Les excuses de Jolin-Barrette

13 novembre 2019

Perçu comme une personne plutôt froide et généralement insensible, c’est avec une émotion qu’on ne lui connaissait pas que Simon Jolin-Barrette a présenté ses excuses aux Québécois eu égard au fiasco de sa réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). « J’aurais dû davantage consulter les différents partenaires du milieu économique, du milieu éducatif également », a déclaré le ministre.

De son côté, le premier ministre Legault a réitéré sa confiance au ministre de l’Immigration, faisant de la sorte fi des demandes du chef intérimaire du PLQ, Pierre Arcand, et de la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, qui avaient réclamé auparavant la rétrogradation de Jolin-Barrette pour incompétence.

Partant du constat que le ministre de 32 ans cumule, en plus de sa fonction de ministre de l’Immigration, celles de ministre de l’Inclusion du Québec et de leader parlementaire du gouvernement depuis le 18 octobre 2018, une tâche pour le moins lourde qui l’a conduit à porter sur ses épaules au cours des derniers mois l’épineux dossier de la Loi 21 sur la laïcité du Québec en plus de celui, tout aussi délicat, de la réforme du système d’immigration, l’avenir nous dira si sa subite « conversion à la consultation » fera désormais partie de la stratégie de Jolin-Barrette ou si elle n’aura répondu qu’à une situation circonstancielle à laquelle il a dû se plier malgré lui.

quebechebdo 13 novembre 2019
Le Soleil 14 novembre 2019

Congédiement de Don Cherry

12 novembre 2019

Par le fruit du hasard, c’est le jour du Souvenir, si cher à Don Cherry, que le « coloré » [aux sens propre et figuré] commentateur de la rubrique Coach’s Corner à Hockey night in Canada aura été congédié par Sportsnet.

« Vous aimez notre mode de vie, vous aimez notre lait et notre miel; au moins pouvez-vous payer quelques dollars pour un coquelicot ou quelque chose comme ça. Ces gars ont payé pour votre mode de vie que vous aimez au Canada; ils ont payé le prix fort », a lancé le principal intéressé en s’adressant aux immigrants.

Don Cherry n’en était pas à sa première controverse. À titre d’exemples, on n’a qu’à penser à sa sortie virulente contre la présence des femmes dans les vestiaires des équipes de la LNH, ou à l’épisode du port de la visière que les joueurs francophones et européens portaient, selon lui, « pour se cacher derrière elle ».

C’est un secret de polichinelle que l’animateur du Coach’s Corner n’avait pas la langue de bois. Toutefois, ses propos dépassaient parfois, voire souvent, les limites du politically correct [et j’emploie ici un euphémisme]… Sa dernière sortie pour le moins incongrue n’aura contribué qu’à faire déborder le vase!  

quebechebdo 12 novembre 2019
Le Devoir 15 novembre "Feu 'Coach's Corner' "

Martine Ouellet avait donc raison!

11 novembre 2019

À combien d’occasions, au cours de notre vie d’adulte, ne nous sommes pas souvenus de certaines idées véhiculées par notre père ou notre mère au temps de notre jeunesse, et nous dire intérieurement qu’ils avaient donc raison!

Eh bien, aujourd’hui, à l’occasion du congrès de refondation du Parti Québécois, et le chef intérimaire du PQ Pascal Bérubé, et le chef du Bloc Québécois Yves-François Blanchet ont remis sur les rails la stratégie de l’ex-députée Martine Ouellet, celle-là même qui prônait la mise en évidence de l’indépendance du Québec en avant-plan, et qui fut rabrouée à deux reprises lors de courses à la chefferie du PQ.

Et pourtant, les militants du PQ réunis en congrès de refondation du parti n’ont pas découvert la « trouvaille du siècle » puisque l’indépendance du Québec est inscrite noir sur blanc dans le Règlement numéro un du parti … Comme quoi Martine Ouellet avait donc raison tout au moins sur le fond de sa pensée!

vigile.net 10 novembre 2019

TDAH et surdiagnostic

10 novembre 2019

Au Québec, la consommation de psychostimulants comme le Ritalin est trois fois plus élevée que dans le reste du Canada. Toujours au Québec, 17,5% des élèves du début du primaire ont un diagnostic du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et 90% d’entre eux consomment des médicaments qui y sont associés. Le taux de prévalence au TDAH est maintenant cinq fois plus élevé qu’il ne l’était en 2000-2001, étant passé d’environ 2 % à 11,3 % en quinze ans. Des chiffres qui ont fait réagir les élus de l’Assemblée nationale qui ont accepté de mettre sur pied une commission parlementaire sur la consommation de médicaments pour traiter le TDAH.    

Parmi la documentation volumineuse sur le phénomène du TDAH, je retiens que la pression exercée par l’école à ce chapitre conduit à un surdiagnostic entourant le TDAH. Les élèves turbulents et/ou en difficulté de l’époque pas si lointaine où j’enseignais ((1971-2003) sont devenus aujourd’hui des élèves souffrant du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité nécessitant des médicaments. Autrement dit, le TDAH est devenu la réponse toute faite lorsque l’enseignant est confronté à un élève distrait et/ou super-actif, et la médication, la solution.

Pour enrayer ce phénomène de surdiagnostic, je me rallie à la plupart des experts qui  s’entendent pour limiter le rôle des enseignants impliqués dans le processus, et développer une stratégie concertée entre l’école, la famille et le réseau de la santé afin de réduire la consommation de psychostimulants chez les enfants québécois.

quebechebdo 10 novembre 2019

Où est la consultation?

9 novembre 2019

Dans la saga suscitée par le dépôt du projet de refonte de la Loi sur l’immigration par le ministre Simon Jolin-Barrette, je suis demeuré pantois sur les réactions du président de la Chambre de commerce de Montréal, de divers recteurs d’universités et de directions de cégeps à l’effet qu’ils n’avaient pas été consultés sur le dit projet du ministre.

De là la réaction du premier ministre Legault qui a déclaré au lendemain du dépôt qu’il n’avait pas envisagé un tel tollé eu égard aux étudiants étrangers actuellement en période de formation mais dont le domaine d’études n’est pas inscrit sur la liste contenue dans la refonte de la loi. Pourtant, il est évident que Simon Jolin-Barrette aurait été avisé de cette lacune s’il y avait eu consultation préalable des recteurs des universités et des directions des établissements collégiaux.

Autrement dit, au lieu de consulter d’abord et de proposer ensuite son projet comme la règle de toute saine gestion l’exige, le gouvernement a proposé son projet de réforme pour ensuite réagir aux contestations en ajoutant une clause de droit acquis dans le cas des étudiants en cours d’études même si leur champ d’application n’apparaît pas sur la liste du gouvernement.

À mon avis, le ministre de l’Immigration a tendance à laisser voir qu’il est le « possesseur tranquille de la vérité » jusqu’à ce qu’il constate que son projet ne passe pas la «rampe». Alors, et alors seulement, il annonce un recul… Une très mauvaise approche qu’il devra corriger s’il ne veut pas que son «aura» ne disparaisse rapidement en «fumée»!

quebechebdo 8 novembre 2019

Immigration: répondre aux besoins du marché

9 novembre 2019

 

Je ne crois pas me tromper en arguant que la grande majorité des intervenants liés à l’immigration se rangent sur le fait qu’une politique sur l’immigration doive répondre aux besoins du marché.

Toutefois, là où le bât blesse, c’est sur le moyen à privilégier pour atteindre cet objectif. Dans sa première mouture de refonte de la Loi sur l’immigration, le gouvernement a proposé une liste de domaines qui, manifestement, comportait des failles et souffrait d’être incomplète. Pour pallier ces incohérences, certains proposent carrément la disparition de toute forme de liste, d’autres, une liste actualisée et davantage ventilée.

Pour bien illustrer les limites d’une liste, je vous propose cette anecdote que j’ai entendue à la télé. Une dame, s’adressant à François Legault, lui fit remarquer qu’elle détenait un doctorat en philosophie et qu’elle travaillait dans une entreprise spécialisée en intelligence artificielle. Devant la stupéfaction de M. Legault, la dame précisa que les administrateurs de l’entreprise l’avaient engagée pour voir à l’application des règles d’éthique eu égard aux projets reliés à l’intelligence artificielle.

Autrement dit, oui aux besoins du marché mais prudence et clairvoyance dans les moyens pour y répondre…De là l’importance d’une « véritable » consultation de tous les intervenants!   

quebechebdo 9 novembre 2019
vigile.net tribune libre 15 novembre 2019

La bourgeoise débourgeoisée

7 novembre 2019

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la députée de Québec solidaire dans la circonscription de Taschereau, Catherine Dorion, ne manque pas une occasion d’attirer les projecteurs sur elle, sa dernière frasque ayant été de se déguiser…en députée, à l’occasion de l’Halloween.

Or une petite recherche sur Wikipédia m’a appris diverses informations sur la députée « hors norme », notamment qu’elle est la fille de Louis Dorion, avocat réputé de Québec, qu’elle est native du quartier huppé Saint-Jean-Baptiste à Québec, qu’elle a fait ses études au Québec, en Espagne, au Chili, en Russie et à Londres (Royaume-Uni), tout en ayant l'occasion de voyager dans plus d'une trentaine de pays, et qu’elle est diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Québec (2004), titulaire d’un baccalauréat en Relations internationales et Droit international de l’UQAM (2009) et d'une maîtrise en sciences politiques (War Studies) du Kings’s College de Londres (2010). Tout de même assez impressionnant, non ?

Alors, avec un pedigree et un cursus aussi « reluisants », il m’apparaît pertinent de se demander si la bourgeoise débourgeoisée n’a pas appris les « subtilités » du déguisement lors de son passage au Conservatoire d’art dramatique de Québec !

quebechebdo 7 novembre 2019

Le bulldozer

6 novembre 2019

Rarement avons-nous assisté à une contestation aussi unanime que celle portant sur le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui émane de la décision du ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, de maintenir le cap sur les emplois qui répondent aux besoins du marché et ce, même si des milliers d’étudiants étrangers sont déjà aux études au Québec dans des domaines qui ne sont pas sur la liste du gouvernement Legault. 

Qu’à cela ne tienne, le ministre Jolin-Barrette demeure stoïque et flegmatique, tel un bulldozer, obnubilé par une ligne de conduite qui n’accepte aucun compromis possible. Le regard fixe, il persiste et signe : le gouvernement va privilégier les emplois qui répondent aux besoins du marché québécois.

Et pourtant, il existe une façon de démontrer un peu d’humanité. Ce serait d’instaurer une clause de droit acquis pour les étudiants étrangers qui ont déjà amorcé leurs études et dont l’apport économique potentiel pour le Québec doit être considéré sérieusement, sans compter les années d’études auxquelles ces étudiants ont consenti jusqu’à ce jour.

M. Jolin-Barrette, vous faites partie d’un gouvernement majoritaire. Grand bien vous fasse! Aussi puis-je comprendre que la situation « confortable » de votre gouvernement vous place dans une position de force face aux oppositions. Toutefois, cette situation majoritaire ne vous donne pas le droit de balayer du revers de la main le contrat moral que ces étudiants ont signé avec un gouvernement antérieur… C’est une simple question de justice sociale élémentaire!

quebechebdo 6 novembre 2019

Respirez par le nez, messieurs les ministres!

5 novembre 2019

Jusqu’à maintenant, le gouvernement Legault suit à la lettre la liste des engagements auxquels la CAQ s’était engagée en campagne électorale. Et force est de constater que cette stratégie ne semble pas jouer contre la faveur populaire.

Toutefois, l’adoption de plusieurs projets de loi n’est pas sans avoir soulevé plusieurs contestations auprès des partis d’opposition et d’organisations parapubliques. À cet effet, on pourrait citer la nouvelle gestion du Fonds vert, la loi 34 sur le processus d’établissement des tarifs de distribution d’électricité, l’abolition des commissions scolaires, etc… 

Or en plus de l’attitude pour le moins cavalière du ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, qui a jeté quelque 18 000 dossiers en attente à la poubelle, prétextant une réforme du système, le ministre revient à la charge avec les milliers d’étudiants étrangers et travailleurs temporaires qui devront détenir un diplôme ou avoir une expérience d’emploi dans des domaines définis par le gouvernement, même si des milliers d’entre eux sont déjà aux études au Québec, ont appris le français et, dans certains cas, ont même fondé une famille.

Autrement dit, nous sommes en présence d’un gouvernement qui a tendance à bulldozer les étapes de consultations qui précèdent l’adoption des projets de loi qu’il présente à l’Assemblée nationale. En ce qui a trait au dossier des immigrants déjà installés au Québec, je suis d’avis que le premier ministre devrait élargir les domaines d’emplois définis par le gouvernement en matière d’immigration, à défaut de quoi le Québec risque de subir une désertion d’immigrants compétents dans des domaines de pointe vers d’autres provinces.

quebechebdo 5 novembre 2019

Où est Marguerite Blais?

4 novembre 2019

Grâce au Programme de contribution financière, administré par la Régie de l’assurance maladie du Québec, il est possible d’ajuster le coût d’un loyer en CHSLD aux revenus du patient. Mais, dès qu’un couple marié possède plus de 2500 $ en liquidités, ou une maison de 40 000 $ et plus, il n’a plus droit au programme.

Gisèle Hébert visite régulièrement son mari, Flavio, qui vit dans un CHSLD public de la région de Montréal. Il a été admis au début de 2018 parce qu’il souffre de démence. Ses revenus sont insuffisants pour payer chaque mois les 1596 $ que lui coûte la chambre qu’il partage avec une autre personne.

De leur côté, pour le président du Conseil pour la protection des malades Paul Brunet et la Protectrice du citoyen Marie Rinfret, ces critères ne sont tout simplement plus acceptables en 2019 en raison de leur vétusté, les seuils qui déterminent si une personne peut avoir droit à une aide financière ou non datant de… 1983.

Quant à la ministre responsable des aînés, Marguerite Blais, elle a refusé de rencontrer les médias eu égard à une situation aussi catastrophique, cette même Marguerite Blais qui disait être revenue en politique pour s’occuper de ses « chers aînés »… En bien Mme Blais, il est plus que temps que vous passiez des belles paroles aux actes concrets, en actualisant l’équilibre entre les coûts d’une chambre dans un CHSLD et les seuils d’acceptabilité à l’aide financière… gelés depuis 36 ans!

quebechebdo 4 novembre 2019