La colère des eaux

28 avril 2019

D’entrée de jeu, nous sommes tous sensibles aux drames que vivent actuellement les milliers de sinistrés touchés par les inondations dans l’est du pays qui nous laissent bouche bée devant l’ampleur des dégâts sur leurs passages.

Par ailleurs, je me suis demandé si les changements climatiques n’avaient pas quelque influence sur les variations de niveaux des eaux, et une petite recherche m’a conduit à des observations pour le moins révélatrices.

À titre d’exemple, selon les experts, en ce qui concerne le lien entre changement climatique et eau, l’eau est impliquée à tous les niveaux du système climatique et les impacts du changement climatique se font principalement sentir aux hommes à travers l’eau : sécheresses, inondations, fonte des glaces, élévation du niveau des mers.

Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) estime que globalement, les précipitations, et avec elles le débit des rivières, augmentent dans les hautes latitudes. Les précipitations gagnent en intensité, entraînant des risques accrus d’inondations dues à la modification du débit des rivières ou à la montée du niveau des mers.

Bien sûr, ces assertions scientifiques ne contribueront nullement, et j’en suis conscient, à adoucir la détresse que vivent actuellement les sinistrés. Par contre, elles peuvent tout au moins apporter quelque élément de réponse à la « colère des eaux », un reflet incontestable des changements climatiques.

quebechebdo 28 avril 2019
vigile.net tribune libre 28 avril 2019
 

Qu’est devenu le Lab-École?

27 avril 2019

En novembre 2017, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, annonçait qu’au moins cinq écoles du Québec seraient rénovées pour l’année scolaire 2021-2022 pour répondre aux critères du projet de Lab-École tel que conçu par l'architecte Pierre Thibault, le cuisinier Ricardo Larrivée et l'homme derrière Le Grand défi, Pierre Lavoie.

Or, depuis lors, un changement de gouvernement a pris le pouvoir et, par conséquent, un nouveau ministre de l’Éducation en la personne de Jean-François Roberge est maintenant en poste, et aucune allusion au Lab-École n’est ressortie de sa part jusqu’à maintenant.
Si bien qu’on peut se poser la question : qu’est devenu le Lab-École? Quelles sont les intentions du ministre eu égard à son avenir, si avenir il a? Faute de réponses à ces questions, je vais me permettre quelques considérations personnelles eu égard à ce projet.

D’entrée de jeu, personne ne niera que l’école idéale n’existe pas. Toutefois, peu importe le modèle d’école, on ne doit jamais perdre de vue que sa mission première est de communiquer des connaissances à des jeunes en situation d’apprentissage.

Le projet de Lab-École a été imaginé par trois personnalités publiques hors du milieu scolaire. À mes yeux, il ne doit aucunement être priorisé au détriment des ressources humaines et matérielles essentielles au bon fonctionnement de l’école d’aujourd’hui.

vigile.net tribune libre 25 avril 2019

Vague de gouvernements conservateurs au Canada: conséquences

27 avril 2019

Avec l’élection d’un gouvernement conservateur à l'Île-du-Prince-Édouard, le Canada compte donc maintenant sept provinces gouvernées par un parti conservateur, soit l’Ontario, l’Alberta, le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan, le Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador en plus de l'Île-du-Prince-Édouard.

Ces victoires successives pavent-elles la route à l'élection du chef du Parti conservateur du Canada, Andrew Scheer, en octobre prochain, à la tête du pays ? Pas si sûr, selon le directeur de l'Institut d'études canadiennes de l'Université McGill et politologue Daniel Béland qui attribue plutôt ce changement de couleur politique à des facteurs internes. En 2015, quand le libéral Justin Trudeau a remporté les élections fédérales, trois des quatre plus grandes provinces du pays étaient dirigées par des libéraux. Au Québec, ils étaient au pouvoir depuis 2003 (sauf un intermède péquiste en 2012-2013), idem en Ontario. En Colombie-Britannique, ils dirigeaient depuis 2001, jusqu'à l'élection des néo-démocrates en 2017. Donc c'est surtout l'usure du pouvoir subie par les gouvernements provinciaux qui a joué un rôle. Or il se trouve que les conservateurs représentaient l'alternative traditionnelle.

Quant aux libéraux de Justin Trudeau, il est clair qu’ils sont fragilisés suite aux victoires des conservateurs dans plusieurs provinces canadiennes. On se retrouve avec des gouvernements provinciaux qui affichent des positions antagonistes par rapport à Ottawa. Cela place Justin Trudeau dans une attitude défensive face à un front commun de conservateurs dont le fil conducteur, pour certains de ceux-ci, est leur opposition à la taxe carbone.

Bref, une vague conservatrice qui risque de causer des surprises à Ottawa en octobre prochain!

vigile.net tribune libre 25 avril 2019

Elle est où l’éthique professionnelle?

27 avril 2019

Le couperet est tombé, le maire de Hampstead, William Steinberg, est blanchi par la Commission municipale du Québec (CMQ) eu égard à ses propos sur le projet de loi 21 qu’il a qualifié de « nettoyage ethnique ».

À titre argumentaire, la CMQ invoque le fait que les propos tenus par le maire d'Hampstead constituent des éléments jugés en fonctions de valeurs éthiques et ne viennent pas à l'encontre des règles du codes d’éthique et de déontologie de la municipalité de Hampstead.

Autrement dit, les valeurs éthiques véhiculées dans les propos du maire sont condamnables sans pour autant contrevenir aux règles du code d’éthique. Finalement, je suis d’avis qu’il est tout à fait légitime de se demander où se situe le respect de l’éthique professionnelle liée aux fonctions du maire de Hampstead.

quebechebdo 27 avril 2019
 

Superinfirmières sous surveillance des médecins

26 avril 2019

Une maîtrise de deux ans qui suit un baccalauréat et qui suit aussi deux ans de pratique avant de pouvoir appliquer la maîtrise. Telle est la formation que doivent suivre les infirmières praticiennes spécialisées (IPS) avant de pouvoir pratiquer, Et pourtant, qu’à cela ne tienne, même si les IPS du Québec sont les mieux formées au pays, les médecins reçoivent quelque 2 680 $ mensuellement par IPS pour exercer une surveillance auprès de ces infirmières et 2500 $ pour les frais d’exploitation associés,

« On est une des seules provinces où les superinfirmières ont encore besoin d'être surveillées par des médecins pour pouvoir pratiquer. Cette surveillance a un coût important, et on pense que ce sont des fonds qui sont dépensés inutilement », soutient Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS). 

L’IRIS salue toutefois la volonté du gouvernement Legault et du Collège des médecins de permettre aux IPS de poser certains diagnostics, mais il estime qu’il faut aller plus loin. Mme Plourde croit que le gouvernement accueillera favorablement l’idée d’abolir la surveillance des infirmières praticiennes spécialisées, alléguant l’ouverture de la ministre de la Santé d’aller plus loin dans ce dossier.

Par contre, du côté du Collège des médecins, il faudra attendre compte tenu de la frilosité des médecins à déléguer sans surveillance certaines de leurs tâches…

vigile.net tribune libre 25 avril 2019
quebechebdo 26 avril 2019
 

Vigneault, l’orfèvre des mots

23 avril 2019

Lors de son entrevue réalisée auprès du poète et auteur-compositeur-interprète Gilles Vigneault lors d’une émission spéciale de 24/60 présentée le soir du vendredi saint, Anne-Marie Dussault l’a présenté comme étant l’orfèvre des mots.
Vigneault a écrit beaucoup d'hymnes dont tout le monde sait le refrain par coeur, l'archétype étant Gens du pays dont voici quelques vers : « Le temps que l'on prend pour dire Je t'aime/ C'est le seul qui reste au bout de nos jours/ Les voeux que l'on fait, les fleurs que l'on sème/ Chacun les récolte en soi-même/ Au beau jardin du temps qui court… »

Le 27 octobre dernier, Gilles Vigneault soufflait ses quatre-vingt-dix bougies. Monument de la culture québécoise, en plus de 60 ans de carrière, l’orfèvre des mots a composé les paroles d’environ 400 chansons, réparties sur 39 albums. Fervent partisan de l’indépendance du Québec, il raconte avec émotion dans l’entrevue le devoir que nous avons tous comme Québécois de « secourir la langue française partout où elle est menacée. »

Enfin, je vous laisse sur cette citation de Gilles Vigneault : « La francophonie, c'est un vaste pays, sans frontières. C'est celui de la langue française. C'est le pays de l'intérieur. C'est le pays invisible, spirituel, mental, moral qui est en chacun de vous. »

vigile.net tribune libre 20 avril 2019
 

Les autistes, ces mal-aimés

23 avril 2019

Voici l’histoire vécue d’une mère de famille dont le fils autiste de 8 ans n’a maintenant plus accès à aucun service de garde. L’enfant fréquentait depuis trois ans le service de garde de son école de quartier. Puis, il y a quelques mois, la mère a transféré son garçon vers une école spécialisée pour qu'il ait accès à plus de services. Mais après avoir fait appel à différentes ressources, la Commission scolaire a renvoyé le garçon de tous les services de garde en raison de son comportement difficile.

«On a mis tous les services en place, on a même développé un service 1-1 [un intervenant par élève], on a fait du 2-1. On s’est rendu compte, en bout de ligne, que ces services-là ne répondaient pas à l’enfant», a expliqué le coordonnateur aux communications à la Commission scolaire. Selon lui, le cas du petit garçon doit être transféré au ministère de la Santé et des Services sociaux.

«J’ai parlé au ministère de la Famille, ils m’ont renvoyée au ministère de l’Éducation, qui, eux, m’ont dit qu’ils ne pouvaient pas se prononcer parce qu’ils n’ont pas la version de la commission scolaire», dit la mère.

La dame demande aux parents qui vivraient la même situation qu’elle de la dénoncer au gouvernement pour que les choses changent. «Je sais que plusieurs parents vont s’identifier à moi parce que je ne suis pas la seule à vivre ça. Il manque de ressources», a conclu la mère de famille.

Finalement, la Commission scolaire a assuré à la mère que son fils pourra réintégrer son service de garde si son comportement s’améliore… Et voilà, la boucle est fermée, fin de l’histoire, c’est le cul-de-sac.

vigile.net tribune libre 20 avril 2019
quebechebdo 23 avril 2019
 

Merci, madame la ministre!

21 avril 2019

J’ai suivi avec intérêt les divers reportages présentés au petit écran sur les inondations au Québec, et force est de constater que les scènes étaient parfois pour le moins saisissantes. J’ai aussi pu constater à quel point les Québécois pouvaient démontrer des actes de solidarité hors de l’ordinaire envers les sinistrés dans ces circonstance tragiques.

Toutefois, par-delà la qualité de ces reportages, je n’ai pu m’empêcher de remarquer la qualité des interventions de la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Bien que nous ayons déjà pu assister à certaines interventions de la part de d’autres ministres de la Sécurité publique dans des situations antérieures semblables, j’ai été frappé par le calme et l’aplomb de la ministre et surtout, par le contact personnel qu’elle a pu établir avec les sinistrés lorsqu’elle leur prodiguait, à la manière d’une « bonne mère de famille », ses conseils de prudence et de vigilance eu égard aux effets pervers de ces crues des eaux soudaines et dévastatrices.

Bref, la ministre Guilbault a su concilier la main de fer dans le gant de velours, à savoir la crédibilité liée à ses fonctions de ministre de la Sécurité publique avec l’empathie manifeste dont elle a fait preuve envers les sinistrés…Pour votre dévouement exemplaire envers ces milliers de personnes aux prises avec ces inondations déchainées, merci madame la ministre!

vigile.net tribune libre 20 avril 2019
quebechebdo 21 avril 2019
Le Devoir 27 avril 2019
 

CPE ou maternelle 4 ans?

20 avril 2019

Les Centres de la petite enfance (CPE) voient le jour au Québec en septembre 1997 sous l’initiative de la ministre de l’Éducation d’alors, Pauline Marois, à partir des garderies sans but lucratif et des agences de garde en milieu familial.

Or, l’arrivée des maternelles 4 ans du gouvernement Legault invite un nouvel acteur sur la scène éducative du Québec, causant un certain choc lié au fait que les deux parties en présence « jouent dans les mêmes platebandes », bref qu’elles deviennent par la force des choses compétitives.

L’un des éléments majeurs de l’implantation des maternelles 4 ans se veut préventif, à savoir que l’intention de François Legault est de travailler en amont sur les cas d’élèves en difficulté d’apprentissage assez tôt pour les prévenir dans les années à venir. Par ailleurs, du côté des CPE, on invoque le fait que les éducatrices qui y oeuvrent sont déjà formées pour pallier ce type de problèmes. 

Un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) démontre que le CPE demeure le choix de prédilection d’une proportion significative de parents qui disent préférer le CPE pour leur enfant de 4 ans dans une proportion de 49 %, contre 19 % qui indiquent leur préférence pour la maternelle 4 ans.

À mes yeux, le gouvernement, qui s’appuie sur la liberté de choix des parents pour justifier sa décision d’offrir la maternelle 4 ans partout sur le territoire, de façon universelle, doit prendre acte de ces résultats et respecter la « liberté de choix des parents »!

vigile.net tribune libre 20 avril 2019
quebechebdo 20 avril 2019
 

Ça sent les ti-zamis!

19 avril 2019

Selon certaines sources fiables, le nouveau PDG d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, brassait des affaires personnelles jusqu’à tout récemment avec son nouveau patron et ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Anciens collègues chez PricewaterhouseCoopers, les deux hommes étaient également actionnaires de la même entreprise jusqu’au 10 avril. Toutefois, au Registre des entreprises du Québec, des décisions se sont précipitées ces dernières semaines afin qu’ils mettent un terme à leurs liens d’affaires.
Appelé à commenter la situation, l’attaché de presse du ministre a indiqué que celui-ci n’avait rien à se reprocher. «Ce sont des connaissances de longue date. Depuis le 1er octobre, date des élections, M. Fitzgibbon a démissionné de tous les conseils d’administration où il était administrateur», a fait savoir Mathieu St-Amand. Tous les placements et les actions détenus par le ministre de l’Économie ont également été transférés dans une fiducie sans droit de regard.

Quant à la rémunération annuelle du nouveau PDG d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, elle pourrait bondir de façon importante pour atteindre les 800 000 $, en hausse de 50 % (+ 277 000 $) s’il atteint les objectifs de performance.

Quoique n’ayant aucun doute sur les compétences de Guy LeBlanc à titre de nouveau PDG d’Investissement Québec (IQ) et que le fait d’être un ami personnel du ministre Fitzgibbon ne fait pas de lui un candidat de second ordre, la situation devient compromettante lorsque l’on apprend que M. LeBlanc était partenaire d’affaires avec le ministre responsable d’IQ, et que l’heureux nouveau titulaire recevra une rémunération deux fois plus élevée que son prédécesseur.

Dans un temps pas si lointain, François Legault aurait clamé son indignation devant pareille nomination sous les libéraux, une détestable ambivalence entre l’opposition et le pouvoir. Pour reprendre un terme qu’il affectionnait particulièrement dans l’opposition, le fait de bénéficier d’une forte majorité de Québécois est-il en train de rendre M. Legault « arrogant »?

Enfin, selon les mêmes sources, Guy LeBlanc n’était pas le premier choix des chasseurs de têtes embauchés à grands frais (60 000 $) pour trouver le nouveau PDG d’Investissement Québec. Le ministre de l’Économie aurait ainsi préféré M. LeBlanc à d’autres candidats retenus par la firme Odgers… Ça sent les ti-zamis du temps du défunt gouvernement libéral!

vigile.net tribune libre 18 avril 2019