Trois musulmanes en faveur du projet de loi 21

19 avril 2019

Djamila Addar, Leïla Bensalem et Leïla Lesbet ont toutes les trois fui leur pays natal suite à la montée de l’intégrisme islamiste dans les années 80-90. Impliquées dans le milieu de l’enseignement, elles militent depuis plusieurs années pour l’interdiction des signes religieux dans les écoles, « Le voile est lourd de sens. Pour moi, c’est le porte-étendard des islamistes », déclare Leïla Bensalem. « C’est quelque chose d’oppressant, de dégradant pour les femmes », ajoute-t-elle.

Aux yeux de Djamila Addar,  « la foi n’est pas dans les apparences, elle est dans les gestes qu’on pose, et non pas dans un bout de tissu ». « Ce voile n’a jamais fait partie de notre culture et encore moins de notre religion », dit Mme Lesbet qui précise être issue pourtant d’une famille « très pratiquante ».

« Contrairement à ce que beaucoup ont dit, je trouve le projet de loi très modéré, renchérit Mme Bensalem. C’est un projet très important, car c’est l’aboutissement, enfin, de la Révolution tranquille des années 60. »… Une leçon d’histoire nationale du Québec de la part d’une musulmane qui ferait rougir bien des Québécois dits de souche!

vigile.net tribune libre 18 avril 2019
quebechebdo 19 avril 2019

Faut-il resserrer les règles encadrant l’école à la maison?

17 avril 2019

Devant l’intention du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, de resserrer les contrôles pour les parents qui font l’école à la maison en exigeant des agents de suivi du ministère de l’Éducation qu’ils rencontrent les élèves à la maison pour s’assurer qu’ils ont bel et bien suivi le programme obligatoire, des voix se sont élevées pour faire valoir leur « droit à la diversité » en éducation. « Avec le nouveau règlement, la maison devient carrément un local de l’école publique. Le ministre détruit l’esprit de l’école à la maison », argue un parent.

Or, un article publié dans la Loi sur l’instruction publique stipule « qu’il n’est pas obligatoire de fréquenter l’école pour l’enfant qui reçoit à la maison un enseignement et y vit une expérience éducative qui, d’après une évaluation faite par la commission scolaire ou à sa demande, sont équivalents à ce qui est dispensé ou vécu à l’école. »

D’ailleurs, à cet effet, certains constats ont révélé des lacunes dans l’encadrement de l’école à la maison, notamment des contacts entre des parents et des agents de suivi du ministère de l’Éducation qui se font au téléphone, des agents qui se font carrément raccrocher la ligne au nez, et des projets d’apprentissage soumis par des parents qui se résument en un bout de papier.

Dans ces circonstances, je suis d’avis que les règles encadrant l’école à la maison doivent être resserrées pour le plus grand bien des jeunes soumis à ce système d’éducation parallèle.

vigile.net tribune libre 15 avril 2019
quebechebdo 18 avril 2019
Le Soleil 19 avril 2019 "Resserrer les règles sur l'école à la maison?" (version abrégée)
 

Notre-Dame, notre amie

17 avril 2019

Au fil des siècles, Notre-Dame de Paris a été priée, contemplée, lue, chantée… Aujourd’hui, elle est veillée telle une vieille amie par les Parisiens à son chevet. « C'est l'âme de la nation française qui souffre, l'âme même du cœur de Paris et de la France qui [sont] touchés aujourd'hui », a lancé Stéphane Bern, historien médiatique et fervent défenseur du patrimoine.

Parmi toutes les réactions entendues depuis ce terrible incendie, j’ai été estomaqué par le nombre incalculable de commentaires qui comparaient leur profonde tristesse à celle qu’ils auraient éprouvée pour une amie qui viendrait de subir un grave accident.

En somme, un phénomène de personnification de la cathédrale Notre-Dame qui dépasse le monument patrimonial en lui prêtant vie. Notre-Dame s’est incarnée en « notre dame », notre amie, notre complice dans nos joies comme dans nos peines.

Peut-être arrivera-t-elle à se remettre de ses terribles « blessures », mais elle ne redeviendra jamais la confidente attentive qu’elle a incarnée dans le cœur de millions de pèlerins et de visiteurs de toutes provenances pendant des siècles et des siècles…

quebechebdo 17 avril  2019

 

Le mythe de la clause dérogatoire

16 avril 2019

Décidément, l’insertion de la clause dérogatoire dans le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État québécois a le don d’exacerber plusieurs susceptibilités dans divers milieux sociaux, politiques et juridiques.

Or, selon une étude publiée en 2016 par Guillaume Rousseau, professeur de droit à l’Université de Sherbrooke, et intitulée La disposition dérogatoire des chartes des droits : de la théorie à la pratique, de l’identité au progrès social, la disposition de dérogation a été utilisée au Québec pas moins de 110 fois dans plus de 40 lois distinctes.

Différend parmi les juristes

Le 12 octobre, dans une lettre ouverte publiée dans Le Devoir, 26 Québécois – avocats, ancien bâtonnier, ex-ambassadeur, juge à la retraite – plaident pour que Québec recoure aux dispositions de dérogation afin de soustraire « cette nécessaire entreprise de la laïcité québécoise à la tutelle des Chartes ».
Il faut éviter que la laïcité « ne soit euthanasiée judiciairement », insistent-ils.
Moins d'une semaine plus tard, toujours dans Le Devoir, une vingtaine de voix s'élèvent contre la possible interdiction des symboles religieux au Québec.
« Déroger aux libertés et droits fondamentaux est une question d'une exceptionnelle gravité », disent la vingtaine d'avocats et de professeurs d'université « [...] En interdisant à des personnes issues d'une diversité de cultures et de religions de travailler, l'État échoue à son devoir de protéger sa neutralité tant à l'égard des croyants que des non-croyants », disent les signataires de cette lettre.
Le gouvernement Legault, affirment ces experts en droit, ne veut pas tant la séparation de l'État de la religion que « le rejet de la diversité ».

La loi 178 sur l’affichage en français

« Gouverner, c'est choisir », déclarait le premier ministre Robert Bourassa, il y a presque 30 ans, pour justifier le recours à la clause de dérogation pour imposer l'affichage unilingue français à l'extérieur des commerces au Québec. La Cour suprême du Canada vient alors de lui asséner un soufflet en disant qu'interdire l'anglais dans l'affichage commercial est contraire à la liberté d'expression.
Qu’à cela ne tienne, pour maintenir l'affichage extérieur unilingue français au Québec, le gouvernement Bourassa adopte la loi 178 qui inclut la clause dérogatoire.

Utilisation de la disposition de dérogation à la suite du rapatriement de la Constitution

Ironie du sort, c'est à la suite de « la nuit des longs couteaux », que la disposition de dérogation est ajoutée à toutes les lois québécoises antérieures à 1982 « pour que l'Assemblée nationale garde intacts les pouvoirs législatifs du Québec sans être assujettie à un cadre juridique extérieur ».

Divers motifs justifiant la clause dérogatoire

11 des 41 lois assujetties à la clause de dérogation sont liées à l'identité, notamment la langue, l’école et les religions, et 22 à un objectif de progrès social.

Conclusion

Sur le plan politique, la disposition de dérogation est un outil particulièrement puissant. Les efforts pour contester le raisonnement quant à son utilisation n'ont eu aucun succès jusqu'ici. – Eric Adams, professeur en droit constitutionnel à l'Université de l'Alberta, dans une entrevue accordée à CBC.

vigile.net tribune libre 16 avril 2019

Frilosité eu égard à la chefferie du PQ

16 avril 2019

Manifestement, les candidats à la chefferie du Pari québécois (PQ) ne se bousculent pas au portillon. C’est du moins ce qui est ressorti du dernier Conseil national du PQ tenu à Trois-Rivières récemment, à part quelques timides interventions du député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, et de la députée de Joliette, Véronique Hivon.

En guise d’argumentaire, tous les deux s’entendent pour affirmer que la priorité doit être mise sur la refondation du parti avant d’aborder quelque course à la chefferie du parti.

«La réflexion se poursuit…Je ne suis pas dans mon rôle individuel à ce stade-ci, je suis dans le travail collectif qu’on a à faire, comme parti, avec les militants», a commenté Sylvain Gaudreault. 
«J’ai un équilibre entre transparence et pudeur, par rapport à ça. Il faut respecter ça», a fait valoir Véronique Hivon. De son côté, Pascal Bérubé reconnaît qu’il n’a «pas d’indications» que d’autres candidats seraient intéressés pour le moment.

Aux yeux des militants, le congrès extraordinaire du PQ prévu l’automne prochain permettra de brasser les idées en vue de la future course à la chefferie, qui suscite, il faut bien l’admettre, peu d’enthousiasme pour le moment.

À cet effet, les orateurs invités au Conseil national ont souligné que le PQ est passé, au cours d’une période de moins de quatre ans, d’une démarche orientée sur l’indépendance sous Pierre Karl Péladeau, à un report à un second mandat sous Jean-François Lisée. À ce sujet, «Je pense que ce n’est pas quelque chose qui nous a nécessairement aidés de se lancer, toujours, de manière très rapide, dans des courses à la chefferie et de se laisser définir uniquement par ces courses à la chefferie et ces chefs-là qui en venaient à définir l’essence et l’orientation du parti», admet Mme Hivon.

Dans tout ce brassage d’idées, je suis d’avis que le retour à sa base ne peut que redonner le souffle nécessaire à réanimer un PQ « agonisant », assommé par sa dernière dégelée du scrutin d’octobre 2018. Il lui reste trois ans pour se sortir de cette léthargie chronique, à défaut de quoi il risque de disparaître du feuilleton politique du Québec!  

vigile.net tribune libre 14 avril 2019

Montréal à l’image du Québec du XXIe siècle?

16 avril 2019

Montréal est « un espace de vie qui promeut la dignité, la tolérance, la paix, l’inclusion et l’égalité entre les citoyennes et citoyens », arguent Valérie Plante et Lionel Perez à titre d’argumentaire pour justifier un statut particulier pour la métropole eu égard au projet de loi sur la laïcité de l’État québécois.

Et d’ajouter les deux représentants municipaux dans leur déclaration commune, « la Ville de Montréal réaffirme le caractère inaliénable du principe de laïcité ouverte afin de construire un espace public qui soit à l’image du Montréal et du Québec du XXIe siècle ».

Si Valérie Plante et Lionel Perez posent comme postulat que Montréal est « un espace de vie qui promeut la dignité, la tolérance, la paix, l’inclusion et l’égalité entre les citoyennes et citoyens », est-ce à dire que la majorité des Québécois, lesquels appuient le projet de loi 21, ne répondent pas à ces « particularités »? En prenant position contre le projet de loi sur la laïcité, Montréal est-elle « à l’image du Québec du XXIe siècle »?

À mes yeux, le statut particulier réclamé par la mairesse et le chef de l’opposition officielle contribue à creuser davantage le fossé déjà béant, lié à l’anglicisation croissante de la métropole, entre Montréal et le reste du Québec.

vigile.net tribune libre 15 avril 2019
quebechebdo 16 avril 2019

Le « Tigre » est de retour

15 avril 2019

Une nuit de novembre 2009, la Cadillac de Tiger Woods frappe de plein front une bouche à incendie. Le champion, sous l’effet de somnifères, a perdu le contrôle de la voiture à quelques mètres de chez lui. Sa femme venait juste de le chasser à coups de club de golf après avoir découvert des textos compromettants d’une de ses maîtresses.

Le 29 mai 2017, quoiqu’il ne soit qu’à 10 kilomètres de sa résidence en Floride, Tiger Woods ne sait plus où il habite, il se croit « en Californie », dit-il d’une voix pâteuse à l’agent de police qui vient de l’interpeller. Cette nuit-là, à 3 heures du matin, l’ex-numéro un mondial du golf, pieds nus sur le bitume, se fait menotter les mains dans le dos, puis embarquer au poste de police pour conduite sous emprise de médicaments… C’est la descente aux enfers!

Malgré plusieurs tentatives pour reprendre sa place parmi les plus grands golfeurs, Tiger Woods se voit considérablement diminué par de nombreuses opérations au dos. Ses performances laissent à désirer…

Or, en ce 14 avril 2019, le héros déchu de 43 ans est revenu en force en remportant le prestigieux Tournoi des Maîtres, un exploit que plus aucun expert ne croyait possible. Après avoir atteint le fond du baril, Tiger Woods vient de prouver à tous ses supporters qu’ils ont eu raison de croire en lui…Bienvenue à nouveau dans le cercle des plus grands noms du golf professionnel, M. Woods! 

Le Soleil 16 avril 2019

De l’autorité de l’enseignante

14 avril 2019

En entrevue à 24/60, l'avocate Julie Latour estime que le projet de loi 21 du gouvernement de François Legault sur la laïcité de l’État est « sobre, modéré et efficace » et qu’il répond à l’aboutissement d’un long processus.

Toutefois, nonobstant l’argumentaire de l’avocate avec lequel je suis entièrement en accord, notamment le fait que « l’autorité de l’enseignant est celle d’ouvrir à la liberté », j’aimerais attirer votre attention sur la dernière phrase de Mme Latour qui répondait à cette future enseignante qui serait contrainte d’enlever son voile sur sa tête devant ses élèves.

« La foi ne se prouve pas, elle s’éprouve », conclut Julie Latour…  Une profonde réflexion qui vient démontrer clairement la prédominance de la foi intérieure sur le port des signes religieux extérieurs.   

vigile.net tribune libre 11 avril 2019
quebechebdo 14 avril 2019

Tout simplemenr scandaleux!

13 avril 2019

Le chef de la direction d’Air Canada, Calin Rovinescu, a vu sa rémunération totale grimper à 11,5 millions $ l’an dernier, ce qui représente une hausse de 28 pour cent par rapport à sa rémunération de 9 millions $ pour l'exercice précédent. De plus, M. Rovinescu, qui dirige la ligne aérienne montréalaise depuis 2009, a également reçu une prime de 3,5 millions $.

Par ailleurs, le nombre de personnes à faible revenu était estimé entre 693 000 et 1,1 million de personnes en 2014 au Québec. Même à 693 000 personnes, l’estimation la plus basse demeure imposante. Un nombre aussi grand de gens est difficile à imaginer, mais pour avoir une approximation, on pourrait dire que c’est presque autant que les villes de Laval et de Gatineau réunies, soit respectivement 425 225 habitants et 278 780 habitants au 1er juillet 2015.

Deux mondes diamétralement opposés…qui vivent ici même, dans notre Québec, au 21ième siècle!

quebechebdo 13 avril 2019
 

Le crucifix de Duplessis: une initiative politique

12 avril 2019

Un récent recensement effectué par Radio-Canada permet de constater qu'environ 50 % des villes de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches ont déjà retiré le crucifix de leur salle de conseil. Sur la quarantaine de municipalités rejointes par Radio-Canada, dix-neuf l’ont toutefois conservé.

Et pourtant, je suis d’avis que Duplessis souhaitait, en plaçant le crucifix au mur de l'Assemblée législative de l’époque, séparer la couronne britannique et l'Église anglicane de l'État canadien-français au Québec. 

Conséquemment, la décision de Duplessis d’installer un crucifix à l’Assemblée législative est une initiative politique et non religieuse, comme on le colporte malheureusement trop souvent. Dans ces circonstances, la présence du crucifix à l’Assemblée nationale a toujours sa place dans un Québec laïc!

quebechebdo 12 avril 2019