Le chant du cygne
En parcourant la lecture du message adressé à Bernard Drainville par deux électeurs de son comté sur la tribune libre de Vigile en date du 31 juillet, j’ai eu l’impression d’assister à la mise en scène du chant du cygne. D’après la légende, un cygne muet, sentant venir sa mort, chanta pour la première fois une mélodie de la manière la plus merveilleuse qu’il soit. Au sens figuré, le terme est employé pour indiquer que l’on va prendre congé de personnes avec qui une période de temps a été partagée. Cette expression s’applique également aux personnages politiques dont on sent qu’ils veulent réaliser une dernière grande action avant la fin de leur carrière.
À mon sens, il ressort de ce texte un appel à la solidarité envers le programme du parti québécois et son chef qui sent la redondance, une litanie de vieux arguments qui n’évoquent rien de nouveau, entre autres, l’éternelle invitation à éviter les divisions qui ne feraient qu’affaiblir la cause… en fait, un air de chant du cygne qui ne contribue en rien au « bouillonnement salutaire » auquel je faisais allusion dans mon article paru sur cette tribune le 23 juillet !
À titre d’exemples, je crois opportun de vous citer quelques extraits de ce message :
« J’ai pris connaissance du programme du PQ. À l’exception de la gouvernance souverainiste, je le trouve très bien. En ce qui concerne la gouvernance, je n’aurais pas trop de problèmes non plus si le PQ nous l’expliquait…
M. Drainville, je sais que des gens remettent en question toute la démarche du PQ, d’autres souhaitent une coalition ou un nouveau parti indépendantiste et que sais-je encore. Toute maison divisée contre elle-même périra, c’est vieux comme le monde ça. Ce n’est pas le temps de se lancer dans toutes les directions, mais bien de resserrer les rangs…
En ce qui concerne tout le charabia sur la proportionnelle ou les patentes citoyennes, ce ne sont que des diversions qui vont affaiblir la démocratie sans valeur ajoutée. On discutera de ça une fois indépendant, avant, on perd notre temps bien loin de l’essentiel. Ces pratiques diluent le vote francophone et marginalisent encore davantage les régions… »
Et, pour ceux qui désirent en connaître davantage sur ce message de « prudence » adressé à Bernard Drainville, je vous invite à lire le texte intégral paru dans l’article de Robert Barberis-Gervais… demandez-vous si , à la place de Bernard Drainville, vous vous sentiriez animé du souffle nécessaire pour poursuivre le combat après la lecture de ce texte… en fait, tirez-en vos propres conclusions !
Enfin, si, comme moi, vous sortez de votre lecture avec l’impression d’avoir assisté au chant du cygne, vous comprendrez mon ressentiment ! Sinon, faites-moi signe !
vigile.net tribune libre 1 août 2011
Henri Marineau

