Partir avec le beurre et l’argent du beurre

26 avril 2024

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le député caquiste Éric Lefevre ne manque pas de culot. En effet, après avoir démissionné de son poste de député de la CAQ, Éric Lefebvre a choisi de demeurer à l’Assemblée nationale à titre d’indépendant. Le député d’Arthabaska et whip en chef du gouvernement aura beau invoquer qu’i continuera d’être attentif aux doléances de ses électeurs, il devra se contenter d’être un député d’arrière-banc avec toutes les conséquences que cette situation provoque, notamment un nombre restreint d’interventions en Chambre.

Le député d’Arthabaska et whip en chef du gouvernement aura beau invoquer qu’i continuera d’être attentif aux doléances de ses électeurs, il devra se contenter d’être un député d’arrière-ban avec toutes les conséquences que cette situation provoque, notamment un nombre restreint d’interventions en Chambre.

Toutefois, là où le bât blesse effrontément réside dans le fait qu’il sera candidat pour le PCC lors des prochaines élections fédérales, et qu’à ce titre, il n’y a aucun doute dans mon esprit qu’il sera rémunéré par le PCC de Pierre Poilievre, et cela dans le contexte où il recevra de surcroît son salaire de député à même les poches des contribuables. En termes clairs, M. Lefebvre ne voit aucun scrupule à partir avec «le beurre et l’argent du beurre».

vigile.quebec tribune libre 25 avril 2024
Le Devoir 26 avril 2024

Une blague de fort mauvais goût

26 avril 2024

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul Saint-Pierre Plamondon (PSPP), a complètement changé son approche depuis son allocution au Conseil national du PQ. Le dernier rebondissement disgracieux de PSPP s’est produit au cours d’un échange avec François Legault qui lui a demandé s’il allait devenir caquiste advenant un échec référendaire, ce à quoi PSPP répondit qu’il préférait s’ouvrir les veines plutôt que d’adhérer à la CAQ, tout en posant le doigt sur son poignet.

Nonobstant les excuses de PSPP alléguant dans X que sa blague n’était pas appropriée dans les circonstances, notamment en raison des suicides chez les jeunes qui atteignent des proportions inquiétantes, force est de constater que le politicien calme et posé que nous avons connu depuis ses débuts en politique a emprunté un discours irrespectueux et inconvenant dans sa réplique à François Legault.

En conséquence, je suis d’avis que l’étoile de PSPP a pâli depuis quelques semaines et qu’il devra redevenir rapidement le politicien que plusieurs observateurs de la scène politique considéraient comme celui qui «fait de la politique autrement», à défaut de quoi il donnera raison à certains de ses détracteurs à l’effet qu’il est vraiment «soupe au lait».

vigile.quebec tribune libre 25 avril 2024
 

En français SVP!

24 avril 2024

L’anglais s’impose de plus en plus entre les murs de certaines écoles francophones du Québec, notamment à Vaudreuil-Dorion, où des élèves ne voient tout simplement plus la nécessité de parler français, même en classe, une situation qui force des professeurs de français à sévir, en leur enlevant des points au bulletin pour la communication orale. Mais des enseignants dans d’autres matières, comme en histoire ou en science, se sentent bien impuissants puisqu’ils ne peuvent pas pénaliser les élèves qui parlent anglais en classe.

Dans des écoles à statut francophone, les enseignants ne peuvent obliger leurs élèves à parler français durant leurs cours. Quant à savoir si les règles devraient être modifiées pour s’assurer que les élèves parlent bel et bien français en classe, le ministre Drainville a affirmé que cette avenue sera étudiée. «On va y réfléchir. Ce n’est certainement pas exclu. Il faut juste s’assurer que ce soit la bonne façon, que ce soit la bonne manière, de les inciter pas juste à parler, mais à aimer le français, à avoir le goût de l’apprendre et à le parler au quotidien», a déclaré le ministre.

Tout simplement bouleversant, voire d’un laxisme éhonté… Depuis quand, dans les écoles du Québec, les enseignants, y compris ceux qui enseignent le français, doivent-ils assister sans coup férir au spectacle dégradant des élèves s’exprimant sans vergogne en anglais? Vivement le retour au gros bon sens, à savoir l’établissement de règles strictes obligeant tous les élèves à s’exprimer en français, et ce, dans toutes les matières!

vigile.quebec tribune libre 23 avril 2024

Ô Canada, terre des déficits

24 avril 2024

Au Canada, le déficit pour l'année financière 2023-2024 atteint 40 milliards $. La dette dépasse les 1328 milliards de dollars, ce qui représente 41,139,50 $ par contribuable, selon l’Institut économique de Montréal (IEDM). Quant aux frais d’intérêts de la dette, ils seront de 54 milliards de dollars.

Or, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est l’insistance du premier ministre Justin Trudeau sur la part importante du budget 2023-2024 réservée à la jeunesse qui, a posteriori, sera en revanche tributaire du déficit astronomique annoncé alors qu’il s’est présenté comme le défenseur des jeunes pris en otages par le contexte économique qui les empêche d’accéder à une propriété.

À en juger par l’irresponsabilité dont fait preuve le premier ministre Trudeau eu égard à la gestion des finances publiques, force est de constater que sa propension naturelle à dilapider les fonds publics hypothèque dangereusement l’avenir des jeunes générations pour des décennies à venir.

vigile.quebec tribune libre 23 avril 2024

PSPP en rupture avec son approche positive

20 avril 2024

Depuis son allocution virulente lors du Conseil national du Part québécois (PQ) eu égard aux écueils historiques faisant ombrage sur l’accession du Québec à son indépendance, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) a dû affronter son lot de réactions acerbes de la part des oppositions à Québec comme à Ottawa, lui reprochant notamment de tomber dans une stratégie de peur. Un style contrastant de toute évidence avec le positivisme dont il a toujours fait preuve dans ses propos sur la souveraineté du Québec.

Manifestement, nous avons assisté à une envolée oratoire axée sur des pans noirs de l’histoire du Québec. Une satire dénonçant les écueils historiques liés à l’histoire du Canada. Sans l’ombre d’un doute, le thème abordé par PSPP est vite devenu émotif. Peut-on lui en vouloir?

PSPP est parti de faits historiques avérés pour les placer dans le contexte actuel, à savoir en relation avec les motifs qui soutiennent la thèse de l’accession du Québec à son auto-détermination, à son statut de pays. Rien à voir avec l’argument de la peur exhibé par certains analystes de la presse.

Enfin, je suis d’avis que, nonobstant le style posé auquel PSPP nous a habitués depuis son élection à la tête du PQ, sa montée de ton des derniers jours est tout à fait justifiée étant donné le court circuit provoqué entre les faits historiques abordés et l’adhésion du Québec à son indépendance.

vigile.quebec tribune libre 19 avril 2024

Cachez ce passé!

20 avril 2024

L’allocution du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), lors du conseil national du PQ, a eu l’heur de susciter de nombreuses réactions autant à Ottawa qu’à Québec. Parmi celles-ci, on ne peut passer sous silence ses nombreux rappels liés au passé chaotique des Québécois, rattachés au colonialisme du gouvernement fédéral, notamment la déportation des Acadiens en 1755, les exécutions de 1839 et la crise d’octobre de 1970.

Or, selon moi, interdire, voire tabouiser toute évocation d’un passé douloureux est malsain, les phénomènes d’aujourd’hui prenant inévitablement leur racine quelque part dans l’histoire. En y référant dans son allocution, PSPP a voulu démontrer que la soumission systémique des francophones du Québec à l’impérialisme tout aussi systémique du fédéralisme canadien laisse des séquelles encore visibles aujourd’hui, l’ingérence actuelle éhontée de Justin Trudeau dans les compétences du Québec en faisant foi.

Notre passé nous appartient, il fait partie de nos racines profondes. Aussi est-il opportun de lui donner sa juste place et de le reconnaître historiquement. En conséquence, je suis d’avis que les références de PSPP au passé des Québécois devraient donner un signal fort aux Québécois, à savoir qu’il est impérieux de se sortir de ce carcan fédéraliste et de se servir de ces moments douloureux du passé pour orienter avec détermination notre démarche vers l’indépendance du Québec.

vigile.quebec tribune libre 19 avril 2024
Le Soleil (version numérique) 20 avril 2024

L’argent n’a pas d’odeur

18 avril 2024

À la question de savoir quoi répondre aux provinces qui se plaignent de voir le fédéral marcher dans leurs plates-bandes, le premier ministre Justin Trudeau, en point de presse, a clamé que «les citoyens s’en foutent de quel ordre de gouvernement est responsable de quoi. Ils veulent juste que leur loyer soit abordable, que leur épicerie ne coûte pas trop cher, que leurs enfants soient en bonne situation pour pouvoir réussir.» Et la fédération canadienne dans tout ça? «Elle doit fonctionner en partenariat.. Là où les provinces doivent être encouragées à en faire un petit peu plus, on va être là pour les encourager, les inciter, et leur offrir plus d’argent pour pouvoir le faire. C’est comme ça qu’une fédération doit fonctionner ».

Cette déferlante de nouveaux programmes empiétant sur les compétences provinciales de la part du premier ministre du Canada laisse à penser que, pour le commun des mortels, l’argent n’a pas d’odeur, et, à ce sujet, je suis porté à penser que Justin Trudeau n’a pas complètement tort, notamment dans le cadre de la crise du logement. En effet, pendant que le Québec tergiverse sur les moyens à prendre pour contrer la pénurie de logements, Ottawa lance des programmes concrets pour la pallier.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, ce sont les commentaires à peine voilés des analystes politiques, voire de certains constitutionnalistes, se prononcer timidement sur les avantages concrets des mesures anti-constitutionnelles de Trudeau. De quoi en perde son latin…

À la veille d’un scrutin imminent, je suis d’avis que les engagements de Justin Trudeau sont des mesures purement électoralistes dans le but de «refaire son image» qui s’est ternie considérablement au cours des derniers sondages à la faveur de Pierre Poilievre qui, en passant, devra faire preuve d’imagination pour contrer le climat social nocif actuel devant un premier ministre qui a mis la table pour engager le combat devant son adversaire conservateur.

vigile.quebec tribune libre 17 avril 2024
 

Priorité aux conditions de travail

17 avril 2024

Il fut un temps pas si lointain où les revendications touchant les augmentations salariales constituaient un élément prioritaire des négociations de conventions collectives entre le front commun et le gouvernement.

Or, nonobstant l’importance attachée aux salaires lors des dernières négociations, force est de constater que l’amélioration des conditions de travail a constitué l’élément essentiel des négociations au sein des enseignants et des infirmières, lesquelles ont récemment rejeté la dernière entente qui leur a été proposée en raison, particulièrement, des conditions de travail.

Par ailleurs, même si les enseignants ont accepté de justesse la dernière entente, la pénurie d’enseignants et de personnels spécialisés est toujours criante, laissant derrière elle la lourdeur de la tâche qui persiste à créer, entre autres, un sentiment de désaveu auprès des étudiants en sciences de l’éducation, et une prise de retraite prématurée chez certains enseignants. Du côté des infirmières, deux éléments de mésentente semblent achopper actuellement, soit les transferts d’infirmières dans dans d’autres hôpitaux, et le temps supplémentaire obligatoire (TSO) auquel elles sont périodiquement assignées.

Les mondes de la santé et de l’éducation semblent voués à d’éternels chambardements qui se traduisent par une carence d’attractivité aux yeux des étudiants désireux d’y faire carrière, et par une démobilisation systémique du personnel en place. Conséquemment, il m’apparaît urgent que le gouvernement fasse preuve de «flexibilité» eu égard aux conditions de travail de ces deux groupes de travailleurs… C’est une simple question d’imputabilité sociale!

vigile.quebec tribune libre 17 avril 2024

Le référendum comme ultime chance de s’affranchir

16 avril 2024

Fidèle à sa promesse lancée lors de la dernière campagne électorale, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), à l’occasion du Conseil national du PQ, est revenu sur son intention de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec advenant la formation d’un gouvernement péquiste en 2026 au plus tard d’ici la fin de la décennie. «Les Québécois doivent réaliser que notre prochain rendez-vous avec l’histoire est peut-être, fort probablement, notre chance ultime de se donner une pérennité linguistique et culturelle», a-t-il clamé devant ses militants.

En toile de fond, PSPP s’en est pris vertement à Justin Trudeau qui bafoue cavalièrement les champs de compétences du Québec. «L’empiétement systématique dans tous les champs de compétences du Québec est également accompagné d’un discours qui est ouvertement décomplexé, sans aucun respect pour les règles de base de ce Canada».

Les derniers sondages reflètent une confortable avance du PQ de la part des électeurs. La CAQ de François Legault a atteint le fond du baril en se positionnant en quatrième position au chapitre des partis. Si la tendance se maintient, le PQ pourrait former un gouvernement majoritaire au prochain scrutin.

Par ailleurs, bon an mal an, l’appui des Québécois en faveur du «oui» à l’indépendance du Québec se maintient autour de 35%. Si l’on présuppose que les souverainistes d’origine péquiste insatisfaits des contre-performances du gouvernement Legault reviennent au bercail, cela aura pour effet d’augmenter le nombre d’adhérents à l’accession du Québec à son statut de pays.

PSPP n’a jamais dérogé de sa position eu égard à la tenue d’un référendum. Trente ans après le dernier référendum, je suis d’avis que les Québécois sont mûrs pour saisir ce référendum comme l’ultime chance de s’affranchir du carcan fédéral

vigile.quebec tribune libre 15 avril 2024.

Québec et Ottawa, deux solitudes

16 avril 2024

Alors que, du côté d’Ottawa, le gouvernement Trudeau a réitéré son intention d’intervenir si la légitimité de la Loi sur la laïcité de l’État se rendait à la Cour suprême, une heure après l’annonce de la décision de la Cour d’appel québécoise qui donne raison à Québec sur presque toute la ligne, le premier ministre français, Gabriel Attal, livrait un puissant plaidoyer en faveur de la laïcité au Salon bleu en ces termes: «Face à ceux qui font mine de ne pas comprendre ce qu’est la laïcité, qui voudraient la détourner, faire croire qu’elle est une forme d’arme antireligion, faire croire qu’elle est une forme de négation des religions, faire croire qu’elle est une forme de discrimination, nous répondons que la laïcité que la laïcité est la condition de la liberté, est la condition de l’égalité, est la condition de la fraternité.»

Les termes utilisés par Gabriel Attal sont fermes et sans équivoque, et constituent un appui inconditionnel envers le Québec dans l’affirmation de son identité étatique. Ottawa aura beau invoquer sa Charte des droits et libertés, notamment la liberté de religion, je suis d’avis que la Loi sur la laïcité de l’État ne brime en rien cette liberté puisque que la Loi 21 ne touche que le port de signes religieux pour les personnes en ligne d’autorité sur leur lieu de travail.

La langue contribue aussi à l’émergence des deux solitudes entre Québec et Ottawa. D’un côté, le bilinguisme du fédéral, de l’autre la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français. Le français, aux yeux du fédéral, constitue une langue minoritaire au Canada et , de ce fait, est condamné à être tributaire d’un statut particulier et, par conséquent fragile.

Enfin, l’ingérence éhontée sur les compétences provinciales par Justin Trudeau au cours des dernières semaines donne lieu à un isolationnisme dénigrant du Québec eu égard à ses pouvoirs pourtant reconnus par la Constitution canadienne.

vigile.quebec tribune libre 15 avril 2024
Le Devoir 16 avril 2024