Jacques Delisle: la thèse du suicide assisté


L’ex-juge Jacques Delisle reconnu coupable de meurtre au premier degré de sa femme en 2012, et ses moyens d’appel étant épuisés, déposait en 2015 une demande de révision ministérielle à Ottawa. Ce processus s’appuyait principalement sur des éléments de preuve qui n’étaient pas disponibles lors du procès et qui pointent vers la thèse du suicide plutôt que celle du meurtre. 


Or, au bout de six ans d’analyse, le ministre fédéral de la Justice, David Lametti, dit avoir des « motifs raisonnables de conclure qu’une erreur judiciaire s’est probablement produite » dans cette affaire.  En conséquence, Jacques Delisle aura droit à un nouveau procès.


Pour l’instant, les « motifs raisonnables » qui penchent vers un nouveau procès ne sont évidemment pas révélés. Toutefois, l’ex-juge, qui n’avait pas témoigné lors du premier procès, a avoué dans sa requête au ministre de la Justice en 2015, avoir fourni à son épouse, dépressive et handicapée à la suite d’un AVC et d’une fracture de la hanche, une arme prohibée et chargée. Il aurait ensuite tenté de la dissuader de passer à l’acte, avant de quitter le domicile familial. 


Dans l’hypothèse où cette version est fondée, la thèse du suicide assisté pourrait être invoquée, auquel cas les quelque dix ans passés derrière les barreaux seraient amplement suffisants pour permettre à Jacques Delisle de recouvrer sa liberté.

vigile.quebec tribune libre 9 avril 2021

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