La triste épopée d’une langue bafouée

Sans grande surprise, la ministre « responsable » de la loi 101, Christine St-Pierre, oppose une fin de non-recevoir au projet de loi 593, déposé par le député indépendant de Borduas Pierre Curzi, visant à renforcer la protection du français comme langue d'enseignement, de travail et de commerce.

La ministre s'oppose catégoriquement, entre autres, à la proposition du député de Borduas d'étendre au collège les dispositions de la Charte de la langue française en ce qui a trait au droit des jeunes francophones d'étudier dans les collèges anglophones. Aux yeux de la ministre, après avoir obtenu son diplôme du secondaire en français obligatoire, l'étudiant francophone a « la maturité » requise pour choisir la langue de son choix.

En d’autres mots, si on suit le raisonnement de Christine St-Pierre, dorénavant, les parents devront se soumettre aux velléités de leur ado dans la résidence familiale maintenant qu’il y a suivi les règles de conduite établies jusqu’à l’obtention de son diplôme d’études secondaires et qu’il a atteint la maturité qui lui est dévolue par son statut de cégépien.

Par ailleurs, de l’autre côté du canal Rideau, le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme Jason Kenney ajoute de l’huile sur le feu des « relations » fédérales-provinciales en autorisant l’engagement de deux commissaires unilingues anglophones au bureau de Montréal, d’autant plus que l'un d'eux a accepté en preuve un document en français qu'il était incapable de comprendre.

Dans cette affaire, Me Stéphanie Valois représentait les membres d'une famille latino-américaine devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR). Ceux-ci avaient choisi une audience en anglais. Mais le document crucial de leur preuve, un rapport de police mexicain, avait été traduit de l'espagnol au français à leur arrivée au Québec.

Le commissaire Stephen Gallagher, plutôt que d'attendre une traduction anglaise, a alors déclaré qu'il allait se «démener» tant bien que mal pour comprendre le texte. «I can struggle through this material», a-t-il dit, selon les transcriptions de l'audience à huis clos obtenues par La Presse. Le commissaire a finalement rejeté la demande de la famille. Toutefois, la Cour fédérale a cassé son jugement, en indiquant que sa compréhension de la preuve pouvait sérieusement être remise en question.

À la suite de la nomination d’un juge de la Cour suprême, du vérificateur général et de deux commissaires unilingues anglophones à Montréal, on ne peut pas dire que la loi 101 est une préoccupation pour notre premier ministre canadian…pas plus qu’elle ne semble l’être pour la ministre québécoise responsable de son application, compte tenu de son laxisme outrancier dans le dossier du nécessaire renforcement de la protection du français au Québec.

La triste épopée d’une langue bafouée sur la terre de ses ancêtres se répète outrageusement dans un mépris scandaleux de la part de politiciens sans scrupule du côté fédéral et sans fierté ni conviction du côté provincial.

Du pain sur la planche pour Pierre Curzi qui devra se rallier les forces nécessaires pour ramener la barque dans la bonne direction auprès des véritables ardents défenseurs de notre langue nationale…À lui de poser les gestes qui s’imposent!

quebechebdo 29 mars 2012
vigile.net tribune libre 29 mars 2012 "Une langue bafouée par des politiciens sans scrupule et sans conviction" 

Commentaire:

"…Ce peuple qu'on empêche de naître intelligemment depuis si longtemps. Ils voudraient voir naître un imbécile heureux totalement servile, mais en réponse, le peuple s'attarde, il piétine, fait à semblant d'être ignorant et dormeur. La vérité toutefois fera irruption d'une façon aussi imprévisible qu'à Pompéi. À l'impossible nul n'est tenu. L'impossible c'est de ne jamais se réveiller. C'est la vérité qui fait lever le soleil et nul ne peut l'empêcher."

Jean
vigile.net tribune libre 29 mars 2012

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