Il faut déconfiner les 70 ans et plus

1 mai 2020

Depuis le début la mise sur pause du Québec le 13 mars, les Québécois, selon le propre constat du premier ministre François Legault, ont manifesté leur bonne foi en se montrant « dociles » envers les directives émises par la Santé publique, notamment la distanciation sociale.

Or, maintenant que le déconfinement « graduel » est enclenché dans divers secteurs d’activités, les Québécois sont en droit de s’attendre à une certaine ouverture eu égard au confinement dans leur résidence, d’autant plus que l’arrivée des beaux jours apporte un regain d’énergie vital après un long hiver.    

À cet égard, les aînés ne souffrant d’aucun problème de santé majeur se sont soumis massivement au confinement au même titre que tous les autres Québécois. Il serait donc tout à fait légitime, voire normal, de reconnaître leurs efforts en leur permettant, eux aussi, de profiter des activités printanières et estivales qui peuvent s’adapter à la distanciation sociale.

Si la pandémie, aux dires du premier ministre, est maintenant sous contrôle dans la population, sauf dans la région métropolitaine de Montréal et dans les résidences pour personnes âgées, je ne vois pas pourquoi la simple barrière des 70 ans aurait toujours sa raison d’être… En termes clairs, pourquoi pénaliserions-nous des personnes pleines de vie dont le seul « handicap » est d’être septuagénaires?… C’est une simple question de justice sociale envers nos aînés!

quebechebdo 1er mai 2020

« Stronger together »: présence minimaliste du français

29 avril 2020

 

Dimanche soir le 26 avril, un grand spectacle rendant hommage aux travailleurs de première ligne en santé sous le titre Stronger Together, Tous Ensemble a été présenté sur plus d'une centaine de plateformes au Canada.

Or, disséminées entre plusieurs interprètes anglophones, seulement trois chanteuses d’expression française faisaient partie du spectacle, à savoir Céline Dion, Charlotte Cardin et Marie-Mai, lesquelles étant les seules à s’exprimer dans les deux langues à part Shania Twain qui a salué son public en français à la fin de sa prestation… Absolument désolant!

Et pourtant, le Québec regorge de « stars » de la chanson francophone! Questionnée à ce sujet, Lindsay Cox, vice-présidente principale et productrice exécutive à Insight Productions qui a collaboré avec Bell Média et CBC/Radio-Canada pour concevoir et produire l'événement, a souligné que celui-ci était au départ destiné au Canada anglais. Toutefois, l'intérêt de diffuseurs francophones pour le spectacle a fait en sorte que la production a souhaité qu'il devienne plus « représentatif », affirme-t-elle. Une « représentation » pour le moins minimaliste du bilinguisme canadian qui suscite de nombreuses questions eu égard à la place du Québec dans notre beau pays qui se targue sans coup férir de promouvoir les deux langues « officielles ».

Heureusement, le réseau TVA diffusera par ailleurs un événement semblable le 10 mai prochain à l’occasion de la fête des Mères mettant en vedette une pléiade de nos vedettes exclusivement québécoises. Ce spectacle imposant, intitulé Une chance qu’on s’a, en référence à la célèbre chanson de Jean-Pierre Ferland, rendra hommage aux personnes âgées, durement affectées durant cette pandémie et, j’en suis convaincu, il n’aura rien à envier à Stronger together!

vigile.quebec tribune libre 28 avril 2020

Économie et santé publique, condamnées à se confronter

29 avril 2020

Depuis le début de la crise du coronavirus, la santé publique a été au cœur des préoccupations du premier ministre François Legault et du Dr Horacio Arruda. Aujourd’hui, alors que la pandémie semble sous contrôle au Québec, hormis la région métropolitaine de Montréal, les préoccupations de l’équipe de gestion de crise sont nettement orientées du côté des CHSLD où les cas continuent de proliférer.

Or, maintenant que le déconfinement est amorcé sur le plan économique avec le retour au travail de quelque 500 000 travailleurs, François Legault demeure les yeux rivés sur l’évolution de la COVID-19 en insistant très fortement sur l’application des directives de la Santé publique, particulièrement la distanciation sociale qui exige un espace de deux mètres entre les personnes.

En termes clairs, l’économie et la santé publique sont condamnées à se confronter encore pendant plusieurs mois avant que la vie ne reprenne son cours « normal ». Un dépistage constant devra être réalisé sur une grande échelle partout au Québec de façon à s’assurer que la situation demeure stable, à défaut de quoi, aux dires de MM. Legault et Arruda, un retour en arrière demeure toujours possible.

À mon avis, tant et aussi longtemps que le virus continuera de se propager dans la population, la santé des Québécois se retrouvera inlassablement sur la route de l’économie et cela, pour des raisons éthiques fondamentales.

quebechebdo 29 avril 2020
vigile.quebec tribune libre 30 avril 2020

Aux parents d’enfant (s) au primaire

28 avril 2020

C’est maintenant officiel, le déconfinement s’amorce au Québec, et c’est l’ouverture des écoles primaires, avec présence volontaire, que le premier ministre François Legault a choisie pour entamer cette étape des plus importantes.

Il vous appartient maintenant à vous parents de prendre une décision difficile : envoyer ou non votre enfant à l’école. Une décision qui, comme tout choix important dans la vie, comporte son lot de risques et de bénéfices. D’un côté, le risque que votre enfant attrape le coronavirus et le propage au reste de la famille, de l’autre, le bénéfice de pouvoir revoir ses amis, son enseignant (e), et d’acquérir de nouvelles connaissances.

Toutefois, malgré le fait que la décision, au final, vous appartiendra, je suis d’avis qu’il est essentiel de considérer « le bien des enfants », tel qu’énoncé en priorité par le premier ministre dans son point de presse du 27 avril.

Bien que très jeune encore, un enfant du primaire peut s’exprimer sur ses motifs de retourner à l’école ou de demeurer à la maison. Quant à vous, parents, il m’apparaît que vous devriez vous aussi lui faire part de vos sentiments eu égard à son choix.

Très sincèrement, je ne souhaiterais pas être dans votre position. Toutefois, si c’était le cas, je crois que je pencherais vers celle qui comporte le plus de bénéfices, quitte à donner ma confiance à la santé publique, si mon enfant souhaite retourner à l’école…Septembre est bien loin, et un séjour de six mois à faire l’école buissonnière n’est peut-être pas une vie « normale », voire souhaitable, pour un enfant de cet âge!  

quebechebdo 28 avril 2020
vigile.quebec tribune libre 30 avril 2020

Favoriser l’accès local

27 avril 2020


Depuis quelques semaines, au cours de ses points de presse quotidiens, François Legault insiste sur l’importance pour les Québécois d’acheter des produits locaux, particulièrement dans les régions du Québec.

Or, récemment, lors de la période de questions, un journaliste lui a demandé comment il prévoyait favoriser l'achat local tout en respectant les accords internationaux et le libre-échange. Le premier ministre a répliqué en insistant sur la « nécessaire réciprocité » dans l’accès aux marchés étrangers alors que la balance commerciale du Québec avec la Chine assume un déficit de 8 milliards $.

À mon sens, la Chine profite de son hégémonie sur la scène économique mondiale pour s’auto-proclamer roi et maître sur la scène internationale de telle sorte qu’elle n’a aucun scrupule à contourner sans coup férir les règles des accords internationaux. Conséquemment, le gouvernement du Québec est parfaitement légitimé de lui rendre son marché « plus difficilement accessible ».

De toute façon, il m’apparaît tout à fait légitime, voire souhaitable, d’inciter les gens d’ici d’acheter les produits d’ici et d’encourager l’industrie d’ici, notamment nos agriculteurs…C’est une simple question de saine solidarité envers nos producteurs!

vigile.quebec tribune libre 27 avril 2020

De quoi je me mêle, M. Trudeau?

27 avril 2020

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau s’est avancé sur un terrain glissant récemment en invoquant la possibilité de placer les CHSLD sous l’égide de la Loi canadienne sur la santé. Or, le partage des compétences a été décidé lors de la création du Canada en 1867 par l'adoption de la Loi constitutionnelle de 1867, et il s’avère que la santé est de compétence provinciale et que la Loi canadienne sur la santé édicte les conditions à respecter pour que les provinces et territoires puissent « toucher le transfert fédéral en santé ». 

Depuis le début de la crise économique causée par la pause des activités au pays, le gouvernement fédéral a investi des milliards $ en programmes de toutes sortes pour venir en aide aux travailleurs qui ont perdu leur emploi, et c’est tout à « fait normal » que, dans un régime fédéral, le gouvernement central utilise nos impôts pour supporter temporairement les Canadiens qui en ont grandement besoin.

Toutefois, là devrait s’arrêter l’aide du fédéral. À mes yeux, toute forme d’ingérence dans les compétences provinciales et de centralisation dangereuse des pouvoirs à Ottawa risquent de se transformer en boîte de Pandore qui ne peut qu’aboutir à une crise constitutionnelle inutile, voire néfaste en période pandémique.

Le gouvernement du Québec est le seul responsable de l’état lamentable où se trouvent aujourd’hui les personnes âgées vulnérables et, à ce titre, c’est à lui seul de déterminer les moyens qu’il entend prendre pour s’en sortir.

Quant au gouvernement fédéral, il devrait plutôt hausser le pourcentage de transfert aux provinces à 6 % comme c’était le cas en 2004 alors qu’il est actuellement à 3 % … et s’en tenir, de la sorte, à la Loi constitutionnelle de 1867 en matière de transfert en santé.

quebechebdo 27 avril 2020
vigile.quebec tribune libre 27 avril 2020

Les aînés sous le radar du MSSS

24 avril 2020

François Legault aura beau évoquer le fait qu’il n’a pas vu venir la crise dans les CHSLD, faire son mea culpa eu égard au salaire insuffisant des préposés aux soins, et avouer bien humblement que la situation catastrophique qui y règne est « un peu gênante », il faut se rendre à l’évidence, le gouvernement a littéralement perdu le contrôle dans sa gestion de crise qui sévit dans les CHSLD.

À prime abord, la situation précaire concernant la maltraitance des personnes âgées vulnérables dans les CSLD ne datent pas d’hier, la Commission d’étude sur les services de santé et les services sociaux, présidée par Michel Clair, ayant déposé en janvier 2001 un rapport volumineux contenant une liste de recommandations très détaillées sur les améliorations à apporter à la qualité des soins dans les résidences pour aînés. Depuis lors, de gouvernement en gouvernement, rien n’a été fait hormis quelques sparadraps appliqués à la pièce.

À partir du moment où les aînés se sont vus ghettoïsés dans les CHSLD, ils ont été isolés du système de santé québécois, et de là, laissés à eux-mêmes entre les mains de gestionnaires préoccupés davantage par leur budget que par les conditions de travail de leur personnel et par ricochet, par la qualité des soins prodigués.

La situation dramatique vécue aujourd’hui dans les CHSLD en période de pandémie n’est que le corollaire de décennies de laisser-aller. Bien sûr, l’heure n’est pas à chercher des coupables maintenant… Toutefois, il faudra bien qu’un jour pas trop lointain, une commission d’enquête se penche sérieusement sur une situation aussi inhumaine et que nos personnes âgées reprennent la place qui leur est due dans notre système de santé.   

quebechebdo 24 avril 2020
vigile.quebec tribune libre 27 avril 2020  

Ouverture des frontières aux demandeurs d’asile

23 avril 2020


Alors que la pandémie reliée à la COVID-19 continue de faire des ravages partout au Canada, le gouvernement fédéral ouvre ses frontières à de nouveaux demandeurs d’asile, et cela, malgré le fait que la fermeture de la frontière avec les États-Unis ait été renouvelée récemment pour un mois supplémentaire.

Or, dans les faits, un nouveau décret est entré en vigueur à minuit une le 22 avril, stipulant que l’interdiction à tout étranger d’entrer au Canada en provenance des États-Unis ne s’applique pas aux personnes qui cherchent à entrer au Canada en provenance des États-Unis afin de faire une demande d’asile, plusieurs d’entre elles provenant pourtant de l'État de New York, durement touché par la pandémie. Et, pour ajouter un peu plus d’incohérence dans ce décret, ces migrants irréguliers seront automatiquement mis en quarantaine dans des hôtels à proximité des postes frontaliers aux frais des contribuables canadiens. 

En bref, au moment où le premier ministre Trudeau annonce à grands coups de milliards   toute une pléiade de programmes destinés à venir en aide financièrement aux Canadiens dans tous les secteurs d’activités touchés par le coronavirus, il m’apparaît inconcevable, voire inacceptable, d’ouvrir les frontières à des demandeurs d’asile qui risquent d’ajouter à la lourdeur des tâches qui incombent déjà au personnel soignant, sans compter la reprise graduelle des entreprises qui laissera très peu d’emplois disponibles sur le marché du travail.

quebechebdo 23 avril 2020
vigile.quebec tribune libre 23 avril 2020

La réforme Barrette mise en pièces

22 avril 2020

En naviguant sur Facebook, je suis tombé sur un article pour le moins dévastateur relié à ce qu’on appelle communément la « réforme Barrette », tiré du site Le monde vu du Québec sous le titre « Ta yeule Barrette, ta yeule » et signé par Christian Bolduc le 15 avril 2020.
En guise de mise en contexte, en voici l’introduction :

« Le député libéral provincial Gaétan Barrette était, il y a de cela peu de temps encore, ministre dans le gouvernement de Philippe Couillard. Depuis quelques jours, il se pavane dans les médias pour donner son avis d’expert à propos de la pandémie à la COVID-19 qui touche le Québec et le monde entier. Ce radiologiste de formation qui a, durant son mandat de quatre ans à la tête du ministère de la Santé (2014-2018), gavé financièrement ses amis médecins au détriment des travailleurs de la santé et des patients, est pourtant le principal vecteur de l’effondrement actuel de la structure de soins qui prévaut dans le réseau de la santé au Québec. Une structure de soins au sous-financement chronique qui croule littéralement sous la pression du coronavirus et du manque d’effectifs. Pourtant, on savait depuis 2006 que les CHSLD, notamment, étaient à risque d’implosion. »

Je vous invite à lire ce billet et à en tirer vos propres conclusions… vigile.quebec tribune libre 21 avril 2020

https://lemondevuduquebec.wordpress.com/2020/04/15/ta-yeule-gaetan-barrette-ta-yeule/?fbclid=IwAR0Ik_xW8-D1V9LZm6C5l0CmERO7mWr6wA_rsInXWBQrd7f7laIVuaKFH3s

vigile.quebec tribune libre 21 avril 2020
 

 

Mi-réussite, mi-échec

22 avril 2020

Le 3 avril dernier, François Legault déclarait, lors de son point de presse, que la réussite ou l’échec de son équipe allait dépendre du nombre de décès. Or, en date du 21 avril, le nombre de décès au Québec se situe à 1041, en douzième position du peloton de tête mondial avec un taux de 123 décès par million d’habitants dans l’hypothèse où le Québec serait un pays

Par contre, si on exclut le nombre de décès dans les CHSLD qui représentent 85 % des décès au Québec, soit 885, le taux de décès par million d’habitants passe à 20, un résultat nettement plus satisfaisant. Si on ajoute à cela le nombre élevé de décès dans la région métropolitaine de Montréal, on peut affirmer que la gestion de crise, dans le reste de la province, constitue une mi-réussite.

Par ailleurs, il m’apparaît évident que le nombre élevé de décès dans les CHSLD reflète un manque de préparation de leurs dirigeants et, par ricochet, du ministère de la Santé et des Services sociaux du gouvernement du Québec. À cet effet, on ne peut que constater un mi-échec de la part de l’équipe gouvernementale en lien avec la gestion de crise liée à la COVID-19.

Toutefois, compte tenu de ces constats, je suis d’avis, en accord avec le premier ministre, que la situation est sous contrôle dans la population en général et que le déconfinement graduel peut s’amorcer sans crainte pour autant que la distanciation sociale est les mesures d’hygiène de base soient maintenues.

quebechebdo 22 avril 2020 
vigile.quebec tribune libre 23 avril 2020