Une publicité abusive et irresponsable

Sans prétendre nier le lien important qui existe entre les saines habitudes de vie et la santé des personnes vieillissantes, il est abusif et irresponsable, à mon sens, de prétendre, comme le fait la Fondation des maladies du coeur et de l'AVC dans sa campagne publicitaire actuellement en ondes, que c'est «à nous de choisir» entre une vieillesse en santé ou une vieillesse misérable, une affirmation qui, par son manque total de nuances, est abusive et irresponsable.

Le problème de cette publicité, c'est qu'elle vise tout le monde sans tenir compte des personnes dont la santé est une question de génétique, ou pour qui les conditions de vie et de travail ou des accidents incapacitants constituent souvent des facteurs de risque de maladie qui échappent au contrôle de la personne.

En plus de cautionner le mythe que certaines personnes ont « choisi la maladie » sans qu’ils en soient les véritables responsables, une telle idéologie vient renforcer un courant politique qui voudrait bien voir l'État se désengager à l'égard du système de santé. Après tout, selon ceux qui adhèrent à cette idéologie, pourquoi paierait-on collectivement pour des mauvais choix individuels et délibérés?

À mon avis, bien qu’il faille insister sur les bienfaits de saines habitudes de vie, les élus se doivent de faire preuve de nuance, sans quoi, nous assisterons à une déresponsabilisation dangereuse de l’État envers une partie importante de gens qu’il doit protéger pour des raisons indépendantes de leur volonté.

quebechebdo 3 mai 2013

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