Jusqu’où ira l’aberration?

27 avril 2025

Un récent jugement de la Cour supérieure du Québec accorde 12 mois au gouvernement du Québec pour qu’il prépare et adopte « un régime de filiation qui ne comporte pas la limite de deux liens de filiation » ce qui, à ses yeux, contrevient à la Charte canadienne des droits et libertés.

Trois familles sont en cause dans ce jugement : un trio amoureux, formé d’un couple hétérosexuel déjà parent. La femme du couple tombe amoureuse d’une autre femme et un trio amoureux se constitue de facto, la dernière arrivée souhaitant être enceinte, l’homme la féconde et tous forment une famille. Dans le second cas, un couple dont la femme avait subi une chimiothérapie devient d’abord parent grâce à l’apport d’une mère porteuse. Une amie est ensuite mise à contribution pour la naissance d’un autre enfant. Enfin, dans le troisième cas, un couple de lesbiennes a eu recours à un ami gai pour avoir un enfant.

Aux yeux du procureur des familles demanderesses, un enfant a le droit « d’avoir une filiation avec chacun des adultes qui sont ses parents ». Comme l’explique le juge dans sa décision, le Code civil du Québec « n’interdit pas formellement plus de deux liens de filiation », mais  aucune disposition du Code n’y donne explicitement son approbation. « C’est d’ailleurs la conclusion à laquelle arrive la jurisprudence », écrit le juge. En effet, à plusieurs reprises, les tribunaux mentionnent spontanément, quoique dans des contextes différents, qu’un enfant ne peut avoir que deux parents en droit québécois », est-il écrit.

À cet effet, parlons-en des enfants, les grands oubliés dans un système judiciaire qui tend de plus en plus à privilégier le droit des adultes à une pluriparentalité qui leur confère des privilèges parfois en nette contradiction avec ceux des enfants, notamment celui d’avoir un père et une mère biologiques. Combien d’autorités parentales la loi doit-elle accepter comme légales? Devra-t-on classifier le nom des « parents » par lettre alphabétique sur les documents officiels? Enfin plus sérieusement, jusqu’où ira l’aberration avant que ne soit édifié un mur derrière lequel se tapira furtivement toute une génération d’enfants tiraillés et déboussolés?

vigile.quebec tribune libre 27 avril 2025

Les cachotteries de Mark Carney

27 avril 2025

La politique baigne dans un monde où la transparence dans le discours se répercute immanquablement sur la crédibilité des élus et vice versa. L’épineux dossier de SAAQclic ayant entraîné la création d’une Commission d’enquête, entre autres, sur les rôles des ministres des Transports et de la Sécurité publique, en est une représentation flagrante.

Dans cette foulée, les cachotteries de Mark Carney ayant trait au manque de transparence au cours de la campagne électorale ne passent pas inaperçues aux yeux des électeurs canadiens. J’en retiens deux. D’abord, les fonds de Brookfield, dirigés par Mark Carney, ont trouvé refuge dans le paradis fiscal des Bermudes. En bref, celui qui se présente pour gérer l’argent public et gouverner un État a auparavant trempé dans un système qui permettait d’éviter de payer sa quote-part au trésor public et, de facto, faire cavalièrement fi de ses obligations de contribuables.

Deuxièmement, on apprend qu’au cours de l’appel du 28 mars entre Donald Trump et Mark Carney, le président américain a remis sur la table l’idée de faire du Canada le 51e État américain, contrairement à ce que le premier ministre avait affirmé aux journalistes par la suite. En bref, le premier ministre n’a jamais rendu cette information publique. D’autre part, une telle cachotterie remet en question l’appui qui circule depuis le début de la campagne au chef du PLC à l’égard de son leadership pour négocier d’égal à égal avec Donald Trump.

Au moment d’écrire ce billet, tout porte à croire que les libéraux seront reportés au pouvoir le 28 avril. Face à un tel scénario, Mark Carney devra apprendre à se montrer transparent dans ses relations avec la presse, à défaut de quoi les vieilles cachotteries risquent de refaire surface rapidement et de nuire considérablement à sa crédibilité.

vigile.quebec tribune libre 26 avril 2025

Pastilles de couleurs à saveur amère

26 avril 2025

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) est en négociation avec le gouvernement du Québec depuis août 2024, et rien ne laisse présager un quelconque règlement entre les deux parties. À cet effet, la dernière proposition du gouvernement déposée sur la table fait état d’une catégorisation par couleurs des patients selon la gravité de leur état de santé.

Ainsi la couleur verte serait attribuée aux utilisateurs avec une affection mineure ou qui ont des problèmes épisodiques, la jaune représenterait les patients avec affections mineures chroniques sans impact fonctionnel, l’orange serait associée aux affections modérées nécessitant un suivi régulier et la rouge serait attribuée aux personnes présentant des conditions complexes et des troubles de santé majeurs.

Questionnée pour savoir si elle accepterait de classer ses 500 patients par couleur, la Dre Louise Caron est catégorique : « Jamais! Chacun de mes patients mérite son inscription ». Elle donne l’exemple d’une patiente, jeune professionnelle et mère de trois enfants, qu’elle a reçue à son cabinet dernièrement. « Elle a établi un lien de confiance avec moi », explique la Dre Caron qui dit avoir été en mesure de noter un trouble d’adaptation ou une dépression chez cette patiente. « Si elle n’était pas suivie par un médecin de façon régulière, probablement qu’avec la pression sociale, elle ne serait pas capable d’admettre qu’elle a un problème. Ce sont des gens vulnérables, mais non vulnérables aux yeux de l’INESSS ».

De surcroît, l’omnipraticienne prétend que, si les médecins de famille ne continuent pas de voir régulièrement leurs patients jugés en santé, le système de santé va récolter les complications subséquemment. « Il y a énormément de prévention qu’on fait dans notre bureau », argue la Dre Caron, qui a accepté de prendre en charge environ 500 patients supplémentaires par l'entremise du guichet d’accès à la première ligne (GAP), « mais la durée des interventions est plus courte…Le suivi régulier de nos patients demeure important. C’est vraiment ce qui permet d’éviter une catastrophe », conclut-elle.

Enfin, le patient de couleur verte ne risque-t-il pas de perdre son médecin de famille au détriment d’un patient rouge dans quel cas le problème d’admissibilité à un médecin de famille serait tout simplement déplacé? Une question qui suscite de vives inquiétudes auprès des médecins et des patients…en bonne santé !

vigile.quebec tribune libre 25 avril 2025
Le Soleil (version numérique) 28 avril 2025 

Trump, joueur de yo-yo insatiable

24 avril 2025

Quand j’étais enfant, le printemps marquait le retour aux amusements traditionnels tels les billes, le bolo en bois (jeu paddle ball) et, bien sûr, le yo-yo qui se vendait à différents prix selon le clinquant de sa confection, les plus dispendieux étant ceux ornés de pierres précieuses brillantes et possédant l’extraordinaire propriété de « dormir », c’est-à-dire de tourner sur place au bout de la corde et de remonter à sa position initiale d’un simple petit coup de doigt sur la corde.

Donald Trump incarne à merveille le joueur de yo-yo par excellence. Il lance les tarifs, les laisse « dormir » quelque temps et les retire. Et pendant qu’il s’amuse, les indices boursiers sont aux abois jusqu’au moment où les tarifs sont mis sur pause au grand soulagement des investisseurs ébaubis qui reçoivent cette volte-face du président comme un cadeau du ciel. Bienvenu au royaume du divertissement du Grand Orange!

vigile.quebec tribune libre 24 avril 2025
Le Devoir 25 avril 2025

Révolution tranquille 2.0

24 avril 2025

Dans un article paru dans l’édition numérique du Journal en date du 21 janvier sous le titre « Pour une nouvelle «révolution tranquille en éducation!»: une réforme en profondeur de l’éducation nationale s’impose » (1) et cosigné par dix intervenants en éducation, l’école d’aujourd’hui se voit confrontée à un portrait sombre et déstabilisant.

« Notre projet d’éducation nationale, développé au cours des forums citoyens Parlons éducation (2023) et des consultations subséquentes (2024), nage à contre-courant d’une vague de marchandisation et d’une gestion obtuse, la gestion axée sur les résultats (GAR), qui déferle sur le monde de l’éducation depuis plus de trois décennies. Cette déferlante, soulevée par la réforme des années 90, a balayé, comme un tsunami, les idéaux de la réforme scolaire insufflée par le rapport Parent dans les années 60. Ce tsunami a accentué les inégalités scolaires et fragilisé l’ensemble de notre système éducatif: iniquité scolaire, école à trois vitesses, ségrégation des élèves, évaluation à outrance, surcharge du personnel scolaire, et, non le moindre des problèmes, affaiblissement de la démocratie scolaire », plaident les cosignataires.

Partir du ici et maintenant puis aller de l’avant

Si l’on endosse à la lettre les arguments des auteurs, force est de constater qu’il faut bulldozer la charpente de l’école d’aujourd’hui puis procéder à sa reconstruction. Pour tout dire, les prestations de cours des centaines de milliers d’enseignante et d’enseignants ne sont que poussière? Or nombreux sont ces enseignantes et ces enseignants qui éprouvent une vive satisfaction dans l’exercice de ce qu’ils appellent souvent « le plus beau métier du monde ». Le « tsunami » dont parlent les auteurs balaie-t-il sous le tapis tous les bienfaits des programmes spéciaux en sports-études et en arts-études, notamment leur influence indéniable sur la socialisation et le sens de l’effort chez les jeunes?

Je ne crois pas qu’il faille faire « tabula rasa » et repartir le compteur à zéro dans le monde de l’éducation au Québec pas plus que reléguer aux oubliettes le travail acharné de nos enseignantes et enseignants eu égard à l’ouverture des jeunes Québécois sur le monde. Ceci étant dit, il existe sûrement de la place à l’amélioration de notre système scolaire sans jeter par terre pour autant les colonnes du temple érigé avec audace et conviction depuis maintenant plus de six décennies.

(1) https://www.journaldequebec.com/2025/04/21/pour-une-nouvelle-revolution-tranquille-en-education-une-reforme-en-profondeur-de-leducation-nationale-simpose 

vigile.quebec tribune libre 24 avril 2025

Ingérence de Trump dans la nomination du futur pape?

24 avril 2025

Immigration, guerre dans la bande de Gaza, aide humanitaire internationale, les sujets de discorde entre les États-Unis et le Saint-Siège sont nombreux. Dans cette foulée, selon certaines sources de confiance, la rencontre entre François et le vice-président américain J. D. Vance le jour précédant la mort du pape voilait des intentions destinées à peser de tout leurs poids dans le choix du successeur du Souverain Pontife. Une ingérence qui n’est pas sans nous ramener à l’épineux litige actuellement en cours sur la liberté académique entre l’administration Trump et la prestigieuse université Harvard dans le Massachusetts.

Il est un fait indéniable, la politique interventionniste de Donald Trump dans le processus démocratique qui dicte les grandes orientations des institutions dénote toute la propension viscérale du président à tenter de mettre le grappin sur tout ce qui entre en conflit avec ses propres convictions.

Par ailleurs, le processus de nomination d’un nouveau pape est soumis à un rituel complexe. Par tirage au sort, trois cardinaux sont désignés «scrutateurs», les cardinaux reçoivent des bulletins de papier rectangulaire portant en haut l'inscription «Eligo in Summum Pontificem» («J'élis comme souverain pontife») avec un espace vide en dessous. Les électeurs écrivent à la main le nom de leur candidat, «d'une écriture non reconnaissable», et plient le bulletin de vote deux fois. Une fois tous les bulletins recueillis, un scrutateur agite l'urne pour mélanger les bulletins, les transfère dans un deuxième récipient puis un autre en fait le compte. Une fois élu aux deux tiers des voix, il reste au nouveau pape à répondre à deux questions du cardinal doyen: Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife ? De quel nom voulez-vous être appelé ? Répondant «oui» à la première, l'élu devient immédiatement pape et évêque de Rome.

Or avant même la mort du pape François, Donald Trump a tout mis en œuvre pour influencer le choix de son successeur. À cet effet, J. D. Vance, vice-président des États-Unis, a récemment rencontré le cardinal Parolin, numéro deux du Saint-Siège. Si cette entrevue avait pour objectif d’apaiser les tensions entre Washington et le Vatican en rappelant l’unité de l’Église, elle visait aussi à peser de tout son poids dans le choix du successeur de François dans un jeu de long terme visant à effacer l’action du pape François en opposant deux idéologies opposées du catholicisme, avec d’un côté, une vision identitaire et radicale prônée par J. D. Vance, et de l’autre, celle du pape François défendant une approche de compassion et d’ouverture.

Devant l’ampleur du mouvement de mobilisation des universités américaines suscitée par la tentative d’ingérence de Donald Trump à l’égard de la liberté d’expression, je serais extrêmement étonné que le Grand orange n’influence de quelque façon le processus sophistiqué de nomination de l’évêque de Rome.

vigile.quebec tribune libre 23 avril 2025

La miséricorde de François

23 avril 2025

J’ai longtemps hésité avant d’écrire un texte sur le pape François, à la suite de sa mort, tant sa personnalité et ses réalisations nous lèguent un héritage incommensurable. Finalement, à la suite des nombreux reportages présentés sur le petit écran le 21 avril, un mot ressortait sans cesse, la miséricorde, cette forme de compassion pour le malheur d’autrui à laquelle s'ajoute la notion de générosité gratuite inspirée de la vie de François d’Assise.

À titre d’exemple fort révélateur, on se souviendra de la réplique de François à la question d’un journaliste sur les homosexuels dans un avion qui le ramenait d'un déplacement en Arménie, huit jours après la tuerie homophobe d'Orlando, « Qui sommes-nous pour les juger ? », un regard miséricordieux adressé à la communauté chrétienne à travers le monde.

Contrairement à ses deux prédécesseurs, qui s’étaient contentés de paroles de soutien ou de regrets, François restera dans l’histoire comme le premier pape à avoir présenté des excuses officielles aux peuples autochtones pour les traitements qu'ils ont subis dans les pensionnats.

Dans sa mission d'évangélisation, de recherche de la paix et de la réconciliation pour les peuples, le Pape François s'est rendu à cinq reprises sur le continent africain. Au cours de ces voyages, dix pays ont été visités avec des messages spécifiques à chaque peuple.

François détestait toute forme d’apparats ostentatoires entourant les us et coutumes gravitant autour du souverain Pontife. À preuve son choix de vivre à la résidence Sainte-Marthe, et non pas au palais apostolique comme tous les papes qui l’ont précédé.

Dans les deux Règles qu’il a écrites pour les frères, François d’Assise les invite à «… être heureux de se trouver parmi les gens de condition modeste, les pauvres et les mendiants des rues…». Une voie qu’a suivie fidèlement son apôtre François en allant à la rencontre des désoeuvrés des bidonvilles de Buenos Aires, et dans certains pays africains marqués par la pauvreté et la famine.

Nul doute que le passage de François au Vatican aura contribué à recentrer l’Église catholique sur ses valeurs profondes, notamment la miséricorde envers les miséreux. Un pas de géant pour une Église qui percole dans des traditions vétustes où règnent pernicieusement les artifices et la sournoiserie.

vigile.quebec tribune libre 22 avril 2025
Le Devoir 23 avril 2025
 

À la jonction des dépenses et des investissements

21 avril 2025

La plate-forme électorale du parti Libéral de Mark Carney prévoit des « investissements ciblés » liés à la défense, au logement et aux aides aux travailleurs et aux entreprises touchés par les tarifs imposés au Canada par Donald Trump. Le déficit, quant à lui, est évalué à près de 62 milliards de dollars pour l’année 2025-2026, ce qui représente le même chiffre qui avait été présenté par le gouvernement Trudeau dans son énoncé économique de l’automne pour l’exercice 2024-2025.

En revanche, lorsqu’une journaliste, lors du point de presse de MarK Carney ayant suivi la présentation de son cadre financier, lui a demandé si, en réalité, il n’était pas aussi dépensier que son prédécesseur, Justin Trudeau, le chef libéral lui a répondu que la majeure partie des dépenses prévues au budget sont des « investissements ».

À cet effet, une petite recherche sur le Web eu égard aux différences entre les dépenses et les investissements m’a conduit à ce constat : « La dépense est un concept à court terme avec des résultats immédiats. Normalement, une dépense est encadrée dans la politique financière sur les modalités pour l’engager (montant maximal, gestion de la carte de crédit, etc.)…Investir, c’est engager une dépense en voulant créer un impact positif sur le futur de l’organisation. Implicitement, on prévoit que le gain sera plus grand que la dépense ».

Dans cette foulée, une question me triture les méninges : en quoi l’« investissement ciblé » dans l’aide aux travailleurs et aux entreprises touchés par les tarifs douaniers est-il différent de la « dépense » issue des transferts fédéraux en santé aux provinces? Dans ces deux postes budgétaires, nous nous retrouvons à la jonction des dépenses et des investissements compte tenu qu’ils « engagent une dépense en voulant créer un impact positif ».

Somme toute, un budget est constitué de deux colonnes, soit les revenus et les dépenses, le terme « investissement » y étant absent. Or de facto, j’ai plutôt tendance à penser que Mark Carney joue avec les mots pour mettre en évidence ce qu’il appelle les « investissements ciblés ». ce que j’appellerais des « dépenses revampées »…pour s’adresser à un auditoire partisan dans un contexte électoraliste.

vigile.quebec tribune libre 21 avril 2025

Double vie de l’abbé Pierre

20 avril 2025

Bien des téléspectateurs ont dû éprouver une vive stupéfaction en visionnant le reportage intitulé « L’abbé Pierre, cinquante ans d’impunité » et présenté sur les ondes de RDI dans le cadre de la série Les grands reportages le vendredi 18 avril. Le fondateur d’Emmaüs, une organisation destinée à la lutte contre la pauvreté, et dont l’image de « bon samaritain » était adulée de par le monde, nous est présentée brutalement sous le visage de la perversité agressive envers les femmes.

« Un rapport commandé par Emmaüs International a révélé en juillet 2024 que l'abbé Pierre aurait commis des agressions sexuelles sur des femmes entre la fin des années 1970 et 2005. Des faits plus anciens, jusque dans les années 1950, ont aussi été rapportés par la presse et par un second rapport, qui fait également état de violences sexuelles, y compris sur des mineures. Ces agissements étaient connus par la hiérarchie catholique et le Vatican depuis 1955 », confirme Wikipédia.

En revanche, là où le bât blesse le pus scandaleusement réside dans le silence « assourdissant » du Saint-Office du Vatican. Comment l’Église catholique a-t-elle pu fermer les yeux pendant tant d’années et dans le plus infâme silence sur les comportements aussi pervers du « défenseur des opprimés »?

Ce reportage percutant sur les « cinquante ans d’impunité » de l’abbé Pierre s’ajoute malheureusement à la kyrielle de scandales mis à jour au cours des dernières décennies sur les agressions sexuelles commises par des membres du clergé envers des jeunes innocents et qui plus est d’une extrême vulnérabilité. Un boulet au pied d’une Église souffrant d’une gangrène systémique qui explique, en grande partie, l’exil croissant de ses fidèles. « Quand le mensonge prend l'ascenseur, la vérité prend l'escalier. Elle met du temps mais finit toujours par arriver », dit un proverbe.

vigile.quebec tibune libre 20 avril 2025

La voie est libre pour Mark Carney

19 avril 2025

Ceux et celles qui hésitaient encore et qui attendaient de constater la performance de Mark Carney dans les deux débats des chefs avant de faire leur choix entre le chef du PLC et un autre aspirant premier ministre du Canada peuvent être désormais rassurés, la voie vers un gouvernement majoritaire libéral est d’ores et déjà à portée de main.

Dès lors que Mark Carney a remporté la course à la direction du PLC, les écueils des derniers mois de gouvernance laissés par le gouvernement Trudeau se sont progressivement dissipés pour laisser place au vent de changement suscité par l’arrivée à la tête du PLC d’un homme dont le profil, notamment ses passages en tant que gouverneur des Banques centrales d’Angleterre et du Canada, est venu créer la confiance au sein des électeurs encore hésitants.

De surcroît, le climat d’instabilité économique suscité par la guerre des tarifs du président américain, Donald Trump, a contribué grandement au glissement de bon nombre de partisans du Bloc et du NPD vers le PLC. Comme résultat? Le parti de Mark Carney domine avantageusement les sondages depuis le début de le campagne à l’égard des intentions de vote des Canadiens, y compris des Québécois.

De son côté, le chef du PCC, Pierre Poilievre, a vu son avance considérable du début de la campagne fondre comme neige au soleil, et a échoué dans ses tentatives de remonter la pente et ce, malgré des performances somme toute acceptables lors des débats des chefs. À cet effet, au moment d’écrire cet article, bien que les résultats des sondages réalisés après la tenue des débats ne soient pas encore connus, je ne crois pas que l’aiguille ait significativement bougé à l’égard de l’avance du PLC.

De toute évidence, les Canadiens ont perçu en Mark Carney l’homme de la situation pour affronter la menace Trump. Aux yeux d’une forte majorité de l’électorat canadien, le premier ministre a toutes les compétences pour répondre avec force au climat d’incertitude créé par notre voisin du Sud. Il ne reste plus qu’à attendre la soirée du 28 avril pour constater toute l’étendue d’un gouvernement majoritaire libéral…

vigile.quebec tribune libre 18 avtil 2025
Le soleil (version numérique) 20 avril 2025