Qui trop embrasse mal étreint

6 juin 2019

L’embauche de quelque 850 nouveaux enseignants et professionnels, l'élargissement de la maternelle 4 ans pour tous et la transformation des commissions scolaires en centres de services toujours dans la mire du ministre de l’Éducation, Jean- François Roberge. Tel est le tableau bien rempli présenté par le ministre en point de presse.

 

Or, dans la réalité, le monde de l’éducation vit une pénurie de main d’œuvre, le projet de maternelle 4 ans pour tous subit les critiques de plusieurs observateurs de divers milieux, et la disparition des commissions scolaires au profit de centres de services n’a pas encore fait entendre ses premiers balbutiements.

 

Et pourtant, devant autant d’incertitudes, le ministre invite les citoyens du Québec à garder espoir car « la cavalerie s’en vient », lance-t-il avec assurance et fermeté… De deux choses l’une, ou le ministre Roberge prend ses rêves pour des réalités ou il est pris dans un engrenage d’où il ne peut plus s’extirper!

quebechebdo 6 juin 2019
vigile.net tribune libre 6 juin 2019

Le génocide, une question d’imputabilité

5 juin 2019

Le mot « génocide » suscite un malaise flagrant dans la classe politique depuis la publication du rapport des commissaires de l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées [ENFFADA], dans lequel on le retrouve 122 fois parmi les quelque 1200 pages du document.

Selon Wikipédia, « un génocide est un crime qui consiste en l'élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, éthique ou religieux, en tant que tel, ce qui veut dire que ses membres sont détruits ou rendus incapables de procréer en raison de leur appartenance au groupe. »

De l’aveu même du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, « nous [le gouvernement du Canada], acceptons les conclusions des commissaires de l'ENFFADA, notamment en ce qui a trait au génocide », le terme « génocide » étant porteur d’une responsabilité incontournable pour le gouvernement canadien de réparer sans délai le « crime » abominable commis sciemment envers les communautés autochtones du Canada.

S’il est légitime d’utiliser le vocable « génocide » pour désigner les crimes odieux envers les autochtones, il est tout aussi légitime d’en assumer les conséquences, notamment par des indemnisations équitables versées à l’ensemble des communautés autochtones touchées par ce génocide… C’est une simple question d’imputabilité!

vigile.net tribune libre 5 juin 2019

 

 

Réjean Hébert quitte le giron souverainiste

4 juin 2019

« La souveraineté à ce moment-ci n’est pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas un débat social actuel et en attendant, il faut faire vivre ce pays le Canada, il faut le faire évoluer…Je suis nationaliste, mais je crois que la souveraineté n’est plus un enjeu actuellement.» dixit Réjean Hébert, ex-ministre péquiste de la Santé et doyen de l’École de santé publique de l’Université de Montréal. L’ancien ministre sous le gouvernement de Pauline Marois, de 2012 à 2014, a tourné la page. Pour lui, le projet d'indépendance du Québec n’est plus d’actualité

Tel est l’argumentaire avancé par l’ex-ministre péquiste pour justifier son virage à 180 degrés à la faveur des libéraux de Justin Trudeau. Quoiqu’il soit encore en « période de réflexion », Radio-Canada a appris que Réjean Hébert, a été approché par Justin Trudeau pour représenter le Parti libéral du Canada (PLC) aux prochaines élections fédérales. Intéressé par cette offre, il pourrait bientôt sauter dans l'arène fédérale et ainsi officialiser sa rupture avec le mouvement souverainiste.

Par ailleurs, M. Hébert ne cache pas ses ambitions. L’idée d’occuper un poste de ministre, celui de la Santé par exemple, est attirante. « Tous ceux qui se présentent à des élections ont en tête de vouloir occuper des fonctions ministérielles…Si c’est de l’opportunisme de faire avancer des projets, oui, je suis opportuniste. »

Considérant son engouement pour le maintien des services à domicile pour les personnes âgées quoique de juridiction provinciale, Réjean Hébert voit dans cette opportunité la possibilité de concrétiser un rêve interrompu par sa défaite de 2014, à savoir son projet d’assurance-autonomie.

À mon avis, si Réjean Hébert vibrait vraiment à la fibre « nationaliste » comme il le laisse entendre, il aurait pu facilement se ranger du côté de François Legault, lui qui a carrément fait le choix de défendre les intérêts du Québec. Mais non, il a préféré virer complètement son capot de bord compte tenu de l’imminence du scrutin fédéral en octobre prochain… Ça, c’est de l’opportunisme à l’état pur!

vigile.net tribune libre 4 juin 2019

Allaitement au Salon bleu

4 juin 2019

Les députés de Québec solidaire souhaitent que les députées qui le veulent puissent allaiter leur nourrisson en Salon bleu, alléguant que l’Assemblée nationale soit plus adaptée à la réalité des élus qui ont de jeunes familles. 

Or, pourquoi l’infirmière ou l’enseignante ne pourrait pas elle aussi allaiter son enfant sur son lieu de travail « pour adapter la réalité de ces mères au travail qui ont de jeunes familles? »

La réponse est simple : ces employés bénéficient d’un congé parental alors que les députés en sont actuellement exclus. Conséquemment, la solution réside dans le fait que les députés puissent bénéficier d’un congé parental au même titre que tout travailleur éligible… Pour tout dire, l’Assemblée nationale n’est pas une pouponnière pas plus qu’un poste de garde dans un hôpital ou une salle de classe ne l’est.

En dernière heure, nous apprenons que les parlementaires de toutes les formations politiques se sont dit favorables à ce qu’une politicienne puisse nourrir son poupon en chambre… Tout simplement dérisoire!


quebechebdo 4 juin 2019

Tous « sur le pont »

3 juin 2019

Même si l’on sait pertinemment que le Parti vert du Canada ne prendra pas le pouvoir en octobre prochain, il faut reconnaître que l’appel de son chef Elizabeth May à inviter « tout le monde sur le pont » a quelque chose de mobilisant à l’endroit de tous les citoyens du pays.

À mon avis, il faudrait carrément se mettre la tête dans le sable aujourd’hui pour ne pas constater que l’urgence climatique est devenue un incontournable, les inondations et les feux de forêt de plus en plus fréquents et sévères au Canada en faisant foi.

Parlant des preuves scientifiques accumulées depuis des années sur les écueils des changements climatiques, la chef des Verts, lors de son allocution au congrès de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), a rappelé aux participants que «… L'atmosphère ne négocie pas avec l'humanité. On ne peut pas argumenter avec la physique. On se retrouve dans la situation actuelle parce que pendant des décennies, nous avons ignoré les avertissements des scientifiques ».

Et, d’ajouter la députée fédérale de la circonscription de Saanich-Gulf Islands en Colombie-Britannique, « Quand je cherche du leadership sur la planète, je ne le trouve pas parmi les élus comme moi. Je le trouve chez une jeune étudiante de 16 ans à Stockholm. Greta Thunberg est la meneuse d'un mouvement formé par nos enfants qui nous forcent à reconnaître honteusement qu'on leur a volé leur avenir ».

Le Devoir 4 juin 2019  

Un boulet au pied de Justin

2 juin 2019

Il n’y a pas si longtemps, soit à la mi-mars 2019, un sondage effectué par Léger pour le compte du Journal révélait que pas moins de 69 % des Québécois estimaient que Justin Trudeau avait mal géré la crise ayant entouré l’affaire SNC-Lavalin. Du même coup, le Parti libéral a reculé de 4 % depuis le début de la controverse, obtenant 35 % des intentions de vote dans la Belle Province. Ce sont les conservateurs d’Andrew Scheer qui semblent en profiter, eux qui grimpent de 5 % pour atteindre 26 %.

 Même si les libéraux mènent toujours au Québec, leur recul n’augure rien de bon pour le parti en cette année électorale. Les troupes du premier ministre comptent sur des gains dans la province pour compenser d’inévitables pertes ailleurs au pays. « S’il ne consolide pas ses appuis au Québec, Trudeau perd le pouvoir », avance carrément le président et fondateur de Léger, Jean-Marc Léger.

 Pire encore pour les libéraux : la baisse de leur popularité dans la province s’accompagne d’une volonté de plus en plus marquée de changement dans la population. Une majorité (51 %) de Québécois contemple désormais un changement de régime à Ottawa, selon le coup de sonde.

 Encore récemment, l’affaire SNC-Lavalin a rebondi dans l’actualité lorsque l’on a appris que la firme était citée à procès concernant des pots de vin qu’elle aurait versés à différentes compagnies pour obtenir des contrats en Lybie. Il est midi moins une pour mettre de l’avant un accord de réparation qui sauverait SNC-Lavalin d’un procès coûteux et avec des conséquences fort contraignantes.

 On sait que 9000 emplois au Québec sont menacés dans cette saga, une situation fort embarrassante pour Justin Trudeau qui vise à faire le « plein » de comtés au Québec. Justin Trudeau traîne comme un boulet l’affaire SNC-Lavalin depuis qu’elle a éclaté le 7 février 2019, et je ne serais pas surpris que le boulet reste accroché jusqu’au scrutin d’octobre 2019…. Si tel était le cas, nous assisterions probablement à la victoire du conservateur Andrew Scheer!

vigile.net tribune libre 1er juin 2019

Avant tout, les enfants

2 juin 2019

Dans le cas du drame de Granby, le juge aurait-il retourné la fillette à son père, conformément à la jurisprudence, malgré l’environnement toxique, s’il avait tenu compte du bien-être de l’enfant en priorité? La réponse va de soi, c’est non.


Partant de ce constat, toute la démarche impliquant l’ensemble des intervenants, notamment les réseaux de la santé, de l’éducation, des organismes communautaires et des services policiers, devront dorénavant placer l’enfant au centre de leurs préoccupations.

 

La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, plus particulièrement les représentants des quatre partis politiques, devra laisser dans le placard toute forme de partisanerie qui pourrait être reliée au parti que chacun des députés représente. Tel que mentionné par François Legault, la commission devra être « totalement indépendante du gouvernement ».

 

À mon sens, les travaux de la commission partent sur un bon pied. Le travail qui attend ses membres est bien sûr colossal, mais surtout d’une importance capitale si l’on veut éviter des drames comme celui vécu par la fillette de Granby. Son succès est intimement relié aux efforts de ses membres pour garder le cap sur le bien-être des enfants maltraités…

quebechebdo 1er juin 2019
Le Devoir 3 juin 2019

Consolider les structures en place

31 mai 2019

Plus les jours passent à la commission parlementaire sur le projet de loi instaurant les maternelles 4 ans pour tous les élèves, plus le projet de loi a du plomb dans l’aile, et plus le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge se retrouve isolé, tous les partis d’opposition ayant pris clairement position contre le projet de loi 5.

En campagne électorale, la Coalition avenir Québec a fait des maternelles 4 ans une promesse phare. Aujourd’hui, force est de constater que les critiques s’accumulent, entre autres celle de la députée péquiste Véronique Hivon qui dénonce le manque d'écoute de Jean-François Roberge, qui «fonce tête baissée vers la mauvaise priorité pour nos tout-petits au Québec».

Les maternelles 4 ans ont d’abord vu le jour à l’origine pour aider les enfants en milieux défavorisés et leur déploiement dans ces milieux prioritaires n’est même pas complété. Le gouvernement Legault s’apprête à injecter plus de 2 milliards $ dans ce projet alors qu’il existe déjà un réseau de Centres de la petite enfance (CPE) dont l’expansion n’a même pas atteint sa pleine maturité.  

Conséquemment, le gros bon sens commande de consolider les structures en place, notamment en ouvrant davantage de maternelles 4 ans en milieux défavorisés, et en injectant les sommes nécessaires à pallier le manque de ressources humaines dans les CPE.

quebechebdo 31 mai 2019

 

Qui est Marwa Rizqy?

30 mai 2019

De toute évidence, la députée de Saint-Laurent, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation et d’enseignement supérieur et porte-parole de l’opposition officielle en matière de stratégie numérique, Marwa Rizqy ne manque pas de cran quand il s’agit de faire valoir ses opinions par l’entremise des médias. Candidate pressentie à la chefferie du PLQ, il m’apparaissait pertinent d’en connaître davantage sur la personne de Marwa Rizqy.

 

Pourquoi Marwa Rizqy a-t-elle fait le saut en politique?

Les raisons pour lesquelles j’ai décidé de me lancer en politique sont nombreuses. Je désire notamment défendre une vision d’ouverture et d’ambition, ce qui m’amène à dénoncer les positions alarmistes et populistes de François Legault et de sa fausse coalition. Ses politiques arbitraires sont à la fois inhumaines et néfastes pour la prospérité du Québec, en plus de menacer notre poids démographique et politique dans le Canada. Ma mère, qui est arrivée au Québec en 1980, maîtrisait le français de façon très approximative à l’époque. Sous un gouvernement Legault, elle aurait sans doute été expulsée et je n’aurais jamais eu la chance d’être la fière Québécoise que je suis aujourd’hui.

Auto-portrait

Je suis née et j’ai grandi à Montréal. Passionnée de fiscalité, j’ai complété un doctorat en droit fiscal à l’Université de Floride ainsi qu’une maîtrise en fiscalité internationale de la même université. Je détiens un baccalauréat en droit civil, une maîtrise en administration des affaires (LL.B./MBA) de l’Université de Sherbrooke, en plus d’être membre du Barreau du Québec et de New York. Je suis aussi membre de l’Association de planification fiscale et financière, de la Fondation canadienne de fiscalité ainsi que de l’Association fiscale internationale.

Très engagée dans ma collectivité, j’ai mis sur pied une clinique d’impôts visant, entre autres, à enseigner aux gens à produire eux-mêmes leur déclaration de revenus et à profiter au maximum des crédits d’impôt disponibles. Je ne manque jamais une occasion de tenir des conférences auprès des jeunes afin de les inciter à poursuivre leurs rêves et leurs ambitions. Ma grande implication et la qualité de mes interventions ont récemment été soulignées. En effet, en juin 2017, j’ai été la lauréate de la catégorie « Leadership au féminin », du gala annuel des Grands Prix de la Relève d’Affaires du RJJCQ présentés par Banque Nationale. En septembre dernier lors de la cérémonie de l’ouverture des tribunaux du Jeune barreau de Saint-François, le prix d’ « Avocate de la relève » 2017 m’a été décerné. Ces prix témoignent de mon apport à la société lorsqu’il est question d’évasion fiscale, d’équité fiscale et de moderniser les lois fiscales à l’ère numérique.

J’ai été appelée à prendre part aux nombreux débats entourant la fiscalité et l’économie. Mon engagement social s’inscrit dans une volonté d’assurer une justice sociale, économique et fiscale pour tous.

Source : Site du Parti libéral du Québec

vigile.net tribune libre 29 mai 2019

 

 

 

 

 

 

Réflexion sur le populisme

30 mai 2019

Associé parfois péjorativement au fascisme, le populisme suscite de nombreuses réactions de contestations auprès des partis dits « traditionnels ». Toutefois, force est de constater que le populisme profite actuellement d’un élan sans pareil auprès de certains pays. Aussi ai-je cru opportun de faire une petite recherche sur la définition du populisme dans le but de porter un regard critique objectif : 

« Le populisme incarne une idéologie (ou mouvement politique) qui fait la promotion du «peuple» -imaginaire ou réel, majoritaire ou identitaire- en développant un discours fondé sur une triple méfiance : 1) à l'endroit de certaines élites (partis, députés, fonctionnaires) ; 2) à l'endroit d'un prétendu système caché (complot) qui trahirait les intérêts fondamentaux du peuple et 3) à l'endroit d'entités ou de mouvances internationales -entreprises, organisations, migrations, etc.. Associé parfois à la droite et parfois à la gauche, le populisme est aussi un style politique : doctrine simple, chef fort et charismatique, organisations de masse structurées. Le populisme est souvent marqué par des formes d'anti-intellectualisme et d'antiparlementarisme ; il est également, du moins dans certains cas, anti-urbain et xénophobe. Le populisme s'appuie sur la prétention que le peuple est fondamentalement «bon» et «sain» et qu'il aurait été trompé ou trahi. Le populisme prend souvent un caractère moralisateur, lié à une symbolique «nostalgique» de retour à la «vérité profonde» ou de redressement national par une osmose directe (sans intermédiaire) entre un chef et son peuple. » Référence : Perspective Monde

D’entrée de jeu, je suis d’avis que la philosophie de base qui sous-tend le mouvement populiste, à savoir la promotion des intérêts du peuple, est difficilement attaquable dans une société démocratique. Quant à la « méfiance » à l’endroit de certaines élites, je ne peux là aussi que constater qu’elle est tout à fait justifiable, particulièrement eu égard aux écarts économiques astronomiques entre les différentes classes de la société.

Toutefois, à mon sens, la prépondérance de l’importance d’un « chef fort et charismatique » comporte en soi certains dangers, notamment celui de prendre une place omniprésente dans les objectifs visés « pour le bien du peuple ».

Enfin, j’abonde dans le sens qu’un « populisme vigilant » ne peut que rétablir un sain équilibre entre le peuple et l’appareil étatique, et enrayer toute tentative de la part des élites d’empiéter sur les droits légitimes dévolus au peuple, notamment le droit à une saine qualité de vie.     

vigile.net tribune libre 29 mai 2019