La pornographie, tributaire de l’expansion du Web

2 février 2021

Les révélations chocs du New York Times sur les dessous du site canadien Pornhub révèlent, notamment, qu’entre 1998 et 2003, les années folles de l’expansion du Web, le nombre de sites pornographiques a augmenté de 1800 %. Aujourd’hui, on estime que son commerce légal et illégal génère entre 100 et 200 milliards de dollars par année, ce qui en fait l’industrie « culturelle » la plus lucrative au monde.

Dans notre monde post-Playboy, l’industrie du X présente maintenant sans retenue la dégradation, l’exploitation et l’humiliation d’êtres humains d’une manière jamais vue auparavant dans les médias de masse. Son omniprésence entraîne des changements de mentalités et une banalisation de la violence sexuelle.

Par ailleurs, plusieurs études scientifiques menées ces 20 dernières années ont démontré que les personnes qui consomment des vidéos pornographiques sont beaucoup plus susceptibles de croire que le sexe en groupe ou des actes sexuels dangereux sont choses tout à fait communes et normales.

Pour être cohérente avec son appel à l’égalité des sexes et à la fin des agressions sexuelles, notre société se doit aussi de dénoncer les effets pervers de la pornographie. Les liens entre les deux sont trop intimes et démontrés scientifiquement pour être encore ignorés.

Le Devoir 2 février 2021
Le Soleil (version internet) 2 février 2021
vigile.quebec tribune libre 10 mars 2021

Le supplice de la goutte

1 février 2021

Depuis le début de son mandat à titre de ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge donne l’Impression de se situer souvent en position de défensive devant les situations problématiques auxquelles il a dû faire face. Bref, le ministre est continuellement en réaction et très peu souvent en pro-action.

J’en ai pour exemples récents trois dossiers qui tardent à donner des résultats concrets alors que, dans les faits, le ministre Roberge allègue depuis le début du mois de janvier que les décisions devront se prendre d’ici quelques jours. Ce sont la nouvelle pondération des bulletins, la liste des « savoirs essentiels » et le déploiement des mesures d’aide aux élèves en difficulté.

De son côté, François Legault réitère toute sa confiance à son ministre de l’Éducation qui, aux dires du premier ministre, est «un gars qui a de l’expérience, qui a été enseignant» et «qui en a fait beaucoup depuis qu’il est là». Pour sa part, ,la porte-parole du Parti québécois en matière d’éducation, Véronique Hivon, reproche à Jean-François Roberge de faire vivre le «supplice de la goutte» au milieu de l’éducation avec des annonces «pas ficelées».

En ce qui me concerne, force est de constater que M. Roberge semble patiner longtemps avec la rondelle avant de lancer au filet, une valse-hésitation malsaine, voire chronique, qui le place fréquemment devant des décisions « mal ficelées ».

vigele.quebec tribune libre 29 janvier 2021

Peut-on parler d’un sénicide au Québec?

1 février 2021

Selon les plus récentes statistiques, 91% des décès liés à la COVID-19 sont des personnes âgées de 70 ans et plus. En fait, sur les 9630 décès au Québec, 8667 sont des personnes âgées.

Par ailleurs, selon Wikipédia, un sénicide est « le meurtre des personnes âgées ou leur abandon à la mort ». Considérant le nombre élevé de personnes âgées qui sont décédées dans les CHSLD et les RPA depuis le début de la pandémie, peut-on parler d’un sénicide au Québec au sens où elles auraient été « abandonnées à leur mort »?

Et pourtant, le gouvernement, en accord avec la Santé publique, dès le début de la pandémie, ont concentré leurs efforts pour protéger les personnes de 70 ans et plus, considérées comme « les plus vulnérables ». Puis, les éclosions en rafale se sont succédé dans les CHSLD et les RPA.

Or, comme la cellule de crise avait décidé de mettre de côté quelque 600 lits dans les hôpitaux pour accueillir les personnes ayant contracté le virus, les personnes âgées ont dû par conséquent demeurer confinées dans leur résidence avec les résultats que l’on connaît…

Alors, dans ces circonstances que je qualifierais tout au moins de malheureuses, peut-on avancer l’idée que les personnes âgées ont été « abandonnées à leur mort »? Et si tel était le cas, il faudra bien que tôt ou tard certains décideurs puissent être tenus imputables d’un tel sénicide.

vigile.quebec tribune libre 29 janvier 2021

La maladie mentale: cette intruse pernicieuse

1 février 2021

 

Ce n'est pas toujours simple de gérer l'anxiété générée par la pandémie de COVID-19. Ce l'est encore moins pour ceux aux prises avec des problèmes de santé mentale.

À titre d’exemple, Marie-Soleil Nantais, 41 ans, est sortie de la rue il y a trois ans et souffre aujourd'hui de troubles anxieux. Le stress lié à la pandémie l'a fait replonger dans la toxicomanie, après s'être abstenue de consommer durant plusieurs mois. Évidemment, l'isolement n'a rien fait pour aider.

La peur d'avoir peur emmène les gens à consommer, à s'isoler davantage et comme il y a de moins en moins de circulation de drogues dans la rue, les consommateurs se mettent à consommer n’importe quoi.

On peut citer aussi l’histoire d’un homme qui vit avec un trouble de stress post-traumatique et agoraphobique. Vous pouvez imaginer que tous les efforts qu'il a déployés lors des deux dernières années pour réintégrer la société, ont été mis à mal par le confinement lié à la pandémie.

La maladie mentale chez les jeunes

Parmi les troubles de santé mentale les plus courants chez les enfants et les jeunes se retrouvent l’anxiété, le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, la dépression et autres troubles de l’humeur, la schizophrénie et les troubles de l’alimentation.

Les jeunes eux aussi ont subi des contraintes difficiles à vivre depuis le début du confinement, notamment l’éloignement de leurs amis liés étroitement à une carence sur le plan de la socialisation qui peut facilement dégénérer en périodes dépressives ou d’anxiété.

Les parents ont ici un rôle primordial à jouer, particulièrement sur le plan de l’écoute, la pierre angulaire d’une saine communication avec le jeune qui ne peut qu’être bénéfique dans un climat de confiance mutuelle.

La maladie mentale, le parent pauvre du système de santé

Le 3 avril 2020, au petit matin, un individu est entré par effraction dans le domicile d’une famille d’Hudson, en Montérégie. L’intrus s’en est d’abord pris physiquement à Isabelle, la mère, puis à sa fille aînée, qui a bien cru qu’elle allait y rester. Isabelle voyait que l’agresseur ne semblait pas dans un état normal, mais elle ne pouvait pas savoir qu’il était en réalité un schizophrène en crise. Prise de panique, dans un élan de légitime défense, Isabelle a poignardé l’agresseur avec un couteau. Ce dernier a succombé à ses blessures.

Le drame vécu par Isabelle et sa fille aurait sans doute pu être évité si les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale bénéficiaient d’un meilleur encadrement. Et pourtant, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, s’est engagé à répondre à la demande grandissante de soins pour des troubles anxieux résultant du confinement, un engagement dont on attend toujours la concrétisation…

Quant à la famille d’Isabelle, neuf mois après le terrible drame, elle n’a encore reçu aucune aide du régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC)… Aux dernières nouvelles, le dossier est toujours à l’étude!

 

vigile.net tribune libre 28 janvier 2021

La fibre nationaliste de François Legault est toujours présente

1 février 2021

Les récentes manifestations d’impatience du premier ministre Legault envers Justin Trudeau eu égard à la lenteur du premier ministre canadien à fermer les frontières pour les vols non-essentiels révèlent, à mon avis, que la fibre nationaliste de François Legault est toujours bien présente en lui.

Dans cette foulée, il m’apparaît opportun de rappeler que François Legault, dans « une autre vie », a été un ardent défenseur de la souveraineté du Québec dans les rangs du Parti québécois pendant plusieurs années avant de tourner le dos à ses aspirations arguant que les ardeurs souverainistes des Québécois n’étaient plus au rendez-vous.

Il n’est dons pas surprenant que les tergiversations chroniques de Trudeau dans certains dossiers liés notamment à la pandémie ne le fassent facilement sortir de ses gonds. À cet effet, rappelons-nous l’irritation à fleur de peau de Legault lorsque Trudeau a manifesté son intention de mettre son grain de sel dans une juridiction à compétence provinciale, à savoir la gestion des CHSLD et des RPA.

François Legault est un homme d’action. Il déteste avoir à quémander au fédéral pour obtenir ce qu’il veut, l’exemple le plus récent concernant le transfert aux provinces en matière de santé… Jusqu’où le gouvernement fédéral abusera-t-il de sa patience? Une question à laquelle, pour l’instant, la réponse demeure en suspens!

quebechebdo tribune libre 1er février 2021

Le président Kennedy 1, Jean Garon 0

31 janvier 2021


Le couperet est tombé… Le comité de toponymie a refusé la recommandation d’un comité de citoyens de Lévis de rebaptiser la route du Président-Kennedy au nom de Jean Garon pour lui rendre hommage.


Un hommage pourtant bien mérité puisque c’est grâce aux démarches inlassables de Jean Garon que le boulevard Kennedy est à quatre voies jusqu’à Saint-Henri aujourd’hui, C’est l’œuvre de Jean Garon, et une telle reconnaissance aurait été à la hauteur de sa contribution.


Par ailleurs, nonobstant le prestige attaché au personnage de John F. Kennedy, l’ex-président des États-Unis n’a aucun lien avec la population de la rive sud de Québec alors que Jean Garon incarne une institution dans le paysage politique de Chaudière-Appalaches.


Le comité de toponymie n’a qu’un rôle consultatif. Il est à souhaiter que les décideurs renversent cette recommandation pour le plus grand bien de la mémoire d’un homme qui a dévoué une grande partie de sa vie à sa région en la personne de Jean Garon!

quebechebdo tribune libre 31 janvier 2021

Privé de bain pendant deux mois

30 janvier 2021

Un résident de 58 ans du Centre d'hébergement Champagnat, à Saint-Jean-sur-Richelieu, aurait été privé de bain pendant deux mois, en raison d'une éclosion qui s'est déclarée à la mi-novembre, la direction confirmant que ces mesures sont en place pour combattre l’éclosion en cours et réduire les risques de contamination.

Alors que deux centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) affirment qu'il s'agit d'une politique ministérielle pour prévenir la propagation du virus, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) prétend le contraire et indique que les bains et les douches doivent être donnés, éclosion de COVID-19 ou pas.

Or, quoiqu’un document ministériel intitulé « Guide de réorganisation et de délestage des activités selon les niveaux d'alerte des établissements », souligne que les soins d'hygiène doivent être maintenus peu importe les circonstances, il ne fait pas la distinction entre des soins d'hygiène au lit et un véritable bain ou une véritable douche, argue un porte-parole du CIUSS de la Capitale-Nationale.

Dans l’argumentaire des tenants du bain au lit en contexte d’éclosion, il est souvent fait mention des dangers de contamination du personnel soignant au moment d’un bain complet et d’une douche, une crainte discutable compte tenu de l’équipement de protection dont dispose le personnel soignant.

Toutefois, il m’apparaît inhumain que des patients soient privés de bains pendant des mois…Au ministère de la Santé de clarifier cette situation rapidement au nom de la dignité humaine à laquelle ont pleinement droit ces patients! 

quebechebdo tribune libre 30 janvier 2021

Coupables de s’aimer

27 janvier 2021


Jonathan et Roseline se sont rencontrés il y a environ un an, soit avant le début de la pandémie. Ils sont amoureux. Or, comme les deux tourtereaux vivent chacun chez leurs parents, il leur est interdit de se voir après 20h.


Le 22 janvier, ils se sont rencontrés chez Roseline pour souligner leur premier anniversaire de fréquentation jusqu’à ce que la police intervienne à 23h30 à la suite d’une plainte. Rappelons que, dans la forme actuelle du décret gouvernemental, il est interdit à quiconque de visiter une personne d'une autre adresse, encore moins de s'y retrouver après 20h. Quant à Jonathan et Rosalie, pour cette fois, ils s’en sont tirés avec un avertissement mais, pour ajouter l’insolence à l’incohérence, le policier les a avisés qu’ils recevront une contravention dans le cas de récidive.


Les deux « coupables » d’infraction à une mesure sanitaire ne participe à aucun party et ne voit plus leurs amis, le seul plaisir qu’il leur reste étant de pouvoir se rencontrer comme ils l’ont fait au cours de la dernière année. Difficile de leur faire comprendre la cohérence d’une telle mesure eu égard à leur situation de fait.


Aussi avaient-ils un message pour le premier ministre : « On aimerait avoir des clarifications sur cette zone grise. On aimerait arrêter d'être traités comme des criminels alors qu'on fait juste aimer quelqu'un d'autre »… À vous de répondre, M. Legault!

vigile.quebec tribune libre 26 janvier 2021

Les juifs hassidiques, intégrés mais à part…

27 janvier 2021

Nonobstant l’invitation du Conseil des juifs hassidiques du Québec envers certains membres de la communauté à respecter les directives de la Santé publique limitant à dix le nombre de personnes pouvant être présentes en même temps dans un même lieu de culte, il m’apparaît évident que ces rassemblements ont été tenus sciemment dans un contexte de désobéissance envers les consignes sanitaires.

Et, pour ajouter l’insolence à la désobéissance, un membre de la communauté religieuse a évoqué pour sa défense que les règles entourant les rassemblements religieux n’étaient «pas claires» alors qu’il croyait que le maximum de dix personnes rassemblées dans un lieu de culte pouvait s’appliquer pour chaque pièce munie d’une porte donnant sur l’extérieur.

Soyons sérieux! Comme plusieurs autres communautés installées au Québec, les juifs hassidiques revendiquent le droit d’être reconnus comme des citoyens québécois à part entière, intégrés solidement dans la société québécoise. Eh bien alors, comment expliquer le fait que, lorsqu’ils doivent se plier à des consignes sanitaires en temps de crise, ces mêmes communautés y dérogent sans coup férir?

En ce qui me concerne, les juifs hassidiques, qui se disent intégrés comme citoyens québécois, ne peuvent pas pratiquer leurs rites religieux s’ils contreviennent à la loi de l’État où ils ont élu résidence permanente…C’est une simple question de gros bon sens!

vigile.quebec tribune libre 26 janvier 2021

Kamala Harris brise le « plafond de verre »

25 janvier 2021

Fille d’une immigrante venant de l’Inde et d’un père immigrant né en Jamaïque, Kamala Harris est désormais la première femme et première femme de couleur à occuper le poste de vice-présidente des États-Unis.

En brisant le plafond de verre, elle se retrouve ainsi en position de devenir la cheffe de la Maison blanche en cas d’empêchement du président ou de se préparer à le remplacer dans quatre ans à titre de première femme présidente des États-Unis, Joe Biden ayant déjà décidé de ne faire qu’un mandat du fait de son âge avancé.

L’Amérique, le pays des possibles, Kamala Harris en est la représentation. Un exemple pour des millions de femmes et de jeunes filles américaines. Élue sénatrice en 2016, Kamala Harris, 56 ans, a été en 2004 la première femme noire procureure de San Francisco, puis la première procureure générale de Californie en 2010.

En faisant entrer Kamala Harris dans l’histoire, Joe Biden fait des États-Unis un pays d’ouverture et d’égalité. Un signal clair est envoyé aux Américains, une femme a désormais brisé un plafond de verre, en accédant à la seconde plus importante position de l’administration américaine, première puissance économique mondiale. À 77 ans, Joe Biden est une figure de transition post Donald Trump, un pont entre générations, mais aussi entre cultures. Il sait que Kamala Harris, pourrait être propulsée au Bureau ovale. 

Kamala Harris, une clé pour un avenir plus inclusif ? Son expérience en justice pénale pourrait aider la future administration Biden à s'attaquer aux problèmes d'égalité raciale et de maintien de l'ordre après les vastes manifestations qui ont secoué le pays cette année. Elle devrait être l'une des principales conseillères en matière de nominations judiciaires.

Kamala Harris a prononcé de nombreux discours pendant la campagne présidentielle américaine de 2020. Mais une allocution particulièrement marquante est restée dans les annales soit celle prononcée le 8 novembre 2020, à l'annonce du résultat de l'élection, juste avant le discours de Joe Biden.

En voici d’ailleurs un extrait qui dénote toute la détermination à la hauteur de l’ambition de la nouvelle vice-présidente à l’aube de son entrée en fonction :« Car c'est maintenant que le vrai travail commence. Le dur labeur. Le travail nécessaire. Le bon travail. Le travail essentiel pour sauver des vies et vaincre cette pandémie. Pour reconstruire notre économie afin qu'elle fonctionne pour les travailleurs. Pour éradiquer le racisme systémique dans notre système judiciaire et notre société. Pour combattre la crise climatique. Pour unir notre pays et guérir l'âme de notre nation. »

quebec hebdo tribune libre (version abrégée) 23 janvier 2021
Le journal Métro 25 janvier 2021