La saga des bulletins

La saga sur le mode d’évaluation des bulletins a repris de plus belle. Une saga qui a pour origine le début des années 2000 au moment où le ministère de l’Éducation a entrepris une vaste réforme, notamment sur l’évaluation des compétences qui dorénavant remplacera les bulletins chiffrés. Or, aujourd’hui, certains idéologues de l’évaluation des compétences reviennent à la charge en arguant le caractère discriminatoire de l’évaluation chiffrée par opposition à l’évaluation des compétences qui, elle, élude toute forme de compétition « malsaine » entre les élèves.

Toutefois, à mon sens, là où le bât blesse, c’est sur le caractère nébuleux de l’évaluation des compétences. En effet, comment peut-on attribuer à un élève une évaluation liée à une compétence? En vertu de quel critère tel élève a atteint tel objectif par rapport à un autre qui l’a plus ou mois atteint ou à un autre qui ne l’a pas atteint? Et, d’un autre côté, quelle information concrète le parent peut-il tirer de cette évaluation non-décodable?

De son côté, le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, faisant fi de l’opinion de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement et de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles pour qui les bulletins chiffrés sont injustes, s’est prononcé ouvertement en faveur des bulletins chiffrés.

Depuis plus de deux décennies, de fervents défenseurs d’un égalitarisme à tout crin souhaitent abolir toute forme d’évaluation chiffrée au profit d’une évaluation des compétences, un argumentaire qui ne tient pas la route et qui divague dans l’utopie illusoire.de l’égalité des chances pour chaque élève.


vigile.quebec tribune libre 24 janvier 2023
Le Soleil (version numérique) 26 janvier 2023

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