunes de la génération Z pour le pays du Québec ne cesse de s’amplifier. Les trois victoires du PQ à l’occasion des élections partielles dans Jean-Talon, Terrebonne et Arthabaska démontrent que les astres sont en train de s’aligner pour la victoire d’un gouvernement péquiste majoritaire le 5 octobre 2026.

Le camp du « oui » a fait du chemin entre le référendum de 1980 et celui de 1995. Trente ans plus tard, il se situe toujours autour de 35% d’adhésion. Les embûches jonchent le pavé menant à l’indépendance. Or parmi celles-ci trônent la « peur », cette peur viscérale qui a si bien servi Pierre Elliot Trudeau et Jean Chrétien en 1980 et 1995. J’ose espérer que, cette fois, les Québécois ne se laisseront plus berner par un stratagème vicieux guidé par la peur, et qu’ils se tourneront avec détermination et confiance vers l’accession à leur légitime autonomie politique.

Le Soleil (version numérique) 19 octobre 2025
vigile.quebec tribune libre 19 octobre 2025

L’école québécoise en mal d’amour

19 octobre 2025

Lors de la rentrée scolaire 2025-2026, près de 4900 postes étaient toujours vacants dans les écoles publiques québécoises, un bilan qui comprend les postes à pourvoir chez les enseignants, le personnel de soutien telles les éducatrices spécialisées et éducatrices en service de garde et les professionnels tels les orthophonistes, les psychoéducateurs et les orthopédagogues.

Et de surcroît, en date de la mi-octobre, des témoignages recueillis par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) démontrent que des écoles sont forcées de réduire des services aux élèves notamment une baisse de services pour les élèves en difficulté, une réduction des sorties culturelles et une diminution des activités parascolaires, une réduction des services de préposés aux élèves handicapés, des ateliers d’éducation à la sexualité et du soutien aux familles vulnérables en milieu défavorisé.

Or en entrevue récemment avec l’animateur Paul Arcand, le premier ministre, François Legault, a réitéré que son gouvernement voulait couper «dans l’administration» en éducation et non dans les services aux élèves ce à quoi la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, rétorque qu’il «n’y a pas de gras à couper» dans les centres de services scolaires, et rappelle que des efforts ont déjà été faits à ce chapitre lors des compressions imposées par le précédent gouvernement libéral de Philippe Couillard. «La gratte est déjà passée», lance-t-elle.

Enfin le gouvernement Legault a annoncé un réinvestissement de 540 millions $ dans le réseau scolaire cet été, à la suite des compressions de 570 millions $ imposées en juin. Or aux dires de certaines directions d’école, les conditions associées à ce réinvestissement ne permettent toutefois pas aux écoles de dépenser les sommes supplémentaires accordées, et les assouplissements promis au début octobre par la nouvelle ministre de l’Éducation, Sonia LeBel, se font toujours attendre.

Lors de l’arrivée au pouvoir de la CAQ en 2018, François Legault s’était engagé solennellement à faire de l’éducation la priorité de ses priorités. Or sept ans plus tard, les directions d’école en sont arrivés à couper sur la qualité du papier de toilette. Des économies de bouts de chandelle qui démontrent hors de tout doute que l’école est devenue aux yeux de ce gouvernement une usine de fabrication de futurs adultes talentueux issus de milieux favorisés.

vigile.quebec tribune libre 18 octobre 2025

De l’électrochoc dans la fonction publique

17 octobre 2025

Lors de son discours inaugural de la nouvelle session parlementaire, le premier ministre François Legault s’est engagé notamment à administrer un « électrochoc » dans le personnel de la fonction publique dans le but d’assainir les dépenses de l’État. Or entre 2018, année de la prise de pouvoir de la CAQ et 2025, le nombre de fonctionnaires est passé de 68 618 en équivalent de temps complet (ETC) à 80 411, soit une hausse substantielle de 17,2%. De quoi s’interroger sérieusement sur les motifs du premier ministre d’administrer une cure minceur à la fonction publique maintenant alors qu’il a laissé s’engraisser l’appareil de l’État substantiellement pendant ses sept années passées au pouvoir.

En termes clairs, à moins d’un an du scrutin d’octobre 2026, la « cruella » présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau. sème l’inquiétude aux cabinets des ministres notamment au ministère de l’Environnement dont le sous-ministre Frédéric Guay a affirmé sur les ondes de Radio-Canada que la mise à pied d’une centaine de fonctionnaires à l’Environnement était «terrible», tout en s’empressant d’ajouter : « J’ai eu plusieurs nuits blanches et j'en ai encore quand je pense à ça».

De toute évidence, François Legault joue son va-tout dans un climat où la population lui tourne dos. Pour justifier son « électrochoc » dans l’appareil de l’État, il s’engage à faire le ménage là où il a lui-même contribué à semer le désordre depuis 2018. M. Legault, vous devez assumer les décisions politiques prises lors de vos deux mandats. C’est une simple question d’imputabilité à laquelle vous êtes de facto tributaire, un constat que vos nombreuses années d’expérience en politique auraient dû vous enseigner.

 vigile.quebec tribune libre 16 octobre 2025

 

 

 

 

L’après-libération des otages

17 octobre 2025

La libération des otages constituait certes une phase cruciale du plan de paix du président américain. En revanche, le plan Trump prévoit notamment dans une phase ultérieure le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire dont le groupe terroriste a pris le pouvoir en 2007. Or le Hamas ne s’est pas prononcé sur sa démilitarisation et exige de plus un retrait total israélien du territoire palestinien, alors que l’armée israélienne garde pour le moment encore le contrôle de 53 % de la bande de Gaza. Et de surcroît, deux étapes névralgiques demeurent et elles s’annoncent particulièrement complexes, soit la reconstruction de Gaza et la mise en place de fondations solides pour une paix durable fondée sur la reconnaissance d’une solution à deux États, la Palestine et Israël.

En somme, il y a loin de la coupe aux lèvres. Primo, désarmer le Hamas, un groupe terroriste qui s’est solidement implanté dans la bande de Gaza depuis 18 ans, serait le dépouiller de son ADN, soit de protéger l’acquisition de son territoire par les armes. Secundo, pour l’instant, Israël n’a démontré aucune intention de quitter entièrement le territoire de Gaza. Et tertio, la reconnaissance de Gaza comme un État par Netanyahou semble bien loin de ses priorités.

Pour l’instant, Gaza gît sous les vestiges d’une guerre dévastatrice et sanguinaire qui a laissé derrière elle un décor apocalyptique. Sa reconstruction nécessitera des centaines de milliards de dollars de la part de ses alliés, notamment de l’Union européenne, des États-Unis et fort probablement du Canada. Un défi pharaonique dans un contexte économique mondial chancelant et précaire causé par la guerre tarifaire de Trump.

Dans un contexte aussi fragile, seul l’influence de Donald Trump pourrait arriver à désamorcer définitivement le conflit entre le Hamas et Israël, et à mobiliser l’aide internationale nécessaire à la reconstruction de Gaza. Enfin, je suis plutôt d’avis que les États-Unis devront utiliser les armes pour assurer la démilitarisation du Hamas, ce qui, le cas échéant, attisera à coup sûr un brasier encore chaud.

vigile.quebec tribune libre 16 octobre 2025
Le Devoir 18 octobre 2025

Qui est María Corina Machado?

14 octobre 2025

Source :  Wikipédia

Née à Caracas le 7 octobre 1967, María Corina Machado est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Son père, Henrique Machado Zuloaga, est un homme d’affaires, héritier d’une famille ayant fondé la compagnie d’électricité Electricidad de Caracas. Sa mère, Corina Parisca, est psychologue. María Corina Machado fréquente une école catholique d'élite pour filles à Caracas et un pensionnat à Wellesley, dans le Massachusetts.

Diplômée de l'université catholique Andres-Bello en ingénierie et d'un master en finance de l'Institut d’études supérieures d’administration, María Corina Machado commence sa carrière au sein de l'entreprise familiale avant de travailler avec sa mère dans un foyer pour enfants abandonnés.

 Carrière politique

Elle devient militante politique en 2002, en contribuant à la création d'un groupe de défense des droits des électeurs, Sumate, qui mène au coup d’État de 2002 – tentative avortée de destituer le président Hugo Chavez. María Corina Machado est présente au palais présidentiel lors de l'investiture du « président par intérim », Pedro Carmona, à la suite du coup d'État. Elle est signataire du « décret Carmona », qui dissout l'Assemblée nationale et destitue les responsables politiques élus.

En 2004, elle réunit trois millions de signatures demandant le départ d'Hugo Chávez, ce qui lui vaut une interdiction de sortie du territoire. En 2005, elle est accusée avec d'autres représentants de l'association Súmate de trahison pour avoir reçu des fonds de la part du National Endowment for Democracy, une organisation américaine promouvant la démocratie libérale. Ces fonds (31 150 dollars américains) étaient destinés à favoriser la destitution du président Hugo Chavez lors du référendum de 2004. Des menaces de mort sont proférées à l'encontre de sa famille, aussi envoie-t-elle ses enfants encore très jeunes chez sa mère qui vit aux États-Unis.

En février 2010, elle quitte son poste à Súmate et annonce sa candidature à l'Assemblée nationale du Venezuela. Elle est élue députée en 2010 dans la deuxième circonscription de l'État de Miranda. Le 13 janvier 2012, à l'Assemblée nationale et en direct à la télévision nationale, María Corina Machado lance une Rendición contre Chávez et le traite directement de voleur, affirmant que « exproprier, c’est voler ». Lors des primaires de l’opposition de 2012, elle remporte 3,81 % des voix contre 64,33 % pour son adversaire Henrique Capriles. En 2012, son suppléant se retire de la Table de l’unité démocratique, coalition de partis d'opposition à Chávez, déplorant l'autoritarisme qui prévaut dans son fonctionnement interne et sa « déconnexion sociale ».

En mars 2014, elle est destituée de son mandat pour avoir figuré dans la délégation d'un autre État, le Panama, devant l'Organisation des États américains, ce qui était interdit par la constitution vénézuélienne aux élus parlementaires. Elle est interdite d'entrée à l'Assemblée nationale le 1er avril 2014, ses partisans sont dispersés par les autorités à coups de bombes lacrymogènes tandis que sa destitution est confirmée par la Cour suprême : pour elle, cela constitue « une preuve qu'il y a une dictature au Venezuela, c'est un coup brutal porté à la Constitution ».

Elle lance en 2014, avec Leopoldo Lopez, le mouvement « La Salida » pour promouvoir des manifestations contre le gouvernement de Nicolas Maduro, successeur d'Hugo Chávez, dont elle ne reconnaît pas l'élection.

Elle milite pour le boycott de l'élection présidentielle vénézuélienne de 2018, estimant que la participation aux élections tendait à légitimer un pouvoir autoritaire, et qualifie de « répugnante et indigne » la démarche de conciliation du candidat de l'opposition Henri Falcon. À partir de 2019, elle soutient activement Juan Guaido pour son accession à la présidence du Venezuela.

Le 22 octobre 2023, elle remporte avec 93,13 % des voix, les primaires organisées par l'opposition en vue de l'élection présidentielle de 2024, renforçant par ce vote sa notoriété. Cependant, le contrôleur général de la République, organe de surveillance des comptes publics, avait interdit en juin 2023 à Machado d’exercer toute fonction publique jusqu'en 2030, l'accusant de fraude fiscale et de soutenir les sanctions économiques imposées par les Etats-Unis au Venezuela. Le 27 janvier 2024, le Tribunal suprême de justice interdit sa candidature et la rend inéligible. Le 24 mars 2024, Maria Corina Machado annonce qu’elle est représentée par Corina Yoris à la présidentielle du 28 juillet, mais celle-ci est également interdite de se présenter. Finalement, Edmundo Gonzales Urrutia représente la Plateforme unitaire à cette élection, Maria Corina Machado lui apporte son soutien. Dans un sondage de l’institut Datincorp, réalisé en avril 2024, il obtient 50 % des intentions de vote, contre 18 % pour l'actuel président Nicolas Maduro. Menacée dans son pays, Maria Corina Machado décide toutefois d'y rester mais d'y vivre dans une semi-clandestinité, habitant un lieu tenu secret tout en continuant ses tournées dans le pays pour propager son message contre le pouvoir.

Le Conseil de l’Europe lui décerne le 30 septembre 2024 le prix Vaclav-Havel récompensant des défenseurs des droits de l’homme. Le 24 octobre 2024, le prix Sakarov pour la liberté de l’esprit lui est attribué par le Parlement européen, en même temps qu'à Edmundo Gonzales Urrutia, « pour leur lutte courageuse en faveur du rétablissement de la liberté et de la démocratie au Venezuela ».

María Corina Machado reçoit le prix Nobel de la paix le 10 octobre 2025, pour ses efforts « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». Elle dédie ce prix à Donald Trump, le président américain, pour « son soutien décisif ». La Maison-Blanche a pour sa part affirmé dans un communiqué que le comité du Nobel de paix avait fait passer la « politique avant la paix » en attribuant la récompense à Maria Corina Machado plutôt qu’à Donald Trump, qui convoitait ouvertement ce prix. Le choix a en revanche été applaudi par nombre de chefs d’État, qui saluent le courage de la lauréate et voient dans cette distinction « un coup dur pour Nicolas Maduro ». Au Venezuela, sur les réseaux sociaux, les défenseurs du président ont attaqué le prix Nobel, « instrument de l’impérialisme occidental », tandis que les opposants sont divisés sur ce choix.

 Idéologie et prises de position

Elle se définit comme « centriste » lors des primaires de 2023 de l'opposition vénézuélienne, mais son programme économique libéral et son projet de privatiser la compagnie pétrolière PDVSA la situe sur l'aile droite de l’opposition selon Le Monde.

Tenante d'une ligne dure face au gouvernement vénézuélien, elle soutient les sanctions économiques prises par Washington contre le pays et plaide pour une intervention de l’armée américaine pour renverser le président Nicolás Maduro, ce que critiquent d'autres dirigeants de l'opposition. Selon un sondage de Datanalisis réalisé en 2025, seuls 3 % des Vénézuéliens soutiennent une éventuelle intervention militaire des États-Unis.

Elle apporte son soutien à Ivan Duque lors de l'élection présidentielle colombienne de 2018, que celui-ci remporte. Elle est intervenue à ses côtés lors de meetings de campagne, affirmant que l'élection du candidat de gauche, Gustavo Petro, ferait prendre à la Colombie le même chemin que le Venezuela et Cuba.

Elle est signataire de la charte de Madrid lancée en 2020 par le parti espagnol Vox afin de rassembler la droite radicale d'Espagne et d’Amérique latine contre le « narco-communisme, la gauche et le crime organisé ».

Elle félicite Javier Milei pour sa victoire à la présidentielle argentine de novembre 2023, la qualifiant de triomphe de la lutte pour le « changement » et la « liberté » en Amérique latine.

Elle soutient l'annexion par le Venezuela de l'Essequibo, une région du Guyana, mais pas par la force militaire. Elle accuse l'ancien président vénézuélien Hugo Chávez d'avoir « abandonné de manière irresponsable la récupération active de l'Essequibo pour des raisons purement politiques ».

Elle soutient le « droit d’Israël à se défendre » lors de la guerre de Gaza (2023-2025) et affirme que le terrorisme doit être vaincu quel qu'en soit le prix. Elle a des liens étroits avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, tandis que son parti, Vente Venezuela, a signé en 2020 un accord d'association avec le Likoud.

Prix et distinctions

  • 2018 : listée parmi les 100 Women par la BBC.

  • 2024 : prix Vaclav Havel.

  • 2024 : prix Sakharov avec Edmundo Gonzales Urrutial.

  • 2025 : Prix Nobel de la paix.

 

On n’arrête pas le progrès!

14 octobre 2025

« On n’arrête pas le progrès! », répond-on dans le monde technologique en lien avec l’explosion intrusive de l’intelligence artificielle (IA) dans l’univers de l’éducation. À une époque où le développement du sens de l’effort s’éclipse pernicieusement devant les avancées de la technologie, l’IA se substitue implacablement à l’effort, notamment dans les travaux écrits des élèves et étudiants du secondaire à l’université où des professeurs constatent que les devoirs faits à la maison sont d’une qualité exceptionnelle alors que ceux réalisés en classe n’ont jamais été aussi truffés d’erreurs linguistiques élémentaires.

Et pendant ce temps-là, que donne-t-on comme réponse à l’apprenant qui demande ce que ça donne d’étudier comme un forcené si une machine donne toutes les réponses par ailleurs?   « Demander à l’IA, c’est facile, le faire soi-même, c’est difficile. Or, on ne s’améliore pas, on n’acquiert pas de vraies compétences, on ne grandit pas intellectuellement, on n’éprouve aucune fierté si on prend toujours la voie facile. Je n’ai pas de meilleure réponse », argue le philosophe Luc Ferry dans un article paru dans le Figaro.

Signe des temps, envoûté par les merveilles nées de l’IA, l’être humain est en train d’oublier que la création de l’IA est le fruit du cerveau humain si bien que les « machines’ » se substituent sans coup férir à l’effort génératif des capacités innombrables de l’intelligence humaine. Dans ces circonstances, de l’école secondaire jusqu’à l’université, les productions écrites tenant lieu d’évaluations sommatives devraient être réalisées en classe à l’abri de toute forme d’interventions de l’IA.

Au concours belge d’admission dans les facultés de médecine, le taux de succès est passé de 18,9% l’an dernier à 47% cette année. Non, les questions n’étaient pas plus faciles qu’en 2024. L’examen se faisait… en ligne. Face à des situations aussi déplorables, voire anti-productives, force est de constater que le temps est venu de mettre sur pause le « progrès » généré par l’IA, et de redonner au cerveau humain toutes ses capacités d’analyse et de synthèse à défaut de quoi le cerveau humain empruntera le chemin de la facilité au détriment de l’effort inhérent au sain épanouissement de tout être humain.