Une hausse de la taxe scolaire déguisée

Étranglé par le carcan du déficit zéro, une conséquence directe de la valse des compressions qui touchent la plupart des ministères, le gouvernement Marois, après les premières compressions annoncées dans le budget des commissions scolaires, leur impose une nouvelle coupe de 65 millions $ sur l’ensemble de la province.

"Même si on abolit tous les postes à l’administration, on ne réussira pas à couvrir toutes les coupures", déclare le secrétaire général de la commission scolaire de la Capitale dans la région de Québec, Érick Parent. Ce poste de dépenses représente 3,4 % de son budget, soit environ 9,8 millions $. Or, c’est désormais 11 millions $ d’ici trois ans que le gouvernement provincial lui demande de retrancher.

Le même scénario est envisagé à la commission scolaire des Navigateurs sur la rive sud de Québec, puisque la diminution des revenus de péréquation se chiffre désormais à 12,8 millions $ sur une période de trois ans alors que les frais administratifs correspondent à 4 % du budget. "Ces efforts doivent se faire sans affecter les services aux élèves… une hausse de la taxe scolaire ne pourra être évitée", souligne la coordonnatrice aux communications, Louise Boisvert.

De toute façon, lors de l’annonce de ces compressions, la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Marie Malavoy, a encouragé ouvertement les commissions scolaires à hausser les taxes scolaires pour diminuer les répercussions des compressions imposées par son gouvernement tout en présumant probablement que ces compressions placeraient les commissions scolaires dans une situation financière telle qu’elles n’auraient guère d’autre choix que d’augmenter la taxe scolaire pour préserver la qualité des services aux élèves.

Sans entrer dans un autre débat, à savoir une refonte de l’appareil administratif des commissions scolaires qui devrait, à mon sens, être allégé, la voie détournée utilisée par Marie Malavoy pour aboutir à ces compressions correspond à une hausse de taxes déguisée envers les contribuables. Pour pallier cette manœuvre "détournée", un gouvernement responsable aurait dû emprunter la ligne directe et compenser cette hausse de taxes prévisible via une "contribution scolaire" au même titre qu’il le fait pour la contribution santé au lieu de faire supporter l’odieux d’une telle décision par les commissions scolaires.

En terminant, même si je suis "hors jeu", je m’en voudrais de ne pas vous faire part d’une bonne blague que j’ai lue dans un média à propos de la nomination de Pierre Karl Péladeau au poste de commande d’Hydro-Québec qui s’est assuré du même coup que ses Nordiques disposeront de compteurs intelligents !

vigile.net tribune libre 21 avril 2013

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