Le port du masque auprès des enfants

14 juillet 2020

S’il y a un sujet qui fait jaser par les temps qui courent, c’est bien le port du masque qui, en passant, deviendra obligatoire d’ici quelques jours dans les transports en commun. Or cette directive s’applique déjà pour les éducatrices dans les Centres de la petite enfance (CPE).

À ce sujet, tous les professionnels connaissent les épisodes de crainte, plus ou moins fortes que connaissent la plupart des enfants entre 6 et 12 mois en présence d’inconnus, une situation qui nous permet de postuler qu’un masque qui réduit subitement le visage aux seuls yeux ne va pas faciliter la confiance.

Il importe donc de ne pas minimiser l'effet du port d'un masque qui transforme l'image du visage en le réduisant aux yeux. Or on sait que le sourire de l’adulte est déterminant pour l’accrochage du regard par le tout petit. D’autre part, le masque a aussi pour effet de figer en bonne partie le visage en plus de rendre inaudibles certains mots prononcés par l’éducatrice.

En bout de ligne, il m’apparaît incontestable que le port du masque fait problème, à savoir priver l’enfant des expressions faciales des adultes, ce qui fait clairement barrage à une communication qui s’avère essentielle pour les jeunes enfants accueillis hors de leur famille. Il ne devrait être utilisé que s’il existe réellement une nécessité sanitaire établie. Enfin, fort de ces considérations, je suis d’avis que le port du masque chez les éducatrices en CPE devrait être tout au moins facultatif.

vigile.quebec tribune libre 6 juillet 2020

Le référendum volé

14 juillet 2020

Un des moments charnières du mouvement souverainiste québécois, sinon le plus crucial, est très certainement le référendum de 1995. Une kyrielle de commentaires et d’analyses ont été écrits et dits lors des mois qui ont suivi cette amère défaite du « oui ».

Pour nous remettre dans le contexte fébrile de la période pré-référendaire et la situation déchirante et amère qu’ont dû vivre les partisans du « oui » à la suite de la « victoire » du « non », j’ai cru bon de vous faire entendre une entrevue réalisée par l’avocat et auteur Louis Demers avec le journaliste et essayiste québécois d'origine ontarienne, Robin Philpot, en février 2018.

Je vous invite à porter une attention particulière aux chapitres portant sur les « citoyens instantanés » et sur les « électeurs hors Québec », des stratégies retorses qui, ajoutées au fameux « love-in », ont carrément fait la différence entre le « oui » et le « non ». 

Bon visionnement…  (Durée : 39:55) 

https://louisdemers.com/portfolio/rencontre-avec-robin-philpot/
 

vigile.quebec tribune libre 6 juillet 2020
 

Les délinquants

7 juillet 2020

Pas facile de ne pas être délinquants lorsque l’atmosphère s’est réchauffée après quelques verres et que le party prend de l’ampleur…. Ce n’est pas long que la distanciation physique en prend pour son rhume! C’est précisément ce qui s’est passé au Mile Public House, ce resto-bar de Brossard qui s’est transformé en foyer de propagation le 30 juin.

Quoiqu’il soit confirmé que les jeunes n’éprouvent pas, en général, de complications sérieuses s’ils sont contaminés, je suis d’avis qu’un sérieux message de sensibilisation eu égard au fait qu’ils peuvent contaminer d’autres personnes à risque doit leur être adressé par la santé publique. C’est une simple question de solidarité sociale!

Aux yeux du nouveau ministre de la Santé, Christian Dubé, « il n’est pas question qu’une minorité de délinquants mettent à risque la santé ou la relance du Québec. » Quant au directeur national de santé publique, Horacio Arruda, il a martelé que « si les gens ne font pas ce qu’ils sont supposés faire… [il] sera le mauvais garçon. »

Les mesures coercitives, telles des amendes ou la fermeture du bar, doivent être utilisées en dernier essor. Toutefois, dans l’hypothèse où les avertissements incitatifs ne sont pas respectés, il m’apparaît opportun de donner « le grand coup » sans pénaliser les autres tenanciers de bars qui s’appliquent à faire respecter les consignes… Il en va de la justice envers « tous » les propriétaires de bars!

Le Soleil (version internet) 7 juillet 2020
quebechebdo 8 juillet 2020

Lettre ouverte aux candidats à la direction du PQ

6 juillet 2020

D’entrée de jeu, je commencerai par cette citation fort pertinente d’Antoine de Saint-Exupéry dans un contexte où les souverainistes deviennent de plus en plus une denrée rare par les temps qui courent, toutes catégories d’âges confondues : « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. »

Si vous souhaitez, messieurs les candidats, que le Québec obtienne son indépendance, faites naître dans le cœur des Québécoises et des Québécois le désir de l’indépendance, un désir qui, il faut bien l’admettre, s’est émoussé à travers des années de vache maigre pendant lesquelles l’indépendance du Québec a été plus souvent qu’à son tour reléguée honteusement sur les tablettes de l’oubli.

En postulant pour devenir chef du PQ, vous devez prendre conscience de toute la lourdeur de la tâche qui vous attend. Le mouvement souverainiste est à plat. Les jeunes n’en ont rien à cirer. Les rares militants qui ont passé à travers les tempêtes sont démobilisés. Enfin, la protection de l’environnement demeure la priorité des priorités pour une grande majorité des Québécois.

Face à ces constats pour le moins déstabilisants, quelle sera votre stratégie pour remettre l’indépendance sur les rails? En d’autres mots, comment vous prendrez-vous pour faire « naître dans le cœur des Québécoises et des Québécois le désir de l’indépendance »? Espérons que vous avez déjà envisagé des stratégies pour y parvenir, à défaut de quoi vous aurez carrément raté la cible…

C’est Lionel Groulx qui disait : « Le terme « indépendance » fait trembler les esprits foncièrement colonisés. »  Eh bien, vous devez savoir que ces « esprits foncièrement colonisés » sont légions dans notre Québec qui compte encore des centaines de milliers de personnes qui croient qu’ils sont « nés pour un p’tit pain »… et que l’indépendance ne fera que contribuer à les appauvrir davantage.

Vous avez fait le choix, en devenant candidat au poste de chef de PQ, de redorer le blason de l’indépendance du Québec, de ragaillardir ces hommes et ces femmes qui se sont résolus, pour plusieurs d’entre eux, à vivre le reste de leur vie dans un pays nommé le Canada.   

Vous avez fait le choix, en devenant candidat au poste de chef de PQ, de redonner à l’indépendance du Québec ses lettres de noblesse disparues en fumée depuis la défaite amère du référendum de 1995, et de redonner vie à ce « champ de ruines », tel que si bien qualifié par Jacques Parizeau… En bref, un défi à la taille de la « cause »!

vigile.quebec tribune libre 5 juillet 2020
quebechebdo 6 juillet 2020

Exode des enseignants

2 juillet 2020

L’exode provoqué par nombre d’enseignants qui prennent leur retraite plus tôt que prévu est, à mon avis, d’une part, le résultat des coupures du gouvernement précédent dans le personnel de soutien aux enseignants, et d’autre part, le manque de plan de redressement présenté par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, depuis son arrivée en poste.

Ce n’est pas d’hier que nous entendons les récriminations de nombreux enseignants eu égard à la lourdeur de leur tâche causée notamment par la pénurie de personnel spécialisé tels les travailleurs sociaux, les psychologues ou les orthopédagogues., une situation qui vient alourdir, voire rendre impossible, l’accomplissement de leur tâche eu égard aux élèves en difficulté d’apprentissage. Si on ajoute à cela les nouvelles consignes sanitaires dues à la pandémie qui seront mises de l’avant à la rentrée, il n’est pas surprenant que plusieurs enseignants qui envisageaient une fin de carrière sereine ne soient tentés d’y mettre fin à regret prématurément.

De son côté, Jean-François Roberge semble plutôt réagir à la pièce aux diverses situations auxquelles les enseignants sont confrontés au lieu d’être proactif et leur présenter un plan de redressement à long terme qui viendrait pallier les inconvénients liés à la lourdeur de leur tâche.

Enfin, j’oserais proposer un élément de solution à court terme qui pourrait freiner le désir de certains enseignants de quitter le bercail, à savoir l’appui d’un jeune enseignant, une mesure permanente qui permettrait à l’enseignant en fin de carrière de bénéficier d’une aide précieuse, notamment auprès de certains élèves en difficulté d’apprentissage.

vigile.quebec tribune libre 2 juillet 2020

Le Québec, « une province comme les autres »

2 juillet 2020

Dans un blogue paru sous la plume de Philippe Léger, le fils de Jean-Marc Léger, dans le Journal de Montréal du 13 décembre 2019, on apprend, dans un sondage réalisé par Léger-L’actualité, que 53 % des moins de 35 ans affirment que le Québec doit être « une province comme les autres » à la question « quelle est votre option préférée quant au statut du Québec? »

Triste constat qui démontre à quel point la simple idée de l’indépendance du Québec ne fait absolument pas partie de leurs priorités. On est très loin du temps où Bernard Landry « estimait que la souveraineté du Québec était inéluctable, puisque les plus jeunes appuyaient davantage la souveraineté et les plus vieux, moins. Les changements générationnels feraient en sorte que la barre des 50% serait dépassée tôt ou tard. »

Or, « que ce soit par la différence religieuse, la différence linguistique ou la différence culturelle, les Québécois se sont toujours identifiés par leur différence du reste du Canada. À la question qu’est-ce qu’être Québécois, nous répondions souvent par la négation : c’est ne pas être Canadien. »

« Dans les faits, les jeunes de moins de 35 ans désertent, année après année, le projet indépendantiste. Ils sont devenus complètement indifférents à la question nationale du Québec. Devant un tel désastre, l’indépendantisme québécois doit se remettre en question et s’inquiéter vivement. »

« Changer les choses, améliorer sa collectivité, se libérer des chaînes qui nous fatiguent et remettre en cause nos limites établies ne passent plus par la politique pour bon nombre de jeunes. L’indépendantisme québécois souffre présentement de cette désaffiliation des jeunes envers la politique active.

Mais, il y a des raisons encore plus profondes. Le projet indépendantiste, dans sa forme actuelle, ne répond plus aux préoccupations de la jeune génération, comme il le faisait dans les années 60 pour la génération montante, les baby-boomers.

La lutte aux changements climatiques, l’évasion et la justice fiscale, les relations que nous entretenons avec les peuples autochtones, l’égalité des sexes et des minorités sont des sujets rapidement évacués au profit, trop souvent, d’un nationalisme plutôt défensif.

Un nationalisme qui tient davantage à sauvegarder ses acquis, ses valeurs et son identité plutôt qu’à faire rêver et à se projeter vers l’avant. Un nationalisme qui s’apparente beaucoup plus à celui des années 1930 et 1940 que celui de la Révolution tranquille. Et vous vous demandez pourquoi ce n’est emballant pour une jeunesse qui souhaite plus que jamais se projeter dans le reste du monde. »

En bref, aux yeux de Philippe Léger, « la question suivante mérite d’être posée : est-ce que ce sont les jeunes qui ont tourné la tête à l’indépendance, ou est-ce que c’est l’indépendance qui ne sait plus comment répondre à leurs aspirations ? » À mes yeux, j’opterais plutôt pour le second volet de la question…
https://www.journaldemontreal.com/2019/12/13/rever-mieux
 

 vigile.quebec tribune libre 2 juillet 2020

Le cap sur l’indépendance du Québec a perdu le nord!

1 juillet 2020

Signe des temps? Les articles publiés sous la rubrique Tribune libre du site vigile.quebec traitant de l’indépendance du Québec se font de plus en plus rares par les temps qui courent… Manque d’engouement? Tiédeur, voire froideur, du mouvement souverainiste? Toutes des questions auxquelles je pourrais en ajouter bien d’autres et auxquelles les réponses sont susceptibles de nous conduire à un tunnel sans fin pavé de tergiversations oiseuses et démotivantes.

Depuis quelques années, le souverainisme est en train de se dénaturer, de se confondre dans une espèce de socialisme à tout vent telle une girouette. Le cap sur l’indépendance du Québec a perdu le nord, c’est le flou le plus total. La souveraineté est devenue comme cette vieille copine qu’on est en train d’oublier au profit du « monde nouveau ».

Ce monde nouveau enrubanné d’un multiculturalisme trudeauiste qui ratelle si large qu’il en oublie les us et coutumes du Québec, notamment la défense et la promotion de la langue française et la protection de ses institutions ancestrales. Le mouvement souverainiste agonise, réduit de plus en plus à de brèves déclarations souvent insipides et absconses. La flamme a fait place à la timidité. Bref, c’est le calme plat.

Et le Parti québécois (PQ) dans tout ça? Où sont les militants d’antan qui brandissaient avec fierté et courage le flambeau de l’indépendance? Où sont les Lévesque, les Parizeau, les Landry? Où sont les chefs de file qui savaient, par la seule force de leur conviction, soulever les militants à la « cause »?

Parlons-en de cette « cause ». Où est-elle passée depuis l’amère défait du « oui » de 1995? Reléguée aux oubliettes, noyée dans les méandres des tergiversations, inondée dans l’engouement pour un multiculturalisme fédéraliste aux « vertus » inclusives.

Le PQ se donnera bientôt un nouveau chef. L’heure est au changement. Le parti doit donner un coup de barre et remettre le cap sur l’indépendance. Et pour y arriver, seul le candidat Frédéric Bastien saura ranimer le mouvement souverainiste en s’attaquant d’abord au nerf de la guerre, à savoir le torchon de constitution dans lequel le Québec est embourbé depuis 1982…

Près de 40 ans de désillusion et de frustration! Assez, c’est assez! Il est plus que temps de brasser la cage du fédéralisme et de redonner enfin au mouvement souverainiste québécois ses lettres de noblesse des années ’70…

vigile.quebec trbune libre 1 juillet 2020

Reconnaissance faciale et vie privée

30 juin 2020

Depuis un peu plus d’un an, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer un moratoire sur l’utilisation croissante de la reconnaissance faciale par les États et les municipalités. Le chercheur montréalais de réputation internationale Yoshua Bengio, grand spécialiste de l’intelligence artificielle, est une des figures de proue de ce mouvement. « Un élément qui m’inquiète est qu’on vogue vers une société hyper surveillée, avec comme conséquence une plus grande facilité pour le pouvoir en place de s’y maintenir grâce à la technologie, donc une possible dérive autoritaire qui mettrait en danger nos valeurs démocratiques », allègue M. Bengio.

Or, malgré de nombreux appels au moratoire et invitations à légiférer lancés aux élus, tant par les scientifiques que par des groupes de défense des libertés civiles, ni Ottawa, ni Québec, ni même la Ville de Montréal ne se sont penchés en profondeur sur l’utilisation croissante de la technologie de la reconnaissance faciale.

Lors d’entrevues réalisées le 29 juin à l’émission 24/60 sur les ondes de RDI, la députée libérale Marwah Rizqy, porte-parole de l’opposition en matière de stratégie numérique, s’est montrée farouchement opposée à la prolifération de la reconnaissance faciale eu égard à l’intrusion abusive dans la vie privée des gens. De son côté, son vis-à-vis, le ministre Éric Caire, envisage la possibilité d’utiliser, dès 2021, la reconnaissance faciale pour permettre aux citoyens de se connecter aux sites gouvernementaux qui hébergent des données confidentielles.

Aux yeux de la majorité de la population du Québec, la reconnaissance faciale incarne un concept nébuleux. C’est pourquoi, à mon avis, un moratoire doit être décrété sur l’implantation d’un tel concept et un débat public doit se tenir dans les plus brefs délais, à défaut de quoi la vie privée des citoyens risque de devenir un concept galvaudé et abscons.

vigile.quebec tribune libre 30 juin 2020
Le Soleil 4 juillet 2020

Vibrant témoignage de Régis Labeaume à son père

30 juin 2020

En lisant le témoignage émouvant du maire de Québec, Régis Labeaume, à l’occasion du décès de son père, je n’ai pu m’empêcher d’y percevoir des similitudes frappantes avec les émotions que j’ai vécues à la mort de mon propre père, et j’ajouterais de centaines de milliers de fils qui ont vécu une relation distante avec leur père et qui, pour certains d’entre eux, ont vécu le privilège de s’approcher de lui quelque temps avant sa mort.

« Lui et moi avons vécu un classique. Je l’ai découvert à 86 ans. Il est mort à 86 ans. Deux existences, un grand silence. Jusqu’à tout récemment. Que dire… Il était de son époque, et moi de la mienne. Un, conséquence de l’autre, ou vice versa. C’est bête mais c’est comme ça. Je l’ai touché pour la première fois, il y a quelques mois. Et frôlé, peut-être caressé, il y a quelques jours. Pendant son inconscience. C’est moche mais c’est comme ça. », écrit M. Labeaume sur sa page Facebook quelques heures après la mort de son père, Maurice Labeaume, à l’âge de 86 ans.

C’était comme ça à l’époque. Le père incarnait l’autorité. Et l’autorité, ça ne se contestait pas. Je suis convaincu que Régis Labeaume admirait profondément son père et, comme moi, l’aimait tendrement sans jamais avoir osé lui dire, sans jamais osé lui toucher sauf à la toute fin « pendant son inconscience »…

Perdre un père, peu importe son âge, c’est un peu un morceau de notre être qui prend son départ, notamment pour un fils. Uni avec vous, M. Labeaume, pendant cette période de grande tristesse, je vous offre mes condoléances les plus sincères ainsi qu’à toute votre famille!

quebechebdo 30 juin 2020

Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens

29 juin 2020

Les faits

Les autorités canadiennes ont placé Mme Meng en garde à vue en raison d’allégations de Washington. La directrice des finances de Huawei fait face aux États-Unis à des accusations de fraude, qu’elle nie catégoriquement. Washington soutient qu’elle aurait déformé les liens du géant chinois de la technologie avec l’entreprise Skycom Tech, ce qui aurait pu placer la banque HSBC en infraction des sanctions commerciales américaines imposées à l’Iran. Sa cause en extradition est actuellement devant un tribunal de la Colombie-Britannique.

Un juge de la Cour suprême de la province canadienne de la Colombie-Britannique a récemment décidé que la procédure d'extradition vers les États-Unis contre Meng Wanzhou devait se poursuivre.

Position de Justin Trudeau

Justin Trudeau a été catégorique sur le fait que le Canada ne s’inclinerait pas devant Pékin pour garantir la liberté des deux prisonniers canadiens en Chine qui ont formellement été accusés d’espionnage la semaine dernière.

Il a déclaré qu’il était sensible au sort des otages canadiens – il a qualifié la situation de « terrible et éprouvante » – mais il a ajouté que le Canada ne pouvait pas laisser la Chine s’en tirer avec ce genre de diplomatie des otages. Il a ajouté que les pays ne devraient pas être autorisés à enlever des Canadiens pour obtenir ce qu’ils veulent d’Ottawa.

Justin Trudeau déclare que si Mme Meng est échangée contre Spavor et Kovrig, « aucun Canadien ne sera en sécurité ».

« La réalité est que libérer Meng Wanzhou pour résoudre un problème à court terme mettrait en danger des milliers de Canadiens qui se rendent en Chine et dans le monde entier en faisant savoir aux pays qu’un gouvernement peut avoir une influence politique sur le Canada en arrêtant des Canadiens au hasard », a dit M. Trudeau.

Il a ajouté que son gouvernement est fermement attaché à l’État de droit et que le cas de Meng sera traité par le système judiciaire.

« Nous devons continuer à être absolument clairs sur le fait que le Canada dispose d’un système judiciaire indépendant et que ces procédures se dérouleront indépendamment de toute pression politique, y compris de la part de gouvernements étrangers. »

Argumentaire de dix-neuf Canadiens réputés

Dix-neuf Canadiens, dont les anciens ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy et Lawrence Cannon, ont écrit une lettre à Justin Trudeau cette semaine, disant que le ministre de la Justice David Lametti devrait intervenir politiquement pour libérer Meng Wanzhou des griffes de la justice.

Ils prétendent qu’une telle intervention donnerait au Canada la possibilité de « redéfinir son approche stratégique à l’égard de la Chine » et de favoriser la libération de deux Canadiens détenus en Chine dans la foulée de l’arrestation de la femme d’affaires chinoise il y a plus d’un an et demi.

« Il ne fait aucun doute que la demande d’extradition américaine a mis le Canada dans une position difficile. En tant que premier ministre, vous êtes confronté à une décision difficile. Se conformer à la demande américaine a grandement contrarié la Chine », expliquent dans leur lettre les 19 Canadiens en vue.

Réplique de la Chine

Répondant à une question sur le fait de savoir si la libération de Mme Meng compromettrait l’intégrité du système judiciaire canadien, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a fait remarquer que le système canadien permet de stopper le processus d’extradition à tout moment.

« De telles options sont dans le cadre de l’État de droit et pourraient ouvrir un espace de résolution à la situation des deux Canadiens », a-t-il lancé.

« Une fois de plus, nous demandons instamment à la partie canadienne de respecter sérieusement l’esprit de l’État de droit, de traiter sérieusement la position et les préoccupations solennelles de la Chine, de mettre fin aux manipulations politiques, de libérer immédiatement Mme Meng et de garantir son retour en Chine en toute sécurité. »

Opinion personnelle

À mon sens, l’affaire Meng Wanzhou relève du contentieux américain et devrait suivre son cours aux États-Unis. Cette affaire, qui a tout d’une « patate chaude » entre les mains du système judiciaire canadien, s’éternise dans les méandres de la justice.

Je ne vois qu’une raison pour laquelle Justin Trudeau s’entête à mettre fin à la procédure d’extradition de Meng Wanzhou : la crainte des représailles économiques de la part de Donald Trump.

Cette saga a assez duré. La voie diplomatique retenue par Trudeau est vouée à un échec lamentable, la Chine ayant toujours fait fi des pressions de d’autres pays dans leurs affaires internes.

Conséquemment, Justin Trudeau doit lever la procédure d’extradition de Meng Wanzhou en échange de la libération des deux otages canadiens détenus en Chine depuis décembre 2018, Michael Spavor et Michael Kovrig… C’est la seule voie possible!  

https://www.ledevoir.com/politique/canada/581406/covid-19-point-de-presse-trudeau-25-juin

https://www.rcinet.ca/fr/2020/06/26/trudeau-pas-de-capitulation-face-a-la-chine-et-de-liberation-de-meng-wanzhou/

vigile.quebec tribune libre 29 juin 2020