Effets pervers des nominations de Trump à la Cour suprême

4 juillet 2022

Les effets pervers des nominations de trois juges conservateurs à la Cour suprême des États-Unis pendant le mandat de Donald J Trump se sont manifestés radicalement au cours des derniers jours eu égard aux armes à feu, à l’avortement et aux changements climatiques.

D’abord, en ce qui a trait aux armes à feu, la Cour suprême américaine a décidé que les États américains n’avaient pas le droit d’exiger des permis de port d’armes pour circuler dans l’espace publique. Dans les faits, la Cour vient d’ouvrir la voie à une augmentation considérable de la violence aux États-Unis.

En ce qui a trait à l’avortement, la Cour suprême a procédé à un volte face historique en enterrant le droit constitutionnel à l'avortement, permettant de la sorte à une poignée d'États américains de bannir immédiatement les interruptions de grossesse sur leur territoire respectif.

Enfin, la plus haute juridiction américaine a signé un véritable coup de jarnac à la politique environnementale de Joe Biden en réduisant fortement la capacité de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) à réguler les émissions de carbone des usines, et portant par le fait même un dur coup aux objectifs de réduction des gaz à effet de serre (GES) de Washington.

En théorie, le Congrès américain pourrait décider d’octroyer des pouvoirs spécifiques aux agences gouvernementales. Dans les faits, la majorité des sénateurs républicains au Congrès empêchent les élus de prendre des décisions dans les domaines qui sont le moindrement litigieux. Et pire encore, le président américain, un élu, est littéralement privé d’une partie importante de son pouvoir exécutif. En bref, le gouvernement fédéral américain devient un gouvernement à qui le pouvoir de gouverner lui échappe progressivement sans coup férir.

vigile.quebec tribune libre 3 juillet 2022

Le PQ est-il responsable de sa déroute?

30 juin 2022

C’est Lucien Bouchard qui faisait remarquer récemment lors d’une entrevue avec Patrice Roy sur RDI que le PQ « méritait de ne pas bien aller ». Dans cette foulée, il me semble opportun de se demander quelle serait la part de responsabilité du PQ lui-même dans les difficultés auxquelles il est présentement confronté ?

D’entrée de jeu, il m’apparaît essentiel de concevoir que n’importe quel parti politique ayant vécu deux défaites référendaires en 15 ans portant sur son option politique, à savoir l’indépendance du Québec, serait fortement ébranlé.

Toutefois, force est de constater que, depuis 1995, le PQ a littéralement mis la souveraineté sur la glace. Pourtant, le résultat crève-coeur de 1995 était porteur d’une opportunité de mettre une pression considérable sur Ottawa…ce qu’il n’a pas fait.

Autre erreur stratégique fondamentale: le PQ s’est mis à vouloir grappiller des voix à Québec solidaire (QS) à gauche plutôt que de se rapprocher du centre droit où la CAQ puisait son électorat, partant du principe que la souveraineté nécessite en effet l’adhésion de gens de gauche, de centre comme de droite. En réalité, plus le PQ courtisait la gauche, plus il se marginalisait. Il en vint même à vouloir négocier un pacte avec QS qui n’a jamais poursuivi qu’un but: faire disparaître le PQ de la carte électorale.

En bref, je suis d’avis que le PQ est en grande partie responsable de sa déroute. En termes clairs, s’il désire augmenter sa base militante, le chef du PQ se doit de ratisser plus large eu égard à sa stratégie s’il aspire à sortir de la spirale dans laquelle le parti s’enlise depuis 1995.

vigile.quebec tribune libre 30 juin 2022
Le Soleil (version internet) 6 juillet 2022

L’immigration, talon d’Achille de Legault

29 juin 2022

Au dernier congrès de la CAQ, François Legault a sorti un lapin de son chapeau. Pour sauver le Québec de la «louisianisation», la «survie» de la nation doit passer par le rapatriement de tous les pouvoirs en immigration. Dans cette foulée, il demande aux Québécois de lui donner un «mandat fort» le 3 octobre prochain pour pouvoir négocier avec Ottawa.

Comme par miracle, cette majorité forte à l’Assemblée nationale lui donnerait un «rapport de forces» capable de faire reculer Justin Trudeau sur son intention bien arrêtée de ne pas bouger d’un iota sur sa position eu égard à l’immigration.

Foutaise! En 1981, le PQ raflait 49,3 % des voix aux élections et cela n’empêcha pas Pierre Elliott Trudeau d’imposer au Québec une constitution dont il ne voulait pas. Dans les faits, l’ampleur de la majorité d’un gouvernement n’a jamais renforcé son rapport de forces face au fédéral.

Le français recule au Québec. C’est une réalité bien documentée. Or, pour mettre un frein à ce recul, le choix est clair. Ou le Québec acquiert son indépendance, ce qui, de toute évidence, ne semble pas être dans les cartons de François Legault, du moins pour l’instant. Ou il investit le maximum de ressources pour une intégration plus costaude des immigrants, il donne plus de pouvoirs à la loi 101 et l’étend aux cégeps.

Dans les faits, le Québec contrôle déjà la majeure partie de son immigration. Dans ces circonstances, si François Legault persiste dans ses velléités de rapatrier tous les pouvoirs en immigration lors de la campagne électorale, il risque d’en faire son talon d’Achille tout au cours de la campagne… et de fournir des munitions aux partis d’opposition, notamment au PQ, qui ne ratera pas l’occasion de remettre l’indépendance du Québec sur la table.

vigile.quebec tribune libre 28 juin 2022

Vibrant appel à la coalition France-Québec

27 juin 2022

Si j’avais une velléité prioritaire du ministre de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, à communiquer aux membres de l’Académie française, ce serait un vibrant appel de la part du ministre à la coalition entre la France et le Québec dans le but de protéger et de promouvoir le français. «Le Québec vous tend la main, a-t-il déclaré. Il vous convie à une union des forces entre nos deux nations, basée sur la certitude que le français n’est pas une cause du passé, mais un ferment d’avenir. Un moteur de résistance et de renaissance.»

Pour Simon Jolin-Barrette, il est temps que la France et le Québec unissent leurs forces pour défendre le français non seulement dans leur pays respectif, mais partout dans le monde. Un tandem qui consacrerait le statut particulier du Québec à la tête de la mouvance pour la défense de la langue française.

Le ministre a lancé un cri du coeur en appelant à «notre devoir de vigilance à l’égard de la langue française» tout en écorchant au passage «le multiculturalisme canadien […] qui combat, dit-il, les prétentions du Québec à se constituer en nation distincte». Faisant référence à «des articles diffamatoires contre le Québec […] publiés […] dans des journaux américains et canadiens anglais», le ministre a rappelé que «la langue française n’a jamais été un fait ethnique mais a toujours été un fait de culture et de civilisation.»

Sur un ton rassuré et dans une attitude décomplexée, le ministre n’a pas hésité à en appeler directement à la France. «Rien ne serait plus naturel, dit-il, que la France, dans ce monde nouveau, se fasse le porte-parole de la diversité des cultures et de la dignité des nations». Présent à la conférence, l’écrivain haïtien et québécois Dany Laferrière n’a pas hésité à qualifier d’«historique» cette invitation, puisque peu de représentants politiques québécois ont eu l’honneur de s’adresser ainsi directement aux Immortels.

En conclusion, le Québec ne peut que sortir grandi à la suite de la présentation du ministre Jolin-Barrette dont l’assurance et la justesse de l’argumentaire n’avaient rien à envier à un chef d’État… Mission accomplie, M. le ministre de la Langue française!

vigile.quebec tribune libre 26 juin 2022

Cultiver la fierté de notre langue auprès des jeunes

23 juin 2022

Comme je me plais à le répéter à toutes les fois où j’en ai l’occasion, j’ai eu l’extrême privilège, au cours de ma carrière, d’exercer le plus beau métier du monde, à savoir l’enseignement du français qui m’a ouvert les portes toutes grandes sur la transmission de la fierté de notre langue à mes élèves.

Expériences pédagogiques enrichissantes

D’entrée de jeu, assez tôt au début de l’année scolaire, j’amenais mes élèves dans une incursion dans une petite histoire du franco-québécois dans le but de leur faire réaliser toutes les embûches que notre langue a dû surmonter avant de devenir ce qu’elle est devenue aujourd’hui, une langue fière et belle. Mon objectif était simple: on ne défend bien que ce que l’on connaît bien.

Sporadiquement, il m’arrivait aussi de prendre une période de cours pour leur faire entendre des chansons d’auteurs québécois. À cet effet, je demeurais toujours bouche bée d’entendre plusieurs de mes élèves fredonner les paroles de la chanson Le p’tit bonheur de Félix Leclerc, comme quoi la culture québécoise était bien vivante dans certains foyers québécois.

Durant l’année scolaire, mes élèves devaient lire quatre romans dont au moins un écrit par un auteur québécois. Curieusement, le choix des élèves ne s’arrêtaient pas sur des auteurs modernes mais plutôt sur des auteurs de la première heure de la littérature québécoise, notamment Roger Lemelin, Germaine Guèvremont ou Anne Hébert.

Autres temps, autres moeurs

Aujourd’hui, j’ai pris ma retraite depuis quelque vingt ans, et je ne crois pas que je pourrais faire les mêmes expériences pédagogiques avec des élèves du 21ième siècle. Les temps ont changé. Les téléphones intelligents et les réseaux sociaux sont devenus les canaux de communication courants au grand dam de la communication orale.

Le français est devenu un cafouillage incompréhensible pour le profane que je suis. La lecture et l’écriture, qui étaient de mon temps mon cheval de bataille, sont pratiquement disparus des outils pédagogiques d’un bon nombre d’enseignants. La grammaire et la syntaxe, si indispensables à la formation d’un jugement critique articulé, ont perdu leurs lettres de noblesse au profit d’un code «linguistique» désarticulé.

Instaurer un cours d’histoire du franco-québécois au secondaire

Toutefois, la fierté de notre langue constitue, à mon sens, le moteur indispensable pour en assurer sa défense et sa promotion, et c’est auprès des jeunes, en amont, que doit prendre racine cette fierté nationale. Dans cette foulée, il est impératif que tous les enseignants, quelle que soit la matière qu’ils enseignent, insistent auprès des jeunes sur l’importance primordiale de bien parler et de bien écrire leur langue maternelle.

En terminant, je propose que le cursus des cours de français en troisième secondaire intègre quelques cours d’histoire du franco-québécois dans le but de faire connaître aux élèves le parcours tortueux que notre langue a dû sillonner au cours des siècles et, de la sorte, leur inculquer un sentiment de fierté envers leur langue maternelle. C’est une question de responsabilité nationale.


Le Journal 23 juin 2022
vigile.quebec tribune libre 23 juin 2022
Le Soleil (version internet 25 juin 2022 

Un homme, deux fonctions

21 juin 2022

Figurant dans le rapport de biosurveillance de 2019 et destinées à être présentées à la population, des données sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute, à la demande du directeur national de la santé publique de l'époque, Horacio Arruda.

Les récentes données sur l’état de santé de la population dévoilées en mai dernier en ont inquiété plusieurs. On y apprend que le pourcentage de maladies pulmonaires obstructives chroniques est plus élevé que la moyenne provinciale et que l’incidence du cancer du poumon y est significativement plus élevée.

De ce fait, il semblait important d’ajouter quelques informations complémentaires en lien avec l’incidence du cancer du poumon à Rouyn-Noranda, l’arsenic étant un facteur aggravant favorisant le développement du cancer du poumon, peut-on lire dans l’annexe 6 qui devait être incluse dans le rapport de biosurveillance présenté à la population en septembre 2019.

Or, dans le compte-rendu du comité consultatif de suivi de l’étude de biosurveillanced du quartier Notre-Dame, auquel il a assisté le 26 septembre 2019, le Dr Arruda précise qu’il est venu à Rouyn-Noranda à titre de conseiller du ministre Lionel Carmant et non comme directeur national de santé publique.

Des membres du comité nous ont confié avoir été surpris de le voir faire cette précision et ce n’est pas la première fois que les deux rôles du directeur national en santé publique sont questionnés. En mai dernier, la coroner Géhane Kamel avait justement souligné dans un rapport que le poste de directeur de la santé publique nationale et celui de sous-ministre sont «deux rôles distincts et ne sont peut-être pas compatibles», en ajoutant que les impératifs sanitaires ne correspondent pas nécessairement aux priorités du gouvernement.

Conséquemment, l’imbroglio suscité par le cumul de deux fonctions par un seul homme crée une confusion telle que la santé publique risque d’être reléguée au second plan par des décisions politiques, ce qui, à mon avis, est contradictoire avec les impératifs de la santé de la population, d’où la nécessité de scinder les deux postes.

vigile.quebec tribune libre 21 juin 2022

Parizeau n’a jamais renoncé à son rêve

21 juin 2022

Exactement sept ans après sa mort, le 1er juin 2015, une imposante statue de bronze du premier ministre péquiste Jacques Parizeau a été dévoilée derrière l'Assemblée nationale, face à la rue Jacques-Parizeau. Plusieurs personnalités politiques ont salué la mémoire de ce leader indépendantiste, dont la veuve de M. Parizeau, l'ex-députée Lisette Lapointe qui s’est exprimée en ces termes: «N'ayez pas peur de vos rêves, disait-il. Le sien était immense, le plus grand des rêves, faire du Québec un pays, et il a bien failli le réaliser. Jusqu'à la fin de sa vie, il n'a jamais renoncé à son rêve.»

En ces temps difficiles pour le Parti québécois, et particulièrement depuis la défaite crève-coeur du référendum de1995, soit 50,6 % pour le Non contre 49,4 % pour le Oui, des voix se lèvent pour annoncer la fin du PQ. Or, c’est Saint-Exupéry qui disait: « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur de tes hommes et femmes le désir de la mer. » Mais où est-il ce leader qui fera naître dans le coeur des Québécois le désir de l’indépendance? Jusqu’à quand les Québécois vont-ils accepter d’être bâillonnés sans vergogne par le gouvernement fédéral dans leur émancipation? 

Une campagne électorale se mettra en branle bientôt. Le chef du PQ, Paul Saint-Pierre Plamondon, peut-il réussir la tâche titanesque de remettre l’indépendance du Québec sur les rails? Quoi qu’il en soit, à mon avis, il est trop tard pour tergiverser sur le leadership du chef actuel. Les souverainistes doivent se ranger derrière leur chef et lui manifester toute la confiance dont il a besoin pour relancer le projet souverainiste. Il sera toujours temps de procéder à l’autopsie de la campagne au lendemain du 3 octobre… L’heure est maintenant à un véritable combat des idées qui doivent converger vers le « désir » de l’indépendance!

vigile.quebec tribune libre 21 juin 2022
Le Devoir 22 juin 2022

 

Scan-da-leux!

19 juin 2022

Décidément, la «digne» représentante de la Reine au Canada semble avoir des goûts raffinés pour les repas pris à bord de l’avion, une facture pour le moins salée de près de 100 000$ pour des services de traiteur à bord d'un avion qui la transportait dans le cadre d'un séjour effectué à Dubaï en faisant foi. Les dépenses atteignant 93 117 figurent dans un document déposé au Parlement en réponse à la question au feuilleton d'un député conservateur.

De son côté, le Bureau du secrétaire du gouverneur général (BSGG) a répondu par courriel à La Presse Canadienne que les dépenses en question ne relevaient pas d'une décision de Mme Simon. Le BSGG ajoute que la gouverneure générale partage l’inquiétude du public à l’égard des dépenses et qu’elle attend des éclaircissements de la part des ministères responsables, soit les ministères de la Défense nationale et des Affaires étrangères.

À ce sujet, je suis plutôt d’avis que Mme Simon devait tout au moins se douter que les festins servis à bord de l’avion amèneraient des factures salées et que les dites factures devraient apparaître dans son compte de dépenses personnelles. Alors, pour ce qui est de la «vierge offensée», on repassera…

Toutefois, à mon avis, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que ces dépenses faramineuses ont été faites dans un climat social où une grande majorité de Canadiens doivent se serrer la ceinture pour joindre les deux bouts pendant que la gouverneure générale vient puiser ses plaisirs gastronomiques dans la poche de ces contribuables…Tout simplement scandaleux!

vigile.quebec tribune libre 19 juin 2022
Le Soleil 25 juin 2022

René Lévesque, la fierté et la confiance en héritage

15 juin 2022

En cette année marquant le centième anniversaire de René Lévesque, nombreux sont les commentaires sur les innombrables projets qu’il a réalisés au cours de sa carrière politique.Toutefois, à mon humble avis, c’est René Lévesque, l’homme, qui a marqué de façon indélébile l’imaginaire québécois.

Par son empathie envers le peuple québécois, il a toujours su trouver les chemins qui menaient à leurs aspirations, et ainsi renforcer leur identité comme Québécois. Il a su leur léguer la fierté et la confiance, et j’ajouterais le goût de faire de la politique autrement. On se souviendra de la célèbre phrase que le chef a prononcée au soir de la victoire de novembre 1976 : «Je n'ai jamais été aussi fier d'être québécois… Fier d'être québécois francophone».

René Lévesque transcendait le Parti québécois qui représentait, à ses yeux, un véhicule qui permettait l’adoption de projets de loi qui devaient répondre aux aspirations des Québécois. Il a mis au monde l'identité québécoise à travers ce qu'il faisait. C'est d’ailleurs lui qui a fait le passage de Canadien français à Québécois. L'héritage principal de René Lévesque est moral, voire spirituel. Il nous a donné confiance en nous-mêmes. De peuple timoré par des décennies de défaites causées par un fédéralisme dénigrant, il a renforcé notre identité comme québécois.

René Lévesque fait certes partie du cercle sélect des grands Québécois. Une ombre au tableau, le défaite référendaire de 1980. Et le grand frère de s’adresser à ses frères : « Si je vous ai bien compris, vous me dites ‘‘à la prochaine’’ ».

vigile.quebec tribune libre 14 juin 2022

Conflit entre les deux Chartes des droits et libertés

15 juin 2022

Le billet de Richard Martineau signé dans le Journal du 14 juin sous le titre La bombe de Simon Jolin-Barrette fait ressortir l’aberration qui émane de l’application de la Charte canadienne des droits et libertés eu égard à l’évaluation des lois du Québec.

Pour le ministre de la Justice, les lois du Québec devraient être évaluées en fonction de la Charte québécoise des droits et libertés, plutôt que de celle imposée par Ottawa lors du rapatriement de la Constitution en 1982, ce qui me semble tout à fait pertinent. « La Charte canadienne des droits et libertés n’a pas été adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. Donc, il y a un déficit de légitimité… » souligne à juste titre le ministre de la Justice.

En bref, Simon Jolin-Barrette estime que toutes les lois adoptées par l’Assemblée nationale soient assujetties à la Charte des droits et libertés du Québec, et non à la Charte des droits et libertés du Canada, qui pousse trop loin la notion de droits individuels et ne tient pas assez compte des droits collectifs de la nation québécoise.

Enfin, Richard Martineau termine son billet par un argumentaire suivi d’une question à François Legault. «Comme tous les autres PM du Québec avant vous, vous ne reconnaissez pas la Constitution canadienne. Et vous voulez protéger le Québec de la Charte canadienne des droits et libertés, qui oblige nos lois à respecter des valeurs qui ne sont pas les nôtres. Or, Monsieur le Premier Ministre, la Constitution et la Charte canadienne, c’est l’ADN du Canada ! Comment pouvez-vous, du même souffle, affirmer que les fondements du Canada représentent une menace existentielle pour le Québec… et dire que vous voulez que le Québec reste dans le Canada ?»

À mon sens, il m’apparaît évident que François Legault se retrouve en nette contradiction.et que, par le fait même, le nationalisme de la CAQ dans le Canada ne tient tout simplement pas la route…

vigile.quebec tribune libre 15 juin 2022