La reprise du flambeau

Dans sa « Lettre à Gilles Duceppe » parue dans Le Devoir du 23 juillet, la militante d’Option nationale, Élisabeth Émond, y va d’un argumentaire solide conte le militantisme servile, utilisé comme moyen de défense pour répondre aux dangers d’une division du vote souverainiste :

« Ce qui m’attriste, c’est qu’aujourd’hui, le message que le Parti québécois et vous, Monsieur Duceppe, tentez de nous faire avaler, c’est que peu importe si un citoyen est mécontent d’un parti, d’un chef, d’un programme, de la démocratie d’un parti, eh bien, s’il a toujours voté pour lui avant, il doit continuer de le faire. Peu importe ce qu’il pense. Ce message est défaitiste, vide, amer et sombre… Cette vieille politique, cet abrutissement populaire, cet engouement pour un militantisme servile qui remet rarement les choses en question ou en perspective, je veux en débarrasser les générations qui nous succéderont. »

Un militantisme servile qui nous conduit tête baissée dans le champ miné du vote stratégique en opposition au vote authentique, une stratégie clairement dénoncée par Denis Monière dans son article paru dans Le Devoir du 18 juillet sous le titre « Élections – Vote stratégique ou vote authentique ? » :

« Ce problème politique est vécu intensément par les indépendantistes qui se demandent s’il ne vaudrait pas mieux mettre tous leurs oeufs dans le panier du Parti québécois pour ne pas diviser le vote et risquer de faire réélire le Parti libéral. Les chantres de l’unité péquiste tentent de ramener au bercail les militants qui depuis quelques années cherchent à offrir une solution de remplacement à ce parti qui a trahi sa mission historique en mettant au rancart sa raison d’être souverainiste, en la dévoyant dans une fictive gouvernance autonomiste. »

À mon sens, le Québec se retrouve à un tournant historique au plan de son avenir politique…il doit choisir entre une stratégie à court terme qui le conduira à la sempiternelle ritournelle des conditions gagnantes ou une stratégie campée sur l’authenticité qui lui assurera à moyen terme sa légitime autonomie.

Conséquemment, j’endosse pleinement les propos de Mme Émond lorsqu’elle justifie en ces termes son choix pour Option nationale :

« Comprenez-moi bien, vous, Monsieur Duceppe, et les autres du PQ : mon vote, vous devez le mériter, il ne vous appartient pas… Aujourd’hui, je milite fièrement pour un parti où l’on fait de la politique autrement. On y cultive une politique assumée, claire, citoyenne, ambitieuse, contagieuse, renouvelée, et l’on est assurément en terrain fertile pour réaliser l’indépendance du Québec… Le projet d’indépendance du Québec ne stagnera plus dans vos rangs, nous reprenons le flambeau. Nous faisons le pari qu’il faut parfois rebrousser chemin pour mieux repartir. »

vigile.net tribune libre 23 juillet 2012
quebechebdo 24 juillet 2012

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