Où est Nathalie Roy?
Dès son entrée en poste à titre de ministre de la Culture et des communications, et responsable de la langue française, les premières sorties publiques de la députée de Montarville, Nathalie Roy, ont suscité de grands espoirs eu égard, notamment, à la défense de la langue française via, entre autres, le renforcement du mandat de l’Office de la langue française afin de coordonner l’effort de francisation ainsi que la création d’un poste de commissaire à la langue française.
Un champ d’action où elle a déjà d’ailleurs fait ses armes lors de son premier mandat, de 2012 à 2014, pendant lequel elle était la porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, de culture et de communications et pour la Charte de la langue française et était membre de la Commission de la culture et de l’éducation.
Les attentes envers la dynamique ministre étaient par conséquent remplies d’espoir. Or ses premières déclarations empreintes de détermination, notamment envers une application plus stricte de la loi 101, en particulier l’affichage des commerces en français, sont demeurées lettres mortes.
Mais que s’est-il donc passé pour que le zèle démontré par la nouvelle ministre concernant la défense de la langue française fonde tout à coup comme neige au soleil? A-t-elle été contrainte au conseil des ministres de « mettre la pédale douce » sur un dossier aussi explosif que la langue au Québec? Et, si c’était le cas, pourquoi le premier ministre François Legault a-t-il nommé une ministre aussi dynamique si ce n’est que pour regarder passer la parade?
De réputation, Nathalie Roy n’a pas la « langue » dans sa poche. Aussi faut-il s’attendre à ce qu’un jour pas très lointain, on la verra poindre dans le paysage politique du Québec. Et ce jour-là, l’ex-journaliste et avocate originaire de New Carlisle démontrera aux Québécois « de quel bois elle se chauffe »!
vigile.net tribune libre 2 mai 2019
Le Soleil 7 mai 2019 (version abrégée)
Henri Marineau

