François Legault et le passeport vaccinal

15 août 2021

Dans toute la saga qui entoure la tenue d’une commission parlementaire sur l’implantation d’un passeport vaccinal, l’argument du premier ministre François Legault, eu égard au fait que le passeport vaccinal pourrait servir de tribune à de fausses informations, relève purement de la fiction compte tenu que le premier ministre sait très bien que c’est lui qui a le dernier mot sur le choix des personnes qui viendraient témoigner à l’Assemblée nationale.

Sur un autre plan, lorsqu’on l’interroge sur l’acceptabilité sociale, le premier ministre répond qu’il « sent » que les Québécois l’appuient majoritairement sur l’implantation d’un passeport vaccinal. J’admire le degré d’intuition de M. Legault mais vous me permettrez d’émettre quelques réserves sur sa notion d’acceptabilité sociale…

Entretemps, le premier ministre reçoit des critiques unanimes de tous les côtés du spectre politique, une pétition menée par le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, ayant même déjà récolté plus de 130 000 signatures contre le passeport vaccinal.

La date prévue pour l’implantation d’un passeport vaccinal dans des endroits offrant des services non-essentiels est prévue pour le 1er septembre. Il reste plus de deux semaines, M. Legault, pour mettre sur pied une commission parlementaire…À vous de faire preuve de transparence, une qualité dominante qui faisait partie de vos priorités lorsque vous avez pris le pouvoir!

vigile.quebec tribune libre 13 août 2021

Pour ou contre le passeport vaccinal?

12 août 2021

D’entrée de jeu, je voudrais dissiper toute confusion eu égard à ma position sur les mesures sanitaires, m’étant plié volontiers à la réception des deux doses vaccinales obligatoires.

Le débat de société, y compris au Québec, auquel les citoyens sont confrontés actuellement, tourne autour de la notion de liberté d’opinion. Selon Wikipédia,  « La liberté d’opinion consiste en la liberté de pensée associée à la liberté d’expression : elle permet à chacun de penser et d'exprimer ses pensées sans censure préalable, mais non sans sanctions, si cette liberté porte préjudice à quelqu'un. » 

Mais revenons à la question principale : pour ou contre le passeport vaccinal? D’abord, il est essentiel de préciser que le passeport vaccinal est étroitement lié à la vaccination en ce sens que l’un ne va pas sans l’autre. En effet, l’obtention du passeport vaccinal présuppose la réception des deux doses vaccinales. Conséquemment, les personnes qui choisissent de leur plein gré de ne pas être vaccinées pour quelque raison que ce soit sont astreintes à ne pas être accessibles à l’obtention d’un passeport vaccinal   

Parlons maintenant de la liberté d’opinion qui, selon Wikipédia, « permet à chacun de penser et d'exprimer ses pensées sans censure préalable, mais non sans sanctions, si cette liberté porte préjudice à quelqu'un. » À partir du moment où les personnes ayant reçu les deux doses vaccinales obligatoires sont immunisées contre la COVID-19, les personnes non-vaccinées sont-elles susceptibles de les contaminer? En principe, non.

Dans ces circonstances, les personnes non-vaccinées ne représentent plus un danger pour celles qui sont vaccinées Alors, pourquoi créer un passeport vaccinal? À mes yeux, j’y vois une seule raison valable, à savoir que le passeport vaccinal représente une sécurité pour ceux qui sont susceptibles de voyager en-dehors du pays.

En terminant, je vous propose d’écouter cet argumentaire de quelques minutes d’un internaute qui a tout au moins le mérite d’être appuyé par une logique pour le moins difficilement attaquable… À vous de juger!

https://www.facebook.com/gabrielthibert/posts/1908377462661489


vigile.net tribune libre le 9 août 2021

Passeport vaccinal: pour un débat public

11 août 2021

Pour faire écho à l’éditorial de Brian Myles dans le Devoir du 11 août 2021 sous le titre Passeport vaccinal : à quand un débat?, je voudrais revenir sur le passage où l’auteur propose la tenue d’un débat public sur l’implantation d’un passeport sanitaire : « Nous croyons, comme la Ligue des droits et libertés, qu’une mesure sanitaire de cette importance doit être débattue et validée au terme d’un débat public, plutôt que d’être imposée de manière unilatérale. »

D’entrée de jeu, je suis entièrement en accord avec l’argumentaire de M. Myles. En imposant de façon unilatérale la possession d’un passeport vaccinal pour certains lieux d’activités et commerces non-essentiels, le gouvernement ouvre la porte à une contestation sur les droits et libertés, notamment la liberté d’opinion.

Nonobstant que ce gouvernement, comme c’est son habitude de gérer par sondages internes, argue l’acceptabilité sociale pour aller de l’avant avec le passeport vaccinal, la liberté d’opinion incarne une corde sensible avec laquelle il faut faire preuve de tact et de minutie, à défaut de quoi la contestation populaire, déjà amorcée d’ailleurs, risque de prendre de plus en plus d’ampleur.

Le gouvernement dispose encore de quelques jours d’ici le 1er septembre, date fixée pour l’implantation du passeport sanitaire, pour mettre sur pied un mécanisme de consultation populaire qui permettra à toutes les parties de se faire entendre démocratiquement

quebechebdo tribune libre 11 août 2021
vigile.quebec tribune libre 11 août 2021
 

« On m’a volé mes Jeux »

9 août 2021

Tels sont les mots qui sont sortis spontanément de la bouche du cycliste sur piste québécois Hugo Barrette après que les juges aient pris la décision de reprendre la course à la suite d’une chute de trois cyclistes alors que le cycliste des Îles-de-la-Madeleine s’apprêtait à franchir la ligne d’arrivée en tête. À la reprise, c’est le Québécois qui a chuté mais cette fois-ci, les juges ont laissé la course se poursuivre.

Sans être un expert en cyclisme sur piste, je serais porté à donner raison à Hugo Barrette. En effet, on peut se demander pourquoi les juges, dans le premier cas, ont décidé de reprendre la course, et pris la décision de laisser la course se poursuivre lors d’une situation similaire dans le deuxième cas? La réponse d’Hugo Barrette? « Si je faisais partie d’un gros pays de vélo, une telle décision ne serait pas arrivée. »

Bien que la décision des juges de faire un rerun de la première course lui ait fait plus mal que n’importe quelle blessure subie durant toute sa carrière, Barrette a su demeurer un fier compétiteur en déclarant qu’il sera frustré pendant quelques jours mais qu’il recommencera à regarder vers l’avant une fois la tempête passée.

Mince consolation tout de même pour Hugo Barrette qui a pu vivre des moments de bonheur quand il a appris que sa copine, Kelsey Mitchell, avait gagné la médaille d’or au sprint.

Le Soleil (version internet) 9 août 2021
vigile.quebec tribune libre 11 août 2021

Marie Grégoire à la BAnQ, une nomination partisane

8 août 2021

Nonobstant les qualités de communicatrice chevronnée et la vaste expérience en marketing de Marie Grégoire, certaines décisions pour le moins troublantes entourent sa nomination à titre de PDG de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), notamment le fait que le Secrétariat aux emplois supérieurs, qui relève du ministère du premier ministre, à savoir le Conseil exécutif, a abaissé le niveau de scolarité minimal requis pour devenir PDG de la BAnQ, soit de la maîtrise au baccalauréat peu de temps avant l’ouverture du poste.

Or, sans cette modification, l’ex-députée adéquiste n’aurait pas répondu aux exigences établies au préalable par le conseil d’administration, puisqu’elle ne possède pas de diplôme universitaire de deuxième cycle mais plutôt un baccalauréat en communication de l’Université d’Ottawa.

L’attaché de presse de la ministre de la Culture Nathalie Roy aura beau alléguer que c'est le Secrétariat des emplois supérieurs qui s'occupe des exigences concernant les nominations et que les conditions d’admission et les critères de sélection reflètent ceux des affichages de postes similaires de titulaires d’emplois supérieurs, le changement subit de critère d’admissibilité au poste de PDG de la BAnQ constitue, à mon avis, une entourloupette permettant de toute évidence une nomination partisane de la part du Secrétariat aux emplois supérieurs. 

Et pourtant, n’est-ce pas François Legault lui-même, dans une autre vie quand il était dans l’opposition, qui promettait de mettre fin aux nominations partisanes lorsqu’il prendrait le pouvoir?

vigile.quebec tribune libre 7 août 2021

Une victoire cousue d’or

8 août 2021

L’équipe féminine canadienne de soccer a finalement réussi à changer la couleur de ses médailles de bronze aux Jeux de Londres et de Rio, en remportant une victoire âprement disputée contre la Suède en finale aux Jeux de Tokyo pour ainsi accéder à la plus haute marche du podium. Le Canada remporte ainsi le premier titre majeur de son histoire et devient le quatrième pays à mettre la main sur l'or aux Jeux olympiques en soccer féminin après les États-Unis, la Norvège et l'Allemagne.

Or, cette histoire cousue d’or ne s’est pas écrite sans peine sachant qu'il n'y a pas de ligue professionnelle féminine au Canada. Meilleure buteuse de l'histoire du soccer féminin, Christine Sinclair clame que cette situation doit changer « On avait déjà fait deux podiums et rien n'avait changé. Si une médaille d'or ne nous aide pas à implanter une ligue professionnelle, ça n'arrivera jamais », conclut-elle.

Dans la situation actuelle, l’équipe doit s’expatrier aux États-Unis ou en Europe pour rencontrer des équipes de son calibre. Or, si une ligue professionnelle de soccer féminine au Canada voyait le jour, les jeunes adeptes du soccer pourraient voir à l’œuvre l’élite des joueuses de soccer féminines au pays plus souvent qu’une fois aux deux ans ou aux quatre ans. Chose certaine, cette médaille d’or devrait transmettre la passion du ballon rond à bien des jeunes Canadiennes et Canadiens pour autant que le soutien financier soit au rendez-vous.

Les athlètes féminines canadiennes ont raflé la majorité des médailles olympiques à Tokyo. Il est plus que temps que leur talent soit reconnu. Canada Soccer doit immédiatement mettre sur pied une ligue professionnelle de soccer féminine à défaut de quoi la relève risque de se faire rare au grand dam des talents qui ne demandent qu’un climat compétitif pour se développer.

quebechebdo tribune libre 8 août 2021
vigile.quebec tribune libre le 7 août 2021
Le Devoir "Une victoire cousue d'or pour le Canada" 10 août 2021

Bombardier aux dépens de l’État

3 août 2021

En 2015, le gouvernement du Québec a investi 1,3 milliard de dollars dans Bombardier afin d’aider l’entreprise à développer la C Series qui est ensuite passée aux mains d’Airbus avant que le projet rebaptisé A220 soit complètement abandonné par Bombardier, laissant Airbus et Québec comme seuls actionnaires. Depuis lors, l’Investissement de Québec a fondu comme neige au soleil, représentant environ cinq fois moins que le montant initial à la fin de l’année dernière. De son côté, Ottawa avait offert une contribution remboursable de 372,5 millions de dollars du gouvernement fédéral afin d’'aider Bombardier dans ses activités de recherche et développement.

Or, six ans plus tard, Bombardier revient à la charge en sollicitant des fonds publics, dont les montants sont pour l’instant inconnus, pour développer des avions plus durables. Le PDG de l’entreprise, Éric Martel, qui parle d’un projet « costaud » et « ambitieux », a d'ailleurs révélé récemment qu'une demande a déjà été soumise aux gouvernements, et tout cela au moment où le géant québécois a supprimé des centaines d’emplois cette année comme l’année dernière. 

Nonobstant le fait que Bombardier demeure un fleuron québécois, je suis d’avis que, dans l’hypothèse où des fonds publics sont investis dans les projets de Bombardier, ces fonds soient conditionnels à trois paramètres essentiels, à savoir la garantie de création et de maintien des emplois, le plafonnement des salaires des dirigeants et la participation de l’État aux profits éventuels… Des conditions qui donnent l’assurance aux gouvernements que les fonds publics seront administrés selon les règles d’une saine gestion.

vigile.quebec tribune libre 2 août 2021
Le journal Métro 8 août 2021
Le Devoir 16 août 2021

Stéphan Bureau au banc des accusés

1 août 2021

La saga entre l’animateur Stéphan Bureau et l’ombudsman de Radio-Canada Pierre Champoux eu égard à une entrevue accordée à l’infectiologue français Didier Raoult sur les ondes d’ICI Première donne lieu à une kyrielle de commentaires négatifs, notamment sur le fait que Didier Raoult n’aurait jamais dû être invité à cette émission, considérant sa position « à contre-courant du consensus scientifique » tel que le fait remarquer une journaliste scientifique au magazine Québec Science, Marine Corniou qui, de surcroît, jugeait les questions de l’animateur « complaisantes », donnant « une tribune exceptionnelle » à l’invité pour continuer de « propager des faussetés »

En ce qui a trait à l’ombudsman, il accuse Stéphan Bureau d’avoir évité de confronter M. Raoult avec plus de vigueur, et, par le fait même, d’avoir abdiqué à sa responsabilité en ne rétablissant pas les faits évoqués par Didier Raoult. Pierre Champoux invoque plusieurs manquements, notamment le devoir de respecter l’exactitude des faits, servir l’intérêt public, être honnête auprès des auditoires, ainsi que de mesurer la portée et la validité des résultats de recherche présentés.

C’était la première fois que le Dr Raoult participait à une entrevue au Québec et il ne s’est pas privé pour étaler ses théories pour le moins contestées, notamment que les grandes études occidentales sur l’hydroxychloroquine sont biaisées, sans avancer de preuves, que le rapport. risque-bénéfice de la vaccination en deçà de 70 ans est douteux et que l’infection naturelle protège mieux que les vaccins, ce qui n’est pas démontré scientifiquement… et toute cette litanie sans être repris ni questionné par Stéphane- Bureau.

Enfin, aux yeux de l’ombudsman, le problème relié à Stéphan Bureau « ne réside pas tant dans les questions qu’il pose, mais dans celles qu’il ne pose pas pour recadrer ou corriger certaines affirmations de son invité »…Stéphan Bureau est un animateur chevronné et adulé du public. Je terminerai sur cette question : l’intention de M. Bureau n’était-elle pas de poser des questions sur les théories de Didier Raoult et de laisser le public se faire une idée sur lesdites théories?

vigile.quebec tribune libre 1er août 2021
Le Soleil (version internet) (version révisée) 2 août 2021
Journal Métro 4 août 2021

Maude Charron, un modèle

1 août 2021

En soulevant au bout de ses bras 105 kg à l’arrachée et 131 kg à son troisième essai à l’épaule-et-jeté pour un total de 236 kg, l’haltérophile de Sainte-Luce-sur-Mer dans le Bas-Saint-Laurent, Maude Charron, chez les 64 kg, est montée sur la dernière marche du podium, rejoignant ainsi Christine Girard dans l’histoire de l’olympisme canadien.

Nonobstant la fierté bien méritée de l’athlète québécoise, un passage de son entrevue avec Marie-Josée Turcotte a particulièrement attiré mon attention lorsque la nouvelle médaillée d’or s’est réjouie d’avoir réussi cet exploit tout en demeurant dans sa région pendant toutes ses années de préparation pour les Jeux de Tokyo, plus précisément dans le garage de son père qui lui a servi de gymnase tout au cours de cette période  Aux yeux de Maude, il n’est pas nécessaire de s’exiler et de payer des prix exorbitants pour suivre un entrainement soutenu et efficace, une leçon qui, espère-t-elle, sera suivie par les jeunes adeptes québécois de l’haltérophilie.

En écoutant parler Maude Charron durant son entrevue à RDI avec Marie-Josée Turcotte, j’ai été ébahie devant la grande simplicité avec laquelle elle répondait aux questions de l’animatrice. J’avais carrément l’impression d’entendre une jeune fille qui s’était offert un cadeau en décrochant cette médaille d’or. Bref, une simplicité qui lui permet de paraître encore plus grande. 

Maude Charron incarne dorénavant un modèle de ténacité et de courage pour tous les jeunes athlètes qui désirent pousser à fond leur espoir de représenter un jour le Canada aux Jeux olympiques… Une mission qui, j’en suis sûr, sera remplie par la Rimouskoise avec toute la détermination qu’on lui connaît!

Le Soleil (version internet) 29 juillet 2021
vigile.quebec tribune libre 2 août 2021

Speak white

29 juillet 2021

Wikipédia

« Michèle Lalonde est une écrivaine, poète, dramaturge et essayiste québécoise née à Montréal, le 28 juillet 1937. Ses ouvrages se concentrent sur l’identité québécoise. Elle a écrit le fameux poème Speak White en 1968, crée dans le cadre des récitals Poèmes et chants de la résistance, qu'elle lut à La Nuit de la poésie 27 mars 1970 , fondé sur l’injure utilisée par les anglophones envers les francophones du Canada quand la langue française était utilisée en public. »

Poussière virtuelle

Blog de Guillaume Riou : poésie, littérature, paroles et langage  

« La québécoise Michèle Lalonde (née en 1937) a écrit son fameux poème engagé « Speak white » en plein contexte de révolte. Tandis que le Québec se lève pour affirmer sa culture et sa langue, elle le lit pour la première fois à Montréal, lors de La nuit de la poésie le 27 mars 1970.

L’expression Speak white est alors une injure raciste. Elle est utilisée dans l’Ouest canadien, pour agresser ceux qui, appartenant à un groupe minoritaire, se permettent, dans un lieu public, de parler autre chose que l’anglais.

Le poème est rapidement adopté par le public, affiché tel un manifeste québécois, et considéré comme séparatiste par les autorités de l’époque.

On peut dire aujourd’hui qu’il est un des textes fondamentaux de la poésie québécoise. »

Paroles du poème et interprétation par l’auteure sur vidéo

https://poussiere-virtuelle.com/speak-white-poeme-michele-lalonde/

vigile.quebec tribune libre 28 juillet 2021