Le fondateur d’Équiterre joint le PLC

20 juin 2019

Au lendemain de l’annonce par le premier ministre Trudeau de donner le feu vert à la construction de l’oléoduc Trans Mountain, on apprend que l’écologiste et fondateur d’Équiterre, Steven Guilbeault, tente sa chance à l'investiture du Parti libéral du Canada (PLC) dans la circonscription montréalaise de Laurier-Sainte-Marie, en vue des élections fédérales d'octobre prochain.

On se souviendra qu’en octobre 2018, Steven Guilbeault avait pris la décision de quitter Équiterre. Comme « par hasard », quelques semaines plus tard, il était nommé, par Ottawa, coprésident du comité consultatif pour la lutte contre les changements climatiques, un organisme chargé de conseiller le gouvernement Trudeau en matière d’environnement.

Conséquemment, est-ce à dire que Steven Guilbeault a participé à la décision de Justin Trudeau de mettre de l’avant le projet Trans Mountain, endossant par le fait même la stratégie selon laquelle tous les profits générés par l’oléoduc seront versés aux énergies vertes?

Si tel est le cas, comment peut-il justifier le fait qu’une entreprise polluante, dont l’impact environnemental équivaut à l’ajout de 3 à 4 millions de voitures sur nos routes, puisse servir de « moteur » pour lutter contre la pollution? Une question qui suscite, à mes yeux, plusieurs interrogations, notamment sur le virage pour le moins inattendu du fondateur d’Équiterre…

quebechebdo 20 juin 2019
vigile.net tribune libre 20 juin 2019

La bâillon, l’ultime solution

17 juin 2019

Comme il fallait s’y attendre, les projets de loi 7 sur l’immigration et 21 sur la laïcité ont finalement été adoptés sous le bâillon, l’ultime solution prévoyant l’adoption de projets de loi par les députés de l’Assemblée nationale. Bien sûr, les partis d’opposition ont tour à tour dénoncé cette forme d’adoption évoquant, notamment, la crainte d’un gouvernement autoritaire qui rabroue ses opposants.

Toutefois, à la défense du gouvernement, force est de constater que les paramètres de ces deux projets de loi ont fait l’objet de promesses électorales de la part de François Legault au cours de la dernière campagne électorale qui a vu la CAQ former un gouvernement majoritaire.

Dans ces circonstances, il est tout à fait pertinent d’extrapoler et de déduire que le gouvernement était légitimé de proposer ces projets de loi et de prendre les moyens mis à sa disposition pour les faire adopter. Or, malheureusement, après de nombreuses heures de débat, aucune entente n’est intervenue entre les divers partis.

Conséquemment, compte tenu de l’acceptabilité sociale dont il bénéficie eu égard à ces deux projets de loi, je suis d’avis que le gouvernement Legault n’avait d’autre choix que d’imposer le bâillon…

quebechebdo 17 juin 2019
Le Devoir 18 juin 2019

Économie et environnement: un mariage chaotique

15 juin 2019

La montée en flèche des changements climatiques s’impose de plus en plus comme une priorité pour les chefs de gouvernements à travers la planète, le Canada et le Québec n’y échappant pas. Or, un autre facteur essentiel au développement d’un pays réside dans la vitalité de son économie.

Il n’est donc pas surprenant d’assister à un mariage chaotique entre économie et environnement, l’un et l’autre évoluant souvent dans des champs diamétralement opposés. À cet effet, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et celui de l’Alberta, Jason Kenney, incarnent deux exemples patents de cette discordance qui leur demande souvent d’user de tergiversations qui frôlent parfois la contradiction.

De son côté, le premier ministre du Québec se retrouve dans une catégorie à part, ayant réussi, grâce à l’hydroélectricité, à concilier habilement économie et environnement. Toutefois, du côté de l’Alberta, Jason Kenney se retrouve carrément pris en otage dans la quadrature du cercle, sa politique environnementale n’arrivant pas à compenser les effets nocifs de l’exploitation de son pétrole.

À mon avis, nous allons assister de plus en plus à ce genre de défi qui attend les chefs de gouvernements, un défi herculéen qui risque de causer des divorces douloureux entre l’économie et l’environnement!

quebechebdo 15 juin 2019
vigile.net tribune libre 20 jui 2019

Le PQ est-il appelé à se saborder?

12 juin 2019

Au moment où le PQ amorce une profonde réflexion sur son avenir, il m’apparaît pertinent, voire souhaitable, de considérer cette déclaration de René Lévesque :  

"Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."

Fondé en 1968, le Parti québécois s’est érigé pendant des décennies comme l’alternative au Parti libéral du Québec. Aujourd’hui, avec l’arrivée de deux autres partis sur la scène politique québécoise, soit la Coalition avenir Québec et Québec solidaire, et un désintéressement progressif du mouvement indépendantiste, notamment chez les jeunes, le PQ peine à se frayer une place auprès de l’électorat québécois.

Une vaste consultation populaire est prévue auprès de québécois de toutes allégeances politiques afin de connaître les intérêts de l’électorat eu égard à l’avenir du Québec sur la scène politique. Par ailleurs, le PQ a décidé de tout mettre sur la table sauf l’indépendance du Québec, une condition sine qua non reliée à la raison d’être de son existence.

D’autre part, le PQ ne peut faire abstraction de son passé jonché de grandes réalisations d’une part, mais aussi d’interminables tergiversations autour du processus d’accession du Québec à son statut de pays. Aujourd’hui, le PQ se retrouve avec un maigre 9 députés à l’Assemblée nationale suite à sa cuisante défaite lors du dernier scrutin provincial.

À cet effet, la réflexion de René Lévesque prend toute sa pertinence, et on est endroit de se demander si « peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, « ce [n’est plus] qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."

Comme le dit un vieil adage : « On ne fait pas du neuf avec du vieux ». Peut-être est-il venu le temps où le PQ doit se saborder et renaître sous une nouvelle image actualisée et une base renouvelée où les enjeux politiques des jeunes occupent une place de choix, notamment la protection de l’environnement…

Néanmoins, le grand défi sera de redonner à la souveraineté ses lettres de noblesse d’antan, d’autant plus que le nationalisme de la CAQ de François Legault exerce un attrait auprès des Québécois, et c’est à ce niveau que le nouveau parti indépendantiste, le cas échéant, devra user d’arguments convaincants pour amener les Québécois à faire un pas de plus et à s’affranchir complètement du joug fédéral.

vigile.net tribune libre 12 juin 2019

La frustration de Gabrielle Bouchard

12 juin 2019

Il existe toutes sortes de façons d'expulser sa frustration, la colère étant probablement la plus utilisée. Or, dans le cas de la présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), Gabrielle Bouchard, le chemin pour y arriver revêt un caractère pour le moinds exceptionnel, voire tout à fait farfelu.

«On devrait discuter de la vasectomie obligatoire à 18 ans», a -t-elle écrit sur Twitter, une déclaration qui a eu l’heur de susciter une vive controverse sur les réseaux sociaux. Pourtant, renchérit Mme Bouchard, «… je n’ai pas planifié de faire ce post-là en disant qu’il va y avoir des réactions et qu’on va ensuite en discuter. Je l’ai fait à partir d’une frustration » liée au fait que l’autonomie du corps de la femme peut être contestée sur la place publique mais surtout pas celui de l’homme.  

Le débat sur l’avortement qui se tient actuellement aux États-Unis a fait ressurgir le mouvement pro-vie, et on ne peut que condamner un tel recul. Toutefois, de mettre sur le même pied l’avortement et la vasectomie obligatoire à 18 ans n’est pas la « comparaison du siècle », d’autant plus que son intervention n’était pas « planifiée » et qu’elle émergeait d’une « frustration »… Une telle « mascarade » de la part de celle qui représente la FFQ vole bas, pour employer une expression populaire! 

quebechebdo 12 juin 2019

Lockout à l’Aluminerie de Bécancour

11 juin 2019

Le lockout qui persiste depuis presque 18 mois à l’Aluminerie de Bécancour entre Alcoa et le syndicat des Métallos vient de franchir une nouvelle étape, à savoir que le syndicat a déposé une plainte à l’Organisation internationale du travail contre le gouvernement alléguant que certaines déclarations du premier ministre François Legault vont à l’encontre de la convention de l’organisation.

Aux dires du président du syndicat, les interventions du premier ministre ont privilégié la partie patronale au détriment des syndiqués, une position qui va à l’encontre du rôle d’un chef d’État qui doit plutôt mettre l’emphase sur la bonne marche des négociations entre les parties. À cet effet, le président retient cette déclaration : « Honnêtement, je le dis, je crois que le syndicat des Métallos exagère dans ses négociations. Il devrait faire plus de compromis ».

À mes yeux, en s’exprimant en ces termes, François Legault s’ingère indument dans le conflit. Au fur et à mesure que le temps passe eu égard à son rôle de médiateur, le pragmatisme de l’homme d’affaires de carrière refait surface au grand dam du rassembleur que se doit d’incarner un véritable chef d’État… Une attitude gênante, voire inopportune, dont devra se débarrasser le premier ministre!

vigile.net tribune libre 11 juin 2019
Le Devoir 12 juin 2019

La prime des omnipraticiens

11 juin 2019

La prime versée aux médecins omnipraticiens qui accepteront la charge de plus de 750 patients me fait penser à un père qui promet à son fiston qu’il l’amènera au cirque s’il fait ses devoirs. Autrement dit, fais ce que tu dois faire et je te récompenserai.

On en est rendu là avec les médecins de famille. En bref, on leur demande de prendre davantage de patients moyennant une compensation financière, comme s’ils ne recevaient pas de redevances pour chaque patient supplémentaire.

Or, pourquoi faut-il que les disciples d’Esculape ne se montrent « professionnels » qu’à l’odeur de l’argent alors que les infirmiers, infirmières et préposés(es) aux soins sont débordés par des surplus de patients sans toucher un sou supplémentaire?

Quand les gouvernements vont-ils enfin cesser de traiter les tributaires du serment d’Hippocrate dans une classe à part et de se laisser manipuler servilement au grand dam d’une justice sociale bafouée sans vergogne?

Le Soleil 11 juin 2019
vigile.net tribune libre 11 juin 2019

Pour la consolidation des CPE

9 juin 2019

L’un des arguments majeurs des tenants des maternelles 4 ans réside dans le fait que les enfants en difficulté d’apprentissage peuvent être diagnostiqués plus tôt. Or, il s’avère que cet argument perd de sa pertinence si l’on considère que le personnel spécialisé des Centres de la petite enfance (CPE) accueille très souvent des poupons de quelques mois à peine, un constat qui milite en faveur d’un diagnostic précoce des difficultés inhérentes à l’apprentissage de l’enfant.

Dans les CPE, l'éducatrice spécialisée est affectée à la mise en application du programme éducatif auprès des enfants. L'intervention éducative a pour objectif d'assurer le développement global et harmonieux de l'enfant. L'éducatrice organise, anime et évalue des activités de groupes, de sous-groupes et individuelles de façon à permettre à chaque enfant de développer tout son potentiel. Ces activités éducatives couvrent les dimensions physique, motrice, intellectuelle, langagière, socioaffective et morale du développement de l'enfant.

Les CPE ont été mis sur pied en septembre 1997 par Pauline Marois, alors ministre de l'éducation au sein du gouvernement du Québec. Vingt-deux ans se sont déjà écoulés. Les CPE ont acquis une réputation enviable auprès des Québécoises et des Québécois. Conséquemment, je suis d’avis que nous devons continuer dans cette voie tout en renforçant les ressources humaines spécialisées si nous désirons offrir à nos enfants toutes les chances de se développer à leur rythme.

quebechebdo 8 juin 2019

Où s’en va Legault?

7 juin 2019

Je connaissais déjà la propension du premier ministre François Legault pour les emplois « payants », mais j’étais loin de m’imaginer son désintérêt, voire son aversion, pour les emplois moins payants.

Eh bien, c’est maintenant confirmé. « Ce n'est pas impossible, ce n'est pas incohérent, c'est même une bonne chose que certains emplois moins payants soient dans des usines à l'étranger », a fait valoir M. Legault à la période de questions du 5 juin, concernant la délocalisation des activités de Velan, une grande entreprise spécialisée dans la robinetterie industrielle où près de 200 postes ont été supprimés en moins de 18 mois.

 Une réaction pour le moins surprenante de la part d’un premier ministre dont un des rôles principaux est de maintenir les emplois au Québec, et ce, peu importe le salaire attaché à ces emplois, partant du constat que ce sont des travailleurs d’ici qui se retrouvent sans emploi du jour au lendemain.

M. Legault, votre désinvolture n’a d’égale que votre mesquinerie envers ces mises à pied de travailleurs québécois… Dans mon livre, votre attitude grotesque dénote un manque d’empathie qui entache sérieusement votre rôle de premier ministre eu égard aux honnêtes travailleurs du Québec.

Au moment d’écrire cet article, j’apprenais que François Legault faisait ses excuses aux travailleurs de Velan…Trop tard, M. Legault, le mal est fait!


vigile.net tribune libre 6 juin 2019
Le Devoir 8 juin 2019

 

Qui trop embrasse mal étreint

6 juin 2019

L’embauche de quelque 850 nouveaux enseignants et professionnels, l'élargissement de la maternelle 4 ans pour tous et la transformation des commissions scolaires en centres de services toujours dans la mire du ministre de l’Éducation, Jean- François Roberge. Tel est le tableau bien rempli présenté par le ministre en point de presse.

 

Or, dans la réalité, le monde de l’éducation vit une pénurie de main d’œuvre, le projet de maternelle 4 ans pour tous subit les critiques de plusieurs observateurs de divers milieux, et la disparition des commissions scolaires au profit de centres de services n’a pas encore fait entendre ses premiers balbutiements.

 

Et pourtant, devant autant d’incertitudes, le ministre invite les citoyens du Québec à garder espoir car « la cavalerie s’en vient », lance-t-il avec assurance et fermeté… De deux choses l’une, ou le ministre Roberge prend ses rêves pour des réalités ou il est pris dans un engrenage d’où il ne peut plus s’extirper!

quebechebdo 6 juin 2019
vigile.net tribune libre 6 juin 2019