Réflexion sur le populisme
Associé parfois péjorativement au fascisme, le populisme suscite de nombreuses réactions de contestations auprès des partis dits « traditionnels ». Toutefois, force est de constater que le populisme profite actuellement d’un élan sans pareil auprès de certains pays. Aussi ai-je cru opportun de faire une petite recherche sur la définition du populisme dans le but de porter un regard critique objectif :
« Le populisme incarne une idéologie (ou mouvement politique) qui fait la promotion du «peuple» -imaginaire ou réel, majoritaire ou identitaire- en développant un discours fondé sur une triple méfiance : 1) à l'endroit de certaines élites (partis, députés, fonctionnaires) ; 2) à l'endroit d'un prétendu système caché (complot) qui trahirait les intérêts fondamentaux du peuple et 3) à l'endroit d'entités ou de mouvances internationales -entreprises, organisations, migrations, etc.. Associé parfois à la droite et parfois à la gauche, le populisme est aussi un style politique : doctrine simple, chef fort et charismatique, organisations de masse structurées. Le populisme est souvent marqué par des formes d'anti-intellectualisme et d'antiparlementarisme ; il est également, du moins dans certains cas, anti-urbain et xénophobe. Le populisme s'appuie sur la prétention que le peuple est fondamentalement «bon» et «sain» et qu'il aurait été trompé ou trahi. Le populisme prend souvent un caractère moralisateur, lié à une symbolique «nostalgique» de retour à la «vérité profonde» ou de redressement national par une osmose directe (sans intermédiaire) entre un chef et son peuple. » Référence : Perspective Monde
D’entrée de jeu, je suis d’avis que la philosophie de base qui sous-tend le mouvement populiste, à savoir la promotion des intérêts du peuple, est difficilement attaquable dans une société démocratique. Quant à la « méfiance » à l’endroit de certaines élites, je ne peux là aussi que constater qu’elle est tout à fait justifiable, particulièrement eu égard aux écarts économiques astronomiques entre les différentes classes de la société.
Toutefois, à mon sens, la prépondérance de l’importance d’un « chef fort et charismatique » comporte en soi certains dangers, notamment celui de prendre une place omniprésente dans les objectifs visés « pour le bien du peuple ».
Enfin, j’abonde dans le sens qu’un « populisme vigilant » ne peut que rétablir un sain équilibre entre le peuple et l’appareil étatique, et enrayer toute tentative de la part des élites d’empiéter sur les droits légitimes dévolus au peuple, notamment le droit à une saine qualité de vie.
vigile.net tribune libre 29 mai 2019
Henri Marineau

