Une entrée en scène sous le signe de la prudence

24 novembre 2019

C’est maintenant officiel, le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, se porte candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ) une entrée en scène sous le signe de la prudence, notamment eu égard à sa position sur la Loi 21 et sur l’environnement au sujet desquels il s’est contenté de répondre aux journalistes en termes vagues et non-compromettants.

Par ailleurs, Alexandre Cusson devra se prononcer assez rapidement devant les militants du PLQ sur les moyens qu’il entend prendre pour « reconnecter » le parti avec les francophones qui ont déserté en grand nombre le PLQ lors du dernier scrutin. Cependant, l’ex-président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) bénéficie sans contredit d’un avantage concernant l’expertise qu’il possède sur les besoins des régions, lesquelles régions se sont dissociées littéralement du PLQ à l’occasion des dernières élections provinciales.

Néanmoins, il faut reconnaître une avancée intéressante de M. Cusson sur sa notion de « nationalisme décentralisateur », une référence claire à l’importance qu’il attache au   développement maximal de chacune des régions du Québec. À cet effet, le maire de Drummondville marque des points, particulièrement eu égard aux défis qui l’attendent concernant la remobilisation des régions autour du projet de société du PLQ dans l’hypothèse, bien sûr, où il est élu chef du parti.

 «Je ne veux pas entrer dans les enjeux spécifiques», a-t-il dit et répété, en réponse aux questions des médias, en promettant cependant de ne pas se «défiler» au cours des prochains mois… Ne reste plus qu’à attendre les idées concrètes de M. Cusson sur certains dossiers « chauds » pour répondre au désir de Dominique Anglade à l’effet que la course à la chefferie du PLQ débouche sur un débat d’idées!

quebechebdo 24 novembre 2019 

Le Bloc sous haute surveillance

23 novembre 2019

En guise de rappel, lors du scrutin fédéral du 21 octobre, le Parti libéral du Canada (PLC) de Justin Trudeau a récolté 35 des 78 sièges au Québec et 34,2 % des suffrages exprimés, et le Bloc québécois d’Yves-François Blanchet, 32 sièges et 32,5 % des suffrages. À toutes fins pratiques, le Bloc et le PLC sont à forces égales au point de départ de la 43ième législature de la Chambre des communes du Canada.

Toutefois, force est d’admettre que la position de pouvoir du PLC joue en sa faveur d’autant plus que le premier ministre a déployé toute une brigade libérale spéciale au Québec en désignant pas moins de dix députés à des postes de ministres dont deux à des postes clefs, soit François-Philippe Champagne aux Affaires étrangères et Jean-Yves Duclos au Conseil du Trésor sans compter la nomination d’un lieutenant politique pour le Québec en la personne de Pablo Rodriguez qui devient de plus leader parlementaire. De toute évidence, Justin Trudeau a placé le Bloc sous haute surveillance.

En termes de conflits éventuels, je suis d’avis qu’il faudra surveiller les répercussions de la Loi 21 sur la laïcité de l’État québécois qui, aux yeux de Justin Trudeau, entre en conflit avec le multiculturalisme, pierre d’assise des convictions politiques du premier ministre. En revanche, le Bloc peut tirer avantage du nationalisme de la Coalition avenir Québec de François Legault pour y faire contrepoids.

En bref, on peut s’attendre à une guerre de tranchée entre le Bloc et le PLC sur certains dossiers chauds qui ne manqueront pas d’alimenter les chroniqueurs de la scène politique fédérale!

quebechebdo 23 novembre 2019

Adieu madame Lachapelle!

22 novembre 2019

Plus de 200 rôles où elle a pu démontrer un talent phénoménal pendant quelque 70 ans de carrière au petit écran, au théâtre et au cinéma, madame Andrée Lachapelle s’est éteinte dans la paix à 88 ans, entourée de tous les siens.

Qui de plus crédible que sa fille, Nathalie Gadouas, pour nous décrire les derniers jours de sa mère : « Elle a appelé ses amis, ses proches, les gens avec qui elle avait travaillé jusqu’à la fin pour leur dire combien ils avaient été importants dans sa vie. Elle nous a aussi dit combien on avait été importants dans sa vie, nous, ses enfants. Elle pensait aux autres avant de penser à elle. C’était ça, ma mère. C’était une femme d’une grande générosité. Et elle nous a donné une grande leçon de vie jusqu’à la fin. »

« Générosité », un mot qui revient sur presque toutes les lèvres de celles et ceux qui ont témoigné à la suite du décès d’Andrée Lachapelle pour qui le milieu culturel constituait une grande famille dans son métier comme dans la vie de tous les jours. Une générosité sans borne qu’elle a manifestée jusqu’à la fin de sa carrière dans le film Il pleuvait des oiseaux, son tout dernier rôle à l’écran. « Ce sera mon chant du cygne », avait-elle confié à la réalisatrice Louise Archambault.

Merci madame Lachapelle, merci pour tous vos sourires à la vie rayonnants qui resteront à jamais gravés dans la mémoire collective des Québécois!

quebechebdo 22 novembre 2019

Où s’en va la souveraineté du Québec?

21 novembre 2019

Tandis que, d’une part, le Parti québécois, lors de son congrès de refondation, a ressorti de son chapeau le thème de l’indépendance du Québec comme un magicien en ressort un lapin, Québec solidaire, d’autre part, à l’occasion de son dernier congrès, a soudainement été converti à la cause indépendantiste du Québec à l’image de Saint-Paul sur le chemin de Damas.

En d’autres mots, le premier semble avoir retrouvé miraculeusement sa vocation première, le second semble littéralement placer son « voilier » dans le sens du vent et aspirer doubler la « goélette » péquiste.

Or ce qui ressort nettement du réveil du PQ eu égard à son option indépendantiste, c’est le peu de « flamme » qui émane du discours des participants au congrès envers la cause. Par ailleurs, l’élan indépendantiste de GND sent la frime à plein nez à tel point qu’il semble venir de nulle part.

En bref, la souveraineté des belles années de Parizeau gît dans « un champ de ruines » que le PQ tente de faire revivre et que QS vient de découvrir. En réalité, l’accession du Québec à son indépendance a perdu ses lettres de noblesse d’antan si bien que nous sommes en droit de nous demander où s’en va la souveraineté du Québec!

vigile.net tribune libre 20 novembre 2019

Guilbeault sacrifié sur l’autel

21 novembre 2019

Les commentaires tentant d’expliquer pourquoi Steven Guilbeault n’a pas hérité du ministère de l’Environnement n’ont pas fini de fuser de toutes parts. En ce qui me concerne, je suis d’avis que Justin Trudeau n’a pas voulu jeter de l’eau sur le feu en Alberta et en Saskatchewan, là où le paysage politique est exclusivement bleu.

En d’autres mots, celui qui était pressenti par tous les experts pour défendre le mieux la lutte aux changements climatiques a été sacrifié sur l’autel en raison de ses convictions environnementales manifestement « politiquement dérangeantes » aux yeux du premier ministre… Meilleur chance la prochaine fois, Steven!

quebechebdo 21 novembre 2019 

QS, un parti indépendantiste?

19 novembre 2019

J’ai toujours éprouvé certains doutes concernant la fibre indépendantiste de Québec solidaire. À cet effet, je me souviens très bien de la phrase révélatrice de l’ancien co-porte-parole de QS Amir Khadir: « L’indépendance si nécessaire mais pas nécessairement l’indépendance. »

Tout un contraste avec la position que vient d’adopter les solidaires à l’occasion de leur congrès en prônant dorénavant un discours indépendantiste plus affirmé. « Je ne vois aucune contradiction entre la croissance de Québec solidaire et l’affirmation de nos principes indépendantistes, bien au contraire », a lancé Gabriel Nadeau-Dubois en marge du congrès… Soit!

Et pourtant, que dire de cette réflexion de l’ex-chef d’Option nationale et député solidaire de Jean-Lesage Sol Zanetti qui argue ouvertement que « probablement qu’il y en a à Québec solidaire qui, sur le projet de société, sont d’accord mais ne sont pas tout à fait à l’aise d’être dans un parti indépendantiste. Je pense que ces gens-là sont bienvenus pourvu qu’ils se rallient au fait que le parti lui-même est indépendantiste. »

Comment voulez-vous avoir quelque crédibilité eu égard à vos convictions indépendantistes quand vous admettez que certains de vos membres « ne sont pas tout à fait à l’aise d’être dans un parti indépendantiste »?

quebechebdo 18 novembre 2019

Haro sur le SSP

19 novembre 2019

Le décès tragique du petit Thomas Audet, 22 mois, en 2016, illustre à quel point notre société automatisée est en train d’oublier que c’est le cerveau humain qui l’a conçue. J’en ai pour preuve le logiciel SSP (système de soutien à la pratique) qui serait en partie responsable de l’imbroglio qui a conduit à la mort du bambin.

En 2017, la Commission des droits de la personne s’est penchée sur le traitement du signalement concernant Thomas. Son rapport blâme entre autres les incohérences du logiciel pour des décisions discutables qui auraient retardé l’évaluation de son dossier, entre autres, qu’il serait parvenu à des conclusions contradictoires.

En effet, la vulnérabilité de l’enfant y est d’abord qualifiée d'« extrême » pour être ultimement qualifiée de très faible » même si, dans les faits, il avait subi une fracture du fémur, une lacération sévère de l’oreille ainsi que d’autres blessures dans les mois précédant le signalement. Et pourtant, le logiciel a écarté l’abus physique comme motif de rétention du signalement, le SSP ayant déterminé qu’il s’agissait plutôt de négligence sur le plan éducatif, ce qui équivaut à conclure que l’enfant était « mal surveillé ».

Par ailleurs, la décision du personnel de se fier au logiciel et d’écarter l’abus physique aurait eu de graves conséquences. Selon la Commission, le cas de Thomas aurait dû recevoir un code de priorisation 1, qui aurait commandé une intervention immédiate. Son dossier aurait alors été traité en priorité. Or les conclusions du logiciel ont orienté les intervenants vers un code 3, c’est-à-dire sans danger immédiat. … Un seul constat ressort de cette triste histoire : bannir le SSP des moyens d’intervention dans toutes les DPJ!

quebechebdo 19 novembre 2019
 

 

La note de l’élève, un passage obligé

18 novembre 2019

À mon point de vue, le projet de loi 40 du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge sur la réforme de la gouvernance scolaire suscite un brassage de structures et des guerres de pouvoir oiseuses bien loin de la réussite scolaire qui servait de cheval de bataille au ministre lorsqu’il était dans l’opposition à titre de porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière d’Éducation.

L’un des éléments fondamentaux ayant trait à la réussite de l’élève se retrouve dans la note qu’il reçoit sur un travail scolaire. À ce sujet, Alfie Kohn, un éminent conférencier et auteur américain qui intervient dans les champs de l’éducation, de la psychologie et de la parentalité, invite à retarder le plus longtemps possible le moment où une note doit être mise sur les performances de l’élève. 

À ce sujet, en pédagogie, il existe deux types d’évaluations, soit l’évaluation formative et l’évaluation sommative, la première évaluant l’élève pendant son processus d’apprentissage, la seconde en évaluant le résultat, soit la note finale.

Durant ma carrière d’enseignant, je me suis toujours attardé davantage à l’évaluation formative, conscient que l’élève devait cheminer un certain temps avant de maîtriser une notion quelconque et qu’il était utopique, voire anti-pédagogique, de lui attribuer une note sans une indispensable évaluation formative préalable. Vue dans cette perspective, l’évaluation sommative, soit la note finale, devenait un passage obligé, quoique indispensable pour connaître le degré d’atteinte de compréhension de l’élève.

quebechebdo 18 novembre 2019

Le PEQ et la volte-face du gouvernement

16 novembre 2019

En rétablissant les anciennes règles du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) mis sur pied en 2010 par le gouvernement Charest, François Legault trace un trait sur une promesse phare de sa campagne électorale, à savoir de prioriser les emplois qui répondent aux besoins du marché québécois. 

Donc désormais, les étudiants internationaux et les travailleurs temporaires étrangers voulant participer au PEQ n’auront pas à faire partie de la liste des professions ou domaines en demande. En plus d’un diplôme québécois pour les étudiants étrangers ou d’un emploi temporaire au Québec pour les travailleurs, les candidats au PEQ devront comme avant démontrer une connaissance du français oral de niveau intermédiaire avancé.

Autrement dit, tout immigrant muni d’un diplôme, peu importe son domaine, devient éligible au PEQ. En conséquence, il est plus que probable que certains parmi ceux-ci n’arriveront pas à se trouver un emploi dans leur domaine d’études, et se retrouveront donc sans emploi, une situation qui entraine toutes sortes de problèmes économiques, sociaux, personnels et autres…

À mon sens, le gouvernement devrait publier annuellement une liste « informative » d’emplois disponibles sur le marché ainsi que les études nécessaires pour y accéder en collaboration avec les milieux universitaires et collégiaux, et le milieu des affaires. De cette façon, les immigrants qui désirent obtenir un emploi au Québec serait informé à l’avance des conditions à respecter pour se porter candidat à un emploi disponible hic et nunc.

vigile.net tribune libre 15 novembre 2019
quebechebdo 16 novembre 2019

Que retiendrons-nous de Greta Thunberg?

15 novembre 2019

Après quelque 2 ½ mois passés en Amérique où elle a participé à des dizaines de manifestations pour la lutte aux changements climatiques, la jeune militante suédoise de 16 ans, Greta Thunberg, a quitté les États-Unis le 13 novembre à bord de La Vagabonde, un catamaran qui appartient à un jeune couple australien.

Avec le recul, que retiendrons-nous du passage de Greta Thunberg en Amérique, particulièrement au Québec où elle a su attirer autour d’elle une foule monstre de quelque 500 000 manifestants dans les rues de Montréal?

À mes yeux, l’apport le plus remarquable de la jeune Suédoise à la lutte aux changements climatiques s’est fait sentir surtout dans l’extraordinaire mobilisation qu’elle a su créer autour d’elle auprès de la population civile de tout âge confondu, notamment grâce à la vigueur de ses convictions.

Toutefois, une ombre au tableau… En ce qui a trait aux dirigeants d’ici, le chemin de la « conversion à la lutte aux changements climatiques » se heurte à des écueils importants liés notamment au pipeline Trans Mountain à Ottawa, et à une politique sur l’environnement pour le moins timide à Québec!

quebechebdo 15 novembre 2019