Anglicisation de l’île de Montréal

16 juin 2020

Ce n’est pas d’hier que nous assistons lentement mais surement à l’anglicisation de l’île de Montréal. L’agrandissement du cégep Dawson, placé sur la voie rapide du Plan de relance économique du gouvernement Legault dans son projet de loi 61, en constitue malheureusement une énième manifestation.

Depuis l’arrivée de François Legault au pouvoir, les Québécoises et les Québécois ont été à même de ressentir un vent de nationalisme, notamment grâce à l’adoption de la loi 21 sur la laïcité du Québec. Aujourd’hui, il est temps que notre premier ministre, qui se dit nationaliste, et je suis porté à le croire, pose un autre geste concret en s’objectant au financement, à même les fonds publics, de notre assimilation à petit feu.  

La défense et la promotion du français sont au cœur de l’histoire du peuple québécois. Aujourd’hui, plusieurs études démontrent l’anglicisation progressive de Montréal, de Laval et des deux rives qui doit être prise avec tout le sérieux que l’exige la situation car viendra un moment où la tendance sera tellement forte qu’elle deviendra fatalement irréversible. Il faut que le gouvernement caquiste mette un frein au processus d’anglicisation de notre métropole, fondé sur le rejet du fait français et de l’identité québécoise.

M. Legault, j’en appelle à votre nationalisme. Votre gouvernement doit s’objecter au financement de l’agrandissement du cégep Dawson qui se dresse comme un symptôme de l’effondrement du système collégial francophone sur l’île de Montréal comme l’ont déjà démontré plusieurs chercheurs. C’est une simple question de gros beau sens guidé par des siècles de défense de notre identité francophone québécoise!

vigile.quebec tribune libre 14 juin 2020

François Legault, le pragmatique

16 juin 2020

De François Legault, on pourrait affirmer sans se tromper qu’il a quitté la profession d’homme d’affaires mais que l’homme d’affaires ne l’a jamais quitté. D’ailleurs, à cet effet, de son propre aveu, il s’est souvent qualifié de pragmatique, notamment dans certains projets de loi qu’il a présentés à l’Assemblée nationale.

Il en est ainsi actuellement du projet 61, Loi visant la relance de l’économie du Québec, qui a l’heur de susciter de sévères critiques de la part des partis de l’opposition qui lui reprochent en outre l’abolition de balises eu égard, notamment, à l’octroi de contrats dans l’industrie de la construction.

Aux yeux de François Legault, une période de quatre ans pour construire une maison des aînés est inconcevable. Il est convaincu que le projet peut être mené à terme dans un délai de deux, et cela tout en respectant les recommandations de la Commission Charbonneau.

À mon sens, le pragmatisme de François Legault est une arme à deux tranchants. D’une part, il lui permet de mettre en œuvre des projets dans des délais « raisonnables », d’autre part, il comporte le danger d’escamoter des étapes importantes qui risquent de nuire considérablement à l’évolution du projet.

Toutefois, force est d’admettre que son pragmatisme semble plaire à son électorat compte tenu de la popularité élevée dont il jouit dans les derniers sondages… Et cela, M. Legault le sait fort bien!

vigile.quebec tribune libre 20 juin 2020

La désinvolture du Dr Arruda

16 juin 2020

Dès le début des points de presse animés par François Legault et le Dr Horacio Arruda, ce dernier a vite acquis une notoriété et une popularité, notamment par le récit de certains événements personnels et sa gestuelle colorée.

Toutefois, plus le temps passe, plus son étoile pâlit. Nonobstant son silence inapproprié lors des dernières manifestations anti-racistes qui dérogeaient démesurément à la consigne des deux mètres de distanciation physique, on apprend que la dernière frasque du bon docteur remonte au 26 févier, date de son départ pour le Maroc pour effectuer un voyage d'affaires mais surtout d'agrément, selon La Presse canadienne.

Or, en son absence, un premier cas d'infection a été rapporté au Québec, le 27 février. Pendant ce temps, dès la fin janvier, la Colombie-Britannique et l'Alberta plaçaient des commandes d'équipement, dont des masques.

Il n’en fallait pas davantage pour que les partis d’opposition ne s’interrogent sur la pertinence de l’absence du Dr Arruda et, par conséquent, si sa présence n’aurait pas pu faire une différence eu égard à la crise qui prenait de plus en plus d’ampleur en Chine.

En entrevue, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, s'étonne devant l'apparente « désinvolture » du Dr Arruda, persuadé que le gouvernement aurait pu agir « un mois plus tôt », notamment pour assurer l'approvisionnement en équipement de protection, surtout des masques en quantité suffisante, et recruter du personnel dans les CHSLD.

Le 12 mars, peu après la semaine de relâche, le premier ministre François Legault et le Dr Arruda ont exigé des employés de l'État qu'ils s'imposent une période d'isolement obligatoire de 14 jours, s'ils revenaient de l'étranger. Or, M. Arruda, qui a repris ses fonctions dès son retour de Marrakech le 8 mars, a donc ignoré sa propre consigne.

Le Dr Arruda a refusé une demande d'entrevue sur son absence du Québec en février et mars. Pour sa part, la ministre du MSSS a refusé de commenter…

vigile.quebec tribune libre 12 juin 2020 

Pas de chèque en blanc

12 juin 2020

Imaginez un instant que quelqu’un vous offre un montant d’argent en cadeau tout en vous demandant de choisir parmi une liste qu’il vous propose. Eh bien c’est exactement ce que fait le premier ministre canadien Justin Trudeau en offrant aux provinces la somme de 14 milliards $ tout en prenant bien soin de leur dicter ce dans quoi elles devront investir avec cet argent, alléguant que « le besoin de tous les Canadiens à travers le pays, c’est d’être protégés. »

Or, en agissant de la sorte, Justin Trudeau s’immisce dans les compétences des provinces en décidant des moyens qu’ils devront utiliser pour combattre la COVID-19, une ingérence fédérale qui est loin de faire l’heur des premiers ministres provinciaux, et à raison.

« Il n’y a pas de chèque en blanc », insiste le premier ministre canadien. Tous les premiers ministres provinciaux n’en demandent pas tant, M. Trudeau… Vous n’avez qu’à inscrire le montant sur le chèque, ils s’occuperont du reste!

vigile.quebec tribune libre 11 juin 2020

5 000 morts plus tard…

12 juin 2020

« Ça va bien aller! », lançait le slogan surplombé d’un arc-en-ciel au début de la crise du coronavirus. Trois mois plus tard, le Québec compte plus de 5 000 morts, soit 64 % des personnes décédées au Canada des suites de la COVID-19.

On aura beau invoquer toutes sortes de raisons, tels les voyageurs de la semaine de relâche, le grand nombre de personnes âgées au Québec, la vétusté de certains CHSLD etc…il n’en demeure pas moins que ce triste bilan porte tout au moins à réflexion.

D’entrée de jeu, on ne peut passer sous silence les écarts de gestion qui se sont multipliés depuis les trois derniers mois eu égard à la qualité des soins dans les CHSLD. En effet, que ce soit le manque de préposés (es) aux soins ou la pénurie de matériel de sécurité, notamment les masques, les écueils n’on cessé de se pointer tels des récifs à fleur d’eau.

Déjà des lacunes ont été identifiées, la pénurie de préposés aux soins constituant sans l’ombre d’un doute la pierre angulaire ayant contribué au triste sort réservé à la très grande majorité des décès des personnes âgées. À cet effet, il faut saluer la récente initiative de François Legault de lancer un vaste programme de formation de préposés aux bénéficiaires, lequel contribuera à atténuer, quoiqu’un peu tard, le nombre de décès dans les CHSLD.

Enfin, je demeure perplexe eu égard à la présence assidue du directeur national de Santé publique, le Dr Horacio Arruda, aux points de presse quotidiens du premier ministre sur l’état de la situation au Québec et les mesures mises de l’avant pour contrer la pandémie. À mon sens, ce tandem a parfois fait ressortir des différences d’opinions entre les deux hommes, une situation qui ne peut être que nuisible, voire malsaine, aux yeux des auditeurs assidus.

vigile.quebec tribune libre 11 juin 2020

Gagner du temps… mais à quel prix?

10 juin 2020

Le projet de loi 61 visant notamment l’allégement de plusieurs procédures dans le but de réaliser dans un plus court délai certains chantiers d’infrastructures, telles des résidences pour aînés, des hôpitaux, des écoles, afin de relancer l’économie du Québec est vertement critiqué par les partis d’opposition et le comité de suivi de la commission Charbonneau, particulièrement l’article 50 qui, dans sa formulation actuelle, permettrait au gouvernement Legault d’accorder des contrats sans appel d’offres, une pratique sévèrement condamnée, et à raison, par la Commission Charbonneau.

Et toute ce branle-bas de combat pour le moins téméraire dans un contexte où le souvenir de la Commission Charbonneau qui a démasqué tout un réseau de collusion et de corruption dans la construction est encore frais dans la mémoire des Québécois

De son côté, le premier ministre François Legault se défend tant bien que mal en alléguant qu’il n’a nullement l’intention de relancer l’époque des « contrats aux tizamis ». À mon sens, on ne peut douter de la bonne foi du premier ministre et de ses intentions louables. Toutefois, vite et bien sont rarement conciliables.

François Legault est un pragmatique de son propre aveu. Toutefois, son intention de gagner du temps ne doit pas se réaliser à n’importe quel prix, surtout pas au prix du retour de la collusion et de la corruption… Vivement un compromis acceptable entre les partis d’opposition et le gouvernement!

vigile.quebec tribune libre 10 juin 2020
quebechebdo 10 juin 2020

Où est Horacio?

10 juin 2020

Depuis les événements entourant la mort de l’afro-américain George Floyd tué lors d’une altercation avec un policier blanc aux États-Unis, une éclosion de manifestations anti-racistes s’est propagée autant en Europe, qu’aux États-Unis, qu’au Canada, notamment à Montréal, à Québec et à Sherbrooke.

Des milliers de personnes se rassemblent devant les yeux des policiers qui se contentent de maintenir le calme. Et pourtant, depuis des mois, la Santé publique, par la voix du Dr Arruda, nous répète sans relâche l’importance de respecter la consigne de la distanciation sociale de deux mètres. Il en est ainsi pour les rassemblements qui ne doivent pas excéder 10 personnes…

Comment le fils que les autorités d’un CHSLD ont empêché de voir sa mère avant de mourir en invoquant la défense de la santé publique peut-il se sentir devant de telles contradictions?  Comment un père qui a reçu une contravention pour avoir amusé son fils dans une balançoire située sur un terrain public peut-il se sentir?

En réalité, la Santé publique, depuis le début des manifestations, agit comme si la COVID-19 avait pris congé. Les sempiternelles consignes débitées depuis des mois telles des litanies eu égard aux consignes de sécurité pendant la période de crise liée au coronavirus par le directeur national de Santé publique, le Dr Horacio Arruda, ont disparu dans la nuée des temps.

Aucun signe de vie de la part d’Horacio…C’est le silence radar! Les manifestations monstres contre le racisme systémique se sont emparées de toute la scène médiatique au vu et au su de bon Dr Arruda sans qu’il ne laisse échapper aucun commentaire contre de tels rassemblements qui viennent pourtant contrecarrer les directives qu’il nous répète tel un diktat depuis des mois, notamment la fameuse distanciation sociale de deux mètres… Cherchez l’erreur!

vigile.quebec tribune libre 10 juin 2020

Les Québécois sont-ils racistes?

9 juin 2020

En cette période extrêmement fertile en éclosion de manifestations contre le racisme depuis la mort de George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier blanc, j’ai cru pertinent de soulever quelques réflexions et interrogations sur le racisme au Québec. Pour ce faire, je m’inspirerai d’un blogue de Yanick Barrette publié dans le Huffington Post en février 2014 sous le titre Du racisme… Où ça? Au Québec?

« Il existe deux types de racisme : le racisme individuel et le racisme structurel. Le premier se révèle souvent par le biais de propos, de discours et de représentations discriminatoires »… Quant au racisme structurel, « celui-ci s'orchestre, entre autres, par l'inaccessibilité dans l'emploi et le logement.

Emploi

Primo, les difficultés rencontrées par les nouveaux arrivants, pour se trouver un emploi décent et conforme à leurs aptitudes et compétences, ne sont pas anecdotiques. Au contraire, une majorité d'études démontrent que les immigrants subissent une discrimination professionnelle. Pourtant, en moyenne plus scolarisés que les Québécois de « souche » (IRIS), les immigrants ne réussissent pas à obtenir des emplois conformes à leur expertise. En fait, leur scolarité ne constitue guère un facteur de bonification pour l'employabilité, signifiant donc qu'ils subissent, lors de l'embauche, une forme de discrimination silencieuse, voire symbolique.

Logement

Deuxio, le racisme structurel touche également les immigrants dans l'accessibilité au logement. Certains quartiers sont tout simplement inaccessibles pour les nouveaux arrivants. En effet, à Montréal, il s'opère de diverses façons une ségrégation socio-spatiale, selon laquelle certains quartiers concentrent une forte majorité d'habitants issus de l'immigration. Notons, à cet égard, les quartiers Côte-des-Neiges, Parc-Extension, Saint-Michel et Montréal-Nord qui n'offrent pas toujours les meilleures conditions de vie pour les immigrants, les logements étant souvent précaires, trop petits et insalubres. »

« Cela dit, ces situations font-elles de nous des racistes? Un sondage Léger marketing, datant de 2007, indiquait que 16 % des répondants (tous Québécois de souche) affirment être fortement ou moyennement racistes, tandis que 43 % affirment être au moins faiblement raciste »… « La notion de racisme « inconscient » permet, en partie, de jeter un éclairage sur la question. Alors que certains individus sont ouvertement racistes, d'autres sont ignorants de leur attitude raciste. Le meilleur exemple pour illustrer cet état de fait est lorsqu'une personne dit : «Je ne suis pas raciste, mais…». Le « mais » amène inévitablement une contradiction dans le propos. » 

« On en vient souvent à considérer l'Autre comme un étrange, un déviant ; comme si leur origine, leur religion et leur appartenance culturelle relevaient d'une forme de handicap qu'il faut dénoncer et si possible purifier, voire québéciser! Pourtant, l'on se dit ouvert, accueillant et tolérant. La différence: Oui, mais à notre manière! Nous tolérons et accueillons à bras ouverts ceux qui se fondent dans la masse, ceux qui respectent les coutumes québécoises et surtout ceux qui, rapidement, adoptent et apprivoisent les valeurs, les fondements et les manières de la société d'accueil. »

Constat

Après avoir lu ces réflexions qui me laissent pour le moins perplexe, la question demeure pleine et entière : les Québécois sont -ils racistes? À mon avis, aux chapitres de l’emploi et de l’accessibilité au logement, force est de constater une forme d’injustice sociale indéniable.

Charte de la laïcité

Toutefois, l’auteur erre radicalement lorsqu’il affirme que « sans vouloir dénoncer la Charte, il faut dire qu'elle participe nettement à l'accentuation des discours xénophobes…la Charte de la laïcité a entraîné son lot de propos inappropriés et disgracieux, pour la plupart dirigés contre les étrangers ; bref, un radotage vomitif à l'égard des autres, de ceux qui ne sont pas comme nous. ». En termes clairs, je ne vois aucune forme de racisme dans le fait que les immigrants, quelle que soit la couleur de leur peau, se plient aux us et coutumes de l’État hôte, notamment au chapitre de la langue.  

https://quebec.huffingtonpost.ca/yanick-barrette/du-racisme-ou-ca_b_4717334.html

vigile.quebec tribune libre 8 juin 2020

Cherchez l’erreur!

8 juin 2020

Depuis les événements entourant la mort de l’afro-américain George Floyd tué lors d’une altercation avec un policier blanc aux États-Unis, une éclosion de manifestations anti-racistes s’est propagée autant en Europe, qu’aux États-Unis, qu’au Canada, notamment à Montréal et à Québec

Des milliers de personnes se rassemblent devant les yeux des policiers qui se contentent de maintenir le calme. Et pourtant, depuis des mois, la Santé publique nous répète sans relâche l’importance de respecter la consigne de la distanciation sociale de deux mètres. Il en est ainsi pour les rassemblements qui ne doivent pas excéder 10 personnes…

Comment le fils à qui les autorités d’un CHSLD ont empêché de voir sa mère avant de mourir en invoquant la défense de la santé publique peut-il se sentir devant de telles contradictions?  Comment un père qui a reçu une contravention pour avoir amusé son fils dans une balançoire située sur un terrain public peut-il se sentir?

En réalité, la Santé publique, depuis le début des manifestations, agit comme si la COVID-19 avait pris congé… Cherchez l’erreur! 

quebechebdo 8 juin 2020
Le Devoir 15 juin 2020

Décès d’Andrée Champagne

8 juin 2020

Il arrive parfois qu’un rôle tenu dans un téléroman pendant plusieurs années marque certaines comédiennes pour la suite de leur carrière. Ainsi en est-il de la « belle Donalda » dans Les belles histoires des pays d’en haut incarnée par Andrée Champagne pendant 15 ans au petit écran.

Mariée à Séraphin Poudrier joué par Jean-Pierre Masson, je me souviens de certaines scènes révoltantes qui, à l’époque de mon enfance, me plongeaient dans une incompréhension presque troublante. En effet, comment, me disais-je, un homme peut-il être aussi mesquin envers une telle épouse soumise?… Ce qui ne m’empêchait pas d’être impatient de regarder avec beaucoup d’intérêt la suite de la vie de la tragique héroïne la semaine suivante.

Avec le décès d’Andrée Champagne, c’est tout un pan de l’imaginaire collectif des Québécois qui s’envole en fumée dans la nuée des temps. À cet effet, la petite histoire raconte même que des téléspectateurs, révoltés par le comportement de Séraphin, un pingre qui la privait de tout, lui envoyaient des couvertures et de la nourriture.

Andrée Champagne ne fait peut-être pas partie du panthéon des grandes comédiennes québécoises mais elle a l’avantage d’occuper une place privilégiée dans le cœur des Québécois de ma génération… Et pour cela, Mme Champagne, nous vous sommes extrêmement reconnaissants!   

quebechebdo 8 juin 2020