Une mascarade signée Stephen Harper

Lorsque nous prenons connaissance des événements qui ont marqué la guerre de 1812 dont cette année marque le 200ième anniversaire et que certains fédéralistes chauvins tentent de nous présenter comme une grande manifestation d’unité canadienne, nous sommes frappés par les analogies de ce conflit avec celui que vit le Québec aujourd’hui.

À cet effet, une lettre d’opinion publiée dans Le Devoir du 18 juin sous la plume de Gilles Laporte et titrée «Une émeute contre la conscription en 1812», nous place brutalement devant la réalité de cette guerre qui, à plusieurs égards, a suscité un climat d’affrontement entre l’État et le peuple «canadien-français» de l’époque tout comme le débat social actuel entre les aspirations des Québécois et les représailles du gouvernement Charest.

Pour illustrer mon propos, je me permets de reprendre quelques passages de l’article de M. Laporte :

«Devant ce climat d’insubordination, le commandement de la milice dépêche le major Jean-Philippe Leprohon et une trentaine d’hommes afin de mener la chasse aux déserteurs et de rétablir l’ordre… Le 1er juillet 1812, quelques centaines d’hommes, dont plusieurs armés de fusils, de pistolets ou de bâtons, se profilent devant Lachine… Parallèlement, deux émissaires avaient été dépêchés à Montréal y rencontrer les autorités pour questionner la légalité de la conscription et, si possible, négocier une entente afin de sortir de la crise… L’affaire prend une nouvelle tournure avec l’arrivée du corps d’armée du magistrat John McCord. Ce dernier adopte aussitôt une attitude intransigeante, lit l’acte d’émeute et ordonne aux manifestants de se disperser. Après quoi, les soldats arrivés entre-temps tirent un coup de canon au-dessus de la tête des manifestants… Le lendemain, l’armée procède à une razzia dans les maisons de la côte et arrête 37 hommes soupçonnés de pratiques séditieuses.»

À la suite de la lecture du récit historique de Gilles Laporte, nous ne pouvons que constater les aberrations d’un système vicié qui confirme, dès cette époque, l’étendue des tentacules outrancières de l’État et des autorités militaires sur les aspirations du peuple francophone à l’intérieur d’un Canada étranger.

En réalité, pour les Québécois, aux prises avec ces mêmes tentacules répressives et dévastatrices aujourd’hui, l’histoire se répète lamentablement, tel un impitoyable destin où ils se retrouvent, encore une fois, confrontés au triste scénario d’un retour vers le futur, une mascarade signée Stephen Harper!

quebechebdo 18 juin 2012

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Accéder à la page de connection.
Créer un compte sur henrimarineau.com.