L’autopsie du pourboire
En lisant l’article de Jean Pascal Lavoie publié dans Le Soleil du 10 août sous le titre «Un sou, un seul!», j’ai eu l’impression que le pourboire au restaurant subissait une autopsie finement décortiquée au scalpel!
En fait, la question soulevée a trait au degré de satisfaction du service au table dans les restaurants en relation avec le pourboire à verser. Et, pour pallier cette difficulté, Denise Bisson, par l’entremise de son entreprise « Le remarquable », propose, dans ses conférences sur l’étiquette, une manière « bien claire » de signifier son insatisfaction : un seul sou de pourboire!
Mais, car il y a de « gros mais », précise Mme Bisson, il convient de distinguer la qualité des plats de celle du service, alléguant, à juste titre, que le serveur n’est pas responsable des attentes du client vis-à-vis la nourriture qu’il lui apporte de la cuisine du restaurant qu’il a choisi.
Autre « mais » non négligeable, toujours selon Mme Bisson, un serveur embourbé dans une affluence non-prévue ou non-assumée par le restaurateur n’a pas à être pénalisé par un surplus de travail pour lequel il n’a aucune responsabilité.
Finalement, si le service, sans raison apparente, est exécrable, en ce sens que le client poireaute à sa table depuis une vingtaine de minutes sans que le serveur ne soit venu lui présenter un verre d’eau ou lui offrir un apéritif, il devrait alors lui signifier son mécontentement « clairement » en lui laissant un sou de pourboire.
En réalité, il me semble que l’étiquette la plus élémentaire concernant le pourboire dans les restaurants devrait s’articuler autour du « gros bon sens » et qu’une remarque au serveur concernant votre impatience pourrait être entendu plus « clairement » et surtout recevoir un meilleur accueil que le versement d’un mesquin pourboire d’un sou! Qui sait, peut-être que d’autres « mais » sont cachés quelque part à votre insu!
quebechebdo 12 août 2011
Henri Marineau

