Rachel Notley, la femme seule

31 décembre 2018

Depuis que l’acquisition du projet de l’oléoduc Trans Mountain par le fédéral au coût de 4,5 milliards $ a été contestée par la Cour d'appel fédérale qui a décidé qu'Ottawa n'avait pas correctement consulté les Premières nations, ni examiné les conséquences sur la vie marine, la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, se doit de se sortir de ce nœud gordien à l’approche d’élections provinciales prévues au cours de l’année 2019.

L’oléoduc Trans Mountain a pris des allures de symbole des difficultés de Mme Notley à trouver de nouveaux marchés et à se sortir d'un ralentissement du secteur pétrolier, à tel point que plusieurs manifestations en faveur des oléoducs ont eu lieu dans les dernières semaines et que certains participants ont même évoqué la possibilité que l'Alberta se sépare du Canada.

C’est sans compter la sortie remarquée du premier ministre du Québec, François Legault, sur ce qu’il a qualifié de « pétrole sale de l’Alberta ni les contestations judiciaires en cours ni l'opposition du gouvernement de la Colombie britannique au projet d’oléoduc. 

Par ailleurs, dans un contexte aussi tendu, voire explosif, le premier ministre Trudeau se retrouve placé entre l’arbre et l’écorce, à savoir entre le vote indispensable des Québécois à l’élection fédérale de 2019 et celui des Albertains… un climat guère favorable à Rachel Notley contre qui l’étau de l’isolement se referme de plus en plus.

vigile.net tribune libre 30 décembre 2018
 

L’humilité a bien meilleur goût

31 décembre 2018

Dans un long entretien accordé à la Presse canadienne, pour faire le bilan de l’année 2018, le chef intérimaire du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, a appelé ses troupes à faire preuve de « plus de civilité » sur les réseaux sociaux.

Au terme d'une année difficile, marquée par la défaite historique du PQ le 1er octobre, M. Bérubé lance un appel à l’écoute et à l’humilité de façon à démontrer davantage d’ouverture dans les échanges et ainsi élargir les appuis et gagner des adhérents à la cause souverainiste.

« Il faut que la responsabilité d'ouvrir les oreilles, les bras, les coeurs, les esprits revienne à l'ensemble des souverainistes » qu’il invite à être plus attentifs aux humeurs et à l'état d'esprit des citoyens, à comprendre et à accepter les autres points de vue.

Dans la position de tiers parti dans laquelle se retrouve le PQ à l’Assemblée nationale, je ne peux qu’être en complet accord avec Pascal Bérubé qui conclut que « pour convaincre les gens, il faut savoir où ils sont présentement. On peut inspirer, écouter, et on y gagne tout le temps ».

vigile.net tribune libre 30 décembre 2018
 

Petit survol du nationalisme québécois

28 décembre 2018

En 1954, le chef de l’Union nationale, Maurice Duplessis, nonobstant le fait qu’il soit identifié à la période que l’histoire a qualifié de « grande noirceur », s’est, à maintes reprises, insurgé contre le fédéral jusqu’à déclarer en 1954 que « si l’on considère la présence du Québec au sein de la Confédération comme un obstacle, nous sommes prêts à nous retirer. »

D’autre part, dans son ouvrage intitulé Égalité ou indépendance, publié en 1965, le chef de l’union nationale, Daniel Johnson père, écrit que « la Confédération n'est pas une fin en soi; et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communautés culturelles, nous constatons un jour la vanité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d'être sauvée. »

Aujourd’hui, on parle de plus en plus du nationalisme de François Legault qui n’hésite pas à prioriser la position du Québec au détriment des velléités du gouvernement fédéral, notamment sa déclaration contre le « pétrole sale » de l’Alberta qui n’a pas eu l’heur de plaire à la position de Justin Trudeau sur l’unité canadienne.

Ce ne sont que quelques exemples qui manifestent clairement que Duplessis, Johnson et Legault incarnent des hommes politiques pour qui la défense des droits et des intérêts des Québécois se situaient et se situent au-dessus des contraintes fédérales.

D’ailleurs, le nationalisme de François Legault constitue sans aucun doute, à mon sens, une des raisons fondamentales qui expliquent sa victoire sans équivoque du 1eroctobre 2018, les Québécois ayant fait le choix d'un parti qui répondait à leurs aspirations.

vigile.net tribune libre 26 décembre 2018
Le Devoir 29 décembre 2018
 

Mes meilleurs voeux à la majorité silencieuse!

26 décembre 2018

En cette fin d’année 2018 au cours de laquelle une poignée d’acteurs ont monopolisé toute la scène de la couverture médiatique, j’aimerais diriger l’éclairage sur toutes celles et tous ceux qui ont oeuvré silencieusement dans l’ombre…

À toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui offrent quotidiennement le meilleur d’eux-mêmes dans le métier qu’ils exercent.

À tout le personnel médical qui se dévoue corps et âme pour assurer des soins de qualité aux personnes malades.

À toutes les enseignantes et tous les enseignants qui se dépensent sans compter pour permettre aux jeunes de s’instruire et de se développer.

À toutes les mères et tous les pères qui demeurent fidèles à l’éducation de leurs enfants malgré les soubresauts de la vie moderne.

À tous les jeunes du Québec qui représentent fièrement la relève dans une multitude de sphères d’activités professionnelles.

À toutes les aînées et tous les aînés qui nous ont légué un héritage de valeurs inestimable, notamment le courage et la persévérance.

Enfin à vous toutes et vous tous, j’offre mes meilleurs vœux de bonheur pour cette période du temps des Fêtes et de santé pour la nouvelle année!

vigile.net tribune libre 25 décembre 2018
quebechebdo 26 décembre 2018
Le Soleil 31 décembre 2018

Amanda Simard, figure de proue des Franco-Ontariens

25 décembre 2018

J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’entrevue accordée à Anne-Marie Dussault par l’ex-députée du gouvernement progressiste-conservateur de Doug Ford, Amanda Simard, lors de l’émission 24/60 télédiffusée sur RDI le 21 décembre.

J’ai été d’abord frappé par le calme que la députée indépendante mettait à répondre aux questions d’Anne-Marie Dussault, et l’assurance dans les arguments qu’elle évoquait pour justifier sa décision de quitter le parti progressiste-conservateur.

Toutefois, au-delà de ces qualités remarquables, trône chez elle une force de convictions exceptionnelle dans les principes qui sous-tendent son entrée en politique, notamment son sens du devoir envers ses commettants, à savoir les électeurs qui l’ont choisie comme députée de leur comté constitué de 70 % de francophones. À preuve cette affirmation qui se passe de commentaires : « Comme député, on travaille pour les gens qu'on représente, pas pour les premiers ministres ».

En écoutant cette toute petite jeune femme, je n’ai pu m’empêcher de penser au récit de David et Goliath, une Amanda Simard qui poursuit son combat contre le Goliath Doug Ford, tout en espérant qu’elle puisse remporter la victoire pour le plus grand bonheur des Franco-Ontariens qui misent surement beaucoup sur celle qui est devenue leur figure de proue.

vigile.net tribune libre 21 décembre 2018
 

Le nationalisme de François Legault, un terreau fertile pour préparer la démarche du Québec vers son indépendance

23 décembre 2018

Même si François Legault est au pouvoir depuis peu de temps, nombreuses ont été les occasions où il a affirmé qu'il s'était donné pour mission d'enrichir la province afin d'y apporter la prospérité martelant que sa « priorité était de créer de la richesse au Québec », tout en considérant qu'il était inacceptable que la belle province « soit moins riche que le reste du Canada ». Pour remédier à la situation, il est impératif, selon lui, d'attirer plus d'investisseurs au Québec.

À cet effet, François Legault propose que le gouvernement fédéral impose aux entreprises canadiennes de faire appel à des fournisseurs locaux, ajoutant qu'Ottawa a pourtant plusieurs outils à sa disposition pour forcer les compagnies canadiennes à s'approvisionner en partie au pays.

En ce qui a trait aux sièges sociaux qui sont trop nombreux à quitter le Québec, selon le premier ministre, il estime qu’au cours des dernières années, Investissement Québec (IQ) n'a pas fourni les efforts nécessaires pour s'assurer que les entreprises continuent d'élire domicile au Québec. Pour redresser la situation, François Legault a donc annoncé qu'il allait procéder à de « grands changements chez Investissement Québec » dans les semaines et les mois à venir.

Concernant sa position contre ce qu’il a qualifié de « pétrole sale » de l’Alberta, François Legault n’a pas hésité à contrecarrer l’unité canadienne tant défendue par Justin Trudeau au prix d’un affrontement avec le gouvernement fédéral.

Somme toute, le nationalisme de François Legault constitue, à mes yeux, un terreau fertile pour l’indépendance du Québec. Tant et aussi longtemps que le premier ministre du Québec misera sur des priorités économiques lucratives pour les Québécoises et les Québécois et sur l’affranchissement progressif du système de péréquation du fédéral, il ne pourra que semer les graines qui donneront les fruits essentiels à une éventuelle autonomie totale du Québec.

vigile.net tribune libre 20 décembre 2018

Appliquer d’abord la loi 101 rigoureusement

23 décembre 2018

La dernière sortie publique de la ministre responsable de la Charte de la langue française, Nathalie Roy, revêt, à mon sens, une attitude lucide, notamment son inquiétude affirmée de constater que le français s’efface de plus en plus de l’espace public à Montréal.

Et comment propose-t-elle de redresser la situation? Par une application rigoureuse de la loi 101 actuelle, ce qui fait dire à l’ancienne ministre péquiste, Louise Beaudoin : « Je n’en reviens pas… Ça fait tellement de bien, après 15 ans où c’était silence radio chez les libéraux… Quand on est au point où la mairesse de Montréal ne se rend pas compte qu’elle fait un discours en anglais, c’est inouï. »

Pour appliquer plus fermement la Charte, Nathalie Roy s’appuie sur l’Office québécois de la langue française (OQLF) qui, aux dires du sociologue Jacques Beauchemin, en mène trop large pour être efficace dans ses efforts de francisation, y compris l’affichage. Pour pallier cette carence, M. Beauchemin propose la création du poste de commissaire à la langue française qui prendrait à sa charge une partie du rôle de l’OQLF, notamment le traitement des plaintes.

En résumé, il faut se réjouir que le dossier de la loi 101 refasse surface après des années de silence. La ministre Roy est bien en selle lorsqu’elle affirme qu’il faut d’abord appliquer la loi 101 rigoureusement, une attitude qui devrait contribuer à stopper l’hémorragie de l’affichage en anglais dans la Métropole.

vigile.net tribune libre 20 décembre 2018
 

Le Fonds vert sur la sellette

21 décembre 2018

Le rapport accablant du Conseil de gestion du Fonds vert (CGFV) recommande que seulement 71 actions sur 185 devant favoriser la transition écologique, méritent d’être poursuivies et conclut qu’un virage majeur s’impose pour optimiser l’utilisation des budgets du Fonds vert afin d’appuyer la réalisation de mesures environnementales et favoriser le développement durable du Québec.

Aux dires de François Legault, « C’est géré n’importe comment !… [Il y a] plusieurs ministères qui pigent et il n’y a aucune optimisation en fonction de la réduction des [gaz à effet de serre], donc beaucoup de travail à faire ». Pour sa part, la ministre de l’Environnement, MarieChantal Chassé, déplore l’absence de reddition de comptes sur le plan environnemental du Fonds vert, «… 17 actions sur 185 ayant un indicateur de réduction des gaz à effet de serre ».

Sous la gouverne du gouvernement Couillard, le Québec s’est donné un objectif de réduire ses émissions de GES de 20 % sous leur niveau de 1990, et ce, d’ici 2020. Il est minuit moins quart. Le défi pour le nouveau gouvernement est prioritaire d’autant plus que le Fonds vert est essentiellement financé par les recettes du marché du carbone et que la facture est essentiellement assumée par les automobilistes, qui paient plus cher leur essence à la pompe.

Reste à voir comment le gouvernement Legault réussira à redresser la situation et à attribuer au Fonds vert les lettres de noblesse qui s’imposent!

Le Soleil 22 décembre 2018

« Une cause aussi noble ne peut pas être abandonnée »

19 décembre 2018

S’il est un homme d’État québécois qui s’est voué inlassablement corps et âme à la quête de l’indépendance du Québec, c’est bien l’ancien premier ministre Bernard Landry qui n’a jamais jeter l’éponge même dans les situations les plus noires du mouvement souverainiste québécois.

À titre d’illustration de cette ténacité sans borne, j’ai cru bon de vous référer à cette citation de Bernard Landry qui reflète un de ses fers de lance percutants dans sa lutte pour la cause : « L’indépendance du Québec est non seulement un objectif, mais aussi un devoir. Les nations qui peuvent être libres doivent l’être [...]. Une cause aussi noble ne peut pas être abandonnée ».

Je suis déjà parvenu au septième étage de ma vie, et, depuis plus de quarante ans, mon cœur ballotte constamment d’illusions en désillusions sur le chemin tortueux de l’accession du Québec à son statut de pays, à tel point que j’en arrive fréquemment à me demander si je vivrai le grand Jour de mon vivant.

D’autant plus que le résultat du vote populaire du dernier scrutin a vu le Parti québécois essuyer une défaite humiliante, voire désastreuse, qui le place dans une situation non seulement minoritaire mais confinée à un rôle d’arrière-scène peu influent.

D’autre part, quoique certains « bien-pensants » éprouvent des réticences à la venue d’un « sauveur », je demeure persuadé que le train de la souveraineté ne pourra se mettre en marche sans une locomotive pour le tirer vers l’avant. C’est une simple question de gros bon sens. Quelqu’un qui saura convaincre les Québécois, peu importe leur âge, que « les nations qui peuvent être libres doivent l’être ».

Reste à prouver aux Québécois que la nation québécoise peut aspirer à la liberté… Qui portera le flambeau?

vigile.net tribune libre 18 décembre 2018
 

L’Alberta en crise…

19 décembre 2018

Le torchon brûle entre Justin Trudeau et François Legault eu égard à la crise que vit actuellement l’Alberta concernant la perte de milliards de dollars par année liée à l’exportation de son pétrole.

Les tensions au sein de la fédération ont été exacerbées, il y a dix jours, lorsque les premiers ministres fédéral et provinciaux se sont réunis à Montréal. Les premiers ministres de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick — Rachel Notley, Scott Moe et Blaine Higgs — espéraient y convaincre François Legault de ressusciter le projet d’oléoduc Énergie Est afin de transporter le pétrole de l’Ouest canadien vers les Maritimes. Or, à leur grande déception, le premier ministre québécois a cependant aussitôt rejeté l’idée, en qualifiant au passage le pétrole albertain d'« énergie sale ».

De son côté, Justin Trudeau multiplie les interventions en faveur de l’Alberta allant jusqu’à alléguer que « les Québécois apprécient et comprennent […] l’importance de démontrer aux Albertains, qui souffrent tellement, maintenant, à cause de la perte de milliards de dollars par année de leur économie et par extension de l’économie canadienne, qu’on est là pour essayer de les appuyer dans leurs moments de difficulté ».

Ce climat préoccupe Justin Trudeau, qui estime que le Canada en entier doit s’unir pour soutenir l’Alberta, qui vit présentement une crise. Un sentiment d’empathie pour lequel je serais porté à émettre un sérieux bémol sur une province qui fait ses choux gras de son or noir depuis des décennies sans aucune restriction en faveur de la protection de l’environnement …

quebechebdo 19 décembre 2018