Suicides en milieu carcéral

17 novembre 2025

D’entrée de jeu, la Charte québécoise des droits et libertés de la personne garantit des droits fondamentaux qui s'appliquent aussi aux soins de santé mentale, notamment le droit à l'intégrité physique et psychologique. Or selon une enquête du Devoir sur le manque de soins en santé mentale dans les prisons provinciales, 85 % des suicides survenus dans les prisons du Québec en une décennie ont eu lieu dans un établissement provincial.

Le détenu, peu importe la gravité du crime pour lequel il est accusé, demeure et demeurera toujours un être humain à part entière. De ce fait, une enquête réalisée par Le Devoir sur le nombre pour le mois inquiétant de suicides liés à des problèmes de santé mentale dans les prisons de juridiction provinciale révèle à quel point le manque de ressources compétentes en santé mentale est inadmissible.

À preuve le cas du détenu Olivier Magnan. « À son arrivée, comme chaque détenu qui pousse les portes de la prison, Olivier Magnan répond à un questionnaire qui vise à évaluer son risque suicidaire. Il faudra « environ cinq minutes » à un agent correctionnel pour poser ses neuf questions à l’homme de 35 ans. L’agent ne relève pas d’élément préoccupant, « inscrivant à la fin du formulaire [que] “la personne incarcérée se dit non suicidaire” ». Le lendemain, Olivier Magnan comparaît devant le juge et apprend qu’il devra rester incarcéré. Le surlendemain, il est retrouvé pendu dans sa cellule. » Un questionnaire de neuf questions administré par un agent correctionnel en cinq minutes, et le diagnostic tombe : aucun « élément préoccupant ». Tout simplement ahurissant!

Dans la société troublante dans laquelle nous vivons, propulsée par la mise en valeur omnipuissante de la performance, il n’est pas surprenant d’assister à une croissance hallucinante des problèmes en santé mentale, et le milieu carcéral n’y fait pas exception. « Le Bureau du coroner a interpellé le gouvernement québécois sur la question des suicides à plusieurs reprises au cours des dernières années. Une enquête publique a même été déclenchée en 2020. Chargée de faire la lumière sur ces tragédies, la coroner Karine Spénard a publié, à l’époque, 26 recommandations destinées au ministère de la Sécurité publique. Mais encore aujourd’hui, bon nombre d’entre elles ne se sont pas encore concrétisées sur le terrain, comme celle d’inclure des psychologues aux services de santé prodigués en milieu carcéral ».

Un suicide, provenant de quelque milieu que ce soit, représente un suicide de trop dans la société, et de ce fait, il est primordial que le ministère de la Santé publique débloque les fonds nécessaires à l’engagement immédiat de ressources compétentes pour pallier les suicides en milieu carcéral, tels des psychologues. Il en va du principe d’équité reconnu envers tous les citoyens du Québec en matière de prodigation des soins de santé.

vigile.quebec tribune libre 17 novembre 2025

Trump hanté par l’affaire Epstein

17 novembre 2025

Depuis des mois, Donald Trump n’arrive pas à se dépêtrer de l’affaire Epstein qui a pris des proportions tentaculaires auprès de sa base MAGA et même de plus en plus de sénateurs républicains et cela, malgré les sorties agressives du président tentant de prouver son innocence dans le merdier dans lequel l’aurait entraîné le financier new-yorkais Jeffrey Epstein en lien avec le commerce sexuel de jeunes filles mineures. Or dans toute cette saga, une question me triture les méninges : si, comme il le clame sur tous les toits, Donald Trump est blanc comme neige dans cette affaire, pourquoi dépense-t-il autant d’énergie à se défendre dans cette « chasse aux sorcières » qui, selon ses dires, est fomentée de toutes pièces par les démocrates? Mais à se défendre contre quoi? Pour l’instant, des documents confidentiels liés à cette affaire sont détenus par le ministère de la Justice qui refuse toujours de les étaler au grand jour. À ce sujet, une proposition de divulgation des documents exige que le procureur général des États-Unis rende publics tous les dossiers non classifiés concernant l’affaire Epstein que le département de la Justice a en sa possession. Il n’y a jamais de fumée sans feu, dit un vieil adage. Espérons que de nouvelles révélations feront la lumière sur l’ampleur de l’incendie si tant est qu’incendie existe réellement…

Le Soleil (version numérique) 17 novembre 2025

François Legault doit se retirer

14 novembre 2025

Rien ne va plus dans la sphère médiatique de François Legault. En effet, un récent sondage Léger–Le Journal–TVA révèle que les Québécois ne veulent plus de François Legault comme premier ministre dans une proportion de 61% contre 23% qui souhaite le contraire.Tout effort que fait François Legault pour redorer son blason auprès des Québécois coule comme de l’eau sur le dos d’un canard. Rien n’y fait, c’est l’indifférence totale. À 71% d’insatisfaction, «c’est son pire score depuis toujours», fait remarquer le sondeur Jean-Marc Léger.

Tout récemment, lors de sa présentation de sa vision économique pour le Québec, le fondateur de la CAQ s’est référé aux joyaux économiques du Québec, soit Investissement Québec, la Caisse de dépôt et de de placement du Québec et Hydro-Québec pour relancer l’ardeur économique du Québec. En somme, force est de constater qu’il n’y a là rien de nouveau, on ne fait pas du neuf avec du vieux comme le dit un adage bien connu. Par ailleurs, parmi ses nouvelles « trouvailles », François Legault y va d’un plaidoyer vibrant envers la défense, invoquant des géants québécois tels les expertises aériennes de Bombardier et navales de la Davie. En réalité, le premier ministre se lance sur une piste de course sur laquelle les compétiteurs ont déjà parcouru à plusieurs reprises le tour.

En bref, après plus de sept ans à la tête du gouvernement, et le chaos social généré par la fameuse loi 2 sur la rémunération des médecins qui sortent gagnants de la bataille populaire contre le gouvernement, nous assistons au spectacle dégradant de la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les carottes sont cuites. Les temps glorieux où François Legault a géré de main de maître la crise générée par la pandémie sont loin derrière lui. Aujourd’hui, seulement 1% des sondés «défendent» le gouvernement Legault en étant très satisfaits, indique Jean-Marc Léger.

L’échec désastreux dans le dossier Northvolt, le chaos financier de la saga SAAQclic et, tout récemment, l’échec lamentable des négociations avec les médecins créant une démobilisation inquiétante du corps médical, voire le départ de plusieurs d’entre eux, ont littéralement contribué fortement à faire déborder le vase. Il est temps que François Legault tire sa révérence et laisse la place à du sang neuf le plus tôt possible s’il souhaite que la CAQ fasse encore partie du décor politique québécois au soir du 5 octobre 2026.

Le Devoir 14 novembre 2025
vigile.quebec tribune libre 14 novembre 2025

Jean Boulet, Robin des Bois des usagers du transport en commun

13 novembre 2025

Devant le blocage des négociations entre la Société de transport de Monréal (STM) et ses employés syndiqués, le ministre du Travail, Jean Boulet, songe à devancer l’application de la loi 14 dite Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lockout, prévue le 30 novembre en présentant un projet de loi qui donnerait au ministre le pouvoir de confier la résolution d’un conflit de travail à un arbitre, et cela pour autant que le ministre obtienne l’appui unanime des partis d’oppositions. Or au moment d’écrire cette lettre, QS a manifesté son intention de voter contre le projet de loi.

Depuis la présentation du projet de loi 3 visant à augmenter la transparence et la démocratie syndicale en proposant notamment d'obliger les représentants syndicaux à plus de divulgation financière et à diviser les cotisations en « principales » et « facultatives », le ministre du Travail clame sur tous les toits que de telles mesures ne sont pas dirigées contre les syndicats mais plutôt pour protéger les syndiqués.

Or de toute évidence, le conflit actuel entre la STM et les syndicats affecte de facto les utilisateurs du transport en commun qui, pour plusieurs, dépendent des autobus et du métro pour vaquer à leurs occupations quotidiennes et font partie, de surcroît, d’une clientèle économiquement vulnérable.

Par ailleurs, plus le laps de temps sans transport en commun s’allonge, plus le Robin des Bois des usagers du transport en commun augmente ses appuis auprès de la population. Nous acheminons-nous encore vers l’adoption d’une loi sous bâillon? Une saga à suivre

vigile.quebec tribune libre 12 novembre 2025…

L’inclusion, talon d’Achille du PQ?

13 novembre 2025

Le débat sur l’inclusion entre le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) est officiellement lancé. Dans cette foulée, lors du 18e congrès de QS tenu les 8 et 9 novembre au Centre des congrès de Québec, le nouveau tandem Ghazal-Zanetti a lancé une charge à fond de train contre le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, l’accusant de vouloir bâtir un camp du Oui qui divise.

À cet effet, tel que mentionné sur le site officiel du PQ, le Parti québécois (PQ) voit l'inclusion comme un concept complexe qui doit s'articuler avec d'autres priorités, notamment la protection et la valorisation du français et une politique d'immigration contrôlée. La position du PQ met l'accent sur la capacité d'intégration du Québec et sa préservation culturelle, ce qui l'amène à prôner des seuils d'immigration moins élevés. Pour le parti, l'inclusion doit s'inscrire dans un cadre où la langue française est centrale, et les cours de francisation pour les nouveaux arrivants doivent être obligatoires.

Or du point de vue de la co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal, «Quand j’entends le Parti Québécois aujourd’hui, je cherche cette volonté d’inclusion qui était portée par Gérald Godin, Camille Laurin, René Lévesque, a-t-elle dénoncé. Cette volonté d’accueillir les gens qui viennent d’ailleurs, je ne la vois pas au Parti Québécois. J’entends Paul St-Pierre Plamondon parler d’immigration et je le vois se bâtir un camp du Oui qui exclut.» En termes clairs, Ruba Ghazal attaque de plein front les positions identitaires du PQ pour les opposer à l’indépendance inclusive de QS.

Un thème, deux visions qui s’affrontent. Nous sommes en présence d’une parodie de David contre Goliath. De ce fait, sur quelle facette de l’inclusion les Québécois se positionneront-ils? Sur celle de QS portant sur une inclusion inconditionnelle ou sur celle du PQ davantage identitaire? Enfin face à un débat aussi délicat et crucial, le thème de l’inclusion risque-t-il de devenir le talon d’Achille du PQ? Une question à laquelle seule la volonté populaire donnera sa réponse d’ici le scrutin d’octobre 2026.

vigile.quebec tribune libre 12 novembre 2025


 

Bernard Drainville, indigne d’occuper la fonction de ministre de l’Environnement

11 novembre 2025

En pleine campagne électorale en septembre 2022, alors qu’il était candidat pour la Coalition avenir Québec (CAQ), lors d’un point de presse en compagnie de son chef, François Legault, Bernard Drainville s'était lancé dans un vibrant plaidoyer pour le projet de tunnel entre Québec et Lévis tout en balayant du revers de la main les défenseurs de l’environnement en lançant cavalièrement : « Lâchez-moi avec les GES », une diatribe qui démontrait ostensiblement l’exaspération de Bernard Draiville face aux préoccupations environnementales concernant les émissions de gaz à effet de serre.

Or aujourd’hui ministre de l’Environnement, le même Bernard Drainville, dans le cadre d’un projet de loi visant à réduire la bureaucratie, dans lequel il se donne les moyens de puiser dans les surplus du Fonds d’électrification et des changements climatiques (FECC), autrefois connu sous le nom de «Fonds vert», argue qu’il est «évident» que ces sommes devraient être investies dans le transport en commun. De ce fait, une part de l’excédent de 1,7 milliard $ amassé auprès des entreprises via le marché du carbone pourra servir à diminuer la taxe sur l’essence, principale source de financement du Fonds d’électrification. Ni plus ni moins qu’un détournement de fonds éhonté des deniers du Fonds vert dont l’objectif ultime est de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’environnement.

De toute évidence, le ministre de l’Environnement ne démontre aucune empathie pour l’environnement notamment pour les changements climatiques qui ne cessent de causer année après année des catastrophes écologiques désastreuses auxquelles sont confrontés les contribuables québécois. Dans ces circonstances, il m’apparaît urgent que le porte-étendard du régiment des environnementalistes soit démis de ses fonctions. Il en est tout simplement indigne!

vigile.quebec tribune libre le 11 novembre 2025

Assistons-nous à la naissance d’un QS 2.0?

11 novembre 2025

La position de Québec solidaire (QS) sur la souveraineté du Québec a toujours été approchée avec frilosité. A preuve cette assertion de l’ex-co-porte-parole du parti, Amir Khadir, qui a déclaré un jour : « L’indépendance si nécessaire mais pas nécessairement l’indépendance ». De fait, historiquement, QS a toujours été perçu comme un parti social-démocrate avant tout.

Or l’arrivée de la députée de Mercier, Ruba Ghazal, à titre de co-porte-parole du parti et l’élection sans équivoque du député de Jean-Lesage, Sol Zanetti, au poste de co-porte-parole de QS viennent sonner le glas des vieilles disputes qui grugent la crédibilité de QS depuis des décennies. Le nouveau tandem à la tête de QS allie avec ardeur et ferveur la combativité et le pragmatisme de Ruba Ghazal à la sagesse et au côté zen de l’enseignant en philosophie, Sol Zanetti. En somme, une équipe dont les tempéraments se complètent à merveille. Et, de surcroît, le député de Jean-Lesage s’est toujours affirmé haut et fort comme un ardent défenseur de la promotion de l’indépendance du Québec.

Par ailleurs, dès son arrivée en poste à titre de co-porte-parole de QS, Ruba Ghazal s’est distinguée aux périodes de questions à l’Assemblée nationale, notamment ces derniers temps contre le projet de Loi 2 sur le mode de rémunération des médecins, attaquant sans relâche et avec fougue le premier ministre Legault. Nul doute que son nouvel acolyte, Sol Zanetti, saura alimenter davantage le débat en exploitant dans ses moindres détails les lacunes de la Loi 2 adoptée en catastrophe sous bâillon par le gouvernement caquiste.

Certes, Québec solidaire a toute une pente à remonter à l’égard des intentions de vote dans les derniers sondages, notamment en raison des querelles internes incessantes entre une frange nettement socialiste de ses membres et le virage pragmatique proposé par Gabriel Nadeau-Dubois à la veille de son départ lequel a été endossé avec ardeur par la nouvelle co-porte-parole de QS.

En point de presse récemment, Ruba Ghazal a tenu à souligner que le parti célébrait «un an sans crise», et qu’elle était en réflexion pour présenter à la population un programme «simplifié, beaucoup plus digeste et plus court». De toute évidence, un QS sous la gouverne de Ruba Ghazal et de Sol Zanetti sera marqué par le désir de changement. Assistons-nous à la naissance d’un QS 2.0? Les astres semblent s’aligner vers le renouveau. Une histoire à suivre…

vigile.quebec tribune libre 11 novembre 2025

 

Par ici la sortie!

8 novembre 2025

La liste des départs du caucus de la CAQ n’en finit plus de s’allonger depuis l’élection de 2022. En effet, pas moins de neuf députés ou ministres ont quitté le navire caquiste soit Joëlle Boutin, Pierre Fitzgibbon, Youri Chassin, Éric Lefebvre, Andrée Laforest, Pierre Dufour, Maité Blanchette Vézina, Lionel Carmant et Isabelle Poulet.

Une véritable bouillabaisse politique exposant au grand jour les symptômes d’un climat toxique au sein du gouvernement de François Legault. Et si vous ajoutez à cet exode pour le moins fort inquiétant le contexte explosif créé par le dépôt de la Loi 2, notamment la véhémence engendrée par le mode de rémunération des médecins, vous obtenez la recette idéale pour accélérer davantage la descente vertigineuse de la CAQ dans les sondages sur les intentions de vote au Québec.

Par ailleurs, parmi les quatre priorités avancées par François Legault dans son discours d’ouverture de la session parlementaire le 30 septembre, se trouve l’« efficacité ». Or force est de constater que les bras de fer issus de la Loi 2 entre les médecins et le ministre de la Santé, Christian Dubé, et du projet de loi 3 visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de travail entre les syndicats et le ministre du Travail, Jean Boulet, sont à mille lieues de l’efficacité annoncée en grandes pompes par le premier ministre à l’ouverture de la session parlementaire.

Les départs pour le moins inquiétants des membres du caucus du gouvernement caquiste alliés au mécontentement manifeste d’une importante partie de la population démontrent d’une part les effets nocifs de l’usure du pouvoir au sein de la CAQ en fin de deuxième mandat et, par voie de conséquence, le cafouillis politique dans lequel baigne inextricablement le gouvernement Legault qui risque de se faire montrer indubitablement la sortie en octobre 2026.

vigile.quebec tribune libre le 7 novembre 2025

Un budget « générationnel » qui impacte les futures générations

8 novembre 2025

Le gouvernement fédéral du premier ministre, Mark Carney, a annoncé un budget déficitaire qualifié de « générationnel » de 78 milliards de dollars pour 2025-2026 et de  57 milliards à l’horizon 2030. De toute évidence, les contribuables canadiens sont à des milliards de lieues d’assister à la présentation d’un budget équilibré de la part de ce gouvernement. Somme toute, un budget « générationnel » qui hypothèque grandement l’avenir des futures générations qui devront s’armer de patience avant de contribuer concrètement à l’équilibre budgétaire d’un gouvernement libéral dirigé par Mark Carney.

En revanche, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, prévoit dans son budget atteindre l’équilibre budgétaire d’ici trois ans mais seulement pour les dépenses d’exploitation grâce notamment aux coupures dans l’appareil de l’État. Les investissements, eux, sont exclus de cette cible, les dépenses d’exploitation et les investissements étant présentés séparément dans le budget pour une première fois. Or qui dit investissement présuppose un risque. Dans le contexte géo-politique actuel fragilisé par les mesures tarifaires de Donald Trump, les investisseurs canadiens répondront-ils présents à l’invitation de Mark Carney?. Bien malin celui qui peut répondre avec certitude à cette question.

Toutefois, une chose est sûre, le déficit budgétaire du ministre des Finances est pharaonique et risque d’impacter considérablement l’avenir financier des futures générations. Aussi est-il opportun de prendre acte de cette situation et de demeurer alerte à l’égard des tenants et aboutissants de son évolution.

vigile.quebec tribune libre 7 novembre 2025

Jean Chrétien et la question référendaire

5 novembre 2025

Dans le cadre des reportages diffusés sur le trentième anniversaire du référendum de 1995, l’ex-premier ministre du Canada, l’inassouvissable Jean Chrétien, n’a pu s’empêcher de lancer, lors d’une entrevue sur RDI accordée à Patrice Roy, son éternel venin contre l’aspiration des Québécois à obtenir leur indépendance en utilisant encore et encore la peur comme arme de prédilection. L’instigateur de la Loi sur la clarté référendaire parrainée par Stéphane Dion et issue de l’« ambiguïté » de la question référendaire aurait tenu, selon ses propos, un référendaire fédéral au lendemain du 30 octobre 1995.

En revanche, « S'ils [les souverainistes] avaient posé la question « Voulez-vous vous séparer du Canada? », point final, je dirais que j’aurais été le premier à en reconnaître [le résultat], s'ils avaient eu l'honnêteté de poser une question absolument claire aux Québécois », dixit Jean Chrétien. Une telle assertion repose sur un discours hypothétique mais, dans les faits, advenant un vote serré du camp du « Oui » à une question « claire », monsieur Chrétien aurait-il accepté sans coup férir un tel résultat? On ne le saura jamais…

Quoi qu’il en soit, la loi fédérale sur la clarté référendaire adoptée par la Cour suprême du Canada stipule que la question soit claire et que le résultat soit une « majorité claire » avant que le gouvernement fédéral ne soit obligé de négocier les conditions de la séparation. Par ailleurs, nonobstant le faible résultat de 50,58 % des votes en faveur du « Non », la proposition a été finalement rejetée.

En conséquence, la « majorité claire » stipulée dans la loi sur la clarté n’a pas été appliquée en 1995 et, de ce fait, j’en conclus qu’une majorité de 50%+1 devrait être appliquée. Enfin, en ce qui a trait à la question liée au prochaine référendum, la question doit éviter de prêter flanc à toute forme d’ambiguïté. À titre d’exemple, « Voulez-vous que le Québec devienne un pays?, point final.

vigile.quebec tribune libre 5 novembre 2025