Le nationalisme du PLQ

12 août 2019

 


De toute évidence, le chemin du nationalisme québécois semble être devenu la voie de prédilection pour reconquérir le coeur des Québécoises et des Québécois. En effet, après la Coalition avenir Québec (CAQ), c’est maintenant au tour des jeunes libéraux de se tourner vers une approche davantage nationaliste en affichant une forme de « leadership québécois à l'intérieur du Canada ».

Autre changement de cap important, les jeunes libéraux ont mis de l’avant le concept de l’interculturalisme qui se définit comme un modèle qui privilégie une identité collective commune, sans pour autant nier les différences des groupes qui composent la société, tandis que le multiculturalisme fait la promotion de la diversité ethnique.

En apportant de telles propositions, il m’apparaît clair que les jeunes du PLQ veulent renouer avec l’ensemble des Québécois, particulièrement les francophones, un objectif qu’ils ont complètement raté lors du dernier scrutin hormis la région de Montréal, notamment chez les anglophones.

Il faut reconnaître l’effort de rapprochement des jeunes libéraux avec l’électorat québécois francophone. Toutefois, force est de constater que le CAQ de François Legault a déjà fait son nid dans le créneau du nationalisme québécois. En conséquence, il m’apparaît pour le moins délicat pour le PLQ de présenter la voie du nationalisme comme une « nouvelle » route qu’il entend emprunter compte tenu que la CAQ s’est fait élire en grande partie pour avoir placé en priorité la défense de ce même nationalisme québécois… Dans cette perspective, on peut se demander comment le PLQ pourra espérer ravir des circonscriptions à la CAQ.

quebechebdo 12 août 2019
vigile,net tribune libre 14 août 2019
Le Devoir 16 août 2019

Kenney s’en va-t-en guerre

8 août 2019

C’est un secret de polichinelle qu’il n’existe pas d’atomes crochus entre le premier ministre de l’Alberta Jason Kenney et son homologue du Canada Justin Trudeau. À l’évidence, trois mois avant les élections fédérales, Jason Kenney s’invite déjà dans les débats, notamment en alléguant que « l’Alberta se fait avoir » en accusant le gouvernement fédéral et « beaucoup de provinces » d’être à l’origine de bien des maux de l’Alberta eu égard, entre autres, à la taxe carbone et à la péréquation., tout en clamant qu’« ils ont affaibli notre capacité à tirer profit de nos ressources ».

Et, qui plus est, le premier ministre albertain laisse planer le spectre du séparatisme en cas de réélection de Justin Trudeau en octobre, ne manquant pas de souligner qu’une partie de la population albertaine s’est récemment déclarée favorable à l’idée de se séparer du reste du pays tout en laissant entendre que c’est à cause des politiques de Justin Trudeau. « Je ne pense pas qu'on devrait [le] laisser nous exclure de notre pays. Plutôt que de mettre nos efforts à séparer l’Alberta du reste du Canada, j’aimerais les concentrer à éloigner Justin Trudeau du bureau du premier ministre du Canada », ajoute-t-il.

Par ces attaques véhémentes contre Justin Trudeau, le bouillant Jason Kenney est littéralement parti en guerre contre lui. Toutefois, quoique les provinces de l’Ouest puissent être peinturées en bleu le soir du scrutin, il est fort à parier que l’Ontario, le Québec et une partie des Maritimes se rallieront aux libéraux de Justin Trudeau qui risque de la sorte de conserver le pouvoir… peut-être à la tête d’un gouvernement minoritaire!

vigile.net tribune libre 7 août 2019

Le « quoi » avant le « qui »

8 août 2019

 

La nouvelle a été confirmée. Véronique Hivon ne sera pas candidate à la chefferie du Parti québécois (PQ). «Je vis le moment où ma famille a le plus besoin de moi depuis que je suis en politique et où j’ai le plus besoin d’être là pour elle», a-t-elle écrit dans un message publié sur Facebook.

Indépendamment des motifs d’ordre familial que je respecte amplement, j’aimerais revenir sur quelques arguments évoqués par la députée de Joliette, eu égard à la situation actuelle du PQ, notamment les réflexions qui ont cours actuellement sur les motifs relatifs à la déconfiture du parti lors du dernier scrutin.

L’une des causes provient, selon Mme Hivon, du fait que le PQ s’est peu à peu distancé de sa base électorale depuis quelques années, un constat qui a conduit inévitablement à un désintérêt des militants envers le parti et, par ricochet, envers la cause indépendantiste du Québec, d’où l’essentielle reconnexion avec la base militante du PQ.

En second lieu, la députée s’interroge sur l’idée ancrée au PQ qu’il faut à tout prix rechercher un « sauveur » pour mener au pouvoir le parti. À cet effet, Mme Hivon croit fermement qu’au congrès extraordinaire qui doit se tenir en novembre, l’emphase doit être mise sur le « quoi » avant le « qui »… une démarche qui, à mon sens, ne peut que susciter la remobilisation essentielle des militants. 

vigile.net tribune libre 7 août 2019
quebechebdo 8 août 2019
Le Soleil 9 août 2019 "PQ: Le "quoi" avant le "qui" "

La montée du suprémacisme blanc aux États-Unis

6 août 2019

Depuis l’élection de Donald Trump, la protestation de suprémacistes blancs, prônant une idéologie raciste d’exclusion des communautés considérées comme « non-blanches » aux États-Unis a le vent en poupe.

Le 3 août, à El Paso au Texas, ville à majorité hispanique près de la frontière mexicaine, un homme blanc de 21 ans a ouvert le feu avec un fusil d'assaut dans un centre commercial bondé, faisant 22 morts et 26 blessés avant de se rendre. Treize heures plus tard, à Dayton en Ohio, un homme blanc de 24 ans a abattu neuf personnes et fait 27 blessés, dont sa propre soeur, avant d'être tué par des policiers moins d'une minute après avoir ouvert le feu. Ces deux nouvelles tueries portent à 251 depuis le début de l'année le nombre de fusillades ayant fait au moins quatre victimes, morts et blessés confondus, selon un décompte de l'ONG Gun Violence Archive.

Du côté du président Trump, refusant catégoriquement toute responsabilité liée à son discours raciste contre les populations migrantes et les Noirs, il attribue plutôt ces fusillades à la violence des jeux vidéo et à la maladie mentale de tireurs fous. Et toute cette « sage analyse » dans un contexte où le président, dans sa dernière série de Tweets sur des élues démocrates « non-blanches » à qui il suggérait de « retourner dans leur pays d’origine »… Un comble quand on sait que sa propre épouse, Melania Trump, n’est même pas née aux États-Unis… 

quebechebdo 6 août 2019

Restauration du patrimoine culturel à caractère religieux

5 août 2019

Tel que promis en campagne électorale, la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault investit une somme de 20 millions de dollars pour la restauration du patrimoine culturel à caractère religieux au Québec, notamment 69 bâtiments, deux orgues, quatre biens mobiliers, ainsi qu’un ensemble d’oeuvres d’art qui seront restaurés à partir de ce montant duquel une enveloppe de 5 millions servira à la requalification des lieux de culte dans le but de préserver leur valeur patrimoniale.

Depuis 2011, les Québécois ont assisté impuissants à la démolition de 40 bâtiments à vocation religieuse chaque année, une situation touchant particulièrement des églises désertées par les paroissiens et que les fabriques sont financièrement incapables de rénover compte tenu des sommes astronomiques qu’un tel investissement nécessite.

Je ne peux qu’applaudir à une telle initiative de la part du gouvernement caquiste. En effet, bien que le Québec soit devenu un État laïc depuis l’adoption de la Loi 21 sur la laïcité, il m’apparaît fort pertinent de conserver ces édifices pour la plupart centenaires faisant partie du patrimoine des Québécois qui sont restés très attachés à leur église paroissiale qui demeure pour eux le seul endroit de recueillement de prédilection.

Les églises paroissiales représentent un fleuron patrimonial et culturel qui fait partie de la mémoire collective des Québécois et, à ce titre, elles doivent être conservées en mémoire d’un passé qui a marqué des générations de Québécois.

quebechebdo 5 août 2019
vigile.net tribune libre 5 août 2019

Gillam, une population tenue sous pression

5 août 2019

 

Depuis le 23 juillet, la petite municipalité de Gillam, située à mille kilomètres au nord de Winnipeg, assiste à la scène d’une chasse à l’homme ininterrompue pour tenter de retrouver Kam McLeod, 19 ans, et Bryer Schmegelsky, 18 ans. Tous deux sont accusés d’un triple meurtre et considérés « armés et dangereux », avertit la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui appelle la population à ne surtout pas les approcher et à barricader leurs portes.

Dans toute cette saga qui dure maintenant depuis plus de dix jours, les médias ont concentré leur énergie à couvrir les pistes empruntées par les Forces armées canadiennes et la GRC pout tenter de mettre la main au collet des deux fugitifs.

Toutefois, très peu de reportages sur les dommages collatéraux subits par la « paisible » population de Gillam qui soudain, est devenue la scène d’une chasse à l’homme où des militaires arpentent les rues, armés jusqu’aux dents jour et nuit, sans compter la présence de nombreux médias qui ont été appelés à couvrir les événements au quotidien.

Bien sûr, ça ne fait pas très « sensationnaliste » d’aborder le haut degré de stress que vivent les quelque 1265 personnes selon le dernier recensement de 2016. De son côté, le maire de Gillam indique que la Ville envisage des services de santé mentale pour soutenir les résidents lorsque la chasse à l’homme sera terminée… J’espère aussi que les deux paliers de gouvernements verront à mobiliser les ressources humaines et matérielles nécessaires au soutien de cette population tenue sous pression depuis si longtemps.

quebechebdo 4 août 2019

Elle est où la sécurité?

31 juillet 2019

Après les 2,9 millions de membres chez Desjardins qui ont vu leurs renseignements personnels littéralement pillés, c’est maintenant au tour de 6 millions de clients canadiens de Capital One de subir le même sort.

Le 30 juillet, Geneviève Asselin recevait, sur le plateau de l’émission 24/60, le ministre délégué à la Transformation numérique gouvernementale Éric Caire. À mon grand étonnement, j’ai appris que 80 % des données personnelles des contribuables Québécois seront transférées dans des entreprises privées, le gouvernement n’ayant pas les infrastructures nécessaires pour conserver ces informations.

Quand on en est rendu à confier notre « portefeuille » à des étrangers, alléguant qu’il sera davantage en sécurité qu’entre nos mains, il y a un sérieux problème de sécurité de la part de notre gouvernement.

À la suite de cette entrevue avec M. Caire, un expert en la matière est venu ajouter au cynisme en alléguant qu’il était très dispendieux de se procurer les infrastructures nécessaires à la conservation de ces données personnelles et que le gouvernement avait probablement opté pour la solution la moins onéreuse.

Dans notre monde super technologique, Desjardins et Capital One n’ont pas pu empêcher les fraudeurs d’accomplir leur larcin. Par ailleurs, notre gouvernement s’apprête à léguer nos renseignements personnels au privé… Devant un portrait aussi peu reluisant, on est en droit de se demander elle est où la sécurité?

quebechebdo 31 juillet 2019
vigile,net tribune libre 4 août 2019

Le jour du dépassement

31 juillet 2019

Selon Wikipédia, le jour du dépassement correspond à la date de l’année calculée par l’ONG américaine Global Footprint Network à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an. Passée cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables (à échelle de temps humaine) de la Terre. En 2019, l'ONG a estimé cette date au 29 juillet.

Or, à ce propos, lors de l’émission 24/60 du 29 juillet sur RDI, l’invité de Geneviève Asselin y est allé d’un bémol important sur la validité de ce jour du dépassement. En effet, selon lui, il est faux de déclarer que l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut regénérer en un an et qu’en conséquence, à compter de cette date, le monde vit à crédit écologiquement.

Toujours selon cet expert, l’ONG erre dans son argumentaire en mixant plusieurs produits de consommation dans ses calculs, notamment la nourriture et le pétrole, pour arriver à fixer le jour du dépassement annuel. À cet effet, si l’on exclut les produits de la terre des calculs de l’ONG, nous constatons qu’ils se développent à un rythme normal et que la pénurie, dans ce secteur de l’économie, est un mythe.

Autrement dit, il faut relativiser cette notion de « jour de dépassement » autour duquel gravite tout un amalgame de produits de consommation hétéroclites qui n’ont aucun rapport entre eux…

Le Devoir 31 juillet 2019
vigile.net tribune libre 4 août 2019

Maxime Bernier et le multiculturalisme

30 juillet 2019

On connaît tous le culte inébranlable que voue le premier ministre Justin Trudeau pour le multiculturalisme canadien, héritage, soit dit en passant, que lui a légué son père Pierre Elliot Trudeau du temps de ses années passées à titre de premier ministre du Canada.

Or, de son côté, le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, quoique reconnaissant qu’il n’est pas contre la diversité qui définit l’identité de ce pays, se prononce plutôt contre la quête incessante de plus de diversité, encore et toujours.

Dans une série de gazouillis, Maxime Bernier n’est pas tendre envers le multiculturalisme à la Trudeau : « Le multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins en commun…La balkanisation culturelle amène la méfiance, les conflits sociaux et potentiellement la violence, comme on le voit partout… Accueillir des gens qui rejettent les valeurs fondamentales de l'Occident que sont la liberté, l'égalité, la tolérance et l'ouverture ne nous rend pas plus forts au Canada…Il est temps de renverser cette tendance avant que la situation ne se détériore davantage ».

« Mais pourquoi promouvoir toujours plus de diversité? Si tout et n'importe quoi est canadien, que signifie être Canadien? », lance M. Bernier. « Pourquoi ne pas mettre l'accent sur nos traditions culturelles, ce que nous avons en commun qui nous différencie des autres cultures et sociétés? », s’interroge-t-il. Il conclut que « ce qui est diversifié à l'infini n'a plus d'identité propre et cesse d'exister ».

Des propos qui, à mon sens, portent à réfléchir sur une forme de multiculturalisme « extrême » qui ne peut qu’annihiler sournoisement notre propre identité qui risque d’être emportée dans le tourbillon des cultures étrangères. Comme disait l’autre, « la modération a bien meilleur goût »… Il en va de même pour le multiculturalisme!

En passant, je suis prêt à parier que plusieurs Québécois sont du même avis que Maxime Bernier mais qu’ils n’osent pas l’admettre oralement de peur d’être rabroués par les fervents défenseurs du multiculturalisme…

vigile.net "Multiculturalisme" 30 juillet 2019

Tous « sur le pont »

25 juillet 2019

Même si l’on sait pertinemment que le Parti vert du Canada ne prendra pas le pouvoir en octobre prochain, il faut reconnaître que l’appel de son chef Elizabeth May à inviter « tout le monde sur le pont » a quelque chose de mobilisant à l’endroit de tous les citoyens du pays.

À mon avis, il faudrait carrément se mettre la tête dans le sable aujourd’hui pour ne pas constater que l’urgence climatique est devenue un incontournable, les inondations et les feux de forêt de plus en plus fréquents et sévères au Canada en faisant foi.

Parlant des preuves scientifiques accumulées depuis des années sur les écueils des changements climatiques, la cheffe des Verts, lors de son allocution au congrès de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), a rappelé aux participants que «… L'atmosphère ne négocie pas avec l'humanité. On ne peut pas argumenter avec la physique. On se retrouve dans la situation actuelle parce que pendant des décennies, nous avons ignoré les avertissements des scientifiques ».

Et, d’ajouter la députée fédérale de la circonscription de Saanich-Gulf Islands en Colombie-Britannique, « Quand je cherche du leadership sur la planète, je ne le trouve pas parmi les élus comme moi. Je le trouve chez une jeune étudiante de 16 ans à Stockholm. Greta Thunberg est la meneuse d'un mouvement formé par nos enfants qui nous forcent à reconnaître honteusement qu'on leur a volé leur avenir ».

vigile.net tribune libre 25 juillet 2019