Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens

29 juin 2020

Les faits

Les autorités canadiennes ont placé Mme Meng en garde à vue en raison d’allégations de Washington. La directrice des finances de Huawei fait face aux États-Unis à des accusations de fraude, qu’elle nie catégoriquement. Washington soutient qu’elle aurait déformé les liens du géant chinois de la technologie avec l’entreprise Skycom Tech, ce qui aurait pu placer la banque HSBC en infraction des sanctions commerciales américaines imposées à l’Iran. Sa cause en extradition est actuellement devant un tribunal de la Colombie-Britannique.

Un juge de la Cour suprême de la province canadienne de la Colombie-Britannique a récemment décidé que la procédure d'extradition vers les États-Unis contre Meng Wanzhou devait se poursuivre.

Position de Justin Trudeau

Justin Trudeau a été catégorique sur le fait que le Canada ne s’inclinerait pas devant Pékin pour garantir la liberté des deux prisonniers canadiens en Chine qui ont formellement été accusés d’espionnage la semaine dernière.

Il a déclaré qu’il était sensible au sort des otages canadiens – il a qualifié la situation de « terrible et éprouvante » – mais il a ajouté que le Canada ne pouvait pas laisser la Chine s’en tirer avec ce genre de diplomatie des otages. Il a ajouté que les pays ne devraient pas être autorisés à enlever des Canadiens pour obtenir ce qu’ils veulent d’Ottawa.

Justin Trudeau déclare que si Mme Meng est échangée contre Spavor et Kovrig, « aucun Canadien ne sera en sécurité ».

« La réalité est que libérer Meng Wanzhou pour résoudre un problème à court terme mettrait en danger des milliers de Canadiens qui se rendent en Chine et dans le monde entier en faisant savoir aux pays qu’un gouvernement peut avoir une influence politique sur le Canada en arrêtant des Canadiens au hasard », a dit M. Trudeau.

Il a ajouté que son gouvernement est fermement attaché à l’État de droit et que le cas de Meng sera traité par le système judiciaire.

« Nous devons continuer à être absolument clairs sur le fait que le Canada dispose d’un système judiciaire indépendant et que ces procédures se dérouleront indépendamment de toute pression politique, y compris de la part de gouvernements étrangers. »

Argumentaire de dix-neuf Canadiens réputés

Dix-neuf Canadiens, dont les anciens ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy et Lawrence Cannon, ont écrit une lettre à Justin Trudeau cette semaine, disant que le ministre de la Justice David Lametti devrait intervenir politiquement pour libérer Meng Wanzhou des griffes de la justice.

Ils prétendent qu’une telle intervention donnerait au Canada la possibilité de « redéfinir son approche stratégique à l’égard de la Chine » et de favoriser la libération de deux Canadiens détenus en Chine dans la foulée de l’arrestation de la femme d’affaires chinoise il y a plus d’un an et demi.

« Il ne fait aucun doute que la demande d’extradition américaine a mis le Canada dans une position difficile. En tant que premier ministre, vous êtes confronté à une décision difficile. Se conformer à la demande américaine a grandement contrarié la Chine », expliquent dans leur lettre les 19 Canadiens en vue.

Réplique de la Chine

Répondant à une question sur le fait de savoir si la libération de Mme Meng compromettrait l’intégrité du système judiciaire canadien, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a fait remarquer que le système canadien permet de stopper le processus d’extradition à tout moment.

« De telles options sont dans le cadre de l’État de droit et pourraient ouvrir un espace de résolution à la situation des deux Canadiens », a-t-il lancé.

« Une fois de plus, nous demandons instamment à la partie canadienne de respecter sérieusement l’esprit de l’État de droit, de traiter sérieusement la position et les préoccupations solennelles de la Chine, de mettre fin aux manipulations politiques, de libérer immédiatement Mme Meng et de garantir son retour en Chine en toute sécurité. »

Opinion personnelle

À mon sens, l’affaire Meng Wanzhou relève du contentieux américain et devrait suivre son cours aux États-Unis. Cette affaire, qui a tout d’une « patate chaude » entre les mains du système judiciaire canadien, s’éternise dans les méandres de la justice.

Je ne vois qu’une raison pour laquelle Justin Trudeau s’entête à mettre fin à la procédure d’extradition de Meng Wanzhou : la crainte des représailles économiques de la part de Donald Trump.

Cette saga a assez duré. La voie diplomatique retenue par Trudeau est vouée à un échec lamentable, la Chine ayant toujours fait fi des pressions de d’autres pays dans leurs affaires internes.

Conséquemment, Justin Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens détenus en Chine depuis décembre 2018, Michael Spavor et Michael Kovrig… C’est la seule voie possible!  

https://www.ledevoir.com/politique/canada/581406/covid-19-point-de-presse-trudeau-25-juin

https://www.rcinet.ca/fr/2020/06/26/trudeau-pas-de-capitulation-face-a-la-chine-et-de-liberation-de-meng-wanzhou/

vigile.quebec tribune libre 29 juin 2020

 

Odyssée vers les Îles-de-la-Madeleine

27 juin 2020

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick fait volte-face. En vertu de l’entente interprovinciale signée le 13 juin, les Québécois, en route vers les Îles-de-la-Madeleine, étaient autorisés à dormir une seule nuit au Nouveau-Brunswick, un passe-droit qui vient d’être retiré aux touristes qui se voient contraints de parcourir une véritable odyssée de plus de 1220 kilomètres, notamment pour les Montréalais, qui séparent Montréal de Souris à l’Île-du-Prince-Édouard, soit un trajet de plus de douze heures en voiture sans s’arrêter pour dormir ou manger dans un restaurant.

Pour Jonathan Lapierre, maire de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, « il n’y a pas d’ambiguïtés, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard n’acceptent pas que les Québécois, si on se dit les vraies choses, fassent du tourisme dans leur province.

Nonobstant le fait que le Nouveau-Brunswick soit encore sous confinement et que la circulation routière soit de juridiction provinciale, je suis d’avis qu’un minimum de souplesse de la part du gouvernement de Blaine Higgs aurait été appropriée, tout au moins en guise de solidarité envers les touristes du Québec dans un esprit de collaboration tout à fait naturelle entre provinces d’un même pays…

vigile.quebec tribune libre 24 juin 2020

 

« Ce virus qui rend fou »

27 juin 2020

Qui est Bernard-Henri Lévy?

Bernard-Henri Lévy, souvent désigné par ses initiales BHL, né le 5 novembre 1948 à Béni Saf, au nord-ouest de l’Algérie, est un écrivain, philosophe, cinéaste, romancier, essayiste, dramaturge, homme d’affaires, intellectuel et chroniqueur français.

Dans son plus récent livre, Ce virus qui rend fou, l'intellectuel français s’insurge contre la « terreur » qu’on a insufflée au monde avec la pandémie de COVID-19.

« Ce virus qui rend fou »

« La maladie est déjà assez grave, on n’a pas besoin d’en rajouter, de nous raconter des conneries [...] de nous infliger, à longueur de téléjournaux, des médecins qui se contredisaient d’un jour à l’autre… On nous a dit que c’est une pandémie sans précédent; c’est pas vrai. En 69, en 58, pour ne même pas parler de la grippe espagnole, il y a eu des pandémies et des virus plus méchants que celui-là…Comme s’il ne se passaient plus rien au Yémen, comme si on avait arrêté de torturer en Syrie, comme s’il n’y avait plus de faim et de famines dans le monde, comme si Poutine avait arrêté son agression contre l’Ukraine… »

Sur le sort qu’on a réservé aux aînés, auxquels « on a réservé des enterrements de chien, enterrés dans un sac plastique avec des adieux sur whatsApp… Soit, l’objectif de sauver le plus de vies possible est noble, dit-il, mais de nombreuses personnes âgées « sont mortes de chagrin, de solitude…»

Rejetant l’argument voulant que sa position donne de l’eau au moulin aux Trump et Bolsonaro de ce monde, BHL décline son argumentaire en deux points :

« Premièrement, eux se moquent éperdument des morts, alors que moi, je veux qu’il y en ait le moins possible. L’objectif aujourd’hui d’un humaniste est de sauver toutes les vies; deuxièmement, ce que disent Trump et Bolsonaro, c’est qu’il faut se renfermer, ériger des frontières, chasser les étrangers, foutre les Mexicains dehors. Moi, je regrette au contraire cet adieu au monde dont la crise de la COVID a aussi été l’occasion. On ferme la porte et on jette la clé! »

Sur le discours de certains, qui voient dans la crise une occasion de refaire le monde, BHL est impitoyable :

Derrière les gens qui s'émerveillent de la tranquillité des villes, il y avait, explique-il « l’idée qu’il y a trop d’hommes dans les villes, qu’il y a quelque chose de viral dans l’humanité, et que [...] peut-être l’homme à sa manière est une sorte de virus …Je n’ai pas aimé le discours de ceux qui nous ont dit : ''je n’ai jamais aussi bien respiré'' dans ces villes où planait une torpeur et un silence de mirador et de cimetière. Voilà à quoi ressemblait Paris et j’ai pas du tout aimé ça ». vigile.quebec tribune libre 24 juin 2020

Et l’après-pandémie? « Mais moi, le monde d’après, je n’ai pas attendu la pandémie pour m’en soucier; ça fait 50 ans que je pense au monde d’après, c’est-à-dire le monde d’aujourd’hui amélioré, réparé. Je ne pense qu’à ça, j’y ai passé ma vie. »

Vidéo de la conversation avec Patrice Roy

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/bernard-henri-l%c3%a9vy-sur-le-virus-qui-rend-fou/ar-BB15SOOm?ocid=msedgdhp
 

vigile.quebec tribune libre 24 juin 2020
 

Le défi de Sonia LeBel

23 juin 2020

Le remaniement ministériel annoncé par François Legault, amène, entre autres, l’ex- procureure en chef de la commission Charbonneau, Sonia LeBel, au poste de présidente du Conseil du trésor, une nomination qui la place sur la ligne de front de la défense du projet de loi 61 controversé sur une relance accélérée de l’économie du Québec.

Or, pour y parvenir, le gouvernement Legault propose de surseoir à diverses dispositions adoptées par la commission Charbonneau, notamment des modifications prévues par la Loi sur les contrats d’organismes publics dans les deux ans suivant la sanction de la loi.

Une situation pour le moins inconfortable, voire déchirante, pour Sonia LeBel qui était positionnée, en tant que procureure de la commission Charbonneau, en première ligne ayant contribué aux diverses mesures mises de l’avant pour contrer la collusion et la corruption dans l’industrie de la construction.

Sonia LeBel est réputée pour avoir fait preuve d’une intégrité à toute épreuve tout au cours de sa carrière juridique. Conséquemment, il m’apparaît pertinent de s’interroger sur les arguments qu’elle fera valoir pour concilier son intégrité avec les « entourloupettes » proposées dans le projet de loi 61 dans le but de contourner les mesures de surveillance qu’elle a elle-même contribué à faire adopter lors de son passage à la commission Charbonneau… Une histoire à suivre! 

quebechebdo 23 juin 2020
vigile.quebec tribune libre 30 juin 2020

« Honnêtement », le mot-écran qui vient voiler une partie de la vérité?

23 juin 2020

Dans une entrevue réalisée sur LCN le 16 juin, le DR Horacio déclare ceci : « Ce que je ne connaissais pas, c’était l’état du manque d’employés dans les CHSLD, la quantité de personnes qui passaient d’un milieu à un autre. Ça, je n’avais pas ces informations-là. Ce n’est pas d’ailleurs mon secteur, mais de toute façon, je pense qu’on a été pris par surprise ».

https://www.journaldemontreal.com/2020/06/18/la-machoire-decrochee

Deux jours plus tard, soit le 18 juin, le Dr Arruda accorde une entrevue à Anne-Marie Dussault dans le cadre de l’émission 24/60 sur les ondes de RDI. Au cours de cette entrevue, le bon docteur utilise le mot « honnêtement » et même parfois précédé de l’adverbe « très », « très honnêtement » pas moins de 12 fois au cours de l’entrevue qui a duré 26 minutes, soit une fois à toutes les deux minutes…

À mes yeux, un individu qui emploie de façon aussi redondante le mot « honnêtement » dans une conversation a besoin de prouver sa crédibilité en se disant honnête pour renforcer son point de vue de peur qu’il ne soit pas cru des auditeurs…

Si l’on reprend, à titre d’exemple, la « surprise » du Dr Arruda devant l’état lamentable des CHSLD avant la pandémie, et qu’on y ajoute « honnêtement »… vous comprenez où je veux en venir! En termes clairs, le Dr Arruda connaissait la situation déplorable dans les CHSLD…

D’autre part, si l’on ajoute le voyage du Dr Arruda au Maroc alors qu’il a appris l’éclosion du premier cas de coronavirus au Québec pendant son absence, et qu’il répond aux critiques eu égard à son séjour au Maroc en arguant que rien « honnêtement » n’aurait changé s’il avait été présent au Québec, vous pouvez comprendre là aussi où je veux en venir!

À mes yeux, l’honnêteté se manifeste dans des gestes concrets et transparents et n’a nullement besoin qu’on y adjoigne son adverbe, à savoir « honnêtement », pour être crédible. Dans le cas du Dr Arruda, cette surutilisation du vocable « honnêtement » joue le rôle de mot-écran qui vient voiler une partie de la vérité… 

Bon visionnement

https://ici.radio-canada.ca/tele/24-60/site/segments/entrevue/184485/covid-19-coronavirus-100-jour-pandemie-quebec-bilan?isAutoPlay=1

vigile.quebec tribune libre 22 juin 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Santé publique et déconfinement

22 juin 2020

À partir du moment où le Québec a été mis sur pause à la mi-mars, la santé publique est devenue le maître d’œuvre de la gestion de crise causée par le coronavirus. Dès lors, les différentes consignes provenaient de la santé publique, appuyée en cela par la science. La distanciation physique de deux mètres a acquis progressivement ses prérogatives au sein de la population qui s’y est pliée généralement avec fidélité.

Quatre mois plus tard, force est de constater que le confinement a causé des dommages énormes à l’économie du Québec. À l’heure du déconfinement, les priorités sont orientées dorénavant sur la relance de l’économie, la protection du droit à l’éducation des enfants, la sauvegarde de notre santé mentale collective.

En temps de déconfinement, la santé publique n’a plus entièrement le haut du pavé dans les décisions. Elle est en concurrence avec une priorité majeure : reconfigurer une nouvelle normalité. En d’autres termes, les rôles sont inversés, la santé publique devant maintenant apporter des solutions aux choix politiques du gouvernement. 

La santé publique a donc imaginé une nouvelle façon de nous permettre de revoir nos proches et amis, une nouvelle façon de rouvrir les écoles, une nouvelle façon de procéder à la réouverture des commerces et des restaurants. Or, à force de « trouver de nouvelles façons » et de les défendre aux côtés de la classe politique, la santé publique est-elle en train de jouer sa crédibilité, voire son autonomie? Une question qui risque de ressurgir à l’occasion du bilan de la crise de la COVID-19…

quebechebdo 22 juin 2020
vigile.quebec tribune libre 22 juin 2020

Désenchantement au sein des futurs préposés aux bénéficiaires

18 juin 2020

Ils étaient des milliers de Québécois qui ont répondu à l’appel du premier ministre François Legault pour former 10 000 nouveaux préposés au cours de l’été, le premier ministre ayant martelé, ce printemps, que les finissants obtiendraient un poste à temps plein qui serait rémunéré 26$ de l’heure. 

Or, dès le début de la formation accélérée de préposés aux bénéficiaires annoncée en grandes pompes par François Legault, la confusion règne eu égard à leurs futures conditions de travail. En effet, alors que l’offre d’emploi de préposés aux bénéficiaires en CHSLD parlait d’un poste à temps plein rémunéré à 49 000 $ annuellement, le CISSS de Laval qui les a embauchés ne peut leur garantir un horaire à temps complet, si bien que plusieurs élèves ont quitté leur formation rémunérée.

Pour plusieurs étudiants, c’est le désenchantement, une triste réalité, à savoir que l’horaire des préposés en CHSLD fonctionne selon un horaire de travail de type « six-quinzaine », soit un minimum de trois jours de disponibilité par semaine, le reste du temps étant sur appel. En conséquence, aucune garantie de poste à temps plein. 

Du côté de la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, elle a tenu à se faire rassurante en déclarant que le premier ministre respectera sa parole et que le gouvernement a toujours été clair en annonçant qu’il va offrir du temps complet aux préposés en CHSLD avec un salaire de 49 000$ par année.

Eh bien, il m’apparaît urgent que la situation soit éclaircie à défaut de quoi la bisbille risque de s’immiscer dans un projet qui a suscité un si grand espoir de pallier la situation catastrophique dans les CHSLD qui a conduit à la mort de centaines de personnes âgées pendant la pandémie. 

quebechebdo 18 juin 2020
vigile.quebec tribune libre 15 juillet 2020

La PCU vs la relance de l’économie

17 juin 2020

Depuis les tout débuts de l’instauration de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) destinée aux travailleurs qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie, des voix se sont fait entendre à l’effet que certains bénéficiaires refusaient une proposition d’emploi car cette dernière leur procurait un revenu moindre que celui versé par la PCU, soit 2 000 $ par mois. Face à une telle situation, le gouvernement aurait lancé une opération retraçage des fraudeurs du système qui devront rendre les sommes perçues illégalement au trésor public.

Aujourd’hui, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’il prolongeait la PCU de 8 semaines, soit jusqu’au 29 août, pour permettre à ceux qui demeurent toujours sans emploi de continuer à recevoir la prestation. À cet effet, le premier ministre du Québec François Legault s’est dit préoccupé par le fait que la PCU n’était pas accompagnée de mesures incitatives à retourner sur le marché du travail et, par conséquent, qu’elle retardait indument la relance économique.

C’est un secret de polichinelle, François Legault est un pragmatique, de son propre aveu, et par conséquent, il déteste les situations qui stagnent trop longtemps. Je ne serais donc pas surpris si le premier ministre offrait des primes aux travailleurs dans certains champs d’activités [des primes qui permettraient de gagner un revenu supplémentaire à la PCU] de la même façon qu’il a agi avec les préposés aux bénéficiaires dans les CHSLD.

C’est la « technique de la carotte » régulièrement utilisée en management, et François Legault, en tant qu’ex-homme d’affaires, connaît très bien cette technique… En ce qui me concerne, la prime monétaire accordée aux travailleurs sans emploi deviendrait un incitatif important pouvant contribuer en partie à la relance de l’économie québécoise.

vigile.quebec tribune libre 17 juin 2020
Le Devoir 19 juin 2020 "La PCU et la relance"

Racisme systémique, position de Frédéric Bastien

17 juin 2020

Depuis les événements de violence policière qui ont conduit à la mort de l’afro-américain George Floyd, la notion de racisme systémique accapare une bonne part de la scène politico-sociale du Québec.

D’entrée de jeu, selon Wikipédia, « le racisme systémique fait référence à des discriminations récurrentes renforcées par des inégalités de pouvoir et de statut qui sont inscrites dans l'organisation sociale, bien que souvent faites par des individus, puisque des facteurs sociologiques tels que les normes sociales, la position sociale, l'autorité, les privilèges vont influer ».

La course à la direction du Parti québécois (PQ) n’échappe pas à ce vent d’opinions exprimées sur le racisme systémique. Dans l’idée du candidat historien Frédéric Bastien, « pour [lui], ça n’existe pas au Québec. Et il faut le dire. C’est une invention, un fantasme, une espèce d’ennemi imaginaire. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas de gens racistes, comme il y en a dans toutes les sociétés », tout en affirmant que la grande majorité des Québécois sont « tolérants et accueillants »… « Nous ne sommes pas des Américains. Nous n’avons pas l’historique de ségrégation raciale, d’esclavage, de lynchages, du Ku Klux Klan que les États-Unis ont. Pour moi, si une chose distingue le Québec, c’est la question raciale. » 

Et Frédéric Bastien pousse plus à fond sa réflexion : « Selon lui, tous les aspirants-chefs péquistes « doivent défendre le Québec quand il se fait pointer du doigt », et affirmer «haut et fort» qu’il n’y a pas de racisme systémique au Québec. « On voit très bien ce qui s’en vient. Ça va revenir à dire que la loi 21 est raciste, que la loi 101 est raciste. C’est déjà commencé. On ouvre la porte à calomnier le Québec, et à viser nos lois identitaires. Ce n’est certainement pas la position qu’on doit défendre au PQ. ». 

https://www.msn.com/fr-ca/actualites/other/pas-de-racisme-syst%c3%a9mique-au-qu%c3%a9bec-tonne-un-aspirant-chef-du-pq/ar-BB15oHAF

Sylvain Gaudreault s’est déjà prononcé sur le sujet en affirmant qu’il y avait du racisme systémique au Québec. À cet effet, Frédéric Bastien persiste et signe, tous les candidats à la chefferie du PQ doivent faire leur nid sur cette épineuse question.

Je rejoins d’emblée l’opinion de Frédéric Bastien sur les dangers d’étendre le racisme d’une minorité de Québécois à l’ensemble de la société en le qualifiant de « systémique » alors que, dans les faits, c’est « une espèce d’ennemi imaginaire » qui fait l’affaire des multiculturalistes chauvins pour qui toute manifestation nationaliste des Québécois est à proscrire coûte que coûte.

vigile.quebec tribune libre 17 juin 2020

Une victoire juridique historique

16 juin 2020

La victoire juridique des parents francophones de la Colombie Britannique dans la cause sur l’éducation en français marquera certes les annales de la francophonie en milieu minoritaire. En effet, la Cour suprême du pays vient de confirmer qu'un fondement constitutionnel existe vraiment pour les écoles francophones, et qu’un gouvernement provincial ne peut pas se soustraire à cette réalité.

En plus de devoir verser 7,1 millions $ au Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSF), les juges forcent aussi la province à faciliter la construction de plusieurs écoles dites homogènes, c’est-à-dire complètement francophones, en vertu d’un droit pour la minorité à une expérience éducative équivalente à celle de la majorité anglophone. Cette décision historique constitue un rétablissement de l’inégalité de pouvoir qui persiste depuis trop longtemps entre le CSF et le gouvernement provincial.

À mon avis, ce jugement aura des répercussions partout au Canada, imposant la même responsabilité à tous les gouvernements provinciaux et territoriaux grâce à la détermination du conseil scolaire et des parents francophones de la province de l’Ouest qui ont présenté cette affaire devant les tribunaux en 2010. Mais, par-dessus tout, il faut voir dans cette décision la survie de la francophonie au Canada.

Enfin, ce jugement confirme très clairement que les jeunes, dans les écoles francophones en milieu minoritaire, ont droit à une éducation équivalente à celle de la majorité, et que l’égalité des langues officielles au Canada existe réellement non seulement dans les mots mais aussi dans les faits.

quebechebdo 16 juin 2020
vigile.quebec tribune libre 16 juin 2020