La marche dans la neige de Legault

13 décembre 2025

Le dernier sondage Léger du 3 décembre place la CAQ à 18% des intentions de vote derrière le PQ et le PLQ, et prévoit 82 sièges à la faveur du PQ et aucun pour la CAQ de François Legault. Or dans un tel contexte de précarité qui menace même la survie de la CAQ, et malgré la grogne de certains députés qui souhaiteraient son départ, le premier ministre Legault entend demeurer en poste jusqu’au scrutin d’octobre 2026.

La Coalition avenir Québec (CAQ) est devenu un parti politique officiellement autorisé le 4 novembre 2011 avec, à sa tête, François Legault et Charles Sirois. Depuis lors, la CAQ s’est présenté à trois reprises devant l’électorat québécois et a remporté deux scrutins en 2018 et 2022. La CAQ est de ce fait confronté à l’usure du pouvoir à l’issue de ses deux mandats consécutifs. De plus, les déboires économiques de Northvolt et du projet SAAQclic ont entaché sérieusement la crédibilité du chef caquiste.

Le récent virage à droite de la CAQ arrivera-t-il à procurer un nouvel élan à François Legault? Les projets de loi 1,2 et 3 parviendront-ils à atténuer les doléances d’une bonne partie de la population relatives à l’ingérence de l’État dans certains dossiers liés notamment à la rémunération des médecins et aux cotisations syndicales?

La pente est abrupte et le temps file à vive allure. Les braises allumées par le dernier sondage sur l’hypothèse d’un effondrement complet de la CAQ sont encore chaudes. Le spectre d’une démission du chef suggérée, voire exigée, de la part de certains membres du caucus amplifie le climat d’incertitude dans l’entourage du premier ministre quoique le cabinet se montre pour l’instant, du moins devant la caméra, solidaire de son chef.

Récemment, au cours d’une mêlée de presse avant la période de questions, François Legault a lancé qu’il était allé prendre une marche dans la neige en matinée pour décider qu’il allait rester, faisant ainsi allusion à 1984 lorsque le premier ministre libéral fédéral Pierre Elliott Trudeau avait pris la décision de démissionner après être allé prendre une marche dans la neige. Reste à voir si la marche dans la neige de François Legault lui donnera raison…

vigile.quebec tribune libre 12 décembre 2025

Pablo Rodriguez doit-il démissionner?

12 décembre 2025

De prime abord, un retour sur les événements entourant le chaos dans lequel est embourbé le Parti libéral du Québec (PLQ) depuis près d’un mois s’impose pour connaître le véritable état de la situation. Le 17 novembre, la chef parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marwah Rizqy, congédie sa chef de cabinet, Geneviève Hinse, une proche de Pablo Rodriguez, alléguant une « faute grave » [dont on ignore toujours aujourd’hui la teneur] et cela, sans en aviser son chef, Pablo Rodriguez. Dès le lendemain, le chef du PLQ suspend sa chef parlementaire du caucus du PLQ, ce qui a mené à une escalade et son congédiement le 2 décembre. 

Or parallèlement à cet incident, le 19 novembre, Pablo Rodriguez, pressé de toutes parts, ordonne une enquête indépendante au sujet des allégations du Journal concernant des messages textes laissant entendre que des membres du PLQ ont été récompensés avec de l’argent pour voter pour lui lors de la dernière course à la direction. Enfin après deux semaines de « validations », l'Unité permanente anticorruption (UPAC) lance une investigation en bonne et due forme au sujet des allégations qui pèsent sur le PLQ.

La tension monte dans les rangs du PLQ, une rumeur faisant état de la circulation d’une lettre exigeant la démission du chef du PLQ signée par une dizaine de membres du parti lui reprochant notamment son manque de leadership dans la gestion de la crise qui affecte le PLQ. De son côté, Pablo Rodriguez persiste et signe, il n’a pas l’intention de quitter le navire libéral tant et aussi longtemps que les enquêtes en cours n’auront pas tiré leurs conclusions.

Par ailleurs, il est reconnu que le PLQ est un parti de pouvoir et, avant l’éclatement de cette crise, il était remonté substantiellement dans les sondages, talonnant même le Parti québécois (PQ). En revanche, Pablo Rodriguez affirme haut et fort qu’il ignore tout de la magouille qui s’est installée auprès de certains membres du PLQ lors de la course à la chefferie.

Dans un contexte aussi explosif, Pablo Rodriguez doit-il démissionner? Jusqu’à maintenant, le principal intéressé se montre inflexible, il demeure le chef du PLQ contre vents et marées. Or les investigations de l’enquête de l’UPAC risquent de s’étaler sur quelques semaines, voire sur quelques mois, une situation qui conduirait à la période pré-électorale du scrutin d’octobre 2026. D’ici là, les dommages collatéraux de cette saga risquent de nuire considérablement à l’image du PLQ. Dans ces circonstance, je suis plutôt d’avis que Pablo Rodriguez doit démissionner de son poste de chef du Parti. Il est devenu un poids encombrant et néfaste dans le paysage médiatique du PLQ.

vigile.quebec tribune libre 12 décembre 2025

 

Déclaration de PSPP, non sur la forme, oui sur le fond

12 décembre 2025

La déclaration du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), à l’égard de la nomination de Marc Miller à titre de ministre de la Culture fédéral a eu l’heur de susciter la grogne au sein du milieu artistique québécois. «La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants, j’ai honte», a déclaré PSPP sur X.

Sur la forme, je suis d’avis que PSPP a manqué carrément de diplomatie en s’attaquant outrancièrement au milieu culturel dont le seul crime a été de féliciter Marc Miller pour sa nomination, le ministre, soit dit en passant, responsable des subventions versées aux artistes dans notre régime colonialiste.

Par ailleurs, sur le fond, force est de constater que l’attitude pour le moins cavalière avec laquelle le tout nouveau ministre s’est exprimé la veille de la déclaration de PSPP en lançant de façon méprisante qu’il était « tanné » d’entendre parler du « déclin du français », je ne peux qu’être en accord avec la position de PSPP.

En bref, toute cette saga aurait pu être évitée si PSPP avait attaqué dans sa déclaration le nouveau ministre au lieu du milieu culturel. En termes clairs, PSPP a tout simplement erré malencontreusement sur le choix de sa cible.

vigile.quebec tribune libre 10 décembre 2025

Déclaration incendiaire de PSPP

12 décembre 2025

C’est dans un climat toxique que la nomination de Marc Miller à titre de ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes et responsable des Langues officielles a été accueilli. En effet, suite aux louanges du milieu culturel sur l’arrivée de Marc Miller à ce poste, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), y est allé d’une déclaration incendiaire sur X : «La vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois sont franchement gênants, j’ai honte». Il n’en fallait pas davantage pour que le nouveau ministre se lève en Chambre des communes et y aille d’une réplique véhémente sur son attachement à la survie du français au Québec et dans le reste du Canada (ROC).

En revanche, on se souviendra de l’accueil chaleureux réservé à PSSP à son arrivée à l’Assemblée nationale offert par les médias autant que par l’ensemble des députés. Son style dégageant le calme et le respect envers ses adversaires a rapidement eu l’heur de rallier la classe politique. Enfin affirmaient plusieurs journalistes, un député et chef de parti qui « fait de la politique autrement ».

Or la dernière déclaration intempestive de PSPP envers le milieu culturel laisse place à une brèche importante sur une partie de la personnalité de PSPP jusqu’à aujourd’hui méconnue, son attaque virulente contre le milieu culturel en faisant foi. Comme l’a affirmé à juste titre Mathieu Lacombe, le ministre de la Culture et des Communications du Québec, lors d’un point de presse, PSPP a raté la « cible », il aurait dû s’attaquer à Marc Miller. En plus d’avoir vexé outrageusement le milieu culturel dans son ensemble, PSPP semble avoir oublié que les artistes reçoivent des subventions d’Ottawa et que, dans ce contexte, ils doivent montrer patte blanche envers le gouvernement fédéral.

Enfin en lien avec la possibilité que PSPP devienne premier ministre du Québec et, de surcroît, responsable du camp du « oui » lors d’un éventuel prochain référendum, il devra sans tarder apprendre à calmer ses ardeurs émotives et revenir à un ton plus calme et plus réservé, particulièrement envers ses appuis de longue date à la cause souverainiste du Québec que représentent les artistes.

vigile.quebec tribune libre 10 décembre 2025

Gestion de crise déficiente de Pablo Rodriguez

12 décembre 2025

Près d’un mois après le début de la crise interne au Parti libéral du Québec (PLQ) déclenchée à la suite du congédiement de Geneviève Hinse par Marwah Rizqy, on en est toujours dans le néant. Et de surcroît, au cours de la même période, des échanges de textos compromettants publiés par le Journal, laissent entrevoir que des membres du parti ont été compensés financièrement pour appuyer Pablo Rodriguez durant la course à la chefferie du PLQ.

Or imaginons un scénario dans lequel la saga engendrée par le silence de Marwah Rizqy lié au congédiement de sa chef de cabinet, restée pour l’instant sans suite, n’avait pas eu lieu. Est-ce que le PLQ serait plongé dans la crise profonde actuelle? En d’autres mots, est-ce que seule la publication des textos par le Journal, dans le contexte où le PLQ talonnait le PQ dans les sondages, aurait eu le même impact sur la dégringolade du PLQ dans le dernier sondage Léger sur les intentions de vote des Québécois?

À mon sens, la réponse à ces deux question est non. Un PLQ en pleine ascension depuis l’arrivée de Pablo Rodriguez à sa tête, et talonnant le PQ dans les sondages, aurait laissé les enquêtes en cours faire leur boulot, et la machine libérale aurait continué de maintenir sa cadence dans les sondages.

En conséquence, j’en arrive à la conclusion que, dans toute cette saga, le silence de Marwah Rizqy, alimenté par l’incapacité de Pablo Rodriguez à gérer le conflit avec son ex-chef parlementaire, a contribué à lui seul à la déconfiture du PLQ. Nonobstant que, dans sa version, M. Rodriguez affirme toujours ignorer la nature de la « faute grave » commise, selon Mme Rizqy, par son ex-chef de cabinet, le chef du PLQ n’a jamais su démontrer aucun sens du leadership qu’un chef doit démontrer en situation de crise.

Dans un tel contexte, il n’est pas surprenant que des drapeaux rouges commencent à s’agiter chez certains membres du caucus libéral remettant en question le leadership de leur nouveau chef. Par ailleurs, l’histoire du Parti libéral démontre que ses membres n’ont pas l’habitude de s’attarder longtemps sur les déboires de leur chef. Aussi ne serais-je pas étonné que Pablo Rodriguez soit contraint de céder sa place dans un proche avenir…d’autant plus que des élections provinciales sont prévues en octobre 2026, soit dans un très court laps de temps de quelque dix mois.

vigile.quebec tribune libre le 10 décembre 2025


 

Steven Guilbeault, chef du Parti vert?

4 décembre 2025

Aussitôt l’annonce de la démission de Steven Guilbault du cabinet Carney connue, la chef du Parti vert, Elizabeth May, a lancé un appel au député libéral à se joindre à son parti, le militant écologiste de longue date étant sûrement considéré à juste titre comme un atout majeur au sein des Verts par Mme May.

Steven Guilbeault incarne avant tout un homme de principe pour qui la protection de la planète contre l’envahissement des énergies fossiles est un argument non-négociable, sa démission fracassante du caucus libéral à la suite de l’entente avec l’Alberta sur une éventuelle construction d’un oléoduc vers la côte du Pacifique en faisant la démonstration sans équivoque.

En revanche, on se souviendra que le vote de Mme May en faveur du budget Carney a constitué un vote déterminant qui a permis au premier ministre de faire adopter son budget avec une mince majorité de deux voix aux Communes, une décision qu’elle a amèrement regrettée depuis lors. Un scénario qui cadre parfaitement avec la raison de Steven Guilbeault de démissionner.

Or Steven Guilbeault a pris la décision de demeurer au sein du caucus libéral, alléguant qu’il avait toujours l’appui de plusieurs députés dans sa lutte aux changements climatiques et qu’il allait exploiter cette avenue pour faire avancer les dossiers qu’il juge prioritaires.

Par ailleurs, dans l’hypothèse où il rejoignait les rangs des Verts, je suis convaincu que non seulement son expertise contribuera à augmenter substantiellement le nombre de membres du Parti vert mais aussi que le débat sera davantage recentré sur les effets collatéraux sur l’économie notamment sur l’agriculture, les forêts et les infrastructures des municipalités. . Enfin avec à sa tête un chef du prestige de Steven Guilbault, la Société Radio-Canada serait bien malvenue de ne pas l’inviter aux débats des chefs lors de la prochaine campagne électorale fédérale, une situation qui placera le nouveau chef des Verts à l’avant-scène de la joute politique fédérale

vigile.quebec tribune libre 3 décembre 2025

Dans l’bon vieux temps

2 décembre 2025

Permettez-moi de nous ramener pendant quelques instants dans la douce nostalgie du temps des Fêtes, cette période de réjouissances familiales pendant lesquelles il faisait bon nous rassembler autour du sapin de Noël trônant majestueusement dans un coin du salon. Ce temps si lointain mais qui me semble encore si près.

À cette époque, dans notre famille, le légendaire Père Noël s’arrêtait dans notre foyer pour remettre les cadeaux aux enfants, les yeux éblouis par la majesté du personnage venu du Pôle Nord expressément pour eux. Puis s’ensuivaient tel un rituel, la remise des cadeaux aux adultes des mains du paternel, le traditionnel réveillon garni de dinde, de farce, d’atocas et de pommes de terre pilées. C’était dans l’ bon vieux temps.

Aujourd’hui, les temps ont changé, les rituels se sont envolés avec les souvenirs du passé telles de vieilles coutumes dont on a perdu le sens en chemin. Les magasins à grandes surfaces, dès le début de novembre, étayent les guirlandes du temps des Fêtes et font entendre en boucle les vieux airs de Noël étouffés dans le brouhaha de la foule qui se masse autour des rabais des fêtes. Et, pour couronner cette cohue infernale, s’étire pendant des jours la frénésie du Vendredi fou.

De nos jours, le rythme effréné de la vie s’est substitué à la quiétude émanant des traditions. La nostalgie du « bon vieux temps » vient souvent hanter les personnes plus âgées. Dans ces moments-là, nous avons parfois tendance à les rabrouer. Et pourtant, que les festivités du temps des Fêtes gagneraient en moments de chaleur humaine si nous osions parfois faire un petit retour vers la magie du passé!

vigile.quebec tribune libre 2 décembre 2025

Steven Guilbeault, l’avaleur de couleuvres avalé

1 décembre 2025

Steven Guilbeault fonde, en 1993, en compagnie d’un groupe d’amis universitaires « Action pour la solidarité, l'équité, l'environnement et le développement » avant de changer de nom pour devenir « Équiterre » en 1998. En octobre 2019, il fait le saut en politique fédérale avec le gouvernement libéral de Justin Trudeau qui le nomme ministre de l’Environnement. À ce titre, il réalise plusieurs avancées, notamment l'instauration de la tarification du carbone et l'interdiction de certains plastiques à usage unique. Il mène également à terme la planification de la COP15 à Montréal, aboutissant à un accord mondial sur la protection de la biodiversité, et lance le Plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 2030.

Or depuis l’arrivée de Mark Carney à titre de premier ministre du Canada, les écueils qu’il a laissés eu égard aux effets collatéraux des changements climatiques se sont multipliés : investissement colossal dans l’industrie militaire pour faire plaisir à Donald Trump, abandon de nombreuses mesures destinées à protéger l’environnement, mort de la taxe carbone et, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, feu vert à la construction d’un oléoduc pour calmer les ardeurs séparatistes de l’Alberta. Bref une déconstruction systématique de tous les efforts de Steven Guilbeault investis avec acharnement dans sa lutte aux changements climatiques.

Enfin le jour même de la signature de l’entente sur l’éventuelle construction d’un pipeline entre le gouvernement fédéral et la première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, Steven Guilbeault remet avec fracas sa démission du cabinet Carney. La coupe est pleine. Le défenseur de l’environnement depuis plus de deux décennies en a littéralement ras- le-bol. L’avaleur de couleuvres est finalement avalé par les positions inconsidérées de son premier ministre en nette contradiction avec ses valeurs profondes sur la protection de l’environnement. Reste à voir si Mark Carney passera le test auprès de son caucus sur le virage du Parti libéral du Canada en lien avec la position nettement environnementaliste de son prédécesseur, Justin Trudeau…

vigile.quebec tribune libre 1er décembre 2025  

Les voyants sont au rouge chez les libéraux

30 novembre 2025

La foudre se déchaîne sur les partis libéraux autant à Québec qu’à Ottawa. À Québec, le Parti libéral (PLQ) de Pablo Rodriguez est embourbé dans la saga de textos alléguant des sommes d’argent qui auraient été versées à des militants dans la course à la chefferie du PLQ tandis qu’à Ottawa, l’entente signée entre la première ministre de l’Alberta, Daniele Smith, et Mike Carney sur un éventuel pipeline passant par la Colombie britannique a été la goutte d’eau qui a conduit à la démission de Steven Guilbeault du cabinet Carney.

La guigne semble s’acharner sur les partis libéraux. D’un côté, le nouveau chef du PLQ donne de plus en plus des signes d’incapacité à gérer la crise se contentant de répéter inlassablement la même rengaine en ce qui a trait à son ignorance des faits reprochés à son amie, Geneviève Hinse, alors que de l’autre, le chef du Parti libéral du Canada (PLC) entrouvre la porte des énergies polluantes au vu et au su de Steven Guilbeault qui n’en pouvait plus d’avaler des couleuvres dans le dossier sur l’environnement.

Sur un autre plan, les deux chefs démontrent des faiblesses et des lacunes dans la gestion des dossiers pointus. Pablo Rodriguez sème de plus en plus de doute sur son potentiel lié à. la gestion de crise entraînant dans les rangs du PLQ la grogne sur son leadership en tant que nouveau chef du parti. Par ailleurs, à Ottawa, l’ex-financier donne l’impression de gérer une entreprise financière plutôt qu’un gouvernement sans être conscient des répercussions politiques de ses décisions sur la tension de plus en plus palpable dans son caucus.

Les voyants sont au rouge chez les libéraux. Et de surcroît, aux yeux de certains analystes politiques, l’ombre de la commission Charbonneau fait resurgir des fantômes d’un passé pas très lointain qui amplifie la grogne au sein de la députation libérale québécoise. Dans toute cette saga, Pablo Rodriguez réussira-t-il à surmonter les écueils laissés en plan par son ex-cheffe parlementaire, Marwah Rizqy? Et quelles seront les retombées internes de la brèche ouverte par Mark Carney liée à l’entente signée avec l’Aberta?

vigile.quebec tribune libre 29 novembre 2025

Hommage à monsieur Louis Plamondon

30 novembre 2025

Réaction à l’article d’Éric P.J. Ducharme publiée dans la rubrique Point de vue du Soleil du 27 novembre sous le titre Quand la longévité politique devient un enjeu démocratique.

D’entrée de jeu, les premières lignes de l’article de M. Ducharme laissait présager une admiration pour la carrière prolifique de quatre décennies du député bloquiste, M. Louis Plamondon. Or l’article de l’auteur a pris rapidement une toute autre tournure. Les fleurs ont été substituées sans ménagement aux pots. Le politicien décrit d’abord comme un homme public « calme, posé, présent [et que] rien dans son attitude ne trahit autre chose qu’un homme encore solide dans sa fonction », pour se métamorphoser soudainement en un « député de carrière, aussi respectable soit-il, [qui] devient avec le temps un acteur qui gouverne davantage par fidélité que par actualité. Il devient le produit d’un système qui se protège lui-même ».

De toute évidence, l’auteur se prononce contre la complémentarité qui existe entre l’étendue de l’expérience en politique et le « mandat public, qui doit respirer, évoluer, se transformer ». Or la complicité entre le député et ses électeurs d’aujourd’hui n’est-elle pas pourtant la preuve tangible que les quarante ans de carrière de M. Plamondon ont survécu sans contredit au passage du temps et cela, en s’acclimatant aux générations d’électeurs qu’il a rencontrées au cours de sa carrière?

L’âge mur est une richesse qui outrepasse le temps et qui est porteur d’une expérience qui se reflète jusqu’à nos jours. Et le monde de la politique n’y fait pas exception. Au contraire, comme le souligne M. Ducharme, « M. Plamondon n’est plus simplement un élu. Il est devenu un repère affectif dans sa circonscription ». C’est ce que j’appelle la nécessaire complicité d’un député avec ses électeurs, la fonction première de proximité d’un député s’il aspire à les représenter adéquatement au parlement.

Enfin pour répondre à la question de l’auteur : « Et que se passe-t-il lorsque la loyauté envers une personne finit par remplacer le renouvellement naturel de la vie politique? », je répondrai que la loyauté est un rare privilège qui s’acquiert avec les années et qu’elle transcende de loin ce que M. Ducharme qualifie de  « renouvellement naturel de la vie politique ».

Hommage à vous, monsieur Plamondon, puissiez-vous conserver la santé et continuer de servir dignement et fièrement vos électeurs de la circonscription de Bécancour-Nicolet-Saurel-Alnôbak!

Source       vigile.quebec tribune libre 28 novembre 2025

https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/2025/11/27/quand-la-longevite-politique-devient-un-enjeu-democratique-EIW2UIRSL5BJ7FWVMQEPCIKSDU/

 vigile.quebec tribune libre 28 novembre 2025