L’immigration, un enjeu socio-linguistique et économique

La déclaration pour le moins fracassante du ministre de l’Immigration, Jean Boulet, a relancé avec vigueur le débat sur l’immigration, notamment auprès des quatre autres chefs de partis. Et, comme si ce n’était pas assez, le premier ministre , lors d’une rencontre télévisée, est revenu avec son argument à l’effet qu’il serait « suicidaire » pour la nation d’outrepasser le seuil de 50 000 immigrants annuellement.

Par ailleurs le Conseil du patronat, invoquant comme argument la pénurie de main-d’oeuvre, propose d’accueillir jusqu’à 100 000 immigrants par année. De son côté, le Parti québécois de Paul St-Pierre Plamondon fixe le seuil d’accueil des immigrants à 35 000, évoquant notamment la protection du français et de la culture québécoise tout en ajoutant que les immigrants vont coûter des frais à l’État, notamment en éducation, en santé et en petite enfance.

D’entrée de jeu, je suis d’avis que Québec devrait privilégier les résidents permanents diplômés dans des domaines où la pénurie de main-d’oeuvre est la plus manifeste. Ensuite, ces résidents permanents devraient pouvoir s’exprimer couramment en français.

Une fois ces deux prémisses établies, je propose qu’un comité d’experts transpartisans formé, entre autres, de sociolinguistes et de démographes, et de personnages publiques réputés pour leurs connaissances en économie, s’entendent ensemble pour fixer un seuil d’accueil d’immigrants répondant aux besoins du Québec en 2022, en convergence avec les deux prémisses ci-haut mentionnées.

Ce comité serait formé dès le début de la prochaine session parlementaire et devrait remettre son rapport au nouveau gouvernement dans les six mois suivants pour être débattu ensuite par les élus qui seraient appelés ultimement à proposer l’intégralité du rapport final dans la politique nationale sur l’immigration.

Le Devoir 30 septembre 2022
vigile.quebec tribune libre 1er octobre 2022

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