L’avortement de l’indépendance

Pour vous illustrer à quel point ma perception à changé depuis mes premiers articles écrits sur cette tribune faisant mention, entre autres, qu’il fallait remettre à la une le rêve de René Lévesque, je vous propose le fruit de cette réflexion qui émerge de mon cheminement depuis environ sept mois, soit depuis la période où j’ai commencé à écrire sur la tribune libre de Vigile.

Je n’ai pas à reprendre ici l’historique qui a conduit à la création du Parti québécois…cela a été fait à maintes occasions sur cette tribune…pas plus que les grands courants d’affirmations nationales qui l’ont précédé, que ce soit l’Union nationale de Duplessis, l’égalité ou indépendance de Daniel Johnson, père, le maître chez nous de Jean Lesage ou la souveraineté-association de René Lévesque. Et, soit dit en passant, ces courants représentent, sans aucun doute dans mon esprit, des temps forts dans la prise en charge de notre destin politique.

Toutefois, force nous est de constater que les résultats obtenus, après plus d’un demi-siècle, nous ramènent imperturbablement à la case départ, soit celui d’un statut de province embourbé dans un fédéralisme sclérosant. À partir de ce constat, je crois qu’il est légitime de se demander ce qui nous a conduits à un tel cul de sac. À mon sens, la création même du PQ, issue de la coalition du MSA, du RN et, plus tard, malheureusement selon moi, du RIN, a contribué à l’avortement du mouvement indépendantiste.

À partir du moment où sont apparus, dans le décor politique, des spectres, tels que l’étapisme, l’affirmation nationale, le beau risque, les conditions gagnantes et, tout récemment, la gouvernance souverainiste, le cri du cœur de Pierre Bourgault, soit l’indépendance nationale, a été relégué aux oubliettes au profit d’une souveraineté qui devait se mériter à coup de requêtes auprès du fédéral jusqu’à ce qu’un jour…les conditions gagnantes puissent être favorables !

Dès lors, l’indépendance du Québec s’est estompée derrière un écran de fumée opaque et stagnant qui a eu pour effet d’en oublier sa propre existence et sa légitime raison d’être ! Devant ce constat, nous avons le devoir de dissiper cette masse nébuleuse et de faire réapparaître la lumière au bout du tunnel…de remettre à la une le rêve de Pierre Bourgault et de faire de ce Québec un pays indépendant !

Quoiqu’il faille reconnaître l’apport des générations politiques qui ont précédé, j’ai toujours détesté la politique de l’autruche qui refuse de reconnaître ses erreurs. En ce sens, il est plus que temps que les leaders indépendantistes réparent ces écarts de conduite et ramènent le discours politique sur l’indépendance du Québec !

vigile.net tribune libre 7 août 2011

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