Le dindon de la farce

11 février 2019

Le couperet est finalement tombé. Malgré les demandes répétées des partis d'opposition, le fonctionnaire du ministère de l'Agriculture (MAPAQ) et lanceur d'alerte Louis Robert, congédié en janvier, ne sera pas réintégré dans ses fonctions, tel que décidé par François Legault, lequel affirme sa confiance envers le sous-ministre qui a pris la décision de limoger Louis Robert.

Rappelons les faits. Expert adulé dans le secteur des grains, Louis Robert a dénoncé l'ingérence du secteur privé dans les recherches effectuées sur l'usage des pesticides en agriculture par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), financé par l'État québécois. Il a été limogé le 24 janvier pour avoir transmis un document confidentiel à un journaliste, ainsi que pour avoir contrevenu à ses obligations de discrétion, selon la lettre de congédiement rendue publique.

En réalité, devant la sourde oreille de son employeur eu égard à ses révélations d'ingérence du secteur privé dans les recherches effectuées sur l'usage des pesticides par le CÉROM, le lanceur d’alerte s’est retourné vers les médias dans l’intention, tel que son rôle le demande, de protéger les agriculteurs.

Depuis des jours, les partis d'opposition soutiennent que M. Robert a été victime de représailles pour avoir tenté de défendre les intérêts du public en dénonçant l'ingérence du secteur privé dans la recherche gouvernementale. Son seul crime «a été de vouloir protéger le public québécois des influences indues de l'entreprise privée», a fait valoir Pascal Bérubé, le chef intérimaire du PQ.

En conséquence, il m’apparaîtrait juste et équitable que Louis Robert soit réintégré dans ses fonctions tant que la Protectrice du citoyen n’aura pas déposé son rapport

vigile.net tribune libre 6 février 2019
quebechebdo 10 février 2019  "Le bouc émissaire" (version abrégée).
 

Bris d’engagement de François Legault

9 février 2019

S’il est un parti qui s’est évertué pendant des années d’opposition à l’Assemblée nationale à dénoncer vertement les nominations partisanes, c’est bien la CAQ. Or, François Legault vient de rompre avec son engagement électoral en confirmant la nomination d’une adjointe au cabinet du premier ministre, Catherine Loubier, au poste de Déléguée générale du Québec à New York.

Nonobstant la compétence indéniable de Mme Loubier qui a œuvré au provincial et au fédéral dans diverses fonctions, je dois reconnaître que le premier ministre a carrément commis un bris d’engagement flagrant eu égard aux nominations partisanes, un impair regrettable qui risque de le poursuivre encore longtemps autant devant les médias que les partis d’opposition en chambre.

La CAQ s’est présentée à l’électorat comme un parti guidé par l’absence de partisanerie…Eh bien, son chef vient de ternir considérablement cette image d’éthique professionnelle qu’il brandissait fièrement depuis longtemps tel un leitmotiv!

vigile.net tribune libre 7 février 2019
quebechebdo 9 février 2019
 

Deux poids, deux mesures?

7 février 2019

L’imbroglio suscité par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, eu égard au congédiement du lanceur d’alerte, Louis Robert, dans des circonstances nébuleuses, a eu l’heur d’alimenter les critiques de l’opposition, notamment en raison de la « clémence » du premier ministre envers son ministre comparativement à son empressement à destituer MarieChantal Chassé de son poste de ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Il n’en fallait pas davantage pour que les partis d’opposition demandent au premier ministre de juger de la conduite du ministre André Lamontagne avec la même sévérité qu’il a jugé celle de MarieChantal Chassé,

Si l’on prend pour acquis que M. Lamontagne s’est excusé de s’être fourvoyé dans les termes qu’il a utilisés pour décrire les événements entourant le congédiement de Louis Robert, et qu’il a demandé l’opinion de la Protectrice du citoyen pour faire la lumière sur cette affaire, je serais porté à laisser « la chance au coureur », pour autant que cette histoire se termine par le rengagement de M. Robert qui n’a fait que son devoir.

Enfin, en ce qui a trait à Mme Chassé, il était devenu évident qu’elle éprouvait de sérieux problèmes de communication avec les médias, un handicap majeur qui aurait gravement porter atteinte à son rôle d’information à la population eu égard aux dossiers dont elle était responsable, notamment le dossier « chaud » de l’Environnement.

vigile.net tribune libre 5 février 2019
 

Congédiement de Nathalie Lemieux

6 février 2019

Deux éléments attirent mon attention eu égard au congédiement de la mairesse suppléante de Gatineau, Nathalie Lemieux.

En premier lieu, son intervention à l’effet que la communauté musulmane ne s’intègre pas à la société québécoise. À cet effet, on ne peut le nier, la réalité donne raison à Mme Lemieux dans la mesure où la communauté musulmane, une fois installée au Québec, continue de vivre selon ses us et coutumes, alléguant la sempiternelle inclusion si chère à Justin Trudeau, une inclusion qui, il faut bien l’admettre, est tout à fait à sens unique.

En second lieu, je ne peux que donner raison à la conseillère municipale de Gatineau au sujet de son adhésion à la décision de François Legault de ne pas tenir de journée contre l’islamophobie considérant qu’une telle Journée ne viendrait qu’amplifier démesurément l’islamophobie au Québec en lui dédiant une Journée spéciale annuelle au calendrier.

En bref, Nathalie Lemieux a probablement dit à voix haute ce que plusieurs pensent tout bas, et cela, au risque de choquer le politically correct… Ce qu’il ne faut pas faire quand on occupe un poste en ligne d’autorité dans notre Québec que l’on qualifie d’inclusif!

vigile.net tribune libre 4 février 2019

La génération Ritalin

5 février 2019

Selon une étude, le pourcentage d’enfants québécois de 10 à 12 ans ayant un Trouble déficitaire d'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) traité par un médicament psychotrope, tel le Ritalin, est de 13,97 %, alors que dans le reste du Canada, il est de 5,08 %. Dans la catégorie des jeunes de 13 à 17 ans, le taux est passé de 3,4 % à 9,9 % entre 2006 et 2015, soit l’équivalent d’un jeune sur dix.

À mes yeux, les intervenants d’aujourd’hui, parents comme éducateurs, sont devenus intolérants à la turbulence chez certains enfants qu’ils identifient trop rapidement avec un TDAH au lieu de travailler en amont avec certains spécialistes, tels des psychoéducateurs, sur les causes de l’anxiété de ces jeunes.

Or, comme le Ritalin est devenu la solution la plus rapide, les jeunes sont gavés de médicaments qui, en réalité, ne font que surseoir à leurs problèmes d’attention. Dans ces circonstances, ne serait-il pas temps de porter un regard critique sur la génération Ritalin, et de s’asseoir avec nos jeunes pour tenter de découvrir les origines de leur turbulence et de leur manque d’attention?

À cet effet, vous me permettrez de risquer deux éléments de réponses, à savoir la dépendance aux écrans d’ordinateurs et le manque d’activités physiques…


vigile.net tribune libre le 4 février 2019
Le Devoir 5 février 2019 "TDAH et Ritalin, une équation prématurée?" (version modifiée)
Le Soleil 7 février "TDAH = Ritalin?" (version modifiée)
 

SVP. M. Legault, pas de clause « grand-père »!

3 février 2019

Le premier ministre François Legault semble bien déterminé à présenter à l’Assemblée nationale le projet de loi sur la laïcité de l’État au début de la session parlementaire, ajoutant qu’il souhaiterait avoir l’appui d’autres partis à défaut de quoi il allait procéder à l’adoption quand même.

Toutefois, là où le bât blesse, à mes yeux, réside dans le fait que M. Legault hésite sur l'inclusion ou non d'une clause de droits acquis dans le projet de loi, qui protégerait les droits dits acquis des employés actuels de l'État, communément appelée la clause « grand-père ».

Or le fait d’exclure le port de signes religieux ostentatoires sur les lieux de travail pour les employés de l‘État en position d’autorité devrait, en toute logique, s’appliquer à tous les employés actuels, peu importe leur nombre d’années d’expérience. C’est une simple question de gros bon sens…À mon sens, la laïcité de l’État ne doit tolérer aucune exception.

vigilenet tribune libre 2 février 2019
 

Islamophobie: François Legault s’explique

3 février 2019

Suite aux propos de François Legault affirmant que l'islamophobie n'existait pas au Québec, son cabinet a précisé sa pensée en écrivant que « M. Legault voulait dire qu’il n’y a pas de courant islamophobe au Québec. Il existe de l’islamophobie, de la xénophobie, du racisme, de la haine, mais pas de courant islamophobe ». Pour le président du Centre culturel islamique de Québec, Boufeldja Benabdallah, même si le premier ministre a rectifié ses propos, sa sortie n'en est pas moins une « trahison », même un « coup de massue ».

Je trouve déplorable que M. Benabdallah n’accepte pas la rétractation de François Legault et persiste à entretenir un sentiment de hargne envers le premier ministre du Québec qui a agi, à mon sens, comme il se doit, à savoir qu’il n’existe pas de « courant islamophobe au Québec » pas plus qu’il n’existe de courant terroriste même si des actes terroristes sont commis au Québec.

Pour ce qui est de la proposition d’une Journée contre l’islamophobie, je rejoins aussi M. Legault, considérant qu’une telle Journée ne viendrait qu’amplifier démesurément l’islamophobie au Québec en lui dédiant une Journée spéciale annuelle au calendrier. 

Enfin, je suis d’avis que cette saga risque de dégénérer en guerre sémantique inutile compte tenu du caractère émotif qu’il véhicule dans un contexte où la raison devrait guider ce débat déjà trop chargé d’émotions encore à fleur de peau. Aussi, serait-il opportun d’y mettre fin!

vigile.net tribune libre 2 février 2019
 

Trans Mountain, l’éléphant blanc

3 février 2019

Faisant fi du jugement de la Cour fédérale du 30 août 2018 d’ordonner au gouvernement d’aller refaire des études et des consultations avant d’approuver les permis de construction de l’agrandissement, le gouvernement fédéral a plutôt décidé le lendemain d’acheter le pipeline 4,5 milliards de dollars afin de pouvoir terminer le projet lui-même.

Or, selon le directeur parlementaire du budget, Yves Giroux, le gouvernement fédéral a payé 4,5 milliards de dollars pour un pipeline qui pourrait n’en valoir que 3,6. De plus, , des retards et des hausses des frais de construction quasi inévitables coûteraient 1 milliard de dollars de plus aux contribuables.

Toujours aux dires de M. Giroux, « le gouvernement a payé le prix plus élevé dans la fourche de prix [pour le pipeline Trans Mountain]. Si c’était une voiture, on pourrait dire que le gouvernement a payé le prix affiché, sans négocier ou recevoir de rabais. Il a payé le prix suggéré par le manufacturier ».

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement Trudeau a agi beaucoup trop rapidement dans ce dossier et qu’il s’est montré un très mauvais négociateur avec les dirigeants de Trans Mountain… Le résultat? Trans Mountain apparaît de plus en plus comme un éléphant blanc qui risque de coûter très cher aux contribuables canadiens.

vigile.net tribune libre 1er février 2019
 

Relancer le projet d’indépendance

2 février 2019

L’essence même du projet de René Lévesque prend sa source dans l’accession du Québec à son indépendance. Or, depuis quelque 20 ans, soit depuis la défaite amère du référendum de 1995, force est de constater que la souveraineté a été, plus souvent qu’à son tour, reléguée subtilement dans le placard.

Aujourd’hui, le Parti québécois, celui que l’on considère encore comme le vaisseau amiral de l’indépendance du Québec, se retrouve avec 10 députés à l’Assemblée nationale après son cuisant échec d’octobre 2018. Une défaite historique qui aurait dû déboucher sur un profond examen de conscience de la part des troupes péquistes. Et pourtant, aucun écho à ce sujet…

À mes yeux, la principale cause de ce désaveu flagrant de l’électorat québécois envers le PQ réside dans le fait que l’usure du temps l’a désincarné. En termes clairs, le vaisseau amiral a perdu son âme au cours de ses années de pouvoir… Il est maintenant temps de reprendre les armes et de relancer le projet d’indépendance du Québec sur ses rails.

Enfin, je retiens le commentaire du député de Bonaventure, Sylvain Roy, eu égard à la dégelée du PQ du 1er octobre 2018 : «Quand tout va bien tout le temps et que tu ne vis pas d’échec, tu n’apprends pas»… Or, dans les faits, qu’a appris la députation péquiste de cette amère défaite?  

vigile.net tribune libre 1er février 2019

Alexandre Taillefer ou l’art de s’éparpiller

31 janvier 2019

« À 21 ans, Alexandre Taillefer amorce sa carrière d’entrepreneur à succès en fondant, en 1993, en pleine révolution numérique, la société Intellia, un fournisseur de services pour le commerce électronique, qui a été rachetée trois ans plus tard par Québecor.

Il restera cinq ans chez Québecor (jusqu'en 2000) où il dirige la division numérique, à partir de laquelle il réalise une série d’acquisitions, dont celle de la société Informission qui fusionnera avec Intellia pour devenir Nurun, qui appartient aujourd’hui à Publicis Groupe, et d’Hexacto, une entreprise de jeux mobiles.

En 2007, il cofonde Stingway Digital, un distributeur de produits et services musicaux multiplateformes.

En 2012, il devient président du conseil d'administration du musée d’art contemporain de Montréal et président du Comité-conseil pour le développement et la promotion de l'art public (CCDPAP).

De 2013 à 2016, il est l'un des dragons à l'émission Dans l’œil du dragon.

En 2015, son groupe se porte acquéreur du magazine Voir.

Alexandre Taillefer s’est associé à Stephen Bronfman et son holding Claridge pour créer le premier fonds XNPD, qui était doté de 20 millions. Un deuxième fonds XNPD a été créé et celui-ci profitera d’un capital d’investissement de 40 millions.

Taxelco est un holding de transport mis sur pied en 2015 par XPND Capital, qui a mis la main sur 40 % du marché du taxi à Montréal avec Téo Taxi (pour transport écologique optimisé), Taxi Diamond et Taxi Hochelaga. Téo Taxi déclare faillite en 2019.

En 2016, il lance « Mishmash », un collectif culturel ayant pour mission de favoriser et d'exporter le talent québécois à l'international, notamment éditeur de L’actualité.

Alexandre Taillefer prend à l'occasion position dans les débats politiques au Québec. En août 2016, il s'est dit en faveur du salaire minimum à 15 $. En mai 2017, il a invité le gouvernement québécois à réinvestir dans les CPE.

Appuyant des hommes et des femmes politiques de différents partis politiques, Alexandre Taillefer se décrit comme un "queer politique". Plus critique, Jonathan Durand-Folco le décrit comme un "bourgeois postmoderne".

Finalement, la Presse révélait le 10 mai 2018 qu'Alexandre Taillefer était à la fois le président de la campagne électorale du PLQ et membre du Parti québécois. »

Source : Wikipédia

vigile.net tribune libre 30 janvier 2019