Le « pas dans ma cour » de François Legault

12 décembre 2020

D’entrée de jeu, voici un extrait du point de presse de François Legault tenu le vendredi 11 décembre : «La situation qu’on a actuellement, on ne peut pas tolérer qu’elle demeure au niveau où elle est là. [...] Si la situation reste comme ça, on va être obligés d’ajouter des restrictions, à moins que les Québécois se mettent à respecter les mesures déjà en place ». Autrement dit, je serai gentil si les Québécois respectent les mesures sanitaires. En réalité, le « pas dans ma cour ».

Par ailleurs, en date du 10 décembre, le Canada dénombrait 13 109 décès, le Québec, en tête des provinces, 7 382, soit 56% de l’ensemble des décès au pays, la deuxième province dénombrant le plus grand nombre de décès, soit l’Ontario, comptait 3 871, soit 30% des décès au Canada. 

En termes clairs, avec un dossier aussi peu reluisant au chapitre des décès liés à la COVID-19, le premier ministre du Québec devrait peut-être jeter à l’occasion un coup d’œil dans sa cour, notamment dans les CHSLD, pour voir s’il ne devrait pas assumer sa part d’imputabilité eu égard au nombre imposant de décès dans SA province qui lui confère le titre peu enviable de premier de classe au chapitre des décès au Canada!

quebechebdo tribune libre 12 décembre 2020
vigile.quebec tribune libre 14 décembre 2020

Le Québec doit-il être remis « sur pause »?

9 décembre 2020

Devant le nombre de cas, de décès et d’hospitalisations quotidiens qui n’arrivent pas à diminuer depuis des semaines, force est de constater que les mesures sanitaires décrétées par le gouvernement n’arrivent pas à stopper la croissance de la contamination communautaire au Québec.

À cet effet, plus de 75 experts en santé, en économie et en sciences sociales, dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, plaident que le gouvernement Legault remette le Québec sur pause et décrète la fermeture de tous les services non essentiels pendant la période des Fêtes, soit du 20 décembre au 3 janvier, arguant que l’économie tourne déjà au ralenti et que beaucoup de gens, dont les étudiants, sont en congé, plutôt que d’être confrontés à une perspective encore plus critique en janvier et février.

Du côté du gouvernement, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, allègue que les mesures sanitaires actuelles sont déjà « très sévères » tout en insistant sur le difficile équilibre qu'il tient à maintenir entre les restrictions sanitaires et la santé mentale de la population.

Compte tenu de la situation critique qui règne dans les hôpitaux en termes de débordement provoquant, entre autres, des délestages inquiétants, et du taux d’absentéisme alarmant du personnel médical, je suis plutôt de l’avis des experts, à savoir que le Québec devrait être remis sur pause pendant deux semaines pour permettre au réseau de la santé de faire le plein d’oxygène et de démarrer la nouvelle année dans un meilleur état.  

quebechebdo tribune libre 9 décembre 2020

La loi 21 entre mauvaises mains

9 décembre 2020


Frédéric Bastien, historien et ex-candidat à la direction du Parti québécois, a déposé une plainte au conseil de la magistrature contre le juge Marc-André Blanchard, celui-là même qui devra trancher le débat sur la loi de la laïcité, parce qu’il aurait validé les propos controversés de Me Azim Hussain comparant la loi 21 à des lois raciales.


À titre d’exemples, Me Hussain aurait comparé le loi 21 aux lois de Nuremberg, des lois raciales nazies discriminant la communauté juive, et aux lois ségrégationnistes sud-américaines forçant, entre autres, les individus de couleur à s’asseoir à l’arrière dans les autobus.


Loin de de se dissocier des comparaisons outrancières de l’avocat et de le ramener à l’ordre, le juge est allé jusqu’à valider les arguments de Me Hussain. Or, selon Frédéric Bastien, le magistrat aurait dû couper court à ces propos démesurés et « rabrouer » l’avocat, au lieu de renchérir avec des exemples similaires.


Dans cette foulée, Frédéric Bastien dénonce aussi des paroles « partiales » émises par le juge lors d’un échange précédent, où le magistrat aurait dit que « quant à [lui], il n’y a aucun doute qu’il y a des droits fondamentaux qui sont violés » par la loi 21, un commentaire anti déontologique selon l’historien puisque les avocats qui se portent à la défense de la loi 21 n’ont pas encore plaidé. 


Sans être un expert en droit, il m’apparaît évident que le juge a erré eu égard au code de déontologie lié à sa fonction et qu’il doit être de facto remplacé sur-le-champ, à défaut de quoi la loi 21 est condamnée à être jugée inconstitutionnelle.

vigile.quebec tribune libre 7 décembre 2020

Le franco-québécois, « une langue belle »

9 décembre 2020

Par les temps qui courent, le français d’ici, le franco-québécois, fait l’objet d’un mouvement de solidarité de la part de nombreux groupes de défense, notamment en raison de l’anglicisation galopante de la Métropole.

Toutefois, mon intention ici n’est pas de vous entretenir des tenants et aboutissant de ces débats qui sont par ailleurs fort utiles, voire nécessaires, mais plutôt de mettre l’accent sur la beauté et la richesse du français parlé ici au Québec, partant du principe qu’on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.

Je vous propose de partir de ce quatrain de la magnifique chanson d’Yves Duteil « La langue de chez nous » : « C'est une langue belle à qui sait la défendre/ Elle offre les trésors de richesses infinies/ Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre/ Et la force qu'il faut pour vivre en harmonie ».

Revenons si vous le voulez bien sur le premier vers : « C'est une langue belle à qui sait la défendre ». Partant de là, nous entrons dans le vif du sujet, à savoir la manière de défendre notre « langue belle » ici au Québec. Encore faut-il se rappeler qu’ « Elle a [d’abord] jeté des ponts par-dessus l'Atlantique… et  « quitté son nid pour un autre terroir » pour parvenir en Nouvelle-France, et qu’elle a dû subir en 1759 un choc linguistique percutant de la part des conquérants anglais.

Imaginez toute l’énergie et le courage des Canadiens-français conquis de l’époque qu’ils ont dû déployer pour défendre leur langue. Il faudra attendre la naissance du Haut et du Bas-Canada Canada, soit l’Ontario et le Québec d’aujourd’hui, pour que le français reprenne, non sans heurt, ses lettres de noblesse en terre d’Amérique. Depuis lors, avec l’arrivée des autres provinces anglophones au sein du Canada, le Québec français est devenu de plus en plus isolé. Et encore aujourd’hui, les Québécois francophones, qui détiennent une majorité qui s’effrite peu à peu, doivent régulièrement monter aux barricades pour protéger leur langue.

Le français du Québec, à l’exemple de leurs parlants, est une langue fière qui a traversé les mers pour s’établir ici dans ce vaste pays de froids et de longs hivers. Le français du Québec est une langue riche dans laquelle vivent en harmonie des amérindianismes et des québécismes qui nous caractérisent en tant que peuple parlant le franco-québécois.

En ces temps de grande turbulence où le français au Québec semble parfois bien fragile, grand bien lui ferait qu’il soit appuyé fermement par les Québécois de souche par respect pour leurs ancêtres qui ont su, à grands coups de gestes courageux, lui conserver la vigueur qu’il manifeste encore aujourd’hui.

Enfin, je vous laisse sur cette réflexion de Saint-Exupéry « Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose… Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer ».

vigile.quebec tribune libre 7 décebre 2020

Les réseaux sociaux, des bombes à retardement

7 décembre 2020

Selon Statistique Canada, pour l’année 2019, la ville de Québec affiche le quatrième taux le plus élevé au pays par 100 000 habitants eu égard aux crimes haineux, un phénomène qui découle, selon le maire de la Capitale nationale, Régis Labeaume, de la mouvance conspirationniste et complotiste. Soit!

Toutefois si nous poussons plus à fond la réflexion sur l’accroissement des crimes haineux, je suis d’avis que l’ambiance de « bars ouverts » qui règne sur les réseaux sociaux contribue fortement à attiser les tensions entre certains « autodidactes proclamés », des tensions qui peuvent dégénérer en violence verbale et ultimement, à commettre l’irréparable.

À titre d’exemple de dérapage récent lié aux médias sociaux, on peut citer cet événement où quelques « maîtres à penser autodésignés » se sont littéralement insurgés sur les médias sociaux contre le fait que le premier ministre Legault avait placé sur sa liste de livres un ouvrage du « méchant » Mathieu Bock-Côté qui ose afficher sa position sur le racisme systémique. Une attaque en règle contre la liberté d’expression, une pierre angulaire de l’essence même de la littérature.

Toutefois, le cas le plus dramatique qui s’est produit ici au Québec depuis mars 2020 réside dans un mouvement de complotistes et de conspirationnistes qui colportent sur les médias sociaux toutes sortes d’idées toutes plus saugrenues et farfelues les unes que les autres pour justifier leur délinquance par la non-application des mesures sanitaires fixées par la Santé publique pour lutter contre la COVID-19.

Par ailleurs, le 23 septembre dernier, une enseignante d’histoire à l’Université d’Ottawa, Verushka Lieutenant-Duval, a employé dans le cadre d’un cours en ligne le « mot en N », son intention étant d’expliquer à ses élèves que certaines communautés s’étaient réapproprié des termes, comme le mot commençant par la lettre « N ». L’enseignante a été suspendue quelques jours, à la suite d'une plainte d'une étudiante à ce sujet via les médias sociaux. Cette suspension a créé un vif débat quant à l’utilisation du mot tabou entre les murs universitaires. Une lettre signée par 34 professeurs de l’Université d’Ottawa, exprimant leur désaccord au traitement de Mme Lieutenant-Duval et publiée dans divers médias, a précisé que l’université demeurait « un lieu de débats, un lieu, aussi, d’exploration des réalités de l’histoire ». L’enseignante a finalement été réintégrée dans ses fonctions.

Enfin, de l’autre côté de l’Atlantique, plus précisément en France, le lundi 5 octobre, un professeur d'histoire-géographie donne un cours sur la liberté d'expression à ses élèves. Pour illustrer son propos, il décide de montrer des caricatures de Mahomet. Il aurait demandé à ceux qui le souhaitaient de sortir si cela les dérangeait. Le jeudi 8 octobre, le père d'une élève du collège, qui ne fréquentait même pas la classe de l’enseignant en question, décide de porter plainte contre le professeur. Il poste également une vidéo sur les réseaux sociaux pour interpeller sur l'attitude du professeur. Le vendredi 16 octobre, un jeune homme de 18 ans attaque le professeur avec un couteau et le décapite sur-le-champ.

Je ne prétends pas connaître la solution à ce phénomène malsain, voire pernicieux, qui émane souvent des médias sociaux. Néanmoins, ce que je sais, c’est que, aussi longtemps que les violences verbales et les attaques personnelles envahiront les réseaux sociaux, ils demeureront de facto des bombes à retardement!

vigile.quebec tribune libre 4 décembre 2020

Noël en confinement

4 décembre 2020

Le contrat moral de François Legault avec la population est officiellement résilié. Les Québécois résidant en zone rouge devront donc se résigner à passer Noël en confinement. Une occasion pour retrouver peut-être le vrai sens de Noël, fête de la Nativité, de la lumière, de l’espoir.

À cet effet, une petite recherche sur internet m’a conduit à une réflexion fort révélatrice et pleine de sens. On a tous déjà remarqué qu’à la période de Noël, les jours sont courts, très courts même. C’est normal puisque nous sommes dans le solstice d’hiver, le moment de l’année où la nuit est la plus longue … mais aussi, est-il important de se le rappeler, où les jours recommencent à allonger. En réalité, nous assistons à la victoire de la lumière qui commence lentement à reprendre de la vigueur et qui finira par vaincre les ténèbres, jusqu’à son apogée, le solstice d’été.

Une note d’espoir qui nous invite à regarder la lumière au bout du tunnel en ces temps de résilience, et à envisager avec confiance l’arrivée prochaine des chauds rayons du soleil… Un joyeux Noël avec, en cadeau, des milliers de petites lumières tout au fond de votre cœur!

quebechebdo tribune libre 4 décembre 2020

Les transferts en santé écartés de la mise à jour économique

2 décembre 2020

Il y a quelques semaines, si on se souvient bien, Justin Trudeau a effleuré la possibilité d’imposer des normes nationales aux provinces pour les résidences pour personnes âgées.  À mots à peine voilés, compte tenu de l’hécatombe chez les personnes âgées en relation avec la pandémie, le Parti libéral du Canada, par la voix de son chef, pourrait pallier l’ « incapacité » des provinces à gérer les soins aux personnes âgées atteints de la COVID-19, et cela, sans aucun scrupule pour son ingérence dans une compétence provinciale.

Conséquemment, il n’est pas étonnant que la mise à jour économique de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, ne fasse aucune mention des transferts en santé du fédéral aux provinces, hormis un maigre 3 % annuellement.

J’ai l’impression que la rencontre entre Justin Trudeau et les premiers ministres des provinces qui doit se tenir au cours des prochains jours sur les transferts en santé risque de se retrouver devant un cul de sac compte tenu des positions bien arrêtées des provinces et du fédéral qui sont à des « années-lumière » les unes des autres, à savoir 35 % réclamée par les provinces contre 22 % consentie par Ottawa… Tout un débat en perspective!

quebechebdo tribune libre 2 décembre 2020
vigile.quebec tribune liibre 9 décembre 2020

Le parcours houleux de la loi 21

1 décembre 2020

Sous la loupe de Justin Trudeau
Octobre 2019

La Loi 21 sur la laïcité de l'État a été adoptée en juin 2019 par l’Assemblée nationale du Québec. Depuis lors, elle a été confrontée d’abord aux déclarations pour le moins ambigües du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en octobre 2019, s’engageant à ne pas prendre part « pour l’instant » à la contestation de la loi 21, sans pour autant clairement écarté l’idée de le faire s’il était élu pour un second mandat.

Une position pour le moins ambivalente qui a fait dire au chef du Bloc québécois que Justin Trudeau « a sans équivoque laissé comprendre qu’au besoin, l’argent des Québécois va être utilisé pour lutter et rendre inopérante une loi adoptée en toute légitimité et largement consensuelle au Québec. »

Il m’apparaît tout à fait clair ici que le culte que voue Justin Trudeau, hérité de son père, au multiculturalisme bien ancré dans la Charte fédérale des droits et libertés est durement mis à l’épreuve. Toutefois, il m’apparaît tout aussi clair que la loi sur la laïcité de l’État a été validement adoptée par l’Assemblée nationale du Québec comme faisant intrinsèquement partie de l’identité québécoise.

Des débats émotifs en commission parlementaire
Décembre 2019

Force est de constater que les réactions, parfois vives et émotives, autour de la Loi sur la laïcité de l’État, autant de l’Assemblée nationale que de la population en général, auront monopolisé l’ensemble des tribunes médiatiques, y compris et surtout les médias sociaux, pendant une bonne partie de cette session parlementaire.

Comme il fallait s’y attendre, cette loi, qualifiée de « modérée » par le premier ministre François Legault, n’a pas eu l’heur d’avoir le même effet chez les personnes de communauté musulmane qui y ont perçu un obstacle flagrant contre l’exercice de leurs droits individuels, et cela même si l’interdiction de signes religieux sur les lieux de travail ne touchent que certains travailleurs en ligne d’autorité.

L’un après l’autre, les groupes s’opposant à la loi 21 sont venus exprimer leurs doléances en commission parlementaire sans que cela ne fasse broncher d’un iota le gouvernement Legault qui a finalement adopté le projet de loi sous bâillon, le premier ministre évoquant, entre autres, que la grande majorité des Québécois appuyaient cette loi.

Une saga qui est loin d’être terminée, la loi 21 étant déjà contestée devant les tribunaux par la Commission scolaire English-Montréal (CSEM) et risquant de se retrouver éventuellement devant la cour Suprême du Canada, là où le débat tournera, à mon sens, autour des juridictions provinciales ou fédérales visées par la loi 21, notamment la dichotomie entre les droits collectifs et les droits individuels… Un dossier chaud à suivre en 2020!

Première victoire devant les tribunaux
Avril 2020

La Cour suprême du Canada a tranché; dans la foulée de la Cour supérieure du Québec et de la Cour d’appel, la Loi québécoise sur la laïcité de l’État (Loi 21) ne sera pas suspendue temporairement tel que le réclamait, entre autres, le Conseil national des musulmans canadiens.

Toutefois, il ne faudrait pas croire que les opposants à cette loi ont rendu les armes, leur but ultime étant de faire invalider la loi 21, arguant qu’elle est discriminatoire et cause des torts irréparables et immédiats aux minorités religieuses, notamment en raison de l’interdiction de porter des signes religieux dans l’exercice de leur fonction.

De son côté, la ministre de la Justice du Québec, Sonia LeBel, a salué la décision rendue par la Cour suprême du Canada à l'égard de l'application de la Loi sur la laïcité de l'État. « Nous continuerons à défendre le bien-fondé et la constitutionnalité de la Loi, comme nous l'avons toujours fait », a-t-elle fait savoir par communiqué. 

À mes yeux, le débat est passé par toutes les étapes, des consultations publiques à l’Assemblée nationale en passant par les commissions parlementaires. Les derniers sondages sur cette loi révélaient que les Québécois étaient très majoritairement en sa faveur…

Retour devant les tribunaux
Novembre 2020

La loi 21 sur la laïcité de l’État, présentement devant la Cour supérieure, a reçu un appui de taille récemment en la personne de l’éminent juriste, constitutionnaliste et ancien ministre libéral Benoît Pelletier. Les tribunaux canadiens ont reconnu, a-t-il fait valoir, qu’un contexte particulier à la nation québécoise l’a conduite à fonder un État voulu  « neutre en matière religieuse ». Le Québec est une « société distincte », insiste M. Pelletier, et la loi 21 reflète cette dimension et la rend même plus officielle.

Et, qui plus est, reconnaître ce fait serait profondément « fédéraliste », au sens fort du terme, a expliqué Pelletier au tribunal. Car une fédération a pour idéal « l’unité dans la diversité » et est fondée sur la tolérance pour des conceptions diverses, la laïcité à la québécoise différant de la conception qui a généralement cours dans le reste du Canada.

Enfin, Benoît Pelletier allègue que les dispositions de dérogation sont courantes dans les « fédérations multinationales ». Celle qui se trouve dans la Charte canadienne permet ni plus ni moins « aux provinces de préserver leur identité dans des matières qui leur sont d’une importance fondamentale ».

En bref…

Quel que soit le verdict du juge Marc-André Blanchard, il m’apparaît écrit dans le ciel que sa décision effritera les convictions d’une partie de l’opinion publique au Québec et que ce différend se retrouvera à n’en pas douter devant la Cour suprême du Canada.

vigile.quebec tribune libre 30 novembre 2020

Les réseaux sociaux, des bombes à retardement

1 décembre 2020

Selon Statistique Canada, pour l’année 2019, la ville de Québec affiche le quatrième taux le plus élevé au pays par 100 000 habitants eu égard aux crimes haineux, un phénomène qui découle, selon le maire de la Capitale nationale, Régis Labeaume, de la mouvance conspirationniste et complotiste. Soit!

Toutefois si nous poussons plus à fond la réflexion sur l’accroissement des crimes haineux, je suis d’avis que l’ambiance de « bars ouverts » qui règne sur les réseaux sociaux contribue fortement à attiser les tensions entre certains « autodidactes proclamés », des tensions qui peuvent dégénérer en violence verbale et ultimement, à commettre l’irréparable.

Et que dire du récent événement où quelques « maîtres à penser autodésignés » se sont littéralement insurgés sur les médias sociaux contre le fait que le premier ministre Legault avait placé sur sa liste de livres un ouvrage du « méchant » Mathieu Bock-Cöté qui ose afficher sa position sur le racisme systémique?  Une attaque en règle contre la liberté d’expression, une pierre angulaire de l’essence même de la littérature.

Je ne prétends pas connaître la solution à ce phénomène malsain, voire pervers, qui émane des médias sociaux. Néanmoins, ce que je sais, c’est que, aussi longtemps que les violences verbales et les attaques personnelles envahiront les réseaux sociaux, ils demeureront des bombes à retardement!

quebechebdo tribune libre 1er décembre 2020
 

Le français, talon d’Achille de Justin Trudeau

30 novembre 2020

Le spectacle de charme envers la défense du français au Québec organisé par les partis fédéraux la semaine dernière avait toutes les caractéristiques d’une mise scène de campagne pré-électorale. Ne manquait plus que le feu vert pour partir en campagne…

Au même titre que la loi québécoise sur la laïcité de l’État québécois a monopolisé une bonne partie de la dernière campagne, j’ai l’impression que la Charte de la langue française québécoise risque de jouer un rôle capital dans la prochaine campagne électorale qui, selon les experts, pourrait être déclenchée au printemps 2021.

Dans cette effervescence de louanges envers le français, les libéraux de Justin Trudeau ont réitéré qu’ils moderniseront bientôt la Loi sur les langues officielles. Toutefois, les réformes linguistiques promises par le gouvernement Trudeau tardent à se matérialiser. Or les libéraux peuvent difficilement entamer les prochaines élections sans avoir mis cartes sur table, surtout après avoir haussé les attentes.

Les libéraux ont attaqué la dernière campagne électorale étant convaincus de faire des gains au Québec alors que c’est plutôt l’inverse qui s’est produit. Le thème de la laïcité, remis sur le tapis par le premier ministre François Legault, leur a mis des bâtons dans les roues. En effet, en plus de perdre des sièges, les libéraux ont peiné à conserver une poignée de comtés à l’extérieur de leurs châteaux forts montréalais. Enfin bref, la position du PLC est fragile dans le Québec francophone, et Justin Trudeau est bien conscient que l’épée de Damoclès est suspendue au-dessus de sa tête!

quebechebdo tribune libre 30 novembre 2020
Le Devoir 2 décembre 2020
vigile.quebec tribune libre 2 décembre 2020