La voix dans le désert

1 juin 2022

De toute évidence, François Legault semble bien déterminé à récupérer les pouvoirs nécessaires d’Ottawa en matière d’immigration dans le but de contrôler la langue des immigrants arrivant au Québec. «C’est pour ça que je demande, aux prochaines élections, un mandat fort pour aller négocier ça avec le gouvernement fédéral», a-t-il argué lors de son discours de clôture du congrès national de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Si le fédéral répond affirmativement à sa demande, le gouvernement ajoutera la connaissance de la langue française à la liste des critères de sélection du programme de regroupement familial. Si la demande est rejetée, «ça peut devenir une question de temps avant qu’on devienne une Louisiane», a-t-il ajouté. «À partir du moment où on a l’appui d’une majorité de Québécois, c’est dur pour les partis politiques fédéraux de refuser cette demande-là [et] de gagner au fédéral sans appui au Québec», a-t-il lancé. Par ailleurs, François Legault a rejeté l’idée de tenir un «référendum sectoriel» en immigration afin d’établir un rapport de force plus favorable. «Ce n’est pas dans les plans», a-t-il affirmé.

En réalité, nonobstant le fait que le premier ministre du Québec possède de bonnes cartes dans son jeu, je demeure convaincu que la carte du multiculturalisme de Trudeau fils jouera en faveur du statu quo, et que le Québec retournera bredouille pour une énième fois de son pèlerinage à Ottawa. François Legault aura beau faire valoir son écrasante majorité auprès de l’électorat québécois (comme les sondages le prévoient), je suis d’avis que ses demandes vont résonner comme la voix dans le désert aux oreilles de Justin Trudeau.

En résumé, Justin Trudeau tient mordicus à garder un contrôle sur l’immigration et aucun argumentaire, si bien fignolé qu’il soit, n’arrivera à le faire bouger d’un iota.

vigile.quebec tribune libre 31 mai 2022


 

Congrès de la CAQ: pleins feux sur la fierté

29 mai 2022

Gonflé à bloc par les derniers sondages qui confèrent à la Coalition avenir Québec (CAQ) une avance très confortable sur les partis d’opposition, le premier ministre François Legault est entré dans le Centrexpo de Drummondville souriant tout en scandant le thème de la fierté.Toute la journée, le mot «fierté» était sur toutes les lèvres, répété à toutes les sauces, martelé sur la scène, dans les corridors et dans les points de presse et interventions des ministres du gouvernement Legault.

Le cahier de propositions, toutes teintées d’un fort sentiment nationaliste et axées sur des questions identitaires, portait notamment sur un meilleur enseignement de l’histoire du Québec, la révision de l’enseignement du français au primaire et au secondaire, une meilleure protection des édifices patrimoniaux, un soutien accru aux productions télévisuelles et cinématographiques québécoises et la création d’un musée de l’histoire. Enfin, une résolution visait à réclamer du gouvernement fédéral de transférer au Québec l’ensemble des pouvoirs en immigration. L’idée d’un référendum sur le sujet a été vite évacuée, question de ne pas brouiller l’image de l’unité du parti.

De toute évidence,tout a été orchestré pour donner une image sans bavure de l’action gouvernementale, les ministres présents sur place justifiant tour à tour le choix du parti de n’aborder aucun enjeu susceptible d’embarrasser le gouvernement ou de provoquer un débat sur un ou l’autre des grands enjeux qui font l’actualité politique au jour le jour. Aucune des 23 résolutions étudiées par les membres, et expédiées en moins de deux heures, ne portait notamment sur l’attente à l’urgence ou pour une chirurgie, le vieillissement de la population ou le sort à réserver aux personnes âgées, la grave pénurie de main-d’oeuvre, la crise du logement, le troisième lien ou le manque criant de places en garderie. Pas un mot sur la hausse du coût de la vie. Aucune allusion à la lutte aux gaz à effet de serre. En réalité, le topo laissait voir clairement l’image d’une «famille unie et fière» de ses réalisations.

Si François Legault souhaitait mettre le focus sur la fierté de son équipe eu égard à ses réalisations au cours de son mandat, il a réussi sur toute la ligne. Par contre, pour le contenu autour de sa plateforme électorale, on repassera!


vigile.quebec tribune libre 29 mai 2022
Le Devoir 31 mai 2022 "La CAQ pleins feux sur la fierté"

Deux mondes, une réalité

29 mai 2022

À peine quelques jours après l’atroce fusillade dans une école du Texas et qui a tué 19 enfants et 2 enseignantes, le groupe de pression américain pour les armes à feu, la National Rifle Association (NRA), a ouvert sans scrupule sa convention annuelle à Houston…au Texas.

Alors que les familles et les proches des victimes réclament un meilleur contrôle des armes à feu pour prévenir ces tueries, les conservateurs opposent l'argument de mieux traiter les problèmes de santé mentale aux États-Unis. Deux mondes, une réalité.

Ce n’est pas d’hier que les deux clans s’affrontent aux États-Unis. À titre d’exemple, durant son second mandat, Barack Obama veut restreindre le droit de vendre des armes sans toutefois le supprimer, en refusant notamment, au niveau fédéral, que des armes de guerre soient achetables par des civils, législations déjà en vigueur dans plusieurs États du Nord et de la côte Pacifique. Il veut également une vérification plus minutieuse des antécédents des clients. Et pourtant, 6 ans plus tard, rien n’a changé.

Le Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique reconnaît la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice «bien organisée» pour contribuer« à la sécurité d'un État libre», et il garantit en conséquence à tout citoyen américain le droit de détenir des armes. Tant et aussi longtemps que cet amendement ne mettra pas des conditions strictes à l’achat d’armes à feu, nous assisterons à un scénario du jour de la marmotte

La NRA a par ailleurs précisé que, pour assurer la sécurité de Donald Trump lors de sa présence à la convention annuelle et à qui l'organisation a donné des dizaines de millions de dollars lors de ses deux campagnes présidentielles, les armes à feu seraient interdites dans la salle. Et pourtant, ces mêmes armes à feu ont été vendues sans coup férir à un jeune de 18 ans…Une véritable comédie burlesque!

vigile.quebec tribune libre 29 mai 2022

Charest est le seul à pouvoir battre Trudeau

27 mai 2022

De toute évidence, la lutte à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC) se fera entre Jean Charest et Pierre Poilièvre. Nonobstant le fait que le candidat Poilièvre est en tête selon les derniers sondages, je favorise le candidat Charest pour remporter la course.et battre Justin Trudeau au prochain scrutin.

Les raisons son nombreuses. D’abord, Jean Charest possède des qualités indéniables, Sa feuille de route en témoigne. Il a été ministre sous Brian Mulroney. Comme chef du Parti progressiste conservateur, il a réussi à remonter le parti auprès de la faveur populaire. En fait, on est en présence d’un politicien expérimenté, un orateur extraordinaire en mesure de s’exprimer clairement dans les deux langues officielles, un homme doté aussi d’une notoriété internationale.

Qui plus est, Jean Charest a la capacité d’unir et non de diviser les troupes conservatrices. Je suis d’avis que le PCC est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les membres doivent travailler ensemble. C’est la seule possibilité de battre Justin Trudeau à la prochaine élection avec une personne assez forte pour le faire, et Charest est l’homme de la situation.

Il est aussi approprié de souligner la sensibilité de Jean Charest face à l’environnement. Souvenons-nous qu’il était le leader sous Brian Mulroney à la Conférence de Rio sur l’environnement. Il y avait d’ailleurs joué un rôle-clé dans la signature de cet accord.

À mon avis, l’avenir du PCC est en jeu si Jean Charest ne devient pas le prochain chef et qu’on lui préfère une personne moins progressiste. Quand on commence un match, une bataille, un tournoi, une compétition, on n’envisage jamais le scénario de la défaite, mais seulement celui de la victoire.

Toutefois, M. Charest sait pertinemment que la bataille ne sera pas facile. À sa défense, Jean Charest est une «bête politique» et, quand il monte dans l’arène, c’est pour gagner. Nul doute qu’il est tout à fait prêt à livrer la bataille de sa vie. Reste à voir s’il réussira à obtenir la majorité des voix lors du congrès à la direction du PCC…

vigile.quebec tribune libre 27 mai 2022
Le Soleil (version internet) 29 mai 2022

Des jeunes meurent sous les coups d’un tireur fou

26 mai 2022

Je demeure toujours estomaqué quand j’apprends qu’un tireur fou a abattu froidement des enfants vulnérables dont le seul «crime» est de s’être trouvés à l’endroit choisi par le tueur au moment où il a décidé de poser son geste ignoble. Dans la foulée de la terrible attaque de l'école Sandy Hook, à Newtown au Connecticut, survenue il y a près d'une décennie, en 2012, la tuerie de l'école primaire Robb à Uvalde au Texas, à environ 140 kilomètres à l'ouest de San Antonio, a causé la mort de 18 enfants au dernier décompte.

Le massacre de jeunes enfants est un autre moment horrible pour un pays marqué par une série presque incessante de massacres dans les écoles. Et les perspectives d'une réforme de la réglementation nationale sur les armes à feu, encore aujourd’hui, 10 ans plus tard, n’ont pas bronché d’un iota depuis l'attaque à l'école Sandy Hook.

Et pourtant, l'année dernière, la Chambre a adopté deux projets de loi visant à étendre les contrôles d'antécédents pour les achats d'armes à feu. L'un de ces projets de loi aurait comblé une faille dans les ventes privées et en ligne. L'autre aurait prolongé la période de vérification des antécédents. Les deux projets sont restés bloqués au Sénat .

Les défenseurs des armes à feu évoquent continuellement le même argument: le problème n’est pas l’arme à feu mais celui qui se trouve derrière elle. Mais comment un détraqué peut-il se procurer une arme à feu sans coup férir, la pointer sur des enfants et perpétrer froidement son crime?

À l’époque, le président Obama s’est battu bec et ongle contre la possession abusive des armes à feu. Il a perdu son combat. La possession d’armes à feu semblent ancrée dans l’ADN des Américains, et tant et aussi longtemps que le vent ne changera pas de direction, nous assisterons malheureusement à des massacres d’enfants qui n’atteindront jamais l’âge de posséder une arme à feu…comme leur père. Triste et macabre scénario!

vigile.quebec tribune libre 25 mai 2022
Le Devoir 27 mai 2022 "Morts sous les coups d'un tueur fou"

La loi 21 au coeur de la tourmente

26 mai 2022

Avant même que la loi 21 sur la laïcité de l’État ait franchi l’étape de la Cour d’appel du Québec qui, en passant, n’a pas encore entendu l’affaire, le premier ministre Trudeau, qui a pourtant déclaré à plusieurs reprises qu’il laisserait les Québécois contester eux-mêmes l’interdiction imposée à certains fonctionnaires en position d’autorité d’afficher des signes religieux dans le cadre de leurs fonctions, argue maintenant qu’une fois que le débat arrive devant la Cour suprême du Canada, c’est par défaut un enjeu national.

Évidemment, la réaction de François Legaulr ne s’est pas fait attendre: «C’est un manque de respect flagrant de Justin Trudeau envers les Québécois», a-t-il lancé à sa sortie du Salon bleu. «Justin Trudeau vient dire: “Moi, je vais aller me mêler de ça et je vais aller contre la volonté d’une majorité de Québécois.”»

De son côté, le ministre David Lametti explique que «Nous avons des inquiétudes sur l’emploi préemptif de la “clause dérogatoire”. […] C’était [censé] être le dernier mot dans le dialogue entre les tribunaux et les assemblées législatives, pas le premier mot. Et quand c’est employé comme premier mot, ça coupe le débat politique». Or, selon le constitutionnaliste Patrick Taillon, les critiques du ministre Lametti contreviennent aussi au «compromis» établi en 1982 pour que la Charte canadienne des droits et libertés soit inscrite dans la Constitution. «Sans la [disposition de] dérogation, il n’y aurait jamais eu de charte», précise M. Taillon.

À mon sens, l’argumentaire de David Lametti vise à tuer l’emploi préemptif de la disposition de dérogation prévue à la Charte canadienne des droits et libertés. En termes clairs, si on consent à l’assertion de M.Lametti, on consent à tomber dans un gouvernement de juges, où il va falloir attendre des années avant de savoir si une loi dûment votée par un Parlement a le droit d’exister et d’être en vigueur.

Enfin, il m’apparaît fondamental que le politique soit scindé du judiciaire. Lorsque les élus de l’Assemblée nationale votent une loi, après tout le processus de consultation auquel elle a été soumise en commissions parlementaires et à l’Assemblée nationale, la loi est en vigueur dès le lendemain matin…parce qu’on est en démocratie.

vigile.quebec tribune libre 25 mai 2022

Les bonnes gens existent encore

24 mai 2022

Les critiques sont souvent acerbes contre l’égoïsme attribué au monde en général, chacun vaquant à ses occupations sans se soucier de ce qui se passe dans son entourage. Et pourtant, si l’on regarde de plus près, on pourrait être étonné des gestes posés gratuitement par certaines personnes dans des circonstances où on s’y attend le moins.

À cet effet, j’ai vécu personnellement une situation l’hiver dernier où je me suis retrouvé dans une fâcheuse posture. Ce matin-là, il faisait tempête et je me rendais à ma voiture que j’avais placée dans la rue pour permettre au déneigeur de déblayer mon entrée. En me rendant à mon auto, je fis une malheureuse chute sur la surface de glace qui s’était formée durant la nuit.

Comme je ne peux utiliser ma jambe droite pour supporter mon corps, j’étais prisonnier au sol, ma jambe gauche ne pouvant me soulever à elle seule. Je n’avais d’autre choix que de «marcher à quatre pattes» pour tenter de rejoindre ma voiture.

Soudain, une voiture s’arrêta. Un homme, d’un certain âge, en sortit. Je remarquai qu’il avait de la difficulté à marcher. «Est-ce que je peux vous aider?», demanda mon bon samaritain.  «Vous seriez très gentil, monsieur!». Il réussit finalement, de peine et de misère, à me soulever, le visage crispé par la douleur.

La morale de cette histoire: c’est trop facile de mettre tous les gens «dans le même panier»… Sachons plutôt reconnaître que les bonnes gens existent encore!


quebechebdo tribune libre 24 mai 2022

Je suis une langue fière

21 mai 2022

En ces temps troubles où notre langue est menacée de toutes parts jusque dans ses racines les plus profondes, j’ai senti le besoin de lui donner la parole et de lui permettre de se raconter à travers ce petit poème qui est sorti spontanément de mes tripes…

Certains me disent belle

Mais je ne suis pas de celles

Qui se nourrissent de miel

Ou d’une pincée de sel


J’ai traversé les mers

Pour m’établir ici

Dans ce vaste pays

De froids et longs hivers


J’y ai vite pris racine

Je me suis senti chez moi

J’ai lacé mes bottines

Et suis parti au bois


M’attendait au retour

Une langue étrangère

Empiétant sans détour

Sur les droits de mes terres


Je ne suis pas guerrière

Mais je ne suis pas de celles

Qui se nourrissent de miel

Je suis une langue fière


J’ai traversé les mers

Pour m’établir ici

Au pourtour des rivières

Où m’accueille ce pays


Je suis ici chez moi

Je suis revenu du bois

Je remets mes bottines

Et reprends mes racines

vigile.quebec tribune libre 21 mai 2022

Où s’en vont les États-Unis?

19 mai 2022

Depuis le passage pour le moins cahoteux de Donald J Trump à titre de président des États-Unis, le suprémacisme blanc ne cesse de prendre de l’ampleur. À preuve, les dernières tueries en Caroline du Sud, à El Paso au Texas, à Charleston, à Pittsburgh l'année dernière, à Atlanta ces derniers jours, à Dallas au Texas et maintenant à Buffalo.

Dans un manifeste de 180 pages, le présumé tueur de Buffalo invoque la théorie «conspirationniste du grand remplacement», une idéologie d'extrême droite selon laquelle les élites, notamment des Juifs, veulent remplacer la population blanche entre autres par la voie de l'immigration.

De son côté, Joe Biden, contraint par sa trop mince majorité parlementaire, confronté à des États conservateurs dotés de prérogatives étendues, limité par une Cour suprême désormais fermement ancrée à droite, doit se contenter d’agir à la marge, par exemple en adoptant des décrets sur des limitations marginales des armes à feu.

Or pourtant, déjà en mai 2007, Barack Obama n’était encore qu’un jeune sénateur d’Illinois, un candidat démocrate parmi une dizaine d’autres, neuf mois avant le vote des primaires du parti. Le Secret Service, l’agence fédérale chargée de la protection d’importantes personnalités politiques, avait dépêché des hommes pour protéger sa campagne, en raison de menaces hargneuses envers le candidat noir. Déjà se dessinait un danger tangible. L’essor d’un homme politique issu des minorités agitait la galaxie haineuse des milices patriotiques d’ultradroite, persuadée que le succès de ce nouveau venu métis augurait une attaque frontale contre le pouvoir blanc,.

Ces derniers jours, un homme de 18 ans appartenant à l’extrême droite a tué dix personnes, surtout des Afro-Américains, dans un supermarché de Buffalo dans l’État de New York. Dans un contexte d’augmentation des ventes d’armes à feu, les États-Unis sont à nouveau confrontés à la menace du suprémacisme blanc pour une énième fois. Jusqu’à quand les Républicains mettront-ils un frein à toute tentative de limiter les armes à feu sur le territoire du pays dit de «la liberté»? Enfin, jusqu’à quand les minorités visibles serviront-elles de cibles humaines innocentes et vulnérables?

vigile.quebec tribune libre 19 mai 2022
Le Soleil (version internet) 21 mai 2022

Yves Michaud, un baume sur la plaie

18 mai 2022

En décembre 2000, les députés avaient reproché, par une motion de blâme, à Yves Michaud d’avoir tenu des «propos inacceptables» qu’il n’avait pourtant jamais prononcés envers la communauté juive. Depuis lors, l’Assemblée nationale est demeurée muette sur quelque amende honorable.

Or, vingt-deux ans plus tard, l’homme de 92 ans, qui est atteint de la maladie d’Alzheimer, a été honoré récemment en recevant la médaille de l’Assemblée nationale en présence notamment de Louise Beaudoin, Jean-Pierre Charbonneau et Amir Khadir, ainsi que l’ex-secrétaire général du gouvernement Louis Bernard.

«Il reste des relations très fortes, très intenses entre la France et le Québec dans tous les secteurs, mais en particulier en matière culturelle. […] Tu as été à l’origine, en quelque sorte, de tout cela. Je veux t’en remercier», a dit l’ancienne ministre péquiste selon laquelle Yves Michaud a été «un pionnier et un valeureux artisan de ces relations essentielles pour le Québec».

Toutefois, une ombre plane toujours au tableau. L’ex-président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau, demeure persuadé que «l’histoire va juger cet événement du 14 décembre 2000 à la faveur d’Yves Michaud. C’était une injustice. C’est toujours une injustice. Malheureusement, cette erreur n’a pas été corrigée par un geste politique de l’ensemble de l’Assemblée, mais ce que le geste posé aujourd’hui représente, c’est une certaine façon de dire à Yves Michaud: “On n’a pas oublié”».

Bien que la médaille de l’Assemblée nationale représente un baume sur la plaie toujours béante issue de la trahison du 14 décembre 2000, je suis persuadé qu’elle n’a pas réussi à suturer cette plaie qui tenaille encore aujourd’hui l’esprit d’Yves Michaud… Il est à espérer qu’«on n’a pas oublié»!

vigile.quebec tribune libre 17 mai 2022