Les gérants d’estrades
Le 24 juillet 1908, Pierre de Coubertin prononce son discours sur les valeurs de l'idéal olympique en lançant cette fameuse phrase : « L'important, c'est de participer. » Par la suite, la vision du Comité international olympique (CIO) de bâtir un monde meilleur grâce au sport deviendra le leitmotiv du mouvement olympique.
En revanche, ce n’est pas d’hier que certains comportements toxiques de plusieurs parents d’athlètes viennent perturber le climat au sein des compétitions sportives entre jeunes. Dans cette foulée, la 59e finale des Jeux du Québec à Trois-Rivières ne fait pas exception. « Ça porte atteinte à la sécurité de nos jeunes. Il y a des cas où je vous dirais que c’est même de la négligence. On met beaucoup de pression sur nos jeunes, on s’aperçoit que les jeunes décrochent parce qu’il y a une perte de plaisir », argue le directeur général de Sport’Aide, Sylvain Croteau. De tels débordements, notamment des propos racistes et homophobes, peuvent venir aggraver l’anxiété des jeunes athlètes. « Le jeune, son anxiété va s’accroître, son estime de soi va chuter beaucoup », ajoute le psychologue Paul Langevin.
Malheureusement, les parents oublient souvent le message de Coubertin et troquent malencontreusement la participation pour la compétition à l’âge où l’enfant ne cherche qu’à se divertir. Ils transposent dans leurs enfants leur rêve d’antan de devenir une vedette au détriment de la belle naïveté de l’enfant, ce qui a pour effet d’attaquer sournoisement son estime de soi. C’est alors qu’entre en jeu le prototype parfait du « gérant d’estrades » qui clame à grands cris sa frustration envers les joueurs de l’équipe adverse ou pire encore envers son propre enfant. Vivement le retour du gros bon sens à l’égard du comportement pour le moins contre-productif de plusieurs parents pour le plus grand épanouissement des jeunes qui aspirent à « bâtir un monde meilleur grâce au sport ».
vigile.quebec tribue libre 11 août 2025
Henri Marineau

