20 juillet 2022
Il y a maintenant 55 ans, le 24 juillet 1967, le président français Charles de Gaulle termine son allocution sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal par «Vive le Québec libre!», quatre mots qui ont le fait le tour du monde et ont contribué à mettre le Québec sur la carte. Pour la première fois, un haut visiteur français décide de venger la défaite de 1763 en faisant fi des susceptibilités d’Ottawa, de Londres ou de Washington. La déclaration du général de Gaulle «Vive le Québec libre!» est un événement marquant de l’histoire récente du Québec. Elle est entrée dans la mémoire collective comme un symbole de la montée du nationalisme au cours des années 1960 et 1970.
«C’est une immense émotion qui remplit mon cœur en voyant devant moi la ville de Montréal française. Au nom du vieux pays, au nom de la France, je vous salue. Je vous salue de tout mon cœur. Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Ce soir ici, et tout le long de ma route, je me trouvais dans une atmosphère du même genre que celle de la Libération. Et tout le long de ma route, outre cela, j’ai constaté quel immense effort de progrès, de développement et, par conséquent d’affranchissement, vous accomplissez ici.»
La foule reste d’abord stupéfiée devant cette déclaration inattendue, avant d’exploser en longues acclamations. Pour la première fois dans les relations entre la France et le Québec, le contact direct s’établissait entre un président français et ses hôtes déchaînés.
Envers le Québec, force est de constater que Charles de Gaulle a tranché avec la timidité de ses prédécesseurs, mais que son intervention explosive n’a pas suffi pour que le Québec accomplisse son destin de nation indépendante, que le président français avait cru inévitable et prochain. Or, 55 ans plus tard, écrasé par le poids fastidieux de deux référendums perdus, le Québec fait toujours partie du Canada… Le «Vive le Québec libre!» du président de la République française est à toutes fins pratiques demeuré lettre morte!
vigile.quebec tribune libre 19 juillet 2022
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20 juillet 2022
La fille d’une citoyenne de la Mauricie, à l’aube de ses 80 ans, tête d’affiche des nouvelles publicités de la CAQ diffusées à la télévision et sur le web, s’indigne qu’elle ait reçu seulement 250$ pour sa participation. «Il est [...] immoral de profiter d’une femme âgée à revenu modeste», écrit Chantal Landry, dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir.
La vedette de ces annonces, dont le nom n’a pas été rendu public, aurait reçu un chèque de 250$ pour sa contribution, selon le quotidien montréalais. Elle aurait signé du même souffle une décharge permettant à la formation politique d’utiliser son témoignage à des fins publicitaires. «À l’aube de ses 80 ans, je constate que ma mère subit encore de l’abus financier», s’insurge Mme Landry dans sa missive directement adressée au premier ministre François Legault.
De son côté, Brigitte Legault, directrice générale de la CAQ, argue ne jamais avoir eu «l’intention de profiter» d’une dame apparaissant dans l’une de ses publicités électorales tout en ajoutant que «jusqu’à la publication de sa lettre ouverte, Chantal Landry n’a jamais tenté de nous joindre afin de nous faire part de son point de vue», réplique-t-elle.
Dans toute cette saga, j’aurais tendance à penser que Chantal Landry est en train de faire une tempête dans un verre d’eau d’autant plus que sa mère est «majeure et vaccinée» et que, de surcroît, elle était consentante avec les conditions proposées par la CAQ. Alors, pour ce qui est de l’«abus financier», on repassera…
vigile.quebec tribune libre 19 juillet 2022
Le Soleil (version internet) 20 juillet 2022
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18 juillet 2022
Certaines rumeurs circulent à l’effet que le Parti québécois (PQ) participerait à sa dernière campagne électorale, et que Pascal Bérubé deviendrait le seul élu du parti le 3 octobre prochain.
Or, ces rumeurs sont-elles fondées? La cause souverainiste fait-elle bel et bien partie du passé? Paradoxalement, les critiques acerbes visant la loi 21 et la loi 96 contribuent à remettre sur la carte la cause de l’indépendance du Québec.
Les tiraillements de plus en plus manifestes entre les partisans de la gauche et ceux de la droite au sein de la CAQ occupent de plus en plus de place sur la scène politique québécoise, une brèche que le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, exploite avec beaucoup d’habileté.
De surcroît, des candidats de qualité et toute une nouvelle génération de militants indépendantistes viennent se greffer au PQ malgré la quasi impossibilité pour le PQ de reprendre le pouvoir à Québec.
De son côté, la CAQ est embourbée dans un nœud gordien: comment réagira François Legault lorsqu’il sera confronté à l’évidence que toutes ses revendications reçoivent un non catégorique de la part d‘Ottawa?
Depuis son élection à la tête du PQ, Paul St-pierre Plamondon a entrepris de recentrer son discours sur la raison d’être de son parti, l’indépendance du Québec, et ce, malgré les réactions de certains ténors, notamment de Lucien Bouchard qui a qualifié d’insensé le pari de St-Pierre Plamondon.
À mon avis, tant et aussi longtemps que la flamme souverainiste sera portée par bon nombre de fiers Québécois qui convoiteront les circonscriptions du Québec en arguant que la souveraineté du Québec est la seule porte de sortie pour se défaire du joug fédéral, il sera toujours possible que le PQ puisse retrouver ses lettres de noblesse.
vigile.quebec tribune libre 17 juillet 2022
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14 juillet 2022
Avec l’appui du candidat exclu de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), Patrick Brown, Jean Charest, l’ex-premier ministre libéral du Québec prend du gallon. Patrick Brown soutient que Jean Charest demeure le meilleur adversaire pour combattre l'extrémisme de Pierre Poillièvre.
Dans cette foulée, le coprésident de la campagne nationale de M.Brown, John Reynolds,un appui de taille, a annoncé son soutien à Jean Charest qui, selon lui, est le meilleur choix pour «unir le parti et former un gouvernement conservateur national», argue-t-il dans une lettre. M. Reynolds se dit extrêmement inquiet par les divisions au sein du PCC et déplore le ton vindicatif utilisé dans certaines campagnes.
Or, à ses dires, Jean Charest respecte tous les membres, même ceux qui ne sont pas d’accord avec ses positions. «Nous avons besoin d’offrir aux Canadiens un Parti conservateur uni et inclusif avec un nouveau chef expérimenté», et il estime pour cette raison que Jean Charest est le meilleur candidat. Toujours selon John Reynolds, le PCC ne pourra pas gagner les prochaines élections fédérales ni battre les libéraux et former le prochain gouvernement s’il est divisé. Il croit que Jean Charest possède l’expérience et la crédibilité dont le parti et les Canadiens ont besoin. Le PCC a besoin «d’idées ambitieuses et de solutions sérieuses, pas seulement des slogans réclamant plus de liberté», estime-t-il..
Enfin, M. Reynolds souligne que Jean Charest n’a pas peur de s’attaquer aux questions difficiles. D’après lui, c’est le temps de redonner le pouvoir à la base conservatrice et «Jean Charest est le candidat qui a le pouvoir de le faire et qui propose de le faire».
Fort de ces appuis, Jean Charest vient de donner un second souffle à sa campagne et devient un candidat sérieux dans la course à la direction du PCC. Reste à voir comment réagira Pierre Poilièvre devant ce nouveau scénario.
vigile.quebec tribune libre 13 juillet 2022
Le Devoir 15 juillet 2022
Le Soleil (verrsion internet) 18 juillet 2022
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14 juillet 2022
Pour une énième fois, les premiers ministres des dix provinces et des trois territoires du Canada, réunis à Victoria pour le Conseil de la fédération, réclament une rencontre avec Justin Trudeau pour discuter des transferts en santé.
Ce scénario est devenu une véritable rengaine aboutissant immanquablement à un dialogue de sourd, les provinces et les territoires arguant que l’aide d’Ottawa est insuffisante pour combler leurs besoins en santé, le Fédéral affirmant qu’il en fait déjà suffisamment en ce domaine, et qu‘il a versé jusqu’à maintenant des sommes «ponctuelles» pour lutter contre la COVID-19.
En bref, les premiers ministres demandent au gouvernement fédéral d’augmenter sa part du financement des soins de santé, en la faisant passer de 22% à 35%, ce qui constituerait une hausse de 28 milliards de dollars par année. De plus, aux dires des premiers ministres, la pandémie a amplifié des problèmes déjà présents dans le système de santé, et la situation risque de s'aggraver en raison des pénuries de personnel et du vieillissement de la population.
De surcroît, il m’apparaît clair que Justin Trudeau n’a pas l’intention de signer un chèque en blanc aux provinces et territoires, son intention affirmée étant d’assortir ces transferts de conditions qui auraient pour effets directs de s’ingérer dans les compétences des provinces, une situation à laquelle s’objectent carrément les provinces et territoires.
Conséquemment, je suis d’avis que les transferts en santé risquent de prendre l’affiche dans une reproduction du «Jour de la marmotte» encore une fois.
vigile.quebec tribune libre 13 juillet 2022
Le Soleil 16 juillet 2022
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12 juillet 2022
Décidément, l’ingénieur trifluvien Simon Houle semble avoir une prédilection pour les agressions sexuelles. En effet, moins de deux semaines après avoir obtenu une absolution conditionnelle dans une affaire d’agression sexuelle et de voyeurisme, il aurait récidivé lors d’un voyage à Cuba en empoignant les fesses de Vicky Vachon, une enseignante des Laurentides, de façon «très intense» et «très agressive» dans un bar d’un tout-inclus à Cayo Coco.
Pour la petite histoire, il m’apparaît utile de mentionner que, lors de la première cause, Simon Houle avait plaidé coupable à des accusations d’agression sexuelle et de voyeurisme. Contre toute attente, le juge Mathieu Poliquin a conclu que l’homme de 30 ans avait reconnu d’emblée ses torts, avait entrepris une thérapie, qu’il possédait un «fort potentiel de réinsertion sociale» et que «[son] risque de récidive [était] faible». Sans être parfait, il est une personne «de bonne moralité», a écrit le juge, qui estimait qu’une condamnation aurait «des conséquences particulièrement négatives et disproportionnées» sur la carrière d’ingénieur de M. Houle qui soutenait que les crimes qu’il avait commis en avril 2019, où il aurait fait un mouvement de va-et-vient avec ses doigts dans le vagin d’une amie en plus de prendre neuf photos de ses parties intimes pendant qu’elle dormait, étaient «contextuels et ponctuels dans sa vie».
Eh bien, il semblerait que le juge Poliquin ait erré sur toute la ligne si les allégations de Vicky Vachon sont confirmées par l’enquête en cours. À mon avis, l’affaire Simon Houle démontre à quel point la justice, telle qu’interprétée par le juge Poliquin, est teintée d’erreurs de jugement patentes, notamment sur «les conséquences particulièrement négatives et disproportionnées» sur la carrière d’ingénieur de M. Houle De là à se demander si le jugement du juge Poliquin aurait été différent si l’accusé avait exercé un métier moins «huppé», il n’y a qu’un pas.
En conséquence, je suis d’avis qu’un second procès incluant les deux cas d’agressions sexuelles doit retourner devant un juge, et que justice soit rendue pour le plus grand bien de la crédibilité de l’appareil judiciaire.
vigile.quebec tribune libre 11 juillet 2022
Le Soleil (version internet) 12 juillet 2022 "À propos de l'affaire Simon Houle"
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12 juillet 2022
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai entendu François Legault annoncer que son gouvernement était prêt à aider les dirigeants de la fonderie Horne à éponger en partie les dépenses encourues par les réparations visant à réduire ses émissions d’arsenic au niveau provincial, soit une dépense estimée par la fonderie à 500 millions $.
Or, la multinationale Glencore, propriétaire de la fonderie Horne, a enregistré des profits de 5 milliards $ l’an passé. Dans ces conditions, je verrais mal en vertu de quel principe les contribuables québécois seraient sollicités pour quelque montant que ce soit pour «supposément» aider Glencore à payer pour les dépenses inhérentes aux transformations requises pour atteindre la norme provinciale eu égard à la quantité exigée partout au Québec.
Les citoyens de Rouyn-Noranda ont assez souffert des séquelles laissées dans l’air en raison des émissions d’arsenic beaucoup trop élevées. Il est plus que temps que les dirigeants de Glencore mettent la main dans leur poche et s’attellent à rendre conforme la fonderie Horne aux normes fixées par le ministère de l’Environnement du Québec.
Quant à vous M. Legault n’allez pas avoir le laxisme de pénaliser les contribuables québécois pour soutenir une multinationale de l’importance de Glencore. La fonderie Horne bénéficie de privilèges depuis son ouverture en 1927…Il est plus que temps que ça cesse!
vigile.quebec tribune libre 11 juillet 2022
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7 juillet 2022
On aura tout vu. Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a poussé le ridicule jusqu’à exiger des excuses publiques de Radio-Canada pour l’utilisation du mot en «n» à son émission d’affaires publiques Le 15-18 en faisant référence au livre de Pierre Vallières, Les nègres blancs d’Amérique, paru en 1968.
Un titre qui, en soi, ne présente aucune connotation de racisme, Vallières visant mettre en parallèle la vie de misère de la classe ouvrière canadienne–française, opprimée par l’establishment anglo-canadien et ses propres élites canadiennes-françaises, et le terrible sort réservé aux Afro-Américains, d’où le vocable «nègres blancs d’Amérique» En agissant de la sorte, le CRTC, non seulement se ridiculise mais il sape la liberté d’expression dans son essence même.
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que le CRTC répond à une seule plainte venue d’un citoyen s’étant dit «offensé» par la chronique du15-18. De ce fait, le CRTC est la victime de son propre penchant récent à se prendre pour une police royale de la pensée, dont l’effet toxique serait de multiplier les réflexes de censure et d’autocensure sur une kyrielle d’autres sujets suscitant la controverse.
À mon avis, la direction de Radio-Canada n’a pas à s’excuser mais plutôt à désavouer la décision du CRTC. Il en va de l’intégrité même du diffuseur public. Dans les faits, c’est plutôt au CRTC d’offrir ses excuses publiques à Radio-Canada pour sa décision littéralement hilarante.
vigile.quebec tribune libre 7 juillet 2022
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7 juillet 2022
Pourquoi les citoyens de Rouyn-Noranda devraient-ils respirer un produit contaminant outrepassant de loin la norme établie par le ministère de l’Environnement du Québec de 3ng/m³? Les citoyens de Rouyn-Noranda sont encore sans réponse.
Les émissions d’arsenic de la fonderie Horne, qui a débuté ses activités en 1927, atteignent présentement 100ng/m³, un écart gigantesque avec la norme établie par le ministère de l’Environnement. Pour sa part, le ministre Benoit Charette, procède actuellement «au processus de renouvellement du certificat d’attestation de la fonderie et c’est certain que les choses doivent changer». De son côté, le bureau du premier ministre a déclaré que la fonderie Horne devait réduire ses émissions d’arsenic.
La médecin de famille Marie-Pier Lemieux a publié une lettre signée par une cinquantaine de collègues qui demandent que le premier ministre François Legault «exige sans délai un retour aux mêmes normes que l’ensemble du Québec pour l’exposition aux contaminants atmosphériques» des citoyens qui vivent près de la fonderie Horne.
À mon avis, le torchon brûle dans les officines du ministère de l’Environnement, De ce fait, je suis d’avis que la décision est d’ordre politique. À François Legault de mettre ses culottes et de ramener la norme d’émissions d’arsenic de la fonderie Horne à 3ng/m³, quitte à fermer temporairement l’usine jusqu’à ce que l’objectif visé soit atteint…C’est une simple question de justice et de santé publique envers les citoyens de Rouyn-Noranda.
vigile.quebec tribune libre 7 juillet 2022
Le Soleil (version internet) 7 juillet 2022
Le Devoir "La santé à Rouyn-Noranda" 8 juillet 2022
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5 juillet 2022
La violence en ligne, notamment contre les femmes, prend de plus en plus des proportions inquiétantes eu égard aux menaces d’agression sexuelle, cyberharcèlement et dénigrement. Ainsi selon un sondage effectué en 2017-2018 cité dans une nouvelle étude produite par le Conseil du statut de la femme, 75% des Québécoises de 18 à 24 ans affirmaient avoir vécu de l’hostilité en ligne. Par ailleurs, un sondage IPSOS cité dans le document mentionne qu’en 2021, 39% des Canadiennes oeuvrant dans les médias ont vécu du harcèlement en ligne dans les 12 mois précédents.
Les sondages recensés par l’étude sont unanimes : certaines femmes sont plus à risque que d’autres de recevoir des messages haineux. C’est notamment le cas de celles issues de groupes sociaux minoritaires, notamment culturels et sexuels, ainsi que des femmes qui prennent la parole dans les médias.
L’étude propose des pistes de solution pour diminuer le fléau, notamment celle d’embaucher davantage de personnel responsable d’arbitrer les signalements de messages haineux, le personnel assigné à cette tâche chez Facebook et Twitter, notamment, étant insuffisant. On souligne également qu’au Québec, il n’existe pas d’organisme spécifiquement voué à l’accompagnement des femmes victimes d’hostilité en ligne.
La conclusion du document est d’ailleurs sans équivoque: «La présente étude invite à une mobilisation pour que l’hostilité en ligne envers les femmes soit reconnue, dénoncée et combattue au même titre que le sexisme et la violence qui existe hors ligne.»
Conséquemment, tant et aussi longtemps qu’un organisme dédié à l’accompagnement des femmes victimes de violence en ligne ne sera pas mis sur pied, nous assisterons sans coup férir à des comportements indignes d’une société dite «civilisée».
vigile.quebec tribune libre 5 juillet 2022
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