Loi 21: le discours de Trudeau monte d’un cran

La politique est ainsi faite que le discours d’un politicien s’adapte souvent à l’auditoire auquel il s’adresse. Il en est ainsi de la Loi 21 qui reçoit l’aval d’une grande majorité de Québécois alors que, du côté anglophone, les critiques fusent de partout. Il ne fallait donc pas être surpris si, devant le public anglophone, le débat des chefs donne libre cours à Justin Trudeau d’augmenter d’un cran sa position concernant la loi sur la laïcité au Québec.

En effet, lors du Face-à-face en français à TVA, il a abordé du bout des lèvres son intention de « défendre les droits des minorités », le premier ministre sortant se contentant d’ajouter que « c’est une conversation, pour l’instant, qui se passe au Québec. » Par ailleurs, au débat en anglais, Justin Trudeau s’est montré beaucoup plus déterminé dans ses propos, arguant que « le gouvernement fédéral devra peut-être intervenir dans ce dossier, parce que le fédéral a besoin de protéger les droits des minorités, les droits linguistiques, les droits des femmes ».

À n’en pas douter, la Loi 21 heurte violemment l’ardeur multiculturaliste de Justin Trudeau et le culte qu’il voue à la Charte des droits et libertés fédérale, héritage de son père. Conséquemment, M. Trudeau aura beau emprunter tous les chemins tortueux que lui imposent les différences entre le Québec et le ROC, il ne pourra résister à la tentation de contester devant les tribunaux la constitutionnalité de la Loi 21 s’il est reporté au pouvoir.

vigile.net tribune libre 12 octobre 2019

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