Le duo Trump-Pence, la rupture

12 janvier 2021

Tout au cours du mandat agité de Donald Trump, le vice-président Mike Pence a su conserver son sang-froid et naviguer sans faire de vague sur les mers orageuses où l’a conduit le président.

Or, les événements apocalyptiques du saccage du Capitole par les trumpistes déchainés ont consacré la rupture entre Donald Trump et son fidèle vice-président, une rupture qui était prévisible depuis la certification de la victoire de Joe Biden, le 6 janvier, à laquelle Trump n’adhère toujours pas.

Dans cette foulée, contrairement au président républicain, qui a annoncé d’un tweet laconique qu’il ne se rendrait pas à la cérémonie d’investiture de son successeur le 20 janvier, Mike Pence a déjà signifié qu’il assistera à la prestation de serment de Joe Biden et qu’il facilitera le transfert du pouvoir entre les deux administrations.

Je ne crois pas que l’histoire retiendra le nom de Mike Pence comme un grand vice-président. Toutefois, dans l’ombre, il aura contribué, à mon avis, à calmer à l’occasion le caractère bouillant du président et, qui sait, à bloquer certains projets diaboliques de Trump. Quoi qu’il en soit, Mike Pence aura terminé son mandat dans la dignité et le respect de la Constitution américaine et, dans les circonstances, c’est toute une prouesse!

Le Soleil (version internet) 12 janvier 2021

Mon chemin vers la Maison Michel-Sarrazin

11 janvier 2021

Le lundi 27 janvier 1975…Pour la première fois de ma vie, je viens de rencontrer la mort, celle de mon père, cette visiteuse inattendue, telle une frappe percutante au plus profond de mon être. Pendant les mois qui suivent, je fais aussi la connaissance d’une autre étrangère, la peur qui dégénère rapidement en anxiété, en obsession de la maladie et de la mort.

Les années passent, emportant avec elles les derniers vestiges laissés par le passage de la mort subite de mon père…jusqu’en mars 2001.Des examens médicaux de routine détectent alors une tension artérielle et un taux de cholestérol élevés. Subitement la boîte à images recule dans le temps et me ramène en 1975. Peu à peu l’angoisse s’installe en moi, entraînant avec elle une obsession envahissante, la panique de la mort refait surface émergeant d’un passé que je croyais disparu à jamais…


Les mois s’écoulent au rythme d’une anxiété qui prend de plus en plus d’emprise sur mes pensées, je me renferme dans le sommeil, le vide s’installe pernicieusement. Une seule solution s’offre à moi, l’hospitalisation. Puis peu à peu, avec de l’aide, je remonte vers la lumière et j’amorce sereinement ma retraite en juin 2003.

C’est au cours des mois suivants que l’idée de m’impliquer à titre de bénévole aux sois des malades à la Maison Michel-Sarrazin fait lentement sa place jusqu’au moment où je me sens prêt en août 2003. Au début, je n’ose y croire tellement ce projet me surprend, moi qui jamais n’aurais pensé franchir ces portes derrière lesquelles des personnes vont inévitablement atteindre la dernière marche.

Descendant depuis quelques semaines le chemin en coude qui conduit aux portes de la Maison, habité à chaque fois par une peur presque inavouée devant l’inconnu, je franchis ces portes qui, il n’y a pas tellement longtemps, symbolisaient mon angoisse profonde Or, à mon grand étonnement, je m’y sens en paix, la chaleur humaine qui s’y dégage est contagieuse. J’y ai rencontré des gens dont la richesse du cœur n’a d’égal que le rayonnement de leur regard.

Bien sûr, en entrant dans la chambre des patients, j’ai pu ressentir toute la douleur, la résignation de ces personnes et l’anxiété des familles aux prises avec le spectre de la mort gravé dans le visage d’un être cher. Mais j’ai rencontré aussi la sérénité et, parfois même le sourire d’un patient. J’ai de plus compris l’importance des petites choses pour ces gens, particulièrement le jour où une patiente de 45 ans, profitant d’une brise bienfaisante qui lui caressait le visage un après-midi où nous l’avions installée dans son lit sur la terrasse, me confie tout en fermant les yeux :«Vous savez, j’aurais dû apprécier cette brise avant, il est trop tard maintenant… »

Le chemin qui m’a conduit jusqu’à la Maison Michel-Sarrazin a été parsemé d’embûches. Toutefois, les leçons de vie que j’y ai reçues pendant les dix années où j’y ai œuvré à titre de bénévole resteront gravées dans ma mémoire toute ma vie tels des trésors inestimables!

vigile.quebec tribune libre 5 janvier 2021
Le journal Métro 8 janvier 2021

Trump doit être destitué

8 janvier 2021

Il reste une douzaine de jours avant l’assermentation de Joe Biden à titre de Président des États-Unis d’Amérique, une éternité pour permettre au président sortant Donald J. Trump de susciter d’autres manifestations de violence dans la foulée de l’envahissement du Capitole par les trumpistes déchainés à la suite d’un appel à la mobilisation endiablé de la part de leur leader.

En vertu du 25e amendement de la Constitution, le vice-président et une majorité du cabinet sont autorisés à déclarer le président "inapte" à exercer ses fonctions, et à le mettre à l'écart du pouvoir. 

À mon sens, le narcissisme dont fait preuve Donald Trump depuis le début de son mandat et son incapacité viscérale à admettre la défaite ont atteint des limites incontrôlables. Je suis porté à penser qu’il prend ses histoires inventées pour la réalité. Le président sortant s’est littéralement enfermé dans une bulle, complètement isolé du monde réel.

Nul ne sait, ni même lui, jusqu’où il peut aller d’ici le 20 janvier, En attisant les braises de la violence, Donald Trump a fomenté l’insurrection. Pour la sauvegarde de la démocratie américaine, il doit être destitué de ses fonctions sans délai, à défaut de quoi les États-Unis pourraient être plongés dans une guerre civile. 

quebechebdo tribune libre 8 janvier 2021

Le couvre-feu, un traitement choc?

7 janvier 2021

Dans la foulée du resserrement des mesures sanitaires, le gouvernement Legault instaure un couvre-feu entre 20h et 5h pour une période de quatre semaines, une mesure que l’on n’a pas vue au Québec depuis la Seconde guerre mondiale.

Devant le nombre de contaminations qui n’arrivent pas à diminuer, François Legault qualifie cette nouvelle consigne de « traitement choc », une appellation qui me laisse un peu perplexe pour diverses raisons.

D’abord sur l’applicabilité d’une telle règle. En effet, comment les policiers vont-ils pouvoir distinguer le travailleur qui revient de son travail à 22h du délinquant qui s’en va rejoindre des amis dans une résidence privée? Ensuite, qu’est-ce qui empêche un groupe d’amis de se donner rendez-vous à 19h45?

D’autre part, quelle raison pourrait avoir un citoyen de quitter sa résidence à 20h15 puisque tous les commerces seront fermés? En revanche, si quelqu’un veut aller promener son chien, il aura jusqu’à 20h pour le faire.

En réalité, dans les faits, je suis d’avis que le « traitement choc » visé par le premier ministre aura l’effet d’un coup d’épée dans l’eau. À mon avis, il eût été préférable de durcir les directives déjà en place en octroyant davantage de contraventions aux délinquants, les policiers, selon certaines statistiques, étant beaucoup plus portés à donner des avertissements que des contraventions.

Enfin, des rues vides à compter de 20h sont-elles un véritable reflet de paix sociale? Ou si ce n’est qu’un leurre?

quebechebdo tribune libre 7 janvier 2021

So-So-Solidarité!

6 janvier 2021

Le Larousse définit la solidarité comme le « sentiment d'un devoir moral envers les autres membres d'un groupe, fondé sur l'identité de situation, d'intérêts. » Or, il semble qu’en cette période de turbulence causée par les caprices du coronavirus, la « solidarité » ait été reléguée dans le placard pour bon nombre de Québécois.

En effet, alors que les hôpitaux peinent à recevoir toutes les personnes malades, alors que le personnel de la santé est débordé ou tombe de fatigue, alors que des chirurgies cardiaques et des traitements contre le cancer sont reportés, des voyageurs québécois, faisant fi des mesures sanitaires eu égard aux voyages non-essentiels, se prélassent dans un tout inclus à l’ombre d’un palmier, un margarita à la main. Et, pour ajouter l’affront à l’égocentrisme, certains de ces délinquants ne respecteront même pas la quarantaine à leur retour des pays chauds.

Actuellement, la pandémie gagne quotidiennement du terrain. La cellule de crise est en train de perdre le contrôle de la situation. Le premier ministre aura beau implanter des mesures sanitaires plus strictes, le nombre de cas contaminés va demeurer élevé tant et aussi longtemps que « toute » la population ne se pliera pas à ces nouvelles mesures.

La solidarité doit retrouver ses lettres de noblesse, et les Québécois peuvent y contribuer dès maintenant en s’unissant tous ensemble dans un dernier effort avant que le vaccin ne fasse son travail et nous ramène tous et toutes vers une vie normale… Soyons solidaires et nous vaincrons!

quebechebdo tribune libre 6 janvier 2021
Le Soleil 9 janvier 2021

Haro sur les infanticides!

5 janvier 2021

À chaque occasion où j’apprends qu’un enfant a été maltraité jusqu’à ce que mort s’ensuive, je sens monter en moi un afflux d’émotions qui oscillent entre la colère, la douleur et l’incompréhension. Mais pourquoi, me dis-je, encore une innocente et vulnérable victime? Où est le chainon manquant pour que cet enfant soit passé entre les mailles du système?

La dernière en liste, une fillette de 7 ans de Laval, était en arrêt cardiorespiratoire à son arrivée à l’hôpital qui n’a pu que constater le décès. La victime portait des traces de brûlures infligées avec de l’eau bouillante quelques jours avant sa mort. La fillette avait également un bras cassé et des ecchymoses.

Or, dans la grande majorité des cas d’infanticides, un chainon revient de façon presque récurrente, la présence de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) dans le dossier de l’enfant. De fait, la petite Lavalloise était sur le radar de la DPJ. Un dossier à son sujet avait même été ouvert cet automne après une rencontre avec la fillette. Quoiqu’il soit encore trop tôt pour spéculer sur des ratés possibles des intervenants de la DPJ, on peut quand même s’interroger sur le fil des événements entre l’ouverture du dossier et le macabre meurtre de la fillette

La Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ) déposera son rapport final le 30 avril 2021. J’ose espérer que ses recommandations sauront apporter des solutions aux lacunes inhérentes à ces infanticides inacceptables dans une société qui devrait, en principe, disposer de « tous » les moyens pour protéger ses enfants!

quebechebdo tribune libre 5 janvier 2021

Joe Biden et le défi de l’unification des Américains

4 janvier 2021

Le 20 janvier 2021, Joe Biden deviendra le 46ème président des Etats-Unis. Bien sûr, si son prédécesseur, le président sortant Donald J. Trump, reconnaît sa défaite attestée au terme du dépouillement de l'ensemble des votes exprimés par les Américains le 3 novembre 2020. Si la justice, depuis les tribunaux des États fédérés jusqu'à la Cour suprême fédérale, infirme les accusations de fraude avancées jusqu'à présent sans preuve par le président sortant, si les troupes les plus extrémistes de ce dernier, galvanisées par la mystification d'une élection supposément volée par les démocrates, n'hypothèquent pas la passation de pouvoir par toutes sortes d’entourloupettes pour lesquelles elles sont passées maîtres.

L’Amérique des oubliés

Rarement un président des États-Unis aura préparé un début de mandat dans une environnement aussi malsain. Pourtant, l'élection de Joe Biden n'est pas une victoire par la porte de derrière. La forte participation aidant, le nombre de ses électeurs dépasse le record pour l'élection d'un président qu'avait gagnée Barak Obama en 2008. En dépit ou à cause de ce contexte, la victoire de Joe Biden procure un soulagement légitime aux démocrates, dans l'acception institutionnelle du terme, qui ont vu pendant quatre ans les États-Unis renier une partie de leurs valeurs, transiger avec les droits humains, mettre à mal des acquis sociaux atténuant les inégalités et l'État de droit.

Or, Donald Trump n'est pas surgi de nulle part en accédant à la fonction de président des États-Unis en 2016. Il a incontestablement représenté une frange des Américains qui longtemps, n'a pas eu voix au chapitre face à la dérégulation économique et à la mondialisation à outrance. La faute du président sortant a été, une fois élu, de ne parler qu'à sa base inconditionnelle, de n'agir qu'en fonction de leurs attentes supposées, et de ne pas voir que l'Amérique recelait d'autres oubliés.

Ressurgie des quartiers défavorisés des métropoles, la colère des Afro-Américains après une énième bavure policière ayant conduit à la mort de George Floyd,et dont la brutalité filmée à l’échelle mondiale a décuplé l'impact, a démontré que le mouvement des droits civiques des années 1960 n'était pas allé bout de ses aspirations, voire qu'il était aujourd'hui détricoté point par point. De son côté, Donald Trump, lui, a voulu réduire cette contestation à un simple complot de l'extrême gauche contre sa présidence alors qu'elle exprimait la crainte d'un abandon tel que ressenti par les Blancs des États ruraux et des banlieues résidentielles des villes moyennes. En bref, l'Amérique des oubliés.

Gigantesque chantier

Joe Biden devra relever le défi de réconcilier ces deux Amériques, ou, à tout le moins, d'apaiser les tensions qui les exacerbent. Le chantier est gigantesque.

Au sortir des primaires démocrates, peu d'observateurs auraient parié sur la victoire à la présidentielle de Joe Biden. La crise du coronavirus, ses conséquences sur l'économie, et sa gestion fantasque par le locataire de la Maison-Blanche ont incontestablement servi la candidature de l'ancien vice-président.

Bénéficier d'un tel impondérable appelle à être humble dans la victoire. Il faut néanmoins porter au crédit de Joe Biden d'avoir uni les militants démocrates divisés entre le centre et la gauche, d'avoir mobilisé les minorités souvent peu motivées qui penchent traditionnellement pour son camp, enfin d'avoir développé une empathie sincère, fruit d'une vie marquée par les drames, qui est peut-être ce dont les Américains ont le plus besoin, même pour une période de transition, après les quatre années de sautes d’humeur et de fureur qu'ils ont connues avec Trump. On ne peut que souhaiter qu'un cycle bénéfique de l'écoute et du dialogue s'incruste à la Maison-Blanche pour le plus grand bien du plus grand nombre d'Américains.

vigile.net tribune libre 4 janvier 2021
Le journal Métro 20 janvier 2021

Prime aux voyageurs délinquants

4 janvier 2021


Pendant que plusieurs Québécois jouaient au Monopoly dans leur bulle familiale durant le temps des Fêtes pour passer le temps en confinement, on apprenait que les délinquants qui se sont évadés en direction soleil illégalement se verraient remettre 1 000 $ à leur retour au pays pour compenser le salaire perdu pendant qu’ils devraient se soumettre à leur quarantaine.


Et toute cette générosité grâce aux largesses du programme fédéral de la Prestation canadienne de maladie pour la relance économique (PCMRE), une «aide financière aux salariés et aux travailleurs indépendants qui sont incapables de travailler parce qu’ils sont malades, qu’ils doivent s’isoler en raison de la COVID-19 ou qu’ils ont un problème de santé sous-jacent qui les met plus à risque de contracter la COVID-19».


Et pourtant, nonobstant le fait que l’attachée de presse de Carla Qualtrough, ministre fédérale de l’Emploi, a confirmé que la PCMRE pouvait s’appliquer aux voyageurs qui rentrent au pays, il m’apparaît absurde que les voyageurs qui, consciemment, connaissaient les conditions attachées à une telle escapade, notamment la quarantaine, puissent avoir accès à ce programme… C’est une simple question de solidarité et de justice envers les millions de Québécois qui se sont astreints au confinement!

vigile.net tribune libre 3 janvier 2021

Pierre Arcand doit démissionner

4 janvier 2021


Dans la foulée de la démission du ministre des Finances de l’Ontario, Rod Phillips, qui a présenté sa démission à Doug Ford pour des raisons similaires. Pierre Arcand doit lui aussi offrir sa démission au chef du Parti libérale du Québec (PLQ), Dominique Anglade, pour son escapade à la Barbade en dépit des nombreux appels de la Santé publique à l’effet de ne pas quitter le Québec. Toutefois, si le député de Mont-Royal-Outremont persiste à vouloir conserver son comté, Mme Anglade n’aura d’autre choix, à mon avis, de lui indiquer la porte de sortie.


Une situation pour le moins inconfortable pour Dominique Anglade compte tenu de la prestance d’un ancien ministre sénior qui a assumé de surplus pendant un certain temps le poste de chef intérimaire du PLQ.


Par ailleurs, Mme Anglade bénéficie par les temps qui courent d’une crédibilité fortement à la hausse, et toute attitude interprétée par les médias et les militants comme un laxisme inacceptable pourrait contribuer à aviver le constat qu’elle n’a peut-être pas l’étoffe d’un chef.


En résumé, la marge de manœuvre de Dominique Anglade est très mince… Pierre Arcand n’a tout simplement plus de crédibilité pour occuper une place au sein du caucus du PLQ… En conséquence, Il doit partir illico!

vigile.net tribune libre 3 janvier 2021

Qui sont les premiers irresponsables?

4 janvier 2021

Oui, les Québécois qui ont pris la décision d’aller se la couler douce dans le Sud ont fait preuve d’irresponsabilité envers eux-mêmes d’abord, leurs proches en particulier, et la société en général.

Par ailleurs, comment qualifier l’irresponsabilité d’Ottawa en gardant les frontières ouvertes vers les destinations soleil au lieu d’établir a posteriori des règles contre les délinquants? Une décision qui aurait contrecarré toute initiative de voyages d’agrément dans les pays chauds.

Quant aux billets des passagers, je suis convaincu que les compagnies de transport des voyageurs n’auraient eu d’autres choix que de les rembourser devant une raison de force majeure.

Le gouvernement fédéral est le seul intervenant autorisé à fermer les frontières, il est par conséquent le premier irresponsable ayant contribué à ces escapades de Québécois à qui on a laissé la porte grande ouverte pour réaliser leur projet de voyage…

vigile.quebec tribune libre 2 janvier 2021
Le Devoir 6 janvier 2021 "Les premiers responsables de la pandémie"