Où s’en va la profession d’enseignant?

25 décembre 2019

 

Viendrait-il à la tête d’un directeur général de Centre hospitalier d’engager un médecin non qualifié dans un contexte de pénurie de main d’œuvre dans un département spécifique? La réponse est non. Et pourtant, c’est actuellement le cas dans plusieurs commissions scolaires qui, aux prises avec des difficultés de recrutement, doivent de plus en plus souvent avoir recours à des professeurs non qualifiés pour enseigner à leurs élèves, et tout cela dans un contexte où la Fédération des commissions scolaires, de son côté, est en pleine campagne de valorisation de la profession enseignante dans le but d’attirer de futurs candidats.


À mon avis, la transmission du savoir est aussi importante que la qualité des soins médicaux prodigués. À cet effet, il existe peut-être un moindre mal pour pallier la pénurie d’enseignants qualifiés. Le ministère de l’Éducation pourrait permettre aux étudiants à leur dernière année de baccalauréat en sciences de l’éducation d’agir, exceptionnellement, à titre d’enseignant dans la discipline de leur spécialité sous la responsabilité d’un enseignant qui serait rémunéré pour agir à titre de tuteur.


Autrement dit, je suis d’avis qu’il faut tout mettre en œuvre pour pallier ce manque d’enseignants le plus adéquatement possible, entre autres en persistant dans les efforts de valorisation de la profession, dans le but ultime d’offrir aux élèves québécois la qualité d’enseignement à laquelle ils ont droit! 

quebechebdo 24 décembre 2019

François face à la peur du changement de l’Église

22 décembre 2019

Le pape François, à l’occasion de ses vœux de Noël aux cardinaux, évêques et prêtres qui oeuvrent au Saint-Siège, a dénoncé la « rigidité » dans la manière de vivre sa foi chrétienne et les a appelés à s’ouvrir au changement.

« Aujourd'hui, nous ne sommes plus les seuls à produire de la culture, plus les premiers entendus ni les plus écoutés, a déclaré François aux prélats. La foi en Europe et dans une grande partie de l'Occident n'est plus une présomption évidente, mais plutôt souvent niée, marginalisée et ridiculisée. »

En s’exprimant ainsi, François défend sa vision et ses priorités en tant que reflet de l'Évangile et de l'axiome selon lequel la vraie tradition de l'Église est celle d'un chemin de changement continu et distinct. « La tradition n'est pas statique, elle est dynamique », a-t-il lancé.

Le chemin du changement rencontre de nombreux obstacles de la part d’une certaine frange de catholiques traditionnalistes qui dénoncent haut et fort l'accent que met le pape François sur la miséricorde et l'ouverture à une marge de manœuvre doctrinale sur des questions telles que les sacrements pour les catholiques divorcés et remariés civilement.

Quoique qu’il soit tout à fait naturel que ce soit le pape qui initie cet appel au changement, je suis d’avis que des voix de partout dans le monde doivent se lever et suivre le message d’ouverture de François, et ainsi répondre à l’inquiétude du défunt cardinal Carlo Maria Martini, qui, dans son dernier entretien avant de mourir en 2012, a déploré que l'Église soit « 200 ans en retard » en raison de sa peur innée du changement.

quebechebdo 22 décembre 2019
Le Soleil 24 décembre 2019

La saga du F.-A.-Gauthier

20 décembre 2019

Considéré comme le fleuron de la flotte de la Société des traversiers du Québec (STQ) à son arrivée en 2015, le traversier F.-A.-Gauthier a été mis hors service le 18 décembre 2018 en raison de vices de construction majeurs, après moins de quatre ans de traversées et un coût de 175 millions de dollars aux frais des contribuables. Depuis sa mise en cale sèche en 2018, des frais de réparation de l’ordre de 60 millions ont été encourus.

Problèmes de soudure, installation de pièces rouillées, travaux de peinture non conformes et des employés muselés alors qu’ils tentaient de sonner l’alarme. Vraiment, la construction du F.-A.-Gauthier ne s’est pas faite dans les règles de l’art au chantier Fincantieri,en Italie et ce, en toute connaissance de cause de la part de la STQ, selon un reportage de l’émission Enquête.

Or, c’est finalement « aux sons des tambours et trompettes » que le « fleuron » de la STQ a pris le large il y a quelques jours pour rejoindre son port d’attache de Matane, au Bas-Saint-Laurent, et enfin desservir la clientèle de la traverse maritime Matane-Baie-Comeau-Godbout… Catastrophe, lors du périple, les équipes ont constaté que « les moteurs du F.-A.-Gauthier ne fonctionnaient pas nécessairement selon les paramètres qui sont prescrits par le fabricant ».

Les multiples annulations de traversées en 2019 ont exaspéré les citoyens de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent, qui subissent à chaque fois d’importants inconvénients et retards pour traverser le fleuve Saint-Laurent. De son côté, Stéphane Lafaut, le PDG de la STQ, a assuré qu'« on est dans le dernier droit » et qu'il compte bien déployer « tous les moyens possibles et imaginables » pour remettre le navire rapidement en service…??!!! Permettez-moi certains doutes!

quebechebdo 20 décembre 2019
Le Devoir 21 décembre 2019

Une immense figure de la chanson québécoise

19 décembre 2019

Immense figure de la chanson québécoise, Monique Leyrac s’était faite très discrète ces dernières années. Retirée dans sa maison des Cantons-de-l’Est, Catherine Pépin l'a rencontrée en février 2018, à l'occasion de son 90e anniversaire.

Une entrevue intimiste dans laquelle elle explique, entre autres, pourquoi elle a refusé de devenir la passionaria du mouvement indépendantiste dans les années 70, alors qu’on la pressait de s’engager davantage, et évoque ses rencontres avec Gilles Vigneault, Félix Leclerc et Luc Plamondon, dont elle a interprété les chansons avec une grâce exceptionnelle.

Je vous invite à écouter cette entrevue au cours de laquelle Monique Leyrac se livre avec beaucoup de générosité, d’humour et d’humilité.

https://www.icimusique.ca/articles/19679/entrevue-monique-leyrac-radio-canada

 

Interprétation magistrale de Mon pays de Gilles Vigneau à Sopot en 1965

https://www.bing.com/videos/search?q=monique+leyrac&view=detail&mid=8DA3C13EE384884C3F598DA3C13EE384884C3F59&FORM=VIRE

vigile.net tribune libre 17 décembre 2019

 

Ottawa/Québec aller-retour?

19 décembre 2019

Contre toute attente, le nom de l’ex-premier ministre du Québec. Jean Charest, circule à titre de candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PPC). Quoi qu’il en soit, si Jean Charest a pu réaliser le trajet d’Ottawa à Québec en passant du Parti progressiste-conservateur du Canada (PPCC) au Parti libéral du Québec (PLQ), il lui sera probablement tout aussi aisé d’accomplir le même trajet à l’inverse.

Or le québécois Jean Charest réussirait-il à reconquérir le cœur des Québécois à la tête du parti conservateur qui n’a pu faire élire que dix députés au Québec lors du dernier scrutin fédéral? Sur un autre plan, les Québécois ont-ils oublié les scandales de corruption et de collusion dans l’industrie de la construction entourant la garde rapprochée de Jean Charest révélés par la Commission Charbonneau qui visait le parti au pouvoir, à savoir le PLQ de Jean Charest? Enfin, que révèlera le projet Mâchurer de l’UPAC toujours en cours sur des allégations de financement illégal de la part du PLQ pendant les années où Jean Charest était premier ministre d’un gouvernement libéral?

Selon des rumeurs qui semblent fondées, l’ex-chef du PPCC aurait reçu plusieurs invitations d'élus actuels du caucus conservateur, d'ex-élus et de militants à se lancer dans la course au leadership du PCC, lesquelles sollicitations auraient « fortement ébranlé » M Charest qui n’avait pas envisagé faire un retour en politique avec les conservateurs. Toutefois, Jean Charest est une « bête politique » qui a sans doute encore plusieurs défis personnels à relever, et il n’a que 61 ans… Conséquemment, je ne serais pas du tout surpris qu’il fasse le grand saut dans l’arène politique fédérale!

quebechebdo 19 décembre 2019 
Le Soleil 21 décembre 2019 "Ottawa/Québec aller-retour pour Jean Charest?"

Annonce précipitée du départ de François Legault?

16 décembre 2019


Une nouvelle pour le moins imprévue, le premier ministre François Legault sollicitera un deuxième mandat et, s’il est réélu, il quittera la politique au cours de ce mandat.

 

François Legault se décrit comme un « homme d’affaires », faisant référence, notamment, à la dizaine d’années passées à la direction d’Air Transat. D’ailleurs, son style de gouvernance, axé sur la performance, l’efficacité et la recherche de résultats à court terme en font foi. Le premier ministre semble engagé dans une véritable course contre la montre, animé par un sentiment d’urgence. Il gouverne dans la hâte, voire diront certains, dans la précipitation, à coup de menaces de lois spéciales et de bâillons pour forcer l’adoption de projets de loi, les choses n’allant jamais assez vite à ses yeux. Toutefois, l’alliance « vite et bien » ne fait pas toujours bon ménage. À preuve, le cafouillage du programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui a dû retourner sur la table à dessins du ministre Jolin-Barette.

En fait, l’annonce du départ éventuel de François Legault de la politique n’est peut-être pas aussi surprenante qu’on pourrait le penser. Aux yeux du premier ministre, la durée et le nombre de mandats n’ont aucune importance. « Pouvons-nous être meilleurs, être plus fiers d’être Québécois? C’est ça qui me motive, ce n’est pas la question du pouvoir », affirme-t-il.

Toutefois, cette révélation « précipitée » ne risque-t-elle pas de jouer en sa défaveur eu égard à sa cote de popularité élevée auprès d’une majorité de Québécois qui pourraient lui manifester une forme de désapprobation, voire de déni?… Là est toute la question!

quebechebdo 16 décembre 2019

De quoi je me mêle, M Legault?

15 décembre 2019

Après la performance remarquable du Bloc québécois d’Yves-François Blanchet à l’occasion du dernier scrutin fédéral, le premier ministre du Québec François Legault avait déclaré, lors d’un point de presse, que son principal interlocuteur concernant les dossiers du Québec demeurerait le premier ministre du Canada Justin Trudeau.

Or, à peine deux mois après l’élection du Parti libéral du Canada, un premier litige entre Mm Legault et Blanchet a trait aux échanges commerciaux eu égard à l’aluminium tels que stipulés dans l’ACEUM, François Legault alléguant que « le Bloc doit défendre les intérêts des Québécois, et [que] c’est dans les intérêts des Québécois que cette entente soit adoptée et ratifiée rapidement parce que c’est un gain », le chef du Bloc répliquant que « nous demandons que nos travailleurs de l’aluminium aient droit à la même protection que les travailleurs de l’acier, quitte à renégocier. »  

Mon intention n’est pas ici de prendre position pour une des deux parties mais plutôt de faire ressortir le ton « paternaliste et infantilisant » de François Legault envers Yves-François Blanchet alors que le premier ministre s’était pourtant engagé à négocier directement avec Justin Trudeau.

De quoi je me mêle, M Legault? Laissez M Blanchet prendre ses propres positions sur l’aluminium québécois et défendez les vôtres auprès des Québécois. Et si, par hasard, vous désirez discuter avec M Blanchet, faites-le en privé svp et non pas devant les caméras… C’est une simple question de diplomatie élémentaire!

quebechebdo 15 décembre 2019

Il est où l’humour sans sacre?

14 décembre 2019

Lors d'une entrevue accordée à Sophie Durocher sur les ondes de QUB Radio, l'humoriste, comédien, auteur-compositeur-interprète et ancien sénateur Jean Lapointe a déploré le nombre effarant de sacres qui fusaient de toutes parts lors du 21e Gala les Olivier.

Jean Lapointe s’en est pris particulièrement à l’humoriste Mike Ward, notamment à ses discours de remerciements, lesquels débordaient de commentaires sarcastiques et de sacres. « Regarde Mike Ward qui dit merci. Il y a deux sacres en dedans d'une minute dans des remerciements, des moments normalement très solennels. Moi, ça me choque », a-t-il déploré.

Je sais, ici au Québec, le sacre a perdu complètement ses origines religieuses pour devenir un juron comme les autres, notamment chez les jeunes humoristes qui n’ont pas connu cette période noire de la société québécoise qui a dû assister à l’omniprésence de l’Église jusque dans la vie privée de ses « ouailles », d’où cette frustration, voire ce fiel, à l’égard des mots religieux qui se sont transformés en sacres « libérateurs ».

Or, maintenant que l’Église a récupéré son bercail, peut-être serait-il pertinent que nos humoristes usent de leur imagination fertile pour créer de nouveaux jurons qui représenteraient davantage la société québécoise d’aujourd’hui!

quebechebdo 14 décembre 2019

Où sont les économies?

12 décembre 2019

La « paix » est revenue entre les médecins spécialistes et le gouvernement. Une entente a finalement été signée entre la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) et le gouvernement Legault pour réduire progressivement leur enveloppe salariale de 560 M$ en 2022-23 sans pour autant être soumis à quelque baisse d’honoraires, les deux parties misant sur la création d’un nouvel acteur indépendant, soit l’Institut de la pertinence, lequel aura pour mandat d’éliminer des actes inutiles ou en plafonner d’autres, ou réduire des tarifs versés aux médecins, « mais il devra alors avoir l’approbation de la FMSQ ». 

M. Dubé a justifié le recul sur la promesse de campagne électorale d’un milliard par de nouvelles informations provenant d’une étude qui sera rendue publique en janvier et qui « démontrerait » que les spécialistes sont à égalité avec la moyenne canadienne. Le gouvernement Legault promettait de récupérer 1 milliard par année. Or, ce sera plutôt 148,3M$ en 2019-20, 280,7M$ en 2020-21, 403,4M$ en 2021-22 et 560,2M$ en 2022-23.

Toutefois, dans toute cette valse de chiffres, une question me turlupine : dans l’hypothèse, par exemple, où un radiologue se verra empêcher par l’Institut de la pertinence de prescrire une mammographie à une femme de plus de 70 ans, ne pourra-t-il pas par ailleurs tout à loisir voir une autre patiente, une entourloupette qui n’affectera en rien son revenu et, par ricochet, qui n’apportera aucune économie pour le gouvernement? Autrement dit, où sont les économies si le spécialiste peut conserver le même nombre de patients, voire les augmenter?

quebechebdo 12 décembre 2019

Immigration: solution à la pénurie de main-d’oeuvre?

12 décembre 2019

Depuis quelques années, il est devenu monnaie courante d’évoquer l’immigration comme solution à la pénurie de main-d’œuvre au Québec. Or, en fouillant sur le Web, je suis tombé sur un article plutôt révélateur sur le taux de chômage dans la Métropole dont voici le contenu :  

« La métropole du Québec détient ce triste titre en Amérique du Nord. C’est bien à Montréal que les immigrants sont les moins bien intégrés au marché du travail selon une étude de l’Institut du Québec (IdQ) en collaboration avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) et Montréal International (MI).

Montréal aurait la pire performance nord-américaine dans l’écart entre le taux de chômage de ses citoyens qui y sont nés, et celui des immigrants. Il est de 10% à Montréal, contre 6% à Toronto et 5% à Vancouver dans le reste du Canada.

Et les résultats sont encore pires pour les plus instruits des immigrants. En effet, le taux de chômage des immigrants détenant un diplôme étranger est à près de 12,5% à Montréal, alors qu’il est d’environ 7% pour ceux détenant un diplôme canadien. Et paradoxalement, la diplomation universitaire des immigrants montréalais est de 33% alors que les natifs sont diplômés dans une proportion de 24%.

Selon Raymond Bachand, président de l’Institut du Québec (IdQ), il est grand temps de se mobiliser afin que les ordres professionnels soient plus flexibles auprès des immigrants.

La question de la langue pourrait aussi faire partie du problème. En effet, le marché du travail montréalais demande aux immigrants de posséder non pas qu’une langue mais bien deux langues afin d’avoir accès à de nombreuses professions. »

Source: TVA Nouvelles, IdQ, Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Montréal International

Dans ces circonstances, il m’apparaît évident que l’immigration ne s’avère nullement la solution-miracle à la pénurie de main-d’œuvre au Québec et qu’il est temps de « mettre la pédale douce sur l’accélérateur » de l’immigration. Par ailleurs, je suis d’avis que le ministère de l’Éducation, en collaboration avec les Universités et les Cégeps, fassent la promotion des domaines d’emploi où sévit la pénurie de façon à aiguillonner les futurs finissants/es vers ces carrières.

Enfin, le ministre Jolin-Barrette se doit de revenir à l’Assemblée nationale avec un projet de loi sur l’Immigration et un programme d’expérience québécoise (PEQ) qui contient une liste exhaustive et détaillée des emplois à combler sur le marché du travail de façon à répondre efficacement à la pénurie de main-d’œuvre.

vigile.net tribune libre 11 décembre 2019