« Le plaisir de l’un, c’est de voir l’autre se casser le cou »

14 janvier 2019

À lire les commentaires mesquins de certains internautes sur les médias sociaux eu égard aux déboires financiers de Caroline Néron, on pourrait facilement en arriver à penser que, selon eux, « le plaisir de l’un, c’est de voir l’autre se casser le cou » (Attends-moi ti-gars, Félix Leclerc).

Et pourtant, Mme Néron a eu l’humilité d’admettre qu’elle ne possédait pas la « bosse » des affaires et qu’elle avait commis des erreurs stratégiques, un aveu qui en soi aurait dû créer un sentiment d’empathie à son égard, tout au moins une certaine retenue tout à fait légitime compte tenu des circonstances financières déplorables dans lesquelles se retrouve la femme d’affaires.

Les Québécois se montrent souvent bien cruels envers des concitoyens qui commettent des erreurs de parcours. J’ajouterais même qu’ils le sont aussi lorsqu’un Québécois réussit en affaires en s’évertuant à découvrir la petite « entourloupette » qui a permis à cet entrepreneur de réussir, comme s’il était impossible qu’un Québécois obtienne du succès en affaires tout en demeurant honnête.

En bref, je suis d’avis que nous devons laisser la chance au coureur, particulièrement lorsque nous ne faisons pas partie de la course et que nous ignorons complètement les embuches que l’entrepreneur doit surmonter tout au cours de son parcours professionnel.

quebechebdo 14 janvier 2019 

Cours d’éducation à la sexualité: ingérence indue du diocèse de Montréal

11 janvier 2019

Tout a commencé lorsque le diocèse de Montréal a envoyé aux médias une invitation au lancement d’un manuel visant à soustraire les élèves des cours d’éducation à la sexualité qui sera offert à tous les élèves du primaire et du secondaire du Québec à compter de septembre 2019. Une initiative que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, s’est vite empressé de condamner en affirmant qu’il s’agit d’une matière « essentielle au bon développement de l’enfant ».

Toutefois, depuis lors, le diocèse a pris ses distances de l’initiative dans un message diffusé sur Twitter, invoquant que le manuel a été rédigé par l’abbé Robert J. Gendreau, directeur au service de pastorale liturgique de l’archevêché de Montréal, et par le Dr Raouf Ayas. Aux dires de Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), l’archevêché « n’avait guère le choix, car une église qui porte un aussi lourd bilan en termes d’agressions sexuelles est très mal placée pour faire la leçon en matière d’éducation sexuelle à qui que ce soit ».

C’est maintenant reconnu dans la société québécoise : la laïcité de l’État fait en sorte que l’Église se dissocie des affaires de l’État. L’ingérence indue du diocèse de Montréal dans un cours offert par le ministère de l’Éducation du Québec entre en nette contradiction avec la séparation des pouvoirs de l’Église et de l’État… Et c’est tout à fait bénéfique qu’il en soit ainsi pour le plus grand bien de notre système d’éducation. 

quebechebdo 11 janvier 2019 
vigile.net tribune libre 11 janvier 2019

Aide médicale à mourir: et la souffrance?

10 janvier 2019

Quoique Nicole Gladu, atteinte du syndrome post-poliomyélite, et Jean Truchon, atteint de paralysie cérébrale, ne soient pas considérés comme étant en « fin de vie » ou près d'une « mort naturelle [...] devenue raisonnablement prévisible » eu égard aux critères actuels d'admissibilité à l'aide médicale à mourir, les deux Québécois ont déposé, en cour supérieure, des procédures visant à contester les critères pré-cités, alléguant notamment l’ambiguïté des lois à ce chapitre.

Or, il s’avère que, dans l’affaire Carter, la Cour a estimé que le suicide médicalement assisté ne pouvait être demandé que par une personne compétente adulte qui : (1) consent clairement à mettre fin à ses jours; et (2) est affectée de problèmes de santé graves et irrémédiables lui causant des souffrances persistantes qui lui sont intolérables au regard de sa maladie.

Dans ces conditions, de toute évidence, les problèmes de santé graves et irrémédiables causant des souffrances persistantes qui sont intolérables au regard de la condition de la personne handicapée ont été évincés à tort des lois fédérales et provinciales sur l’aide médicale à mourir, causant de la sorte un préjudice légal qu’il convient, à mes yeux, de pallier eu égard aux souffrances inhumaines auxquelles sont confrontées certaines personnes handicapées.

vigile.net tribune libre 8 janvier 2019

Un système de santé malade

10 janvier 2019

En écoutant les commentaires d’un expert sur le système de santé au Québec nous faire part des problèmes de pénurie de personnel dans les hôpitaux, les CHSLD et les résidences pour personnes âgées, pénurie qui, aux dires de cet expert, était liée au vieillissement de la population et aux séquelles des coupures drastiques du gouvernement libéral de Philippe Couillard, force est de constater que notre système de santé est « malade ».

Des résidences pour personnes âgées doivent fermer leur porte, faute de personnel. Dans les CHSLD, des bénévoles doivent pallier la pénurie de préposés aux soins. Dans les hôpitaux, ce sont les infirmières qui doivent combler les postes vacants chez les préposés.

Toujours selon cet expert, le problème majeur attribué aux postes hospitaliers réside dans le manque d’attractivité des professions reliées aux soins des malades, les résidences pour personnes âgées n’arrivant pas à payer un salaire raisonnable à leur personnel, faute de revenus suffisants provenant de leurs bénéficiaires, les employés des hôpitaux et des CHSLD étant débordés par des tâches quasi surhumaines depuis les dernières coupures du Dr. Barrette.

La conséquence? Ces professions ont perdu de leur attrait, notamment le fait d’accorder des soins de qualité aux bénéficiaires. Dans ces conditions, plusieurs employés font un burnout ou laissent carrément leur emploi. Il ne faut donc pas se surprendre d’entendre parler de pénurie de main d’œuvre dans notre système de santé qui a bien besoin d’air frais pour reprendre son souffle et enfin permettre à son personnel de retomber en amour avec sa profession.

vigile.net tribune libre 8 janvier 2019
quebechebdo 9 janvier 2019
 

À corps perdu…

9 janvier 2019

À lire divers articles sur les mutilations que certaines femmes font subir à leurs seins et leurs parties génitales pour aguicher davantage les hommes assoiffés de pornographie, force est de constater que le monde de la femme est soumis à des bouleversements inquiétants, voire alarmants. À titre d’exemple qui devrait sonner l’alarme, 200 millions de femmes et de filles sur la planète ont subi des mutilations sexuelles, dont l’excision du clitoris, et tout cela, supposément pour augmenter le plaisir sexuel des hommes.

Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité réside dans le fait que, dans tout ce « chantier de construction en perpétuelle restauration », la femme fait face à une perte de jouissance liée notamment à l’excision du clitoris, au profit du seul plaisir de l’homme, une sorte d’abnégation quasi inconsciente de la sexualité de la femme qui en vient à oublier qu’elle a, elle aussi, droit à la jouissance.

En fait, nous assistons à la manifestation d’une déviance perverse de la sexualité féminine agissant sous l’influence déshumanisante du porno qui transforme les relations sexuelles en arène où l’homme utilise la femme pour assouvir ses bas instincts. Face à ce constant pitoyable, nous sommes à des années-lumière des avancées occasionnées par le mouvement #moiaussi, pourtant si porteur d’une nouvelle ère eu égard aux harcèlements et aux violences des hommes envers les femmes.

Hormis l’implantation des cours d’éducation à la sexualité, qui donnent une base minimale de respect entre l’homme et la femme, un virage majeur devra être opéré par les principaux acteurs sociaux oeuvrant en sexualité pour renverser la vapeur et endiguer ce mouvement destructeur qui contribue sans équivoque à laisser la femme se lancer « à corps perdu » dans une aliénation subversive.

vigile.net tribune libre 8 janvier 2019
 

Ras-le-bol chez les producteurs laitiers

8 janvier 2019

Depuis quelques mois, la guigne s’acharne sur les producteurs laitiers, notamment en vertu du nouvel accord États-Unis-Mexique-Canada, signé le 30 novembre dernier, une entente qui a ouvert 3,59 % du marché du secteur laitier canadien aux producteurs américains.

Or, la dernière tuile qui leur tombe sur la tête provient cette fois-ci du Canada qui retire du Guide alimentaire canadien le groupe « produits laitiers », ces derniers se retrouvant plutôt fondus à travers la catégorie « aliments protéinés », aux côtés de la viande et des légumineuses. Une décision qui risque de conduire à une diminution de la demande pour le lait, les hôpitaux et les écoles se fiant notamment au Guide alimentaire pour créer des menus équilibrés.

Et, pour ajouter de l’huile sur le feu, les trois nutritionnistes contactés par l’Agence QMI considèrent que la fonte des produits laitiers dans « aliments protéinés » est une bonne idée, alléguant, de surplus, que les produits laitiers ne sont pas essentiels à une bonne alimentation, même s’ils sont nourrissants. Quant au calcium contenu dans le lait, il peut aussi se retrouver dans les légumes crucifères comme le brocoli et le chou frisé, ou les amandes et le tofu, peut-on lire dans le Guide.

En bref, je suis d’avis que les concepteurs du Guide alimentaire canadien tentent de suivre le courant « biologique » au détriment d’une « saine alimentation » qui devrait, à mes yeux, être leur objectif prioritaire eu égard, entre autre, aux consommateurs de lait, de tout âge confondu.

vigile.net tribune libre 5 janvier 2019

Il y a 60 ans, Castro entre en triomphe à Santiago

8 janvier 2019

Le 1er janvier 1959, Fidel Castro entre en triomphe à Santiago de Cuba, pendant que des troupes révolutionnaires s'emparent d'autres villes stratégiques. Quelques jours plus tard, Castro marche sur la capitale La Havane
Cuba a célébré mardi les 60 ans de sa révolution socialiste, source d'inspiration pour la gauche en Amérique latine. Pourtant, l'heure n'est pas à la fête. L'héritage historique de la révolution cubaine semble très usé, tant d'un point de vue politique qu'économique. La situation économique de Cuba reste précaire, avec une croissance faible et un embargo toujours aussi pesant de la part des États-Unis.

Et Miguel Diaz-Canel, président depuis avril 2018, ne jouit pas, contrairement aux frères Castro, de la légitimité issue du renversement de la dictature de Fulgencio Batista. À 58 ans, il est plus jeune que la révolution. Pour sa part, le dissident Vladimiro Roca assure que la révolution « va s'éteindre sous son propre poids ». « D'abord, la jeunesse en a marre, elle ne croit en rien de tout ça, et ensuite la révolution n'a plus aucun soutien à l'étranger », a-t-il déclaré.

Porteuse de grandes avancées sociales dans la santé et dans l'éducation, la révolution castriste avait séduit la population cubaine, lassée des années de dictature, et inspiré la plupart des mouvements de gauche d'Amérique latine. Mais elle a ensuite suscité des critiques de la communauté internationale sur la question des droits de la personne et des prisonniers politiques.

Économiquement, elle est aujourd'hui à bout de souffle. La croissance stagne autour de 1 %, ce qui est insuffisant pour couvrir les besoins de la population, qui doit donc supporter les pénuries. Alors que La Havane se heurte à la politique hostile de Donald Trump, le tour d'horizon de ses alliés n'est guère flatteur.

Le Venezuela, lui-même en crise, peine à lui assurer son approvisionnement en pétrole. Et si Vladimir Poutine a qualifié dimanche Cuba de « partenaire stratégique et allié de confiance », dans un message adressé à Raul Castro et à Miguel Diaz-Canel, il n'est pas disposé à subventionner ce pays comme l'a fait l'Union soviétique pendant 30 ans. La Chine non plus. Enfin, la Corée du Nord, où s'est rendu le président cubain en novembre, prévoit tout juste de signer en janvier à La Havane un protocole d'échange commercial et de collaboration…

vigile.net tribune libre 3 janvier 2019
 

Le paradoxe des emplois exigeant des compétences technologiques

8 janvier 2019

L’avènement des technologies modernes au sein des entreprises est en train de créer un effet boomerang auprès des travailleurs « vulnérables » dont la formation actuelle ne répond pas aux critères d’emploi de la profession. Conséquemment, des responsables fédéraux scrutent les dossiers des immigrants qui seraient aptes à occuper ces emplois.

Or, le ministre du Développement social, Jean-Yves Duclos, a déclaré récemment au cours d’une entrevue de fin d’année qu’il fallait en faire davantage pour favoriser la formation professionnelle afin de s’assurer que les travailleurs d'ici qui ont de la difficulté à répondre aux exigences des nouvelles technologies puissent avoir une véritable chance d’y arriver.

Actuellement, compte tenu de lacunes sérieuses dans les programmes de formation du fédéral, l’employeur va se tourner vers l’immigrant qui possède les qualifications requises pour obtenir l’emploi à pourvoir alors que, à mes yeux, il faudrait plutôt permettre à l’employé « vulnérable » d’acquérir de nouvelles compétences lui permettant de réintégrer le marché du travail à court terme.

Pour ce faire, il m’apparaît prioritaire que les responsables fédéraux des programmes de formation s’attellent rapidement à la tâche et élaborent des sessions de formation intensives qui permettraient aux employés pénalisés d’acquérir, dans un délai raisonnable, les acquis nécessaires pour occuper les emplois exigeant des compétences technologiques particulières.

vigile.net tribune libe 4 janvier 2019 "Priorité sur des sessions de formation intensives pour les emplois exigeant des compétences technologiques"
Le Devoir 8 janvier 2019

Le commnautés francophones hors Québec à l’avant-plan en 2019

3 janvier 2019

L’année 2018 laisse derrière elle des dossiers qui sont restés en plan eu égard aux communautés francophones hors Québec, notamment en Ontario, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique.

En Ontario, quoique la loi confirmant l’abolition du Commissaire aux services en français et son remplacement par un adjoint de l’ombudsman soit entrée en vigueur, un recours judiciaire pourrait être intenté en début d’année. Quant au projet d’Université de l’Ontario français, dont le financement sera coupé dès le 15 janvier, les franco-ontariens gardent espoir de convaincre Ottawa et le gouvernement Ford de s’entendre sur une formule de financement.

Au Nouveau-Brunswick, le seul ministre francophone du gouvernement Higgs, l’Acadien Robert Gauvin, n’a pas caché qu’il avait songé à démissionner après la décision du ministre de la Santé d’éliminer les exigences en matière de bilinguisme lors de l’embauche d’ambulanciers. Un dossier qui risque de rebondir en 2019.

Enfin, en Nouvelle-Écosse, les franco-néo-écossais espèrent toujours le retour de circonscriptions électorales acadiennes protégées, tandis qu’en Colombie-Britannique, deux recours judiciaires visant à accroître l’accès à l’éducation en français pourraient aboutir devant la Cour suprême.

Des dossiers « chauds » qui risquent d’ébranler sérieusement la Charte canadienne des droits et libertés, notamment aux chapitres du bilinguisme et du biculturalisme, laquelle faisait la « fierté » de Trudeau père…

vigile.net tribune libre 1er janvier 2019
 

Le mur de la honte

3 janvier 2019

Le bras de fer actuel entre les démocrates et le président des États-Unis d’Amérique, Donald J. Trump, eu égard à la construction d’un mur à la frontière du Mexique, est en train de monopoliser toute l’attention des médias de la planète. Le populisme exaspérant du président américain en politique migratoire conduit inévitablement à un isolationnisme destructeur, voire provocateur envers les migrants qui aspirent trouver une terre d’accueil.

La tolérance zéro de Donald Trump envers les migrants qui quittent leur pays d’origine dans lequel règnent la terreur et l’oppression barbare est perçue par la communauté internationale comme une fin de non-recevoir drastique qui ne peut que provoquer des tensions injustifiées et incompatibles avec une saine ouverture aux autres. Le mur de Donald Trump projette une image de honte sur la scène internationale qui condamne avec véhémence cette ignominie rétrograde.

Enfin, un des derniers tweets du président démontre à quel point sa manipulation subversive reflète une « logique » que je qualifierais de provocatrice : « Toute mort d’enfants ou d’autres à la frontière est strictement de la faute des démocrates et de leur politique migratoire pathétique qui permet aux gens de faire la longue traversée en pensant qu’ils peuvent entrer illégalement dans notre pays. Ils ne peuvent pas. Si nous avions un mur, ils n’essaieraient même pas! »… Ce qu’il fallait démontrer. Point final.

vigile.net tribune libre 31 décembre 2018