On devrait peut-être les écouter…

30 août 2021

Le mouvement de contestation contre les mesures sanitaires, notamment le passeport vaccinal et la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé, continue de faire des vagues. À cet effet, on pouvait lire sur certaines pancartes des manifestants «Non au passeport», «On exige un débat public» et «Liberté!». La foule compacte comprenait des personnes de tous âges, incluant de jeunes familles avec enfants.

Pendant ce temps, le premier ministre sortant Justin Trudeau peine à livrer son message sur la place publique, chahuté par des centaines de manifestants contre les mesures sanitaires, à tel point qu’un événement de campagne a dû être annulé à Bolton en Ontario, et qu’un point de presse a été retardé à Cambridge en raison des contestations.

« Oui, il y a des gens qui ont des perspectives extrêmement différentes, mais c’est pour ça que nous avons besoin d’entendre clairement pas juste les Canadiens qui rouspètent, mais tous les Canadiens qui vont s’exprimer en votant sur la direction que nous devons prendre en tant que pays», a déclaré le chef du parti Libéral du Canada… Mais, au fait, quels moyens Justin Trudeau entend-il prendre pour « entendre les Canadiens qui rouspètent »?

« Dans le choc des idées jaillit la lumière », nous rappelle un vieux proverbe. Je suis d’avis que cette saga ne fera que prendre de l’ampleur tant et aussi longtemps que les contestataires ne pourront s’exprimer sur leurs doléances dans un débat public, à défaut de quoi le fossé entre les parties risque de s’agrandir au profit d’une augmentation inquiétante du nombre de contestataires… 

vigile.quebec tribune libre 30 août 2021 


 

Une erreur de jugement de débutant

28 août 2021

D’entrée de jeu, rappelons qu’Yves-François Blanchet, dans une autre vie où il occupait le poste de ministre de l’Environnement dans le gouvernement Marois, dans un argumentaire en tergiversations approuva des forages pétroliers sur l’île d’Anticosti, et permit à la cimenterie McInnis d’être construite sans passer l’épreuve du BAPE.

Aujourd’hui, en pleine campagne électorale, le même Yves-François Blanchet, cette fois-ci à titre de chef du Bloc québécois, donne son avis « personnel » sur le projet de troisième lien reliant Québec et Lévis en lui prêtant des qualités écologiques « en évitant un détour à un nombre important de véhicules et avec un potentiel d’offre de transport collectif ». Un argumentaire qui a eu l’heur de froisser bien du monde sans pour autant lui garantir plus de votes à Québec, le projet est loin de faire l’unanimité, et encore moins sur la Rive-Sud et encore moins ailleurs au Québec

Et pourtant, fort d’une longue expérience en politique active, M. Blanchet aurait dû savoir qu’il parle à titre de chef du Bloc et qu’à ce titre, il doit garder son opinion personnelle dans sa poche. En bref, Yves-François Blanchet a commis tout simplement une erreur de débutant qu’il risque de trainer comme un caillou dans son soulier le reste de la campagne!

vigile.quebec tribune libre 27 août 2021

Où est la cohérence?

28 août 2021

La recommandation de la santé publique de retarder le retour au travail en présentiel pour tous les employés laisse perplexes, notamment les propriétaires de restaurants qui y voient une baisse de leur clientèle qui ne pourront retourner au travail, donc qui ne fréquenteront pas leur restaurant.

Or, depuis plusieurs mois, le gouvernement Legault encourage les Québécois de 12 ans et plus à recevoir leurs deux doses vaccinales et ainsi contribuer à ne pas engorger les urgences dans les hôpitaux. Dans cette foulée, ce même gouvernement a implanté le passeport vaccinal qui donne accès à leur propriétaire à certains lieux jugés non-essentiels, tels les restaurants.

En toute logique, le passeport vaccinal devrait permettre aux employés de se rendre travailler au bureau au même titre qu’il autorise un citoyen à prendre une bonne bouffe au restaurant.

Conséquemment, pourquoi alors ne pas encourager le retour au travail des doubles vaccinés puisqu’ils sont en théorie immunisés contre la Covid? Où est la cohérence entre l’incitation de la Santé publique à demeurer à la maison en télétravail et la permission de fréquenter un restaurant, et cela à des personnes qui sont toutes doublement vaccinées? À quoi sert le passeport vaccinal si ce n’est entre autres à pouvoir récupérer son lieu de travail en toute sécurité?… J’aimerais bien que quelqu’un me fournisse des réponses « cohérentes » à ces questions!

vigile.quebec tribune libre 27 août 2021
Le Soleil 28 août 2021

Bruno Marchand, à l’écoute des citoyens

25 août 2021

J’ai connu Bruno Marchand à titre de professeur de français en troisième secondaire. Élève attentif et doué d’une curiosité intellectuelle sans cesse en éveil, Bruno était animé du désir d’apprendre. Aussi ne faut-il pas être surpris de constater à quel point le chef de Québec forte et fière se plaît à rencontrer les citoyens dans le but de sonder leurs besoins.

À cet effet, dans son billet paru dans le Journal de Québec du 25 août sous le titre Bruno Marchand mesure sa chance, Karine Gagnon reprend pertinemment ainsi les paroles de Bruno Marchand : « Les gens sont réceptifs et super positifs, et ça rend le dialogue qu’on propose beaucoup plus facile à faire [...] On a envie de construire avec eux, et les gens le sentent. » Fort d’un passage de sept ans à la tête de Centraide Québec, Bruno Marchand est bien placé pour redonner la vie aux quartiers en s’attaquant notamment aux inégalités sociales.

Dans la continuité de sa personnalité d’adolescent eu égard aux enseignants, Bruno a un profond respect pour les politiciens y compris pour son prédécesseur : « Je pense qu’il faut être capables, explique-t-il, de reconnaître l’engagement des hommes et femmes en politique, au-delà des allégeances, comme quelque chose de précieux [...] Prenons le legs qu’ils nous laissent et améliorons-le, continuons-le. » Conscient de son manque de notoriété sur la scène politique municipale de la Capitale nationale, le candidat à la mairie multiplie les rencontres avec les citoyens dans le but, entre autres, de leur faire connaître « des exemples précis de ce qu’il souhaite réaliser. »

À mes yeux, Bruno Marchand incarne un vent de renouveau dans la course électorale. Son dynamisme et sa détermination sont porteurs d’un message de fraicheur qui risque de surprendre le jour du vote. « On verra au fil de la campagne si son offre de renouveau parviendra à convaincre un nombre suffisant d’électeurs. Mais chose certaine, sa vision s’avère porteuse et rafraîchissante », conclut Karine Gagnon

vigile.quebec tribune libre 25 août 2021

Que reste-t-il de Jack Layton dix ans après sa mort?

25 août 2021


Le 22 août 2021 marquait le 10e anniversaire du décès de l’ex-chef du NPD, Jack Layton, emporté par le cancer à 61 ans. Politicien aguerri, celui qu’on surnommait le « bon » Jack, a été l’un des rares chefs de parti à gagner l’affection et le respect de nombreux électeurs, qu’ils soient ou non des militants du Nouveau Parti démocratique (NPD),



Sous Jack Layton, la « vague orange » de 2011 rafle 103 sièges, dont 59 au Québec. Pour la première fois depuis sa fondation en 1961, le NPD passe à l’Opposition officielle. C’est un moment historique pour le parti perçu comme un éternel parti d’opposition. Pour la première fois au fédéral, un parti social-démocrate devient un candidat sérieux pour l’obtention du pouvoir. Or, au scrutin de 2019, un seul député néo-démocrate au Québec échappera à la renaissance du Bloc québécois sous Yves-François Blanchet. Pour le NPD, le choc est brutal. 

Mais que reste-t-il de Jack Layton dix ans après sa mort? À mes yeux, il reste des valeurs profondes, inscrites dans l’ADN du NPD fédéral depuis sa création, notamment la justice sociale, la protection de l’environnement, la défense des droits des travailleurs et de leurs syndicats, sa conception avant-gardiste du féminisme, l’intégrité et la transparence, pour ne nommer que celles-là.  

Rédigée à deux jours de sa mort, la conclusion saisissante de la lettre de Jack Layton aux Canadiens résume à merveille les valeurs profondément ancrées chez le « bon » Jack : « Mes amis, l’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors, aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde. »

vigile.quebec tribune libre 25 août 2021

La baguette magique de Justin

24 août 2021

La valse des milliards continue de tourner sur la scène électorale de Justin Trudeau dans un champ de compétence des provinces et des Territoires, à savoir la santé.

Dans un premier temps, le premier ministre a promis de majorer les 3 milliards $ déjà annoncés dans le dernier budget pour les centres de soin de longue durée de 6 milliards $ supplémentaires. Ensuite, dès le lendemain, le chef du parti Libéral du Canada (PLC) s’est engagé à embaucher 7500 médecins de famille et infirmières à travers le pays en y consacrant 3 milliards $. Enfin, M. Trudeau s’est aussi engagé à éliminer, grâce à un transfert unique aux provinces de 6 milliards $, les listes d’attente dans le système de santé.  Engagements totaux en santé de la part du PLC? La modique somme de 18 milliards $…

Or, une question se pose : comment Ottawa transformera-t-il ces milliards en embauche de médecins et d’infirmières puisque le système de santé est déjà engorgé faute de médecins et d’infirmières? La baguette magique de Justin arrivera-t-elle à elle seule à résoudre la pénurie de main d’œuvre? En termes clairs, c’est bien beau d’investir des milliards $ dans l’exploitation du pétrole, encore faut-il que le pétrole jaillisse des puits!

Pour tout dire, M. Trudeau, je suis d’avis que vous bénéficieriez davantage de crédibilité de la part des citoyens si vous acceptiez plutôt de consentir aux provinces et aux Territoires l’augmentation des transferts en santé qu’ils réclament depuis des lunes sans condition de votre part… Choisissez le gros bon sens plutôt que la baguette magique, M. Trudeau, vous en ressortirez gagnant!

Le Soleil (version internet) 24 août 2021
vigile.quebec tribune libre 24 août 2021

Ingérence de Trudeau en santé

23 août 2021

En campagne électorale en Colombie Britannique, le premier ministre Trudeau a réitéré son intention de mettre de l’avant l’implantation de normes nationales dans les centres de soins de longue durée en majorant les 3 milliards $ déjà annoncés dans le dernier budget de 6 milliards $ supplémentaires tout en se défendant de vouloir s’ingérer dans les compétences des provinces et des territoires.

« Je veux être bien clair que le gouvernement fédéral ne va pas commencer à micro-gérer les soins de longue durée — c’est quelque chose qui est clairement de responsabilité provinciale », a déclaré Justin Trudeau. Or, la promesse libérale est assortie de « cibles à atteindre », notamment la formation de 50 000 préposés aux bénéficiaires et l’augmentation de leur salaire à au moins 25 $ de l’heure.

De son côté, le Conseil de la fédération a écrit aux chefs des partis fédéraux afin de réclamer une hausse du Transfert canadien en matière de santé qui ferait passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé. En bref, tous les premiers ministres exigent un rattrapage de 28 milliards $, puis une indexation minimale de 5%, ce qui représente le taux de croissance annuel des dépenses en santé. Enfin, rappelons qu’au départ, le fédéral contribuait à la hauteur de 50% des dépenses en santé Voilà pour les chiffres.

Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est le fait que Justin Trudeau s’est engagé à ne pas s’ingérer dans la micro-gestion, à savoir la gestion quotidienne des soins de longue durée. Soit! En revanche, il se permet sans vergogne de déterminer un minimum salarial de 25 $ de l’heure. Si cela n’est pas de l’ingérence, je voudrais savoir ce que c’est…

Les infirmières, préposés aux bénéficiaires et autres corps médicaux qui étaient au front pour s’occuper de nos proches dans un contexte sanitaire hors normes pendant la première vague de la pandémie méritent notre considération et notre soutien. Le manque criant de ressources dans nos systèmes rendait leurs conditions de travail difficiles, et ce, bien avant la pandémie. Leurs témoignages, durant la pandémie, prouvent hors de tout doute qu’ils ont porté notre système de santé à bout de bras, au péril de leur propre santé physique et émotionnelle. Hausser les transferts en santé sans condition est la meilleure façon de reconnaître leurs efforts, de les remercier, dans certains cas de revaloriser leur profession et, espérons-le, de leur dire qu’ils ne seront plus jamais laissés à eux-mêmes de la sorte.

À mes yeux, les compétences provinciales ne doivent pas être transgressées de quelque façon que ce soit. La pandémie a révélé les lourdes conséquences du sous-financement fédéral de la santé. Alors que les dépenses augmentent année après année, notamment avec le vieillissement de la population, le fédéral coupe progressivement, année après année, la part de sa contribution financière en santé. La solution est toute tracée d’avance, Ottawa doit jouer le rôle qui lui incombe, à savoir financer les transferts en santé adéquatement, laissant aux provinces et aux territoires le soin de gérer selon leurs besoins leur système de santé respectif.

vigile.quebec tribune libre 22 août 2021
Le jurnal Métro 25 août 2021

Eugenie et la santé mentale

19 août 2021

Loin des courts depuis quelques mois en raison d’une blessure à l’épaule, l’ancienne numéro 5 mondiale de la WTA, Eugenie Bouchard, est revenue sur les années plus creuses qui ont suivi sa finale à Wimbledon en 2014, notamment sur son sentiment de solitude et l’incompréhension via les médias et le public.

Or, Eugenie croit que les mentalités sont en train de changer avec les sorties de la joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka et de la gymnaste américaine Simone Biles, qui ont avoué ressentir la pression et avoir des problèmes de santé mentale.

« J’ai eu des conférences de presse où les médias étaient négatifs. Dans ce temps-là, ça fait six ans, on ne parlait pas de santé mentale comme on en parle maintenant [...]. Dans le temps, on se serait fait dire : “tu es un bébé, tu n’es pas capable de gérer la pression…”, donc je n’en ai pas parlé. Maintenant, la population en général réalise que ça fait partie du sport. C’est bon qu’on puisse avoir ces discussions », croit Eugenie.

Le tennis est un sport de solitaire qui ne laisse pas de place aux encouragements mutuels d’un sport d’équipe. Conséquemment, les joueuses de tennis qui ont connu leur heure de gloire, telle Eugenie, doivent souvent passer seules à travers les périodes de stress et d’anxiété. Les problèmes de santé mentale doivent être surmontés souvent dans la solitude. Enfin, il est à souhaiter que de plus en plus d’athlètes pratiquant un sport solitaire puissent s’en délivrer en l’exposant à leur public qui, j’en suis sûr, fera preuve de compréhension envers eux.  

vigile.quebec tribune libre 18 août 2021

La PCRE et ses effets collatéraux

19 août 2021

Créée dans le prolongement de la Prestation canadienne d’urgence (PCU, la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) fournit une aide financière aux salariés et aux travailleurs indépendants canadiens qui sont directement touchés par la COVID-19 et qui n’ont pas droit aux prestations d’assurance-emploi. À compter du 2 août 2021, la PCRE est passée à 600 $ pour chaque période de 2 semaines. La fin des prestations est prévue pour le 25 septembre 2021.

Parallèlement à la PCRE, une pénurie de main d’œuvre dramatique se fait sentir dans divers secteurs, notamment la restauration et l’hôtellerie qui peinent à embaucher du personnel, les récipiendaires de la PCRE préférant recevoir la prestation plutôt que d’accepter un emploi dans un hôtel ou un restaurant. Conséquemment, les propriétaires de restaurant et d’hôtel doivent diminuer leurs heures d’ouverture, faute de personnel pour assurer un service régulier.

Avec l’ouverture des commerces à temps plein, la pertinence de la PCRE est, selon moi, contestable compte tenu que les emplois disponibles sont légion. Je suis d’avis que son maintien en général constitue un encouragement à être entretenu par l’État au détriment d’un sain retour au travail selon la normalité d’une vie en société.

vigile.quebec tribune libre 18 août 2021
Le Soleil 21 août 2021
 

L’interminable saga du pont de Québec

16 août 2021

Le pont de Québec, en plus d’être un lieu historique national, est également reconnu pour son architecture particulière. Inauguré en 1917, il demeure une merveille d’ingénierie, puisqu’il est suspendu en porte-à-faux au-dessus du fleuve, sans l’usage de câbles. Or, malgré ces caractéristiques exceptionnelles qui en font un joyau architectural trônant au-dessus du Saint-Laurent, l’implacable temps a laissé derrière lui ses ravages qui menacent sa survie même. À des fins historiques, rappelons qu’Ottawa a cédé le pont de Québec au Canadien National en 1993 qui est alors devenu le principal responsable de l’entretien du pont. Or, l’explosion des coûts au cours des dernières années a mis un frein au projet de restauration.

Depuis cette période, les deux principaux acteurs dans cette interminable saga, soit le Canadien National, qui en est le propriétaire, et le gouvernement fédéral, se lancent la balle eu égard au rachat du majestueux pont de Québec. Par surcroît, le déclenchement des élections par le premier ministre Trudeau force la suspension des négociations avec le Canadien National. 

Aux yeux de l’historien et expert du pont de Québec Michel L’Hébreux, la suspension des négociations pour le rachat du pont n’est pas surprenante. Elle n'en reste pas moins décevante, puisque le gouvernement Trudeau s’était engagé à « régler la question » dans son premier mandat, soit à partir de 2015, et depuis, les tergiversations ne cessent d’occuper les méandres des négociations entre les parties.

Sur un autre plan, le gouvernement fédéral a entre ses mains le rapport de l’homme d’affaires Yvon Charest sur le pont de Québec depuis le mois de juin, lequel recommande l’achat du pont par Ottawa. De son côté, la ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, Catherine McKenna, affirme que ce dossier est une priorité pour le gouvernement du Canada et qu’il fait actuellement l'analyse du rapport.

Enfin, le pont de Québec répond aux besoins d'environ 30 000 automobilistes par jour, en plus du passage des trains, entre Québec et Lévis. Il a un urgent besoin de réfection. Il est minuit moins quart. Vivement une entente entre Ottawa et le Canadien National… Ce joyau patrimonial doit survivre à l’usure du temps pour la plus grande fierté des Québécois!

vigile.quebec tribune libre 16 août 2021