Confusion dans l’argumentaire

9 mai 2019

Le témoignage de Gérard Bouchard était attendu avec intérêt à la Commission parlementaire sur le projet de Loi sur la laïcité. Sans grande surprise, M. Bouchard s’est prononcé d’entrée de jeu contre le projet de loi 21, notamment sur l’interdiction du port des signes religieux chez les enseignants et les directeurs d’écoles.

À titre d’argumentaire, Gérard Bouchard a demandé au ministre responsable du projet de loi, Simon Jolin-Barrette, de prouver que le port du hidjab par des professeurs, par exemple, entraîne l’endoctrinement des élèves.

Or, à ma connaissance, au même titre que les policiers, les gardiens de prison et les juges, les enseignants sont en ligne d’autorité vis-à-vis leurs élèves et, à ce titre, le port d’un signe religieux ostentatoire vient court-circuiter l’autorité laïque qu’ils incarnent de facto dans leur profession.

Autrement dit, la question de l’endoctrinement des élèves ne fait pas office d’argument prioritaire mais ne fait que signaler une hypothèse possible dans l’exercice de la profession de l’enseignant qui porte un signe religieux… En conséquence, la demande de Gérard Bouchard au ministre de prouver avant d’interdire ne tient tout simplement pas la route face au principe qui soutient que le port de signes religieux est inconciliable avec des postes en ligne d’autorité dans une société laïque.

vigile.net tribune libre 8 mai 2019 "Un argumentaire qui ne tient pas la route"
quebechebdo 9 mai 2019
Le Devoir 13 mai 2019

 

Sébastien Proulx, le sauveur?

8 mai 2019

Quelque dix jours après la cuisante défaite des libéraux du 1er octobre 2018, lors d’une réunion des ministres sortants, le nouveau leader parlementaire de l’opposition officielle, le député de Jean-Talon Sébastien Proulx n’écartait pas la possibilité de se présenter comme candidat à la chefferie du PLQ.

Or alors qu’il avait renoncé depuis à se lancer dans la course à la succession de Philippe Couillard, Sébastien Proulx ouvre désormais la porte à une possible candidature pour représenter « le courant nationaliste » du parti, estimant qu’il s’agit du chemin vers la victoire électorale.
L’ex-ministre de l’Éducation est arrivé en poste dans un contexte de coupures de dépenses, notamment en éducation. Conséquemment, il est difficile d’évaluer son véritable potentiel en tant que ministre. Toutefois, il semble avoir la verve nécessaire pour mettre de l’avant ses projets.

Quant à son leadership auprès des militants, ça reste à voir… Il pourra surement le constater rapidement s’il se lance dans la course et qui sait, il deviendra peut-être le sauveur tant attendu du côté des rouges provinciaux!

quebechebdo 8 mai 2019
 

Qui est Yves-François Blanchet?

7 mai 2019

D'entrée de jeu, inutile d’insister longtemps sur la pente descendante quasi vertigineuse du Bloc québécois depuis sa création. Les raisons sont multiples mais là n’est pas mon propos.

Yves-François Blanchet, nouveau chef du Bloc

Né à Drummondville, le 16 avril 1965, fils de Raymond Blanchet, technicien et poseur de ligne chez Bell, et de Pierrette Bédard, infirmière, enseignante et animatrice de radio.

Étudia au primaire à Saint-Germain-de-Grantham et au secondaire à Drummondville. Obtint un diplôme en sciences humaines du cégep de Drummondville en 1984 et un baccalauréat en histoire et en anthropologie de l'Université de Montréal en 1987.

Employé permanent au comité national des jeunes du Parti québécois en 1988 et en 1989. Fondateur et président de Les Productions culturelles Paradigme et de Diffusion YFB de 1990 à 2008. Enseignant auprès de décrocheurs pour Intégration Jeunesse du Québec en 1991 et en 1992. Enseignant à l'École du show-business en 1993 et en 1994. Président de l'Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) de 2003 à 2006.

De 2000 à 2008, fut membre du Conseil canadien de la musique, du Comité ministériel sur la culture à la Commission du disque et du spectacle de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC), du conseil d'administration de l'ADISQ, du fonds RadioStar, de la Fondation Musicaction et de la Société de gestion collective des droits des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes du Québec (SOPROQ). Président du Jour de la Terre Québec (Projets Saint-Laurent ) de 2006 à 2008.

Nommé personnalité Jeunesse optimiste de Drummondville en 1981. Récipiendaire, ou artistes associés récipiendaires, de 10 trophées Félix décernés au Gala de l'ADISQ de 1995 à 2005. Personnalité de l'année de la Chambre de commerce et d'initiative de Drummondville en 2006.

Président régional des jeunes du Parti québécois en 1987 et en 1988. Élu député de ce parti dans Drummond en 2008. Élu dans Johnson en 2012. Vice-président de la Commission de la culture et de l'éducation du 14 février au 1er août 2012. Whip en chef du gouvernement du 11 septembre au 3 décembre 2012. Ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du 4 décembre 2012 au 23 avril 2014. Défait en 2014.

Annonça sa candidature pour devenir chef du Bloc québécois le 26 novembre 2018; fut déclaré élu le 17 janvier 2019.
Source : Assemblée nationale du Québec

À quoi s’attendre des performances du nouveau chef du Bloc en octobre 2019?

Les résultats des deux dernières campagnes du Bloc ont vu sa performance fondre comme neige au soleil, soit 23,4 % et 19,3% du suffrage au Québec sous la direction de Gilles Duceppe. Depuis lors, le Bloc est aux prises avec des guéguerres intestines à n’en plus finir. À mon sens, l’arrivée d’un homme d’expérience posé et articulé comme Yves-François Blanchet saura redonner au parti tout l’aplomb nécessaire pour remettre le Bloc sur ses rails

Je suis d’avis qu’il saura ravir quelques ou plusieurs comtés aux libéraux de Justin Trudeau qui voit son étoile pâlir au Québec à la lumière des derniers sondages. En bref, Yves-François Blanchet est le type de politicien honnête et crédible qui risque de plaire aux Québécois et aux Québécoises… et qui sait, d'obtenir une majorité de sièges au Québec!

vigile.net tribune libre 6 mai 2019

Une mort prémonitoire?

5 mai 2019

Une enfant de 7 ans est décédée dans des circonstances tragiques. On ne connaît ni son nom, ni son prénom, ni son visage et pourtant, elle est devenue, en l’espace de quelques heures, l’enfant-martyre de Granby, voire du Québec tout entier. Colère, tristesse, frustration, sentiment d’impuissance se sont emparées de toute une population à la vitesse de l’éclair.

Mais à quoi pouvons-nous attribuer un phénomène aussi médiatique? Un proverbe persan dit que « les enfants sont un pont pour aller au ciel ». Si j’applique ce proverbe au décès dramatique de la fillette de Granby, je pourrais l’interpréter en ces mots : cette jeune fille incarne le pont qui nous conduira aux solutions pour que d’autres drames semblables ne se produisent plus.

Si l’on désire donner un sens à cette mort horrible, c’est cette voie que nous devons emprunter tous ensemble, à défaut de quoi cette enfant aura souffert toute sa courte vie et aura rendu l’âme à bout de force…en vain!

quebechebdo 5 mai 2019
vigile.net tribune libre 6 mai 2019
 

Imputabilité mise à l’épreuve

4 mai 2019

On aura beau, et à raison, passer par toute la gamme des émotions eu égard à la mort de la fillette de 7 ans de Granby, tôt ou tard, la question de l’imputabilité relative à un drame aussi tragique sera soulevée par les autorités responsables.

À première vue, il m’apparaît que des failles importantes ont été détectées dans le traitement du dossier de la fillette, et cela dès son tout jeune âge. À cet égard, la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de l’Estrie, pour toutes sortes de raisons probablement justifiées, évoque, entre autres arguments, le manque de ressources humaines pour faire face aux très nombreux signalements auxquels elle est sans cesse confrontée.

Toutefois, on a appris que la grand-mère de la fillette a eu, pendant quelques années, la garde de sa petite-fille à la suite des appels à l’aide du père qui avait peine à en assumer la garde et des excès de violence répétitifs de sa conjointe envers sa fille qui est finalement retournée vivre chez son père, ce dernier évoquant qu’il avait changé…

Conséquemment, je suis d’avis que le directeur de la DPJ de l’Estrie, malgré les arguments évoqués pour sa défense, est imputable au premier chef de la mort de la fillette et qu’il doit maintenant en assumer les conséquences qui lui incombent en tant que premier répondant d’un organisme responsable de la protection de cette fillette.

quebechebdo 4 mai 2019
vigile.net tribune libre 6 mai 2019
 

Où est Nathalie Roy?

3 mai 2019

Dès son entrée en poste à titre de ministre de la Culture et des communications, et responsable de la langue française, les premières sorties publiques de la députée de Montarville, Nathalie Roy, ont suscité de grands espoirs eu égard, notamment, à la défense de la langue française via, entre autres, le renforcement du mandat de l’Office de la langue française afin de coordonner l’effort de francisation ainsi que la création d’un poste de commissaire à la langue française.

Un champ d’action où elle a déjà d’ailleurs fait ses armes lors de son premier mandat, de 2012 à 2014, pendant lequel elle était la porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, de culture et de communications et pour la Charte de la langue française et était membre de la Commission de la culture et de l’éducation.

Les attentes envers la dynamique ministre étaient par conséquent remplies d’espoir. Or ses premières déclarations empreintes de détermination, notamment envers une application plus stricte de la loi 101, en particulier l’affichage des commerces en français, sont demeurées lettres mortes.

Mais que s’est-il donc passé pour que le zèle démontré par la nouvelle ministre concernant la défense de la langue française fonde tout à coup comme neige au soleil? A-t-elle été contrainte au conseil des ministres de « mettre la pédale douce » sur un dossier aussi explosif que la langue au Québec? Et, si c’était le cas, pourquoi le premier ministre François Legault a-t-il nommé une ministre aussi dynamique si ce n’est que pour regarder passer la parade?

De réputation, Nathalie Roy n’a pas la « langue » dans sa poche. Aussi faut-il s’attendre à ce qu’un jour pas très lointain, on la verra poindre dans le paysage politique du Québec. Et ce jour-là, l’ex-journaliste et avocate originaire de New Carlisle démontrera aux Québécois « de quel bois elle se chauffe »!

vigile.net tribune libre 2 mai 2019
Le Soleil 7 mai 2019 (version abrégée)
 

La cyberdépendance: un fléau à combattre

2 mai 2019

Paradoxalement, le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale, Éric Caire, lors de l’étude des crédits budgétaires de la stratégie numérique, y est allé d’une confidence choc à l’effet que son fils était atteint de cyberdépendance.

Par ailleurs, dans les milieux socio-technologiques, l’école doit être au goût du jour, dit-on, et, pour y arriver, il faut utiliser les moyens modernes mis à la disposition de nos jeunes comme « une façon de sortir les adeptes de jeux vidéo de l'isolement du gamer »…Place au sport électronique, communément appelé le e-sport!

Aux yeux de Cathy Tétreault, directrice générale et fondatrice du Centre Cyber-aide, « il y a un danger pour certains jeunes plus vulnérables à la cyberdépendance. Les Centres de réadaptation en dépendance commencent [tout juste] à gérer ça, alors pourquoi les écoles seraient-elles mieux [placées] qu'eux pour intervenir? ».

À mon avis, la cyberdépendance incarne un fléau qu’il faut combattre sans tarder en évitant tout au moins d’utiliser le moyen qui en est la cause pour le radier… C’est une simple question de gros bon sens!

quebechebdo 2 mai 2019
vigile.net tribune libre 2 mai 2019
Le Soleil 6 mai 2019

Maternelle 4 ans: un projet-pilote

1 mai 2019

Nous apprenons que la construction de chaque nouvelle classe de maternelle 4 ans coûtera en moyenne 800 000 $, soit un coût six fois plus élevé que l’estimation faite en campagne électorale par François Legault.

Or un récent sondage Léger réalisé pour le compte de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) démontre que le CPE demeure le choix de prédilection d’une proportion significative de parents qui disent préférer le CPE pour leur enfant de 4 ans dans une proportion de 49 %, contre 19 % qui indiquent leur préférence pour la maternelle 4 ans.

À n’en pas douter, le réseau des CPE, mis sur pied en septembre 1997 par Pauline Marois, alors ministre de l'Éducation, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de garde en milieu familial, a rapidement gagné la faveur populaire et est maintenant solidement établi au Québec.

Dans ces circonstances, je suis d’avis que l’implantation des maternelles 4 ans sur tout le territoire du Québec, à titre de service offert aux parents, doit être expérimentée d’abord à titre de projet-pilote sur une petite échelle dans le but de vérifier le véritable intérêt qu’elle suscitera auprès des parents.

quebechebdo 1er mai 2019
Le Soleil 2 mai 2019
vigile.net tribune libre 2 mai 2019
 

Sauver la chèvre et le chou

1 mai 2019

En réalité, sur les plans environnemental et économique, Mm Trudeau et Scheer se retrouvent sur la même longueur d’onde. En effet, les deux chefs de partis prônent la construction d’un pipeline tout en se targuant de mettre sur pied une politique environnementale « réaliste ». Autrement dit, ils veulent sauver la chèvre et le chou…

Comment les deux chefs de partis peuvent-ils espérer obtenir quelque crédibilité en acceptant d’une part d’encourager l’exploitation d’un des plus grands pollueurs, à savoir le pétrole, tout en invoquant d’autre part qu’ils sont préoccupés par les changements climatiques?

Questionné eu égard au manque d’acceptabilité sociale pour un tel projet au Québec, le chef de l’Opposition officielle avance que «c’est le rôle du gouvernement de créer un climat de confiance». Eh bien, à moins que M. Scheer ait des capacités de pédagogue insoupçonnées, il devra s’atteler à rencontrer des résistances tenaces au Québec à commencer par le premier ministre François Legault qui ne s’est pas gêné pour parler récemment du « pétrole sale » de l’Alberta.

Alors, Mm Trudeau et Scheer, faites votre choix et cessez de jouer aux équilibristes… Vous risquez de vous ramasser au sol!

vigile.net tribune libre 28 avril 2019
 

Le PCC ssur les races de la CAQ

30 avril 2019

De toute évidence, la Parti conservateur du Canada (PCC) se lance à la conquête des Québécois en prenant comme modèle la dernière campagne électorale de la Coalition avenir Québec (CAQ, notamment en ne cherchant pas des vedettes connues à l'échelle nationale, mais des gens bien implantés dans leur milieu.

«La CAQ a vu aussi les mêmes choses que nous et peut-être que nos chemins se croisent présentement», affirme le lieutenant conservateur au Québec, le député Alain Rayes. «Ça nous montre le potentiel, ça donne de l'espoir, ça, je peux le confirmer. On pense être capable de faire des percées jusque sur l'île de Montréal, comme la CAQ a réussi à faire», ajoute-t-il.

À cet effet, le PCC a déjà discrètement annoncé des dizaines de candidatures à travers le Québec dans les dernières semaines. L'objectif est d'avoir une équipe prête à faire campagne bien avant le début de l'élection, à l'instar de la CAQ l'an dernier. Jusqu'à présent, le parti compte 56 candidatures confirmées sur 78 circonscriptions au Québec, incluant les 11 députés élus à la Chambre des communes sous la bannière conservatrice en 2015.

Exploitation des pipelines

Toutefois, sur le plan environnemental, les deux partis divergent diamétralement. En effet, même si les conservateurs promettent de dévoiler un plan en environnement à une date encore indéterminée, il n’est pas question de remettre en cause leur appui aux pipelines pour transporter du pétrole.

«Ce n'est pas un sujet qui est sexy à vendre au Québec», reconnaît M. Rayes, qui dit qu'il y aura de la «pédagogie» à faire à ce sujet auprès des Québécois. Pour y parvenir, les conservateurs comptent taper sur le clou du «réalisme». Les citoyens sont nombreux à acheter des camions de style «pick-up» et des véhicules utilitaires sport qui consomment plus d'essence. «Nous, on a décidé de faire le choix de dire les vraies choses, d'assumer notre position et les gens vont comprendre à la toute fin», laisse tomber M. Rayes.

Le parti souhaite aussi faire rouler l'économie des provinces de l'Ouest en exploitant leur pétrole des sables bitumineux, réputé plus polluant. «On pense que c'est la meilleure solution et on fait tourner notre économie, le temps que la population fasse les changements, que les gens changent leurs habitudes de consommation», conclut Alain Rayes.

Sondages

Toujours en tête dans la projection du vote populaire dans les derniers sondages, le Parti libéral du Canada (PLC) récolte un support moyen de 35,2 % à l’échelle du pays. Il s’agit d’un net recul pour le PLC depuis l’automne, où sa moyenne frôlait régulièrement les 38% et 39%. Non loin derrière, le PCC grimpe quelque peu depuis l’automne et atteint maintenant une moyenne de 33,5 %. Bien que les Libéraux soient toujours en première place dans la plupart des sondages publiés dans les derniers mois, l’écart moyen entre le PLC et le PCC est bien trop étroit pour que cette avance soit statistiquement significative. Les chiffres actuellement disponibles nous indiquent donc qu’il y a une égalité statistique entre les deux partis. À suivre…

vigile.net tribune libre 27 avril 2019