L’écriture engendre la culture
« Toute écriture est politique puisque toute écriture est une vision du monde. » Marie Darrieusseck
Il y a deux ans, soit le 30 septembre 2009, Caroline Moreno signait son 400ième article sur cette tribune sous le titre « Pourquoi écrire ? » En voici quelques extraits :
« J’ai commencé à écrire des textes à caractère politique en 2003, après être allée à la rencontre de ceux que je croyais être des députés indépendantistes, et qui se disaient à l’écoute de la population, dans le but de me faire entendre d’eux, afin de partager mes réflexions, mes idées. Je me suis vite rendue à l’évidence : la langue que j’employais leur était inconnue… J’ai alors pensé qu’ils comprendraient mieux mes mots si je les écrivais mais ils ne savent pas lire… J’ai continué à écrire. Écrire, c’est réfléchir. C’est ce qui nous force à aller plus loin et, pour certains, trop loin. Mais écrire pour que le Québec accède à sa liberté, ce n’est pas normal. C’est usant… J’aimerais pouvoir jouer l’autruche, mais elles ont des plumes. Je me sers donc de la mienne parfois avec colère, parfois avec tristesse et consternation, plus rarement dans la joie et l’espérance. La joie viendra avec le pays. »
Depuis lors, Mme Moreno a écrit 62 autres articles sur la tribune libre de Vigile… Il faut croire que l’autruche continue d’avoir des plumes et…grand bien nous fasse ! À l’exemple de Caroline Moreno, bon nombre de celles et de ceux qui écrivent sur cette tribune ont sans doute compris que l’écriture nous amène à « réfléchir et à aller plus loin ».
Pour ma part, j’ai appris, avec les années, que l’écriture, en plus d’apporter les avantages de la réflexion et du dépassement, représente le véhicule par excellence pour transmettre les valeurs que nous avons reçues des personnes que nous avons côtoyées tout au cours de notre vie. L’écriture engendre la culture d’un peuple. L’écriture nourrit les racines d’une nation. L’écriture assure la pérennité des valeurs entre les générations. L’écriture façonne l’histoire.
Dans le parcours des milliers de pages que j’ai écrites, particulièrement depuis que j’ai pris ma retraite de l’enseignement en 2003, j’ai légué, à travers plusieurs genres littéraires, les valeurs reçues de mes parents, éducateurs et amis. Depuis janvier 2011, je continue à le faire par le biais de Vigile et, même si parfois, moi aussi, je trouve l’exercice « usant », je persiste à croire qu’ensemble, nous tous qui croyons en l’accession possible du Québec à son statut de nation, nous parviendrons à atteindre notre but.
La tribune libre de Vigile représente un site privilégié où nous pouvons échanger rapidement nos réflexions écrites grâce à la technologie moderne. Nous nous devons de maintenir bien vivant ce lieu d’échanges unique, tout en gardant continuellement en mémoire que les écrits restent et que les paroles s’envolent.
vigile.net tribune libre 30 septembre 2011
Henri Marineau

