Le « spécialiste » de la controverse
En confirmant sa candidature pour la CAQ dans la circonscription de Terrebonne, l’actuel président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Gaétan Barrette, devient le candidat pressenti de François Legault à titre de futur ministre de la Santé, une arène professionnelle qu’il connaît bien pour y avoir défendu avec acharnement les médecins spécialistes depuis plusieurs années.
Toutefois, en plus d’avoir tenu des propos incendiaires l’an dernier au sujet des omnipraticiens en déclarant que le problème d’accès à un médecin de famille n’était pas relié à un manque d’effectif mais au fait que les omnipraticiens ne travaillaient pas suffisamment, le nouveau candidat caquiste se présente devant l’électorat avec quelques épisodes plutôt gênants derrière lui.
Rappelons d’abord que Gaétan Barrette est encore au coeur d’un litige en ce qui a trait à sa pratique dans l’épineux dossier d’une demande des dirigeants de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont auprès du Collège des médecins afin de trouver un expert capable de réévaluer les radiographies de 31 patients du Dr Barrette dans le but de statuer sur la pertinence d’évaluer sa pratique médicale… une situation qualifiée de « coup monté » par le spécialiste.
Par ailleurs, Gaétan Barrette sera cité en procès en septembre prochain pour lobbyisme illégal auprès du gouvernement, et, quoiqu’il ait reconnu les faits reprochés sous quatre chefs d’accusation, il a l’intention de plaider non coupable et de contester la loi stipulant qu’il faut s’enregistrer pour exercer du lobbyisme.
Des situations pour le moins « délicates » qui placent d’une part le « spécialiste » de la controverse sur un terrain glissant au début de son entrée en politique, et d’autre part, qui dénotent du jugement plutôt contestable de François Legault qui accueille dans ses rangs un candidat dont les antécédents soulèvent autant de tourmente.
Cependant, compte tenu des ambitions carriéristes et opportunistes du chef de la CAQ, il ne faut surtout pas s’étonner qu’il mette tout en œuvre pour attirer les « têtes d’affiche », indépendamment de leurs frasques professionnelles dérangeantes pour autant que les « étoiles » choisies puissent ajouter davantage de luminosité aux « couleurs » de son parti. Pour la suite des choses…on verra !
vigile.net tribune libre 1er août 2012
quebechebdo 1er août 2012
cyberpresse.ca 4 août 2012 "Élections provinciales 2012 (Partie 3)"
Henri Marineau

