Maternelle 4 ans ou CPE: privilégier le libre-choix

29 mai 2019

Depuis plusieurs mois déjà, les tenants des maternelles 4 ans et ceux des Centres de la petite enfance (CPE) se livrent à une guerre d’arguments pour justifier leur position eu égard à la meilleure solution à adopter pour le meilleur développement des enfants.

Or, il existe pourtant une solution qui pourrait sans doute rallier les premiers responsables de l’éducation des enfants, à savoir les parents. À cet effet, lors de la présentation de la position de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) concernant le déploiement des maternelles quatre ans pour tous à la Commission de la culture et de l'éducation, Kévin Roy, président de la Fédération, a fait valoir l’idée que « l'élément essentiel à retenir, c'est le libre-choix. Il faut que toutes les options de services éducatifs aux enfants de quatre ans demeurent des choix valables pour que les parents puissent prendre une décision libre et éclairée selon les besoins de leurs enfants ».

À mes yeux, les défenseurs des deux options ont pu faire valoir leurs arguments pour lesquels ils privilégient telle ou telle option. Les parents sont maintenant en mesure de faire un choix éclairé…Alors, comme dans toute saine démocratie qui se respecte, place au libre-choix!

quebechebdo 29 mai 2019 

Le Bloc en mode séduction

28 mai 2019

François Blanchet est parti en croisade pour redynamiser un parti qui était littéralement au bout de son souffle, particulièrement depuis l’épisode « Martine Ouellet ». D’où l’insistance sur un Bloc toujours vivant qu’il martèle partout sur le territoire du Québec.

Aux yeux d’Yves-François Blanchet, « l'enjeu fondamental, c'est de proposer un message positif, parce qu'on a souvent reproché au Bloc, peut-être à juste titre, de n'être que dénonciateur ». Et, pour y parvenir, le chef du Bloc mise notamment sur le thème de l’environnement, le PLC et le PCC s’affichant clairement comme « deux partis profondément pétroliers ». En ce qui a trait au ressac que subit actuellement le mouvement souverainiste au Québec, Yves-François Blanchet y voit l’occasion « d’en sortir plus fort », faisant allusion aux militants du Parti québécois.

À mon avis, le nouveau chef du Bloc incarne un ardent défenseur des intérêts du Québec à Ottawa, et il ne ratera jamais une occasion de faire valoir les avantages liés à l’accession du Québec à son indépendance. Son pragmatisme cohérent en ce qui a trait à la place du Québec au sein du conseil des nations rehausse l’importance du Bloc sur la scène politique canadienne.

Le Bloc québécois se positionne dorénavant en mode séduction… Reste à faire la démonstration qu’il mérite de récupérer ses lettres de noblesse d’antan!

vigile.net tribune libre 26 mai 2019
Le Devoir 30 mai 2019 "Le Bloc en séduction"
quebechebdo 2 juin 2019

Le dogme de la parité

28 mai 2019

 

Depuis quelques années au Québec s’est érigée en dogme la parité homme-femmes en politique, lequel s’est répercuté jusque dans la formation du conseil des ministres du gouvernement en place.

Aujourd’hui, une coalition de plus d'une dizaine d'organisations tels que des centrales syndicales et des regroupements féministes exhorte le gouvernement de François Legault à profiter de la réforme du mode de scrutin pour enchâsser la parité dans la loi.

D’entrée de jeu, je suis d’avis qu’une telle « contrainte » risque de créer des impairs liés à des choix de candidatures ou de ministres qui seraient faits en fonction du sexe au détriment des compétences.

De nos jours, de plus en plus en plus de femmes ont la formation et l’expertise requises pour occuper des postes de députés et de ministres et ce, sans qu’elles aient besoin que la parité ne soit enchâssée dans une loi, d’autant plus qu’actuellement, tous les partis ont déjà franchi plus de 40 % de candidatures féminines lors de dernières élections provinciales…

vigile.net tribune libre 26 mai 2019
quebechebdo 28 mai 2019
 

Theresa May emportée par le Brexit

25 mai 2019

En juin 2016, période pendant laquelle la nouvelle première ministre du Royaume-Uni, Theresa May, accède au pouvoir, les Britanniques appuient le Brexit lors d’un référendum par une majorité de 52 %. Tous les espoirs sont permis pour en arriver à une sortie de l’Union européenne négociée avec Bruxelles.

Toutefois, la réalité fut toute autre. Trois ans plus tard, après avoir multiplié compromis par-dessus compromis sans avoir pu rallier les élus, Theresa May, emportée par le Brexit, annonce qu’elle quittera ses fonctions de chef de gouvernement et de chef du Parti conservateur le 7 juin.

À mon sens, deux questions fondamentales se posent : comment se fait-il qu’avec l’appui majoritaire des Britanniques, les députés britanniques n’ont pas su se rallier à la voix du peuple? Qui sont les véritables responsables de ce fiasco?… Des questions qui demeureront probablement sans réponses.

En bref, dans toute cette saga, je ne peux qu'exprimer mon admiration envers Theresa May pour sa détermination sans borne dans une lutte sans merci pour faire triompher la voix de la majorité des Britanniques… Une bien triste fin pour la deuxième femme à avoir dirigé le Royaume-Uni, après Margaret Thatcher!

quebechebdo 25 mai 2019
vigile.net tribune libre 26 mai 2019
 

Agressions sexuelles au sein des Forces armées canadiennes

24 mai 2019

De toute évidence, les inconduites sexuelles dans les Forces armées canadiennes (FAC) révèle un phénomène qui persiste malgré les multiples efforts déployés pour tenter de l’enrayer. Selon le dernier rapport de Statistique Canada auquel ont participé plus de 36 000 membres des Forces armées canadiennes de la force régulière et de la Première réserve, soit 44 % de l’effectif des FAC, les attouchements sexuels constituent la forme d’agression sexuelle la plus courante et représentent 88 % des incidents au sein des forces régulières, et 86 % au sein de la Première réserve.

Par ailleurs, même s’il existe une kyrielle d’organismes pour les victimes qui souhaitent faire une dénonciation, notamment le Centre d’intervention, elles n’osent pas le faire, alléguant la lourdeur du processus de plaintes à respecter et la peur des représailles. Du côté des hauts responsables de l’armée, ces derniers semblent tout simplement dépassés par les événements, et ne savent pas comment expliquer une telle situation.

À mes yeux, les FAC incarnent un terreau fertile eu égard aux comportements axés sur les remarques à connotation sexuelle de la part des hommes faites aux femmes, en raison de la familiarité qui se développe entre eux reliée à la proximité exigée dans leur quotidien… Enfin, il faudra du temps pour subjuguer cette « culture de sexualisation » qui semble bien ancrée dans les Forces armées canadiennes depuis des décennies!

quebechebdo 24 mai 2019

Réforme du mode de scrutin

23 mai 2019

Tel que promis en campagne électorale, François Legault s’engage toujours à livrer une réforme du mode de scrutin qui prendrait la forme d’un scrutin proportionnel mixte pour les prochaines élections générales de 2022. La Coalition avenir Québec, avec le Parti québécois et Québec solidaire ont d'ailleurs promis d'adopter ce changement pour les prochaines élections.

Avec cette réforme, il y aurait 75 circonscriptions pour couvrir l'ensemble du territoire. Cependant, les 50 sièges restants serviraient à ajuster le résultat final. Par exemple, un parti qui aurait 10 % des votes, mais moins de 10 % des élus, se verrait attribuer des députés supplémentaires. Ainsi, la composition de l'Assemblée nationale serait davantage représentative de l'ensemble des votes des citoyens.

Si on appliquait un tel mode de scrutin aux élections d’octobre 2018, la Coalition avenir Québec aurait perdu le tiers de ses sièges et deviendrait minoritaire, soit 49 sièges au lieu de 74. Cela ne changerait quasiment rien pour le Parti libéral, soit 33 sièges au lieu de 32. Toutefois, la différence serait énorme pour Québec solidaire qui aurait plus que doublé ses troupes élues, 21 sièges au lieu de 10. Même chose pour le Parti québécois, 22 sièges au lieu de 9.

Par contre, en octobre 2018, la CAQ a su tirer attirer avantage du mode de scrutin actuel avec 59 % des sièges remportés, bien que le parti n'ait récolté que 37 % des votes… Autrement dit, une réforme qui risque de brouiller les cartes passablement sur l’échiquier politique québécois.

vigile.net tribune libre 20 mai 2019
Le Devoir 27 mai 2019
 

Dans le sillon de la Loi 101

23 mai 2019

À la suite des consultations menées dans le cadre de la commission parlementaire sur le projet de loi sur la laïcité de l’État québécois, il m’apparaît évident que des divisions profondes subsistent eu égard à certains éléments du projet de loi 21, notamment à l’interdiction du port de signes religieux pour certains employés de l’État en position d’autorité, dont les enseignants et les directeurs d’école, et à la liberté d’affectation et de recrutement du personnel des commissions scolaires anglophones.

Comme je n’ai pas l’expertise légale pour réagir adéquatement sur ces deux « irritants », je me permettrai d’utiliser les arguments évoqués par le constitutionnaliste Patrick Taillon, lequel soutient le projet de loi. À ses yeux, le seul fait que les opposants ne s’entendent pas sur une seule façon de le contester prouve à quel point il sera difficile à attaquer. « Le fait qu’il n’y ait pas une forte convergence des opposants vers le même motif de contestation, c’est déjà en soi un indice qu’on avance un peu à tâtons et qu’on essaie des choses », fait-il remarquer.

Enfin, le constitutionnaliste anticipe un scénario où, une fois la loi en vigueur, un équilibre s’installera « par la pratique » dans la société québécoise comme ce fut le cas pour la Charte de la langue française à une autre époque À cet effet, rappelons-nous qu’en 2005, la Cour suprême du Canada donnait raison au gouvernent du Québec dans un jugement portant sur la contestation de certains articles de la Charte de la langue française par des parents allophones et anglophones qui voulaient inscrire leurs enfants dans des écoles anglaises du Québec. Les parents invoquaient les Chartes québécoise et canadienne des droits et libertés pour contester la loi 101.

À cette époque, l’avocat Brent D. Tyler, ex-président de Quebec Alliance, plaidait pour rendre invalides les dispositions de la Charte qui obligent les enfants de parents allophones et francophones à envoyer leurs enfants à l’école française. Il était bien connu que M. Tyler et Quebec Alliance, organisme subventionné par le gouvernement du Canada, cherchaient depuis longtemps à invalider le plus d’articles possibles de la Loi 101 afin de la rendre inopérante pour protéger la langue française au Québec. Ils aspiraient à retourner au libre-choix tel qu’il existait avant l’adoption de la Loi 101, soit à l’époque où dominaient outrageusement l’assimilation et l’anglicisation au Québec des francophones.

vigile.net tribune libre 20 mai 2019
quebechebdo 23 mai 2019 (version abrégée)
 

#youknowme

21 mai 2019

C’est le mot-clic qu’a lancé l'animatrice américaine Busy Philipps sur les médias sociaux après avoir témoigné de l'avortement qu'elle a vécu à l'âge de 15 ans. Depuis lors, des langues se délient en réaction à l'adoption de lois anti-avortement dans plusieurs États américains. Des femmes du monde entier ont choisi de briser le silence en racontant leurs histoires d'avortement. Elles veulent libérer la parole, faire tomber les tabous, mais surtout en finir avec la honte.

Au Canada, il n’existe pas de loi sur l’avortement qui est décriminalisé, ce qui fait en sorte qu’on ne pourrait pas morceler le droit à l'avortement. Par contre, les liens entre les groupes pro-vie américains et canadiens sont indéniables. Par ailleurs, même si plusieurs politiciens canadiens, ouvertement contre l'avortement, comme Jason Kenney et Andrew Scheer, affirment n'avoir aucune intention de rouvrir ce débat au pays, leur position pourrait tout de même galvaniser les troupes pro-vie. Un glissement que redoutent certaines femmes qui ne peuvent que constater que les droits des femmes ne sont jamais complètement acquis.

À mon sens, les groupes pro-vie viennent contrecarrer des dizaines d’années de dures batailles pour le droit à l’avortement menées, notamment, par le Dr Henry Morgentaler grâce à qui l’avortement a été décriminalisé au Canada le 28 janvier 1988, suite au verdict de la Cour suprême du Canada qui a déclaré inconstitutionnelle l’ancienne section du Code criminel qui traitait d’avortement… Reculer maintenant balaierait sans vergogne le droit inaliénable des femmes à un avortement légal dans un pays qui a officialisé sa décriminalisation depuis plus de trente ans.

quebechebdo 21 mai 2019
 

Une question d’équilibre

21 mai 2019

Dans le cadre des consultations sur la réforme du droit de la famille, deux éléments font ressortir la détresse des pères, qui s’estiment défavorisés par le système de justice : la garde de l’enfant et la pension alimentaire.

Aux yeux de la ministre de la Justice, Sonia LeBel, «il y a une perception à l’effet que le système est biaisé, que la garde [de l’enfant] est peut-être, d’entrée de jeu, donnée aux femmes beaucoup plus souvent et, selon les témoignages, sans raison apparente», alléguant, entre autre argument, qu’il est peut-être nécessaire de ramener un équilibre en ce domaine en le considérant « du point de vue de l’enfant ».

En ce qui a trait à la question des pensions alimentaires, deux témoignages ont principalement retenu l’attention de la ministre. Premièrement, la nouvelle conjointe d’un père de trois enfants est venue raconter comment la mère a obtenu la garde complète – alors qu’elle était jusque-là partagée – après que la relation entre les parents se soit détériorée. Le tribunal a alors exigé du père qu’il paie une généreuse pension. «Si je n’étais pas avec lui présentement, il serait peut-être à la rue», estime la dame.

En second lieu, un père est venu dénoncer l’importante pension qu’il doit payer à son ex-conjointe, même si les enfants sont avec lui plus de la moitié de l’année. «Il y a encore, au Québec, des juges qui donnent beaucoup plus aux mères parce que ce sont des mères», a-t-il déclaré. Et il ajoute: «Depuis que je suis petit gars, on me dit d’être là pour mes enfants quand j’allais en avoir. C’est ce que j’ai fait, et aujourd’hui, ça joue contre moi ».

quebechebdo 21 mai 2019
 

Le Bloc québécois: perspective pour octobre 2019

20 mai 2019

Il est clair que pour un nationaliste voulant que le Québec rejoigne un jour le concert des nations, avec la défaite historique du Parti québécois aux dernières élections d'octobre 2018, il n'y a pas de quoi se réjouir. Le mouvement souverainiste, qui se divise entre péquistes et solidaires, et l'arrivée au pouvoir à Québec d'un parti politique se disant nationaliste, ne laissent également pas non plus beaucoup de place à l'optimisme de ceux et celles qui désirent que le Québec s'affranchisse du carcan canadien.

Par ailleurs, brillant analyste politique s'étant démarqué dans le paysage médiatique et homme de conviction ayant à cœur le Québec, le nouveau chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est, à mon sens, l'homme de la situation pour que le Bloc puisse minimalement doubler son nombre de députés au Québec au scrutin d’octobre 2019. Je suis d’avis qu'avec le leadership d'Yves-François Blanchet, le Bloc peut estimer aller chercher au moins une vingtaine de comtés.

L'équation est simple : le PLC de Trudeau devrait connaitre une baisse dans le nombre de ses candidats élus puisqu'au cours des quatre dernières années, l'actualité nous a démontré que les députés et ministres venant du Québec avaient plus ou moins d’influence sur les décisions du gouvernement canadien. Rappelons aussi que Trudeau a aboli le poste de lieutenant du Québec au sein de sa formation.

En ce qui a trait aux conservateurs d'Andrew Sheer, même si ce parti politique a fait une percée dans Chicoutimi-Le Fjord avec l'élection de Richard Martel en jouant la carte du nationalisme québécois, il ne faut pas se fier à cette formation pour défendre les intérêts des Québécois, notamment en raison de sa volonté d'imposer l'oléoduc d’Énergie-Est au Québec, malgré qu'une majorité de Québécois n'en veuille pas.

Avec le Bloc à Ottawa, on peut ainsi s'assurer que les intérêts des Québécois seront toujours défendus et que le Québec ne sera jamais sacrifié au nom d'intérêts pancanadiens comme le PLC et le PCC nous y ont habitués par le passé.

Certes, le Bloc ne prendra jamais le pouvoir à Ottawa, mais on pourra toujours compter sur lui pour défendre la volonté de l'Assemblée nationale et du peuple québécois à la Chambre des communes. Tant que nous ne serons pas souverains, les Québécois seront toujours minoritaires au Canada, ce qui implique qu'ils passeront pratiquement toujours derrière le profit du ROC…

vigile.net tribune libre 19 mai 2019