Le départ de Bernard Drainville
Le départ choc de Bernard Drainville de la scène politique québécoise a suscité de nombreux commentaires, dont la plupart reconnaissant au député de Marie-Victorin certaines réalisations importantes au cours de sa carrière politique, d’autres, par ailleurs, lui attribuant des qualités de fonceur dans l’épineux dossier de la charte des valeurs qu’il a mené à bout de bras…Soit!
Toutefois, le fait qu’il évoque le départ de Pierre Karl Péladeau comme l’élément qui « [lui] a scié les jambes » et qui a contribué à précipiter son départ me laisse un peu perplexe. En effet, nonobstant le fait que Mm Péladeau et Drainville « formaient un tandem », je perçois dans ce motif d’abandon un petit quelque chose de puéril, un peu comme un enfant qui boude après qu’on lui ait enlevé son jouet préféré.
Dans un autre ordre d’idée, M. Drainville ne tenait pas en haute estime les députés tournant le dos à l’Assemblée nationale en cours de mandat. À cet effet, il avait déclaré en mars 2013 qu’« un élu qui choisit de son plein gré de démissionner en cours de mandat ne respecte pas le contrat moral qu’il a pris avec ses électeurs ».
En bref, nonobstant les qualités d’orateur reconnues de Bernard Drainville et ses convictions profondes pour la cause indépendantiste québécoise, son retrait de la vie politique démontre, d’une part, une cassure profonde entre ses paroles et ses gestes, et d’autre part, une dépendance pour le moins « dangereusement » ancrée envers PKP…Une dépendance que je qualifierais de malsaine pour quelqu’un qui aspirait à occuper les plus hautes fonctions dans le giron péquiste.
quebechebdo 16 juin 2016
vigile.net tribune libre 18 juin 2016
​Le Journal de Québec 21 juin 2016
Henri Marineau

