L’après-libération des otages

La libération des otages constituait certes une phase cruciale du plan de paix du président américain. En revanche, le plan Trump prévoit notamment dans une phase ultérieure le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance du territoire dont le groupe terroriste a pris le pouvoir en 2007. Or le Hamas ne s’est pas prononcé sur sa démilitarisation et exige de plus un retrait total israélien du territoire palestinien, alors que l’armée israélienne garde pour le moment encore le contrôle de 53 % de la bande de Gaza. Et de surcroît, deux étapes névralgiques demeurent et elles s’annoncent particulièrement complexes, soit la reconstruction de Gaza et la mise en place de fondations solides pour une paix durable fondée sur la reconnaissance d’une solution à deux États, la Palestine et Israël.

En somme, il y a loin de la coupe aux lèvres. Primo, désarmer le Hamas, un groupe terroriste qui s’est solidement implanté dans la bande de Gaza depuis 18 ans, serait le dépouiller de son ADN, soit de protéger l’acquisition de son territoire par les armes. Secundo, pour l’instant, Israël n’a démontré aucune intention de quitter entièrement le territoire de Gaza. Et tertio, la reconnaissance de Gaza comme un État par Netanyahou semble bien loin de ses priorités.

Pour l’instant, Gaza gît sous les vestiges d’une guerre dévastatrice et sanguinaire qui a laissé derrière elle un décor apocalyptique. Sa reconstruction nécessitera des centaines de milliards de dollars de la part de ses alliés, notamment de l’Union européenne, des États-Unis et fort probablement du Canada. Un défi pharaonique dans un contexte économique mondial chancelant et précaire causé par la guerre tarifaire de Trump.

Dans un contexte aussi fragile, seul l’influence de Donald Trump pourrait arriver à désamorcer définitivement le conflit entre le Hamas et Israël, et à mobiliser l’aide internationale nécessaire à la reconstruction de Gaza. Enfin, je suis plutôt d’avis que les États-Unis devront utiliser les armes pour assurer la démilitarisation du Hamas, ce qui, le cas échéant, attisera à coup sûr un brasier encore chaud.

vigile.quebec tribune libre 16 octobre 2025
Le Devoir 18 octobre 2025

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