Le p.-d.g. d’air Canada vole à basse altitude
Quoique le transporteur Air Canada soit assujetti à la loi fédérale sur les langues officielles, laquelle stipule la reconnaissance de l’anglais et du français comme langues officielles du Canada, le nouveau patron d’Air Canada, Michael Rousseau, a décidé de prononcer son premier grand discours au Québec devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain exclusivement en anglais. Et, pour ajouter l’insulte à l’ignominie, M. Rousseau a répondu aux journalistes qu’il n’a pas comme priorité d’apprendre le français, alléguant que ses priorités sont concentrées sur les enjeux de sa compagnie, et qu’il a toujours pu vivre à Montréal depuis 2007 sans parler le français.
Le seuil de tolérance venait d’être dépassé. Et les critiques n’ont pas tardé à fuser de tous les horizons, notamment des politiciens québécois. À ce sujet, je m’en voudrais de ne pas reprendre la réaction sans équivoque du ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette : « Le grand patron d’Air Canada exprime tout ce que nous avons rejeté il y a des décennies : le mépris pour notre langue et notre culture chez nous au Québec. Ces propos sont indignes des fonctions qu’il occupe ».
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que cette attitude méprisante provient du grand patron d’Air Canada. À partir de là, comment voulez-vous que le reste de la pyramide se soumette aux recommandations du Commissaire aux langues officielles qui, bon an mal an, envoie une moyenne annuelle de 80 plaintes aux dirigeants de l’entreprise?
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le grand patron de la flotte d’Air Canada vole dangereusement à basse altitude. Il devra rapidement monter d’altitude s’il ne veut pas frapper la dure réalité d’un congédiement.
vigile.quebec tribune libre 5 novembre 2021
Henri Marineau

