Une dérive alarmante
Le fleuron du pouvoir économique des Québécois, le temple sacré d’où rejaillit l’excellence des Québécois en matière financière est en train de capituler bassement devant l’infiltration perverse de l’anglais au sein de ses ressources humaines.
La principale institution financière des Québécois cède servilement à l’unilinguisme auquel la soumet l’autorité de la Charte de la langue française, invoquant des motifs de « compétences »…Plutôt révoltant, non ?
Et, pendant ce temps-là, notre bon gouvernement Charest se contente de semoncer les autorités de la CDPQ en qualifiant cette situation « d’inacceptable » et en lui adressant un message lui rappelant que la connaissance du français est, selon la Charte, un critère d’embauche pour tous les postes et ce, à tous les niveaux.
En termes clairs, nos droits les plus fondamentaux sont bafoués à l’intérieur de notre château-fort et les propriétaires du château demandent aux usurpateurs de se montrer plus respectueux de ces droits…Plutôt avilissant, non ?
À mon sens, une telle dérive témoigne d’un laisser-aller lamentable de la valeur accordée à la langue française au sein même des institutions publiques québécoises, une abdication inacceptable devant l’omniprésence de l’anglais, une attitude aplaventriste qui dénote un esprit colonialiste encore profondément ancré chez les Québécois, voire même chez nos décideurs en matière économique.
Encore une fois, Charest, après avoir lamentablement laissé pourrir la situation comme il l’a toujours fait dans le dossier de la langue, sort subitement de sa boîte à surprises pour lancer ses « grands cris d’indignation », accompagnés d’une minable réprimande envers les coupables.
Et, pendant que ce glissement se produisait à la CDPQ, de l’autre côté de la chambre, le Parti québécois, le berceau de la Loi 101, le parti de Camille Laurin, n’a lancé aucune sonnerie d’alarme, comme si ses antennes avaient été orientées ailleurs…probablement vers des directions partisanes électoralistes à courte vue !
En conclusion, face à l’inertie de nos politiciens devant des attitudes aussi mesquines de la part des dirigeants de nos institutions publiques, nous sommes confrontés devant l’imminence d’une bataille que nous risquons de perdre, soit celle de la survie du français au Québec.
Une autre bonne raison de redonner au citoyen la parole dans ce débat de société qu'est la défense de notre langue… Une autre bonne raison d’inciter la génération montante des leaders des mouvements souverainistes à prendre résolument position pour la défense et la promotion de notre langue maternelle avant qu'elle ne sombre sous les vieilles secousses d’un colonialisme sclérosant !
vigile.net tribune libre 16 novembre 2011
quebechebdo 16 novembre 2011
Henri Marineau

